Paul Kagame va-t-il récidiver pour occuper militairement la RDC tout à fait “régulièrement” et ouvertement comme il l’avait obtenu sous Joseph Kabila?

L’on se rappellera qu’après le démantèlement des camps des réfugiés hutu à l’Est du Zaïre en 1996 par l’armée tutsi commandée par Paul Kagame il s’en est suivi leur chasse à travers tout ce vaste pays parallèlement à l’opération multinationale pour chasser le Maréchal Mobutu du pouvoir ce qui fut réalisé en mai 1997.

Après avoir atteint cet objectif géostratégique vivement salué par la Communauté Internationale, l’armée de Paul Kagame s’est alors fixée un autre objectif: exterminer tous les réfugiés hutu disséminés dans ce pays désormais rebaptisé RDC.

Face à ce constat et devant l’indifférence et même la complicité de la Communauté Internationale dans ce plan de leur extermination qui pourtant avait le devoir de les protéger, les réfugiés hutu ont constitué des structures politico-militaires d’autodéfense et de survie. C’est ainsi que naîtront les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda: FDLR en 2000.

Ayant la certitude que ces vues et considérations souvent mensongères et grotesques sont toujours reprises par les médias internationaux et avalisées par les grands décideurs du monde , le régime de Paul Kagame a alors décrété que ces forces d’autodéfense étaient des “forces négatives” à écraser et que leurs branches politiques ayant des revendications légitimes étaient des “organisations terroristes”.

C’est ainsi que la RDC sous Joseph Kabila a accepté et même acclamé la demande de Paul Kagame d’envoyer ses troupes ouvertement en RDC pour épauler une armée forte de plus de 200.000 hommes épaulée par quelques 19.000 hommes de la MONUSCO pour faire la chasse à une centaine de pauvres combattants hutu. Ceci fut réalisé dans des opérations dénommées “ Umoja Wetu” lancée en janvier 2009 après le repli du général tutsi congolais Laurent Nkunda au Rwanda, ce qui permit à l’armée de Kagame d’occuper le Nord et le Sud Kivu tout à fait légalement et ouvertement non pour y combattre une quelconque “force négative” mais en réalité pour protéger les opérateurs économiques qui pillent cette région vers le Rwanda.

Suite aux protestations de certains milieux congolais comme les associations de la Société Civile, les communautés des deux Kivu et les rares opposants patriotes congolais face à cette humiliation , Paul Kagame et Joseph Kabila vont montrer qu’ils lâchent du lest en rapatriant les troupes rwandaises sous une couverture médiatique savamment orchestrée. Mais les observateurs avertis savent que des “Special Forces” de Paul Kagame beaucoup plus nombreuses en effectif que celle qui furent exhibés à la presse sont restées en RDC et y opèrent toujours jusqu’à ce jour et souvent plus efficacement que celles en uniforme dans leur mission de piller la RDC ou de miner l’autorité de l’Etat dans ces régions en y créant des groupes armés locaux à la solde du Rwanda de Paul Kagame comme après Umoja Wetu en 2009 avec la naissance du M23 et autres…juste après le “retour officiel” des troupes de Kagame chez eux.

Après l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 en RDC, avant même l’investiture du candidat proclamé comme vainqueur à savoir Félix Tshisekedi, le régime Kabila a vite rapatrié de force des combattants des FDLR qui avaient pourtant déposé les armes sur promesse et garantie des organisations régionales comme la SADC et la CIRGL comme quoi leurs revendications politiques par ailleurs légitimes seraient prises en compte. De même leurs leaders furent arrêtés et livrés à Kigali. Peut-être les anciens et les nouveaux dirigeants de la RDC croyaient faire entendre à leur maître redouté Paul Kagame qu’ils avaient vidé le contentieux et donc que celui-ci n’aurait plus de prétexte pour revenir et continuer à occuper militairement la RDC en la pillant.

Mais c’était sans compter sur la toute puissance de Paul Kagame qu’il tire de son job d’être le pion des superpuissances qui régentent le monde et qui l’ont placé dans la région des Grands Lacs pour servir leurs intérêts surtout économiques. C’est ainsi qu’à l’occasion des obsèques d’Etienne Tshisekedi le père du nouveau président de la RDC décédé depuis deux ans mais dont on a du attendre de Bruxelles que son fils accède au pouvoir pour être mis en terre , Paul Kagame a débarqué à Kinshasa et a imposé un sommet impromptu et qui a accouché d’un axe “ Angola- RDC- Rwanda” qui dans ses premiers objectifs déclarés s’est fixé celui d’éradiquer les “forces négatives” de l’Est de la RDC ( voir annexe ci-dessous). Quand on sait que le gros des combattants des FDLR ont été rapatriés de force et que leurs chefs furent kidnappés et déportés au Rwanda on se demande quelles sont ces autres forces négatives originaires du Rwanda que Kagame va poursuivre en RDC. Mais ce qu’il voulait et a obtenu c’est le Feu vert de la RDC de la part du nouveau président en quête de légitimité et d’appuis extérieurs pour que son armée à lui Paul Kagame entre officiellement en RDC sous prétexte de démanteler les forces négatives, alors que même les rares rescapés réfugiés hutu qui errent encore dans les forêts de la RDC ne consitueraient point une menace pour un Rwanda de Paul Kagame surarmé ( plus de 100.000 hommes pour défendre un bout de terre de 26 338 km2 et terroriser 10 millions d’habitants) et soutenu par les grandes puissances occidentales.

En réalité ces nouvelles opérations conjointes FARC-RDF ne le seront que de nom ou seulement quand il s’agira de massacrer des populations congolaises que Kagame jugera hostiles à son occupation mais pour le reste, l’armée de Kagame reviendra en force et cette fois-ci de façon autorisée pour veiller à l’exploitation par les multinationales et au pillage par le même Kagame des richesses de ces régions et ceci pour longtemps

En guise de conclusion nous ne faisons que constater que ”Bis repetitas”: Kabila Le Bébé c’est Bébé Tshisekedi. Et dans tout cela le seul dindon de la farce restera le peuple congolais qui continue de subir humiliation et occupation par les troupes de Paul Kagame sans l’avoir demandé mais simplement pour les intérêts non patriotiques et les caprices des présidents successifs qui lui sont imposés depuis deux décennies. Et pourtant la classe politique de la RDC est parmi les plus fournies d’Afrique sinon du monde. Mais cela ne garantie pas a ce pays ni le respect de sa souveraineté ni la dignité de son vaillant peuple. Affligeant!

Emmanuel Neretse