Ndi Umunyarwanda » : une campagne politique néfaste et de nature à aggraver les dissensions entre les hutu et le tutsi.

Depuis quelques temps, le régime du FPR a lancé une vaste campagne politique baptisée « Ndi Umunyarwanda » (littéralement : « Je suis rwandais »). Celle-ci vise à inciter tout hutu à demander publiquement « pardon » pour les crimes qu’auraient commis des hutu , en son nom, depuis des décennies, notamment lors du génocide contre les tutsi de 1994.

C’est dans ce cadre que la Présidente de la Chambre des députés au Parlement rwandais Madame Mukabalisa Donatilla est dépêchée à Bruxelles en Belgique pour tenter de vendre cette campagne vicieuse. Il est prévu que madame Mukabalisa rencontre les rwandais de la diaspora pour sûrement inciter les hutu parmi eux à demander publiquement pardon aux tutsi.

Il est utile de noter que cette campagne est lancée au moment où le régime de Kigali connait de sérieux revers surtout dans ses aventures guerrières dans la Région des Grands lacs après la déroute de son dernier avatar à l’Est de la RDC, le M23. Ceci survient , également , au moment où la Communauté Internationale commence à refuser de fermer les yeux sur les violations du droit international par le régime de Kigali et de ne plus croire naïvement à tous ses mensonges, comme par le passé. De toute évidence, la campagne déshumanisante dite « Ndi Umunyarwanda » vise à détourner l’attention du peuple rwandais du pétrin diplomatique et militaire dans lequel se débat le régime et qui aura des conséquences douloureuses pour tout le pays. Par ailleurs ,des informations dignes de foi font état d’enrolements forcés des jeunes rwandais en vue de préparer de nouvelles attaques du M23 rénové. Il donc est clair que cette campagne vise également à distraire les rwandais et la communauté internationale des mésaventures dans lesquelles l’actuel régime de Kigali veut continuer à entrainer la sous-région des grands lacs africains.

Cette campagne démontre encore , si besoin , que le régime du FPR a érigé l’humiliation et le racisme contre une partie importante de la population en système de gouvernement.

La campagne est aussi en pleine contradiction avec le crédo longtemps chanté par le FPR dès sa prise du pouvoir comme quoi « les ethnies hutu, tutsi, n’existent pas au Rwanda ! » La présente campagne rappelle non seulement qu’elles existent mais aussi que l’une est présentée comme intrinsèquement fautive tandis que l’autre est par nature vertueuse. Les hutu sont désormais officiellement réduits au rôle de « punching-ball » et doivent se culpabiliser en permanence, autrement dit contraints de raser les mûrs partout dans leur propre pays.

Il faut souligner aussi que cette campagne a été initiée par la First Lady elle-même Madame Janette Kagame. Tout a été fait comme si pour la lancer sur la scène politique, il fallait frapper fort avec une campagne tapageuse et qui touche tous les rwandais. Ainsi donc la succession de Paul Kagame en 2017 par sa femme Jannette Kagame Nyiramongi n’est plus de l’ordre des spéculations mais devient l’une des options sérieusement retenues par le parti au pouvoir, le FPR.

Les conséquences de cette campagne vicieuse seront catastrophiques :

– Le fossé qui sépare les hutu des tutsi va s’agrandissant et la méfiance et l’incompréhension des deux ethnies risquent de rendre impossible leur cohabitation qui était déjà fort conflictuelle.
– La confusion et le désarroi gagneront toutes les couches de la société Après avoir longtemps prêché que les ethnies n’existaient pas au Rwanda, d’aucuns ne s’expliqueront pas ce soudain acharnement que met le FPR à marquer une des deux ethnies au fer rouge.
– Le peuple rwandais est tenu à l’écart et n’est pas informé des aventures diplomatiques et militaires dans lesquelles se lance la clique au pouvoir alors qu’elles engagent l’avenir et même la survie du pays.
– Enfin la dérive totalitaire du régime qui se traduit par la préparation de Madame Jeannette Kagame Nyiramongi à assurer la Régence avant de céder le « trône » à son fils Yvan Cyomoro exaspère non seulement les hutu mais aussi les tutsi et qui ne manqueront pas de le manifester de plus en plus fort.

Pour toutes ces raisons, les partis FDU-Inkingi et RNC , sections Belgique :

– Condamnent énergiquement cette campagne dite « Ndi Umunyarwanda » car elle risque de saper les fondements même de la société rwandaise ainsi que les principes élémentaires d’un état de droit : le respect , la tolérance, la non globalisation, la responsabilité pénale individuelle.
– Demandent aux faiseurs d’opinion en Belgique et dans l’Union Européenne qui l’on voudra vendre cette machination , de ne pas se laisser berner mais de signifier aux promoteurs que cette campagne est non seulement mal venue mais surtout dangereuse.
– Demandent aux ressortissants rwandais et toute personne éprise de paix , de justice et d’égalité de dénoncer énergiquement cette campagne.
– Demandent aux initiateurs de cette supercherie de la suspendre sans délais afin de ne pas continuer à jeter de l’huile sur le feu dans un Rwanda où les plaies des diverses tensions ne sont pas encore cicatrisées.
– Demandent au FPR de saisir la perche que ne cesse de lui tendre l’opposition qui dans son programme propose des approches plus humaines et plus appropriées pour parvenir à une véritable réconciliation entre les ethnies au Rwanda.

Bruxelles, le 28 novembre 2013

 

Pour les FDU-Inkingi, Belgique

Marcel Sebatware

 

Pour RNC Belgique

Jean Marie Micombero