Déclaration des FDU-Inkingi à l’occasion du 60ième Anniversaire de la Démocratie au Rwanda.

Rwandaises,

Rwandais,

Chers compatriotes et amis du Rwanda,

Le 28 janvier est une date importante dans l’histoire récente du Rwanda. Le 28 janvier 2021 marque le 60ième anniversaire de la démocratie au Rwanda. À cette date du 28 janvier 1961, les élus du peuple rwandais, à savoir les « Bourgmestres et conseillerscommunaux » se sont réunis à Gitarama et ont pris une décision historique de remplacer le régime de monarchie absolue par un régime républicain (Res Publica = les affaires publiques = ibya Rubanda) : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
Les Rwandais commémorent en ce jour cet avènement de la République du Rwanda. Dans une République, les dirigeants qui gèrent les affaires publiques obéissent à des règles précises et doivent rendre compte au peuple dont ils détiennent le mandat de la bonne gestion de la chose publique, à travers des élections libres et transparentes. C’est ce devoir de rendre compte qui permet de contrôler, évaluer, corriger, sanctionner, planifier, etc.… l’action de l’État dans l’intérêt du peuple.

Même si le chemin vers une réelle démocratie a été tortueux, force est de constater que la situation qui prévaut aujourd’hui au Rwanda est loin de refléter ces bases élémentaires de la gestion publique. En effet, le parti au pouvoir, le FPR, s’est accaparé de tous les pouvoirs et a brisé toutes les règles de contrôle, créant ainsi un retour à une monarchie de fait qui ne dit pas son nom. Les dirigeants font à leur guise, sans que le contrôle parlementaire s’exerce réellement. Le système judiciaire est pris en otage par le pouvoir exécutif et n’arrive pas à rendre réellement justice. Ce manque de séparation des pouvoirs exécutif, parlementaire et judiciaire est à l’origine des injustices généralisées et récurrentes, ce qui aboutit à une dictature brutale et terroriste qui va totalement à l’encontre des principes de base républicaine.

En effet, les droits élémentaires des citoyens sont régulièrement bafoués, notamment :

–        Le droit à la vie : assassinats, disparitions forcées, tortures, brutalités policières et bastonnades ;

–        Le droit à la propriété : spoliations des biens, tracasseries fiscales et administratives, appauvrissement des masses, la famine « Nzaramba », accaparement des richesses par un groupuscule au pouvoir ;

–        L’externalisation d’un terrorisme d’état et la violation des règles internationales : le régime du FPR au lieu de protéger tous ses citoyens émigrés comme le font toutes les autres nations, s’adonne au kidnapping des opposants politiques et au franchissement des frontières des pays voisins pour pourchasser, harceler et massacrer ceux qui l’ont fui et qui s’abstiennent de prêter serment de loyauté au régime du FPR;

–        Le droit d’expression et d’association : censure et emprisonnement des journalistes, des militants de la société civile et des personnes influentes ;

–        Les droits politiques : verrouillage de l’espace politique, refus d’enregistrement des nouveaux partis politiques d’opposition, entraves diverses (notamment par voie judiciaire), etc. ;

–        Le droit à l’éducation et à l’épanouissement personnel : détérioration de la qualité du système éducatif, discrimination dans l’accès à l’enseignement avancé ;

–        Le droit de mémoire et de justice est sélectif : une partie seulement des crimes de masse commis ces dernières années contre diverses tranches de la population a été sanctionnée et une partie seulement de la population est autorisée à pleurer les siens ;

–        Les inégalités et les discriminations criantes à base ethnique ;

En définitive le Rwanda a évolué à ce jour vers un système politique théoriquement républicain, mais où les lois écrites ne sont pas traduites dans les faits. Le président de la République se comporte comme un chef absolu qui agit à sa guise, hors de tout contrôle. En réalité, nous sommes en présence d’une monarchie absolue de fait opérant au sein d’une République. Le leitmotiv de « accountability, rendre compte » est devenu une chanson vide de sens vu qu’elle n’est pas traduite dans les faits.

Le parti FDU-INKINGI tient à rappeler au public que son objectif est d’instaurer au Rwanda un État de droit où les dirigeants sont réellement responsables devant le Peuple, selon les règles claires de gestion démocratique, selon les droits et les devoirs établis par la constitution. Le respect des lois et des règles est la seule manière fiable de gérer les affaires publiques dans une République digne de ce nom, dans l’intérêt de tous.
Le parti FDU-INKINGI demande à la communauté internationale, en particulier les amis du Rwanda, les donateurs et les institutions financières, de faire pression sur les autorités du Rwanda et de conditionner leur soutien financier et politique à un retour à des pratiques de gestion du pays suivant les valeurs démocratiques et le respect des droits de l’homme.
Le parti FDU-INKINGI reste mobilisé pour rassembler les Rwandais et les Rwandaises vers un État républicain, où l’équilibre des pouvoirs garantit à chacun et à chacune la jouissance des droits légitimes consacrés par la Constitution.

Vive le Peuple rwandais,

Vive la République,

Fait à Londres, le 28/01/2021

Justin BAHUNGA

Président des FDU-INKINGI

E-mail : [email protected]

FDU-Déclaration-Démocratie-28Janvier2021