« Il y a d’abord un énorme effort à faire du côté de la RDC pour reformer l’armée, la police, l’administration, la justice, et instaurer l’Etat de droit », a déclaré le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères vendredi 25 août à Goma, dans le Nord-Kivu. Didier Reynders l’a dit aux autorités provinciales ainsi qu’aux responsables de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), avec qui il s’est entretenu à propos de l’insécurité causée dans la région par les groupes armés, dont la rébellion du M23.
Le diplomate belge estime qu’il appartient d’abord au gouvernement congolais d’assurer la réforme de ses forces de sécurité, et d’arrêter de « sans arrêt intégrer des indisciplinés dans l’armée ».
« Et au-delà de cela, [il faut] faire en sorte que, dans l’avenir, on arrête d’intégrer dans les forces congolaises, des rebelles, des mutins, chaque fois qu’on arrive à arrêter une situation de violence. Il faudra réfléchir à d’autres voies», a-t-il expliqué.
Didiers Reynders assure néanmoins soutenir l’idée de la mise sur pied, par les pays de la région des Grands Lacs, d’une force internationale neutre à déployer le long des frontières.
« J’espère que les négociations, les contacts entre les pays de la région, va pourvoir aboutir à la mise sur pied d’une force internationale neutre, qui viendra probablement compléter ce que fait la Monusco, et mettre fin à un certain nombre de rébellion », a-t-il ajouté.
Le vice-premier ministre belge a aussi plaidé pour une pression qui doit être exercée sur les voisins de la RDC pour « éviter qu’il y ait une quelconque ingérence » dans les affaires congolaises, « et mieux que cela, pour [les faire] participer à trouver une solution » à la crise dans la région.
Les affrontements entre différents groupes armés à Masisi et Walikale, ou contre les Forces armées de la RDC (FARDC) à Rutshuru, toujours dans le Nord-Kivu, ont jeté des centaines de milliers de déplacés sur les routes.
Trente mille déplacés, qui avaient fui les combats entre militaires congolais et rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru au début du mois d’août, vivaient dans des conditions difficiles à Kanyaruchinya.
Après avoir visité des camps de déplacés dans cette région, la secrétaire générale adjointe des Nations unies en charge des questions humanitaires, Valérie Amos, avait affirmé, le 8 aout dernier, que plus de 100 000 de ces déplacés avaient besoin d’une assistance immédiate.
Le Pam a entamé vendredi 24 août une distribution de rations alimentaires à environ 55 000 déplacées à Kibati/Kanyaruchinya, à environ 10 Km au nord de Goma.
Selon le chargé de l’information publique du PAM à Goma, ces 500 tonnes de vivres composées de farine de maïs, de haricot, de sel de cuisine et d’huile végétale, pourront couvrir les besoins alimentaires des bénéficiaires pendant 15 jours.
Le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, qui est arrivé à Goma vendredi, en provenance de Bukavu, devrait ensuite se rendre, à Kigali, selon son agenda officiel.
Source:Radio Okapi