Victoire Ingabire: Une héroine pour toute l’Afrique selon Patrick Mbeko

Par Freddy Usabuwera et Ambrose Nzeyimana

“A travers le combat de Victoire Ingabire, je vois un combat contre l’impérialisme sous toutes ses formes”. Patrick Mbeko.

Invité par l’organisation Friends of Victoire, lors d’un débat en direct sur internet le 31/01/16, Patrick Mbeko, auteur Canadien d’origine Congolaise qui a publié plusieurs livres de géopolitique concernant l’Afrique et surtout celle des Grands Lacs, a démontré de façon incontestable comment Victoire Ingabire, la politicienne Rwandaise emprisonnée à Kigali depuis 2010, est une héroïne pour toute l’Afrique et mérite le soutien de tous les Africains.

Nous vous reproduisons ci-après une version éditée de l’interview que Patrick Mbeko (PM) a donné à cette occasion au micro de Freddy Usabuwera (FU) de Friends of Victoire.

FU : Vous avez une fois déclaré sur votre page Facebook ceci : “Il y a de ces personnalités politiques africaines qui suscitent respect et admiration. C’est notamment le cas de l’opposante rwandaise, aujourd’hui incarcérée par le pouvoir criminel de Kagame, Madame Victoire Ingabire. Une femme courageuse qui affronte, seule et à mains nues, l’un des plus grands, pour ne pas dire le plus grand criminel contre l’humanité en fonction. » En tant qu’Africain, militant activiste des droits de l’homme, qu’est-ce que le combat de Madame Victoire Ingabire représente pour vous, en ce qui concerne la région Africaine des Grands Lacs? Que signifie cette personnalité qui suscite tant de respect et admiration de votre part ?

PM: Tout simplement que le combat de Victoire Ingabire est louable et noble, en ce sens que déjà nous savons qu’en Afrique, voir une femme se lever comme ça, pour aller affronter l’un des régimes les plus tyranniques non seulement du continent Africain, mais franchement du monde entier, et cette dame a tout abandonné en Europe pour se rendre dans son pays le Rwanda affronter ce régime que la plupart des politiciens Rwandais n’ont pas été capable d’affronter comme elle l’a fait. Elle a accepté la prison. Je crois qu’en ce sens, c’est un combat qui est très noble. Et moi je dis, dans ma note, que je ne vois pas l’équivalent, et je le dis, très sincèrement du fond de mon cœur, je ne vois pas l’équivalent de Victoire Ingabire au Congo. Quand je regarde le cas du Congo et que j’examine l’échiquier politique, je me dis que si on avait des gens comme Victoire Ingabire (peut-être la situation changerait). Puisqu’il faut le faire là: tout abandonner pour aller affronter un régime qui est craint, et qui a le soutien d’une partie des puissances occidentales. C’est dans ce sens que je dis que son exemple est très louable pour le peuple Africain.

FU: Est-ce aussi la même raison pour laquelle vous avez indiqué que si le Congo accédait à une paix durable, vous vous battrez pour qu’une rue de Kinshasa soit nommée en son nom? Est-ce que ce serait uniquement en son honneur que vous le feriez, ou bien vous avez une autre pensée qui va au-delà ?

PM: Ça va au-delà de ça. Je m’explique. Je pense que ce qui fait défaut en Afrique c’est la conscience historique. Aujourd’hui, la plupart des Africains n’ont pas de repères. Pour cette raison, ils ne savent pas pourquoi ils vont se battre. Alors qu’il y a des gens qui se sont battus pour que nous soyons là aujourd’hui, libres d’une certaine manière. Moi je crois alors que, depuis que le combat de Victoire Ingabire, même si elle quittait ce monde (quelle qu’en soit la cause, et nous allons tous y passer), il faut perpétuer sa mémoire, pour que les générations futures sachent qu’il y a eu une femme africaine, rwandaise mais surtout africaine, qui avait combattu un régime, parce qu’à travers le combat de Victoire Ingabire, moi je vois un combat contre l’impérialisme sous toutes ses formes. Dans la mesure ou Kagame est un produit d’un système. Et donc, quand cette femme se lève, je crois que c’est toute l’Afrique qui doit suivre. Et même si elle passait, pour que sa mémoire soit perpétuée.

Vous allez dans l’histoire de l’Occident. Ils ont tendance, quand vous allez en France, on vous rappelle constamment le combat de De Gaulle ; quand vous allez aux Etats-Unis, on vous parle des pères fondateurs; quand vous allez en Amérique Latine, on vous parle des gens qui ont combattu le colonialisme européen de l’époque. En Afrique, on a besoin des gens comme Victoire Ingabire pour perpétuer aussi cette conscience historique, pour montrer qu’il y a eu des gens qui se sont battus, sacrifiés. Moi je suis dans cette optique. C’est pourquoi je dis qu’au Congo on peut avoir une rue qui porte son nom, parce qu’il faut que les Congolais se disent qu’il y a quelqu’un au Rwanda qui s’est battu pour la dignité des Rwandais, pas seulement des Rwandais, mais à travers cette femme, c’est la dignité des Africains qu’on voit, (et qui est en jeu).

FU: Dans le cas du Rwanda, nous avons cette situation d’abus inimaginable des droits fondamentaux des activistes et politiciens ou par exemple Victoire Ingabire Umuhoza partage son sort avec des dizaines de centaines d’autres politiciens Rwandais. Lorsqu’ils ne sont pas tués, ils sont soit emprisonnés ou doivent fuir en exil. Nous constatons presque une situation similaire en Ouganda et en République Démocratique du Congo. Peut-on-dire que les régimes dans ces pays opèrent de cette façon parce qu’ils travaillent pour les mêmes intérêts ?

PM: Je pense effectivement qu’ils fonctionnent de la même manière. Il faut commencer par faire l’historique de tout ça. On sait qu’elle est partie de l’Ouganda. Museveni est venu au pouvoir en 86, et il va aider Kagame à prendre le pouvoir au Rwanda dans les années 90/94; que le Rwanda et l’Ouganda vont s’allier pour faire la guerre et installer leur homme de main au Congo, Laurent Désiré Kabila, qui va être éliminé. On aura aujourd’hui Joseph Kabila. Je veux dire qu’il y a un système qui est en place. Il y a des chefs d’état qui sont là, qui défendent leurs intérêts et ceux de leurs commanditaires étrangers, ceci au détriment de ceux des populations.
Donc, quand on fait une lecture très claire de la situation dans la région des Grands lacs, on voit bien qu’il s’agit d’un trio qui fonctionne de connivence. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai sorti, avec la collaboration de Honoré Ngbanda-Nzambo, l’ancien conseiller spécial en matière de sécurité du président Mobutu, un livre qui s’intitule Stratégie du Chaos et du Mensonge, Poker dans les pays des Grands Lacs. Sur la couverture, évidemment il y a les visages de ces trois dirigeants : Museveni, Kagame et Kabila. Ils ont mis en place un système tyrannique pour terroriser le peuple et se maintenir au pouvoir et faire l’affaire des étrangers.

FU: Sachant que ces dirigeants travaillent pour leurs propres intérêts et ceux de leurs maitres étrangers, qu’est-ce que cela demande aux peuples de la région pour unir leurs forces et réclamer leurs droits fondamentaux, le droit à la vie, le droit d’expression, et défendre les gens comme Victoire Ingabire au Rwanda et les autres cas similaires au Congo et en Uganda?

PM: Je crois qu’il y a là quelque chose d’important à souligner. Vous savez que le conflit dans la région et surtout au Congo a créé de forts ressentiments et animosités dans les coeurs. Et moi je me suis battu pendant des années pour faire comprendre aux uns et autres que nous avions intérêt à nous entendre, sinon, que nous allions mourir comme des idiots. Pourquoi je dis ceci? Parce que, ce conflit, tous ces conflits, sont une affaire d’individus, et non des peuples. Ce sont ces gens qui mettent en place des politiques qui divisent les gens d’en bas que nous sommes, le petit peuple. Voilà pourquoi, il est important pour nous tous, de comprendre véritablement ce qui est à la base, pour ne pas avoir à nous entre-tuer pour le compte des gens qui se foutent pas mal de nous, le petit peuple. C’est ca la premiere chose. Quand on comprend cela, il faut que les peuples comprennent la nécessité de travailler ensemble. Le Congolais a intérêt à soutenir la cause des Ougandais, des Burundais (parce que là aussi il y a un probleme dont on ne parle pas beaucoup), et même des Rwandais aujourd’hui.

Mais soutenons la cause de Victoire Ingabire et demain aussi les Rwandais se battront pour la cause des Congolais. Pour que nous ayons dans cette région des gens qui vivent en harmonie et en paix. Parce qu’avant tout nous sommes des Africains, nous sommes des freres et que nous ne pouvons pas nous entre-tuer, nous regarder avec méfiance, parce que nous avons à la tete de nos états des gens irresponsables qui font l’affaire des intérêts étrangers et ne regardent que leurs seuls propres intérêts.

Voilà pourquoi moi je me bats toujours à faire comprendre aux miens, en tout cas au niveau de ma communauté, que le Rwandais que vous voyez là n’est pas votre ennemi, que l’Ougandais que vous voyez là n’est pas votre ennemi, ou celui supposé l’être, c’est pas seulement le dirigeant Rwandais (irresponsable), mais même ceux que nous avons chez nous qui ne nous représentent pas. Puisqu’il faut le dire, c’est que tous ces messieurs qui sont au pouvoir ne représentent pas leurs peuples. Ils sont là, ils nous ont été imposés.

Donc nous, nous devons nous responsabiliser, nous le petit peuple, et comprendre que nos alliés sont aussi nos freres qui sont de l’autre coté de la frontiere (parfois peut-être souffrant plus que nous), que ce soit du coté Rwandais ou Ougandais. Et que le combat de Victoire Ingabire n’est pas seulement un combat pour la dignité du peuple Rwandais, mais aussi des peuples de la région des Grands Lacs.

Ce qui est certain, c’est que si nous soutenons aujourd’hui cette cause là, et que Madame Victoire arrivait au pouvoir, nous sommes sures d’une chose: de par ce que nous voyons en elle, il n’y aura plus de guerres fratricides. Il n’y aura plus de troupes rwandaises qui vont traverser pour aller au Congo. Il n’y aura plus de Congolais qui auront du ressentiment. Nous allons vivre en harmonie. Et c’est comme cela que nous allons construire notre région. Parce que c’est une région qui est très riche. Et cette richesse doit profiter aux peuples de cette région là. Voilà pourquoi nous devons nous aujourd’hui, nous responsabiliser au niveau de la base, du petit peuple. Et éviter des conflits inutiles qui nous divisent et font l’affaire des dirigeants qui sont à la tete de nos états.

FU: Que pouvez-vous dire à propos des médias au sujet des questions comme celles que nous débattons ici concernant le cas d’emprisonnement de Madame Victoire Ingabire?

PM: Dans tous mes livres je parle du role des médias. J’ai toujours dit que les médias font partie du pouvoir politique en Occident. Ces médias sont la propriété privée de certaines personnalités. Les médias très souvent se retrouvent étant des acteurs très engagés dans nos pays en Afrique et à travers le monde. Nous devons comprendre que dans cette guerre qui est menée contre l’Afrique, les médias jouent un role déterminant. Kagame lui-même, quand vous regardez son histoire, et apres avoir pris le pouvoir au Rwanda en 1994, il a indiqué ceci: “Nous avons mené la guerre de l’information mieux que quiconque, et nous avons trouvé une nouvelle maniere de voir les choses.” Ceci c’est en 94. (Il aurait du plutot indiquer qu’ils ont menti mieux que quiconque pour aboutir à leurs fins politiques – editeur)

Donc c’est pour dire que, moi ca ne me surprend pas que les médias puissent manipuler tout ce qui se passe. Mais le plus important, c’est que le message passe. Avec l’internet, avec tout ca, nous arrivons à faire passer le message. Je crois que c’est ca qui est déterminant. C’est aussi important de savoir que les solutions aux problemes de notre région viendront de nous-mêmes. Et ca c’est fondamentale, parce que comme l’a dit une de mes soeurs sur le plateau, il y a une question d’intérêts. Si on a parle de la femme Birmane Aung San Suu Kyi, c’est parce qu’il y avait des intérêts géopolitiques là-dedans. Et si on ne parle pas de Victoire Ingabire, c’est parce qu’il y a aussi des intérêts impérialistes très importants. Je l’ai dit plus haut. Victoire n’est pas seulement un frein à un système dictatorial, mais elle est aussi un frein à tout une politique globale qui se serve des dictatures chez nous. Donc c’est dans ce sens que l’on ne fait pas beaucoup de bruit médiatique à son sujet, ou en d’autres termes, son sort de prisonnier politique.

Est-ce normal de constater aujourd’hui que quand Peter Erlinder (avocat américain de Victoire Ingabire en 2010) a été arreté, beaucoup de médias n’en parlaientt pas tellement. Il n’y avait pas réellement beaucoup de pressions. Celles-ci sont beaucoup plus venues des Rwandais et des Congolais qui se sont mobilisés.

Donc c’est signe que nous nous battons contre tout un système. Mais c’est aussi important de regarder du coté des populations. Nous devons passer des messages à nos compatriotes d’ici, de la Hollande, et ailleurs partout ou nous sommes. Faire comprendre aux gens que ce qu’ils voient à la télévision n’est pas nécessairement pas la verite. Qu’il y a des gens qui se battent, qu’il y a une femme incarcérée. Et la dictature qui l’a incarcéré jouit du soutien de nos taxes, payeurs de taxes ici en Occident. C’est comme cela qu’il faut arriver à conscientiser nos compatriotes d’ici. Et ce combat c’est à nous de le mener. C’est vrai, il faut envoyer des pétitions au parlement européen canadien et ailleurs, mais ca ne changera pas grand chose, puisque ces gens sont très informés au sujet de ce qui se passe dans nos pays. Ils ont des ambassades, des représentations diplomatiques, qui les tiennent au courant. Voilà pourquoi à notre niveau, prendre cette responsabilité, mener cette offensive, non seulement pour la dignité de Madame Victoire Ingabire au Rwanda, ou partout ou nous sommes, mais surtout informer nos compatriotes d’ici en Occident, pour qu’ils comprennent et qu’ensemble nous puissions mener une certaine pression sur les politiques.

Aujourd’hui les politiques profitent de l’ignorance des masses populaires. Et cette ignorance est en partie délibérément entretenue par les médias.

Voila pourquoi nous qui avons un peu d’information, nous devons passer le message dans cet objectif éducatif. Je peux donner un exemple très rapidement. J’étais en conference à Ottawa il y a de cela 2 jours. Il y avait une député d’un parti politique qui était là et qui parlait de pistes de solutions des problèmes des Grands Lacs. Mais ces pistes proposées de solutions reposaient en fait sur des gens qui sont à l’origine du probleme. Donc j’ai du leur expliquer que les personnes que vous citez ont pris part à la guerre, ont soutenu le Rwanda, ont destabilisé le Congo. Ce ne sont pas des personnes fiables. Mais pour pouvoir argumenter comme il faut, il faut être capable de fournir une information se basant sur des faits irréfutables et vérifiables.

FU: A propos de Mandela que les médias ont pendant très longtemps traité de terroriste, même bien après sa libération, quelle comparaison pouvez-vous faire avec Victoire Ingabire?

PM: C’est une bonne comparaison. C’est pour dire que les événements politiques évoluent au fil des développements sur le terrain. C’est à dire qu’aujourd’hui Victoire Ingabire n’a pas beaucoup d’alliés dans les capitales occidentales, simplement parce qu’elle combat le sous-traitant du système qui est au Rwanda. Mais si demain les choses changeaient, les occidentaux iraient vers elle. C’est pour vous dire que la politique telle qu’elle se fait sur l’échiquier international fonctionne de cette maniere là. D’ailleurs c’est la raison pour laquelle on l’a dit au début, Mme Victoire Ingabire est une grande héroine.

C’est vrai Mandela avait été villipendé. On l’a traité de terroriste et il est mort avec tous les honneurs. Et je crois qu’aujourd’hui, Victoire Ingabire, on peut tout dire d’elle, heureusement que l’on ne l’a pas traité de terroriste, mais comme on dit, mieux vaut la fin d’une chose que son commencement. Mais je crois qu’à la fin, nous regarderons cette dame là en souriant, ça c’est mon voeu le plus cher. Bien sur il y a des gens qui vont pleurer, c’est certain.

Je suis sur et certain que l’histoire finira par donner raison à cette dame là. Et l’histoire s’écrira. On retiendra que cette dame – et d’ailleurs c’est dejà commencé – on ne va pas attendre la mort de Mme Ingabire pour que l’on dise du bien que l’on pense d’elle. Voilà pourquoi nous devons le dire maintenant quand elle est encore en vie, pour que les gens se souviennent qu’il y a quelqu’un, quelque part qui se bat pour la dignité des Rwandais, et par extension des Africains. Et qu’il faut surtout soutenir son combat.

Et l’histoire s’écrit déjà. Et nous savons déjà que Mme Ingabire est une héroine vivante et nous devons nous assurer qu’elle le demeure. Nous devons nous assurer que demain cette dame puisse voir le fruit de son combat. Ca aussi c’est très important.

FU: Quels sont les moyens à la disposition de ceux qui sont déjà conscients au plus haut niveau de la nécessité de réclamer leurs droits fondamentaux dans nos pays respectifs pour que les victimes soient réhabilités?

PM: Les pistes de solution ou bien les moyens d’action sont multi-dimensionnelles. Je veux dire – chaque personne doit agir à son niveau. C’est important. Il ne faut pas qu’on laisse cette tache à une certaine catégorie de personnes. Il faut que toute personne qui peut faire quelque chose à son niveau le fasse. Mais l’un des éléments le plus fondamental je crois, c’est surtout vulgariser l’information autour de nous. Il faut que les gens sachent ce qui se passe. Vous savez que ce qui a fait pendant longtemps la légitimité de Kagame, c’est sa capacité de maitriser l’information et de propager la narration de son histoire du Rwanda.

Et aujourd’hui, si l’édifice Kagame s’éffondre, c’est que de plus en plus de gens se rendent compte de la réalité (ils ont été mentis pendant très longtemps). Quand il y a eu la publication du Mapping Report, les gens se sont rendus compte que celui que l’on nous présente comme un leader démocratique, est en fait un tueur froid. Et donc, nous devons nous à notre niveau nous battre, vulgariser l’information, pour que les gens – en leur plus grand nombre, sachent qu’il y a une femme quelque part, qu’il a des opposants rwandais quelque part qui sont incarcérés, parce qu’ils réclament un état de droit.

Et plus le plus grand nombre le saura, plus Kagame sera dans une mauvaise posture. Si les gens ne connaissent pas vraiment Victoire Ingabire, pas au courant de sa situation, croyez-moi, Kagame l’aurait déja éliminé depuis longtemps, parce qu’il essaie de l’éliminer.

Mais avec le regard de plus en plus de gens regardant vers le Rwanda, ca devient un problème pour lui.
Aussi je crois nous pouvons agir de plusieures facons à notre manière. Et c’est de cette maniere que l’on parviendra à réussir à la préserver. Parce que les positions internationales reposent souvent sur la compréhension des enjeux d’un plus grand nombre. Je tiens à souligner que la guerre du Vietnam a pris fin en son temps parce qu’à un certain moment, le public avait eu accès à l’information au sujet de la réalité de ce qui se passait. Ca a poussé les gens à descendre dans les rues et le président américain a du reculer.

L’histoire de l’humanité nous enseigne qu’à chaque fois qu’un grand nombre de gens accède à la connaissance précise de l’information, les pouvoirs politiques reculent.

Donc comme je l’ai dit, pour finir, les solutions sont multi-dimensionnelles. Mais n’oublions pas que nous devons vulgariser l’information afin que le plus grand nombre à travers le monde sache qu’une femme quelque part a été incarcéré par un régime dictatorial.

Note de l’éditeur :
Patrick Mbeko est l’auteur ou co-auteur des livres suivants :
Le Canada dans les guerres en Afrique Centrale
Le Canada et le pouvoir tutsi du Rwanda
Stratégie du chaos et du mensonge : Poker menteur en Afrique des Grands Lacs, (co- auteur Honoré Ngbanda-Nzambo)

Friends of Victoire est un mouvement mondial réclamant la libération inconditionnelle de Victoire Ingabire et de ses collègues prisonniers politiques emprisonnés au Rwanda. Pour plus d’informations à propos de cette organisation, veuillez visiter le site web www.friendsofvictoire.org. Pour suivre l’interview de Patrick Mbeko et d’autres intervenants dans le débat qui était organisé le 31/01/16 en l honneur de Madame Victoire Ingabire Umuhoza, pour parler de son emprisonnement injuste par les autorités Rwandaises, allez s’il vous plait sur l’adresse internet suivante .