Les rebelles du M23 ont pris mardi le contrôle de la l’aéroport stratégique de Goma, la capitale régionale du Nord-Kivu, où des tirs de mortiers ont été entendus et des scènes de pillagesont été rapportées, selon des sources sur place.
L’aéroport est contrôlé par le M23, a déclaré un responsable de l’ONU devant la presse à Goma sans toutefois préciser si les combats avaient fait des victimes.
L’aéroport de Goma, est contigu à la ville adossée au lac Kivu et à la frontière rwandaise au nord. Goma accueille 300.000 habitants et des dizaines de milliers de réfugiés qui se sont rassemblés au sud de la ville.
L’aéroport était défendu jusqu’alors défendu par des membres de la Garde républicaine, une troupe supposée d’élite. Lors de l’avancée des rebelles, plusieurs hélicoptères d’attaque des Nations unies étaient intervenus dimanche matin pour protéger l’aéroport et dissuader les rebelles de s’en emparer.
En outre, des pillages se sont produits dans le quartier Katindo, au sud de Goma près de la route menant à Sake, dernière voie libre vers le reste du pays, selon un photographe de l’AFP.
Des militaires ont, selon plusieurs habitants, emporté ce qu’ils pouvaient avant de quitter la ville.
De nombreux policiers parcouraient mardi matin les rues du centre de Goma, parfois en colonnes.
Prés de la frontière avec le Rwanda, de nombreux habitants s’agglutinaient pour tenter de se rendre de l’autre côté de la frontière.
Le M23 a été créé début mai par des militaires, qui après avoir participé à une précédente rébellion, ont intégré l’armée en 2009, à la suite d’un accord de paix. Ils se sont mutinés en avril, arguant que Kinshasa n’avait pas respecté ses engagements.
Ils réclament notamment le maintien de tous les officiers dans leurs grades et refusent le brassage (affectations dans d’autres unités et d’autres régions) que veut leur imposer Kinshasa, ce qui les éloignerait de leur zone d’influence dans l’est.
Mais la région composée des provinces des Nord et Sud-Kivu est aussi le théâtre de conflits quasiment ininterrompus depuis une vingtaine d’années en raison de ses richesses en ressources minières (or, coltan, cassitérite) et agricoles, que se disputent le gouvernement congolais, divers mouvements rebelles et les pays voisins de la RDC, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi.
AFP