Le mardi 30 avril, dès l’aube, la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu, une province de la République Démocratique du Congo, a subi une escalade dramatique. Les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), soutenus par le Rwanda, ont lancé des attaques simultanées contre plusieurs positions des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des milices locales Wazalendo, encerclant ainsi la cité minière stratégique de Rubaya, située dans le territoire de Masisi.
À 11h17, le même jour, le M23 a réussi à prendre le contrôle de deux collines dominant Rubaya, ce qui leur a permis de renforcer leur position dans cette zone riche en minerais. Les combats ont continué de faire rage tout au long de la journée, les jeunes Patriotes Wazalendo luttant avec acharnement pour défendre la cité contre les avancées des rebelles.
Les affrontements ont atteint leur paroxysme lorsque les forces du M23, avec le soutien de l’armée rwandaise (RDF), ont finalement pris le contrôle total de Rubaya et de ses environs vers 13 heures. Cette prise est significative car elle permet aux M23/RDF non seulement d’exploiter les ressources minérales de la région sans entrave, mais également de renforcer leur présence militaire.
Des analystes pointent du doigt le gouvernement de Kinshasa, l’accusant d’avoir négligé les menaces croissantes et d’avoir ainsi permis aux rebelles de mieux se préparer à cette offensive. La réaction internationale ne s’est pas fait attendre : le président français Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse à l’Élysée avec son homologue congolais Félix Tshisekedi, a fermement demandé au président rwandais Paul Kagame de retirer ses troupes de l’est de la RDC et de cesser tout soutien au M23. « Le Rwanda doit cesser son soutien au M23 et retirer ses troupes de l’Est de la RDC. Je le lui rappellerai dans les prochains jours, » a déclaré Macron.
La situation reste tendue et les implications de ces développements sont encore incertaines, la communauté internationale observant de près la réponse du Rwanda face aux appels croissants à désengager militairement de la région.