«Emmanuel Macron et Paul Kagamé réinventent la Pravda et le révisionnisme soviétique»:Jacques Myard

Tribune. Le voyage du Président de la République, Emmanuel Macron, au Rwanda, laisse pantois. Les accusations de responsabilités de la France dans les génocides rwandais relèvent du plus pure révisionnisme historique .

La mission d’information parlementaire présidée par Paul Quilès qui a rendu son rapport le 15 décembre 1998 le démontre parfaitement, j’y ai participé activement.

E. Macron a commandé le rapport Duclert afin de souligner l’aveuglement de la France sur la tragédie  du Rwanda. En réalité ce rapport est une « commande politique » sur la période post 6 avril 1994. Il ne porte que sur les événements tragiques du massacre des Tutsis par les Hutus en passant sous silence les événements d’avant et d’après.

Il y a bien évidemment eu génocide dans les moments qui ont suivi la destruction de l’avion d’Habyarimana à Kigali le 6 avril 1994. Le rapport Duclert, à ce propos, glisse sur cet acte de guerre et se refuse de répondre à la question « qui a décidé de détruire l’avion du Président rwandais ». Il ne fait que préciser qu’il y a des doutes sur les commanditaires …et pour cause.

Nous savons que les missiles qui ont abattu l’avion piloté par deux français étaient des missiles livrés par l’URSS à l’Ouganda.

Paul Kagamé a été le chef des services secrets de l’Ouganda avant de devenir le chef des forces du Front Patriotiques Rwanda ( FPR ) qui ont attaqué le Rwanda dès 1990 avec le soutien de milieux économiques anglo-saxons, notamment lors de l’attaque du 1er Octobre 1990 .

Lorsque le Président François Mitterrand a appris cet attentat, il a déclaré : « cela va être terrible ».

Au 6 avril 1994 la France n’avait plus de coopération militaire avec le régime d’Habyarimana. Elle avait retiré tous ses coopérants .

Il y avait sur place des casques bleus belges qui n’ont pas bougé, un bataillon du FPR, le Président Habyarimana revenait d’Arusha où avait été négocié un accord pour organiser des élections démocratiques au Rwanda. La France a tout mis en œuvre pour la conclusion de cet  accord.

Paul Kagamé savait parfaitement que s’il y avait des élections démocratiques, il ne les gagnerait pas, pour des raisons claniques, le seul moyen était la lutte armée pour prendre le pouvoir, ce qu’il a fait.

La faiblesse structurelle du rapport Duclert réside dans le fait majeur qu’il ne se concentre que sur la période post avril 1994, oubliant toutes les attaques armées du FPR de Kagamé, attaques répétées à partir de l’Ouganda, à partir de 1990 contre le gouvernement légal, avec le soutien actif de milieux économiques anglo-saxons, qui l’ont doté en armement.

C’est à cette période que la France a mis en place une coopération militaire pour répondre à ces agressions.

Juste avant le 6 avril 1994, il est exact que la radio des mille collines, contrôlée par les Hutus extrémistes, a appelé aux meurtres des Tutsis.

La première personne qui a parlé de génocide a été le Pape et dans la foulée Alain Juppé, Ministre des Affaires Étrangères qui a bataillé pour obtenir la résolution 929 du Conseil de Sécurité du 22 juin 1994 pour monter l’opération Turquoise contre l’avis des Américains qui ont tout fait pour que la Résolution ne mentionne pas le terme «  génocide ».

Cette résolution dispose: « Profondément préoccupé par la poursuite des massacres systématiques et de grande ampleur de la population civile au Rwanda »

Cette formulation est loin d’être neutre, elle prend en compte le fait qu’après le massacre génocidaire, des Tutsis par les Hutus, il y a eu dans la foulée le massacre des Hutus pas les Tutsis, notamment dans leur fuite au Congo.

Les massacres réciproques constituent malheureusement une très longue histoire du Rwanda. La France en intervenant avec l’opération Turquoise a permis l’arrêt de ces massacres. C’est tout à son Honneur.

Il convient de rappeler que le chiffre de 800 000 Tutsis assassinés malheureusement, est sans doute inexact. Le recensement de 1991 dénombrant 596 000 Tutsis représentait 8,4 % de la population.

En conséquence, avoir une lecture biaisée, partielle de la tragédie du Rwanda, en ciblant la prétendue responsabilité française est non seulement du négationnisme, mais une faute lourde que les autorités françaises et rwandaises reprennent en niant les réalités historiques à des fins de volonté politique justifiant le voyage du Président de la République à Kigali.

The Economist du 27 mars 2021 consacre un long article sur Paul Kagamé. Il a eu dans le passé le soutien actif des médias anglo-saxons, lesquels doutent  désormais fortement de sa vraie nature. The Economist  titre « Paragon or Prison » « modèle de vertu ou prison ». Les actions de Kagamé, les assassinats multiples qu’il a perpétrés, dont l’assassinat de son ancien chef des services secret qui connaissait les activités de Paul Kagamé,- il a été assassiné dans son hôtel en Afrique du sud-  illustre sa véritable nature .

Les tueurs avaient simplement posé sur la porte « Don’t disturb », sans commentaire.

Un article du 30 Avril 2021du Washington Post va dans le même sens.

Les réalités historiques sur les événements au Rwanda et surtout sur la prétendue responsabilité de la France sont très loin des commentaires entendus sur nombre de médias français et autres qui véhiculent  une vision accusatrice de la France à des fins politiques pour justifier un voyage de la honte .

Pour ma part, j’estime que le voyage du Président de la République est une faute sans appel. Faire confiance à Paul Kagamé qui n’est rien d’autre qu’un criminel de guerre, un génocidaire, relève d’un total aveuglement.

La France n’a pas failli au Rwanda, rendons justice à nos militaires qui sont intervenus dans l’opération Turquoise !

Jacques Myard
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

1 COMMENT

  1. L’homme politique Français qu’est Jacques Myard expose les faits bruts.
    Force est de constater que les officines françaises dont CPCR de Gauthier Alain et Survie opérant en France pour le compte du régime Kagame restent muets sur les assertions de ce premier.
    Il convient de préciser que si certes certains journalistes de RTLM ont commis un excès de langage par les appels aux massacres des Tutsi, mais il faut situer leurs dires dans un contexte général de la guerre et les comparer aux émissions de Radio Muhabura notamment ses appels aux Batutsi à massacrer massivement les Hutu.
    Ensuite, sur les extrémistes, c’est un mot vide de sens. Qui sont ces extrémistes et pourquoi et comment sont-ils extrémistes et depuis quand?
    Il s’agit d’une reproduction machinale des mots inventés dans les années 80 par les médias occidentaux pour qualifier les Africains qui contestaient les pillages systématiques et à grande échelle des richesses de l’Afrique par les maîtres du monde et leurs sujets qui étaient les dirigeants des pays concernés.
    Dans notre pays, les Rwandais qui demandaient aux dirigeants rwandais d’alors d’assumer leur responsabilité à savoir garantir la sécurité des Rwandais, la paix sur l’ensemble du Rwanda, assurer la protection des Rwandais du Nord réduits en flagrance à l’échelle infra-animale et des victimes des crimes de masse commis par les soldats du FPR, démontrer au monde qu’ils sont capables de tenir correctement leur bâton de commandement.
    Enfin, sur le génocide exclusif des Tutsi, il s’agit d’une spéculation colportée à grande échelle par Kagame et les siens et retenus pour les saintes écritures par les ignorants et les juges français, dit hommes de loi et qui, à leur tour, l’ont diffusé et la diffusent encore par tous les canaux.
    Ce mot est devenu une chanson et un outil d’oppression et de broyage contre les opposants politiques et les Rwandais qui tentent de démasquer les imposteurs menteurs.
    La résolution 955 du Conseil de Sécurité de l’ONU du 8 novembre 1994 dit « génocide » sans autre précision quant à l’appartenance ethnique des victimes et des auteurs présumés des crimes contre les Rwandais.
    L’esprit et la lettre de cette résolution est limpide. Les Nations Unies n’ont pas entendu faire une distinction entre les victimes rwandaises en fonction de leur appartenance ethnique. Pour elles, Hutu, les Tutsi et les Twa ont été victimes des massacres qui ont été qualifiés de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Nul ne peut faire dire à cette résolution ce qu’elle ne dit pas.
    Si les juges Français gomment ce fait pourtant établi, c’est pour des raisons politiciennes.
    Ce qui est regrettable et n’honore pas les juges français et la justice française, lorsque cette résolution est invoquée par la défense dans les procès contre les Rwandais accusés par Kagame et autres de génocide contre les Tutsi aux seules fin d’éclairer ces premiers, ceux-ci écartent systématiquement un fait notoirement connu et déterminant pour la défense.
    Ils invoquent les massacres exclusifs et corrélativement le « génocide exclusif des Tutsi » alors qu’ils ne sont pas en état de prouver leur existence.
    A contrario, ils nient l’existence des massacres de masse contre les Hutu et corrélativement le génocide de ceux-ci, en qualité de Rwandais tel qu’il est clairement précisé par la résolution 955 du Conseil de Sécurité ci-dessus évoquée.
    Les USA à l’instar de la France, sont membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU. Leur position est invariable. Pour eux, certes les Tutsi ont été massacrés mais ils ne sont pas les seules victimes au Rwanda. En conséquence, constitue une spéculation, toute affirmation selon laquelle seuls les Tutsi ont été victimes de massacres qui ont été qualifiés de génocide. Le génocide concerne donc toutes les victimes rwandaises, le tout sous réserve de prouver le contraire. Que celui qui connaît un document de l’ONU qui dit  » GENOCIDE DES TUTSI » le partage avec les Rwandais.
    Une autre inexactitude criée sur les toits depuis des années est le « REGIME DIT HABYARIMANA ».
    Il est de notoriété publique que la constitution du 10 juin 1991 d’une part et la nomination du Premier Ministre, en l’espèce Nsengiyaremye Dismas issu du parti d’opposition, MDR d’autre part, ont définitivement mis fin au régime dit Habyarimana. Toute affirmation contraire constitue une méconnaissance de l’histoire des institutions de la Seconde République.
    Les articles 50 et suivants de la constitution du 10 juin 1991 ont consacré un Premier Ministre, clef de voûte des institutions et véritable chef de l’Exécutif et un Président qui régnait mais ne gouvernait pas avec des pouvoirs réduits au seul contre seing des actes du gouvernement sans même pouvoir s’opposer aux actes contraires à l’intérêt général
    Exemples : le refus de Nsengiyaremye d’acheter les armes aux seules fins d’assurer la sécurité des Rwandais sur l’ensemble du Rwanda, la nomination par Nsengiaremye d’Iyamuremye Augustin, agent du FPR notoire et actuellement numéro du régime Kagame au poste de Directeur Général du Service de Renseignement Intérieur. Ce poste est hautement stratégique pour tout Etat surtout en temps de guerre. Il est les yeux et les oreilles du Gouvernement.
    Si les dirigeants du régime Hutu dont Macron, Duclert et autres n’ont pas précisés étaient racistes contre les Tutsi, comment le Premier Ministre du même régime a-t-il positionné un agent notoire du FPR au poste stratégique qu’était la Direction Générale du Service de renseignement intérieur et qui rendait compte de ses missions non pas au Premier Ministre mais à Kagame alors commandant en chef du FPR qui incarnait les Tutsi ? Etant précisé que dans l’Affaire Général Munyakazi, le même Iyamuremye a dit qu’à sa connaissance que si le génocide a existé mais il n’a jamais entendu sa planification et que si celle-ci avait existé, au regard des moyens humains et matériels dont il disposait, en tout état de cause, il l’aurait su. Ce qui signifie que, pour lui, la planification du génocide dit des Tutsi n’a jamais existé.
    Ils ont donc trouvé les preuves au Rwanda là où les juges Rwandais et les juges du TPIR n’ont rien trouvé.
    Seuls les juges français ont les preuves de cette planification mais le comble est qu’ils ne l’ont jamais transmis au TPIR ou au Parquet de Kigali qui opère désormais en étroite collaboration avec les Parques français mais exclusivement contre les Hutu et nullement contre les Tutsi, présumés auteurs de l’attentat contre l’avion du Président Habyarimana et assassins de deux gendarmes français et l’épouse de l’un d’eux, Gilda Didot, née Lana.
    La mise en scène du Président Macron ici au Rwanda n’a guère étonné les Rwandais. Il en est de même de la négation des massacres des millions de Hutu au Rwanda et en ex-Zaïre. Kagame avait parfaitement raison quand il a dit avec ses gens il est difficile de savoir comment se comporter ou agir dans l’intérêt commun.

Comments are closed.