Procès Ngenzi-Barahira: Journée du 15 Mai 2018

La journée démarre par l’annonce des changements dans le planning par Mme la présidente

  • Noble MARARA : 29 mai à 14 heures.
  • Hassan KAYUMBA : 17 mai à 14 heures en visioconférence
  • Jéocomias BARAHIRA : 22 mai à 11h30 en visioconférence
  • Gilbert BITTI : 26 juin à 14 heures
  • Jean-François DUPAQUIER : 22 mai à 17 heures
  • Filip REYNTJENS : S’est désisté à nouveau et ne souhaiterait plus être entendu. 

Audition de monsieur AUDOIN-ROUZEAU, historien et professeur d’Université.

Toute la matinée sera consacrée à ce témoin, qui refuse de s’octroyer la qualité d’expert et de spécialiste du Rwanda. Son audition durera un peu plus de 4 heures. A noter que la salle est pleine pour son audition, car ce dernier semble avoir amené ses étudiants avec lui! 

Le témoin commencera par expliquer qu’il ne s’est intéressé au génocide rwandais que 14 ans après les faits, soit en 2008. Il reconnaît son erreur et tente de l’expliquer en avouant avoir été victime d’un racisme inconscient, qui l’a empêché de porter un intérêt immédiat aux faits survenus dans ce pays lointain. Il ne manquera pas de rendre hommage à Jean-Pierre CHRETIEN, qui lui l’avait même signalé en 1993 lorsqu’il parlait d’un nazisme tropical. 

Il explique ensuite que le génocide Rwandais, celui des Arméniens et celui des juifs d’Europe appartiennent à un même ensemble, car les 3 répondent aux mêmes critères à savoir, 

  • Raisons idéologiques et raciales. Il faut une pensée raciste pour qu’il y ait génocide. Selon lui, cette source idéologique et raciste est la même pour ces trois génocides. Pour le génocide des Arménien et la shoah cela est le fruit d’une pensée raciste infusée par les intellectuels allemands au XIXe siècle alors que pour le Rwanda cela a été introduit par les colonisateurs allemands et belges avec l’ethnicité HUTU- TUTSI. Les Hutus sont considérés comme une race inférieure. Alors que les Tutsis sont considérés comme une race supérieure venue d’Éthiopie, d’Égypte, voire du Caucase. En 1959, les colons belges opèreront un retournement de situation au profit des Hutu alors que les différences sont invisibles voire inexistantes entre ces deux ethnies. 
  • La situation de guerre. Il ne peut y avoir un génocide sans guerre. La guerre crée un déséquilibre socio-économique sans oublier la rancœur. L’angoisse d’être trahi par ceux qui sont dans votre dos. L’inimaginable devient possible car les acteurs sociaux vivent dans un temps différent. 
  • Le rôle de l’État dans l’organisation des massacres. Selon M. Audoin-Rouzeau, il n’est pas possible de commettre de tels massacres sans la participation de l’état et tout son appareil administrative, y compris les préfets, bourgmestres, forces armées, gendarmerie sans oublier les médias qui jouent un rôle d’excitation et dénonciation.  

Mme la présidente lui pose plusieurs questions pour tenter de comprendre. En réponse à ces questions, le témoin explique qu’il a classé le drame rwandais comme génocide lors de son premier voyage au Rwanda en 2008 et la rencontre d’un témoin en particulier, Charles NTAMPAKA, un rescapé.  La rencontre avec d’autres rescapés par la suite, lui a fait comprendre l’ampleur de ce qu’il s’était passé. A la question de s’il a également rencontré des rescapés Hutu, il explique que non car l’ethnicité n’existant plus au Rwanda, il n’a pas su différencier les Hutus des Tutsis. Il poursuit en disant qu’il serait faux de croire que le Rwanda est un pays de rescapés, car ces derniers ne sont que 300 000 pour une population totale de plus de 7millions d’habitants. De plus, ces derniers sont malheureux et maltraités car ils ne se sentent pas assez soutenus par le gouvernement. 

« Pourquoi ce génocide intéresse-t-il si peu ? Pourquoi n’est-t-il pas assez relayé dans les médias selon vous ? » poursuit Mme SIMEONI, présidente de la cour. Le témoin explique qu’il faudra probablement plus de temps car le génocide Rwandais est encore trop récent et qu’il n’a pas encore sa place dans l’enseignement par exemple. 

Le témoin donnera ensuite une définition du génocide d’un point de vue sciences sociales, «Tentative d’éradication complète d’une population pour ce qu’elle est», qui est d’après lui plus simple que celle de 1948. Le génocide est caractérisé la par «la coupure de la filiation» notamment par la volonté d’éradiquer les femmes et les enfants. Il explique qu’il est impossible de remettre de cette coupure de la filiation. 

Il explique qu’il attend de ce procès qu’il constitue une documentation importante pour les archives historique, mais également qu’il rétablisse l’honneur de la France.

Aux questions des avocats des parties civiles, M. Audoin-Rouzeau rebondira en disant qu’il ne peut y avoir de Génocide sans négationnisme. Les deux marchent ensemble.  Selon lui le fait d’évoquer les crimes qu’aurait perpétrés le FPR, qu’on peut à la rigueur qualifier de crimes de guerre, n’est rien d’autre qu’une forme de négationnisme. On ne peut mettre les deux sur le même plan car les motivations ne sont pas les mêmes. Plus tard dans ce compte rendu, on verra même que le témoin tentera de justifier ces crimes du FPR.  

Les avocats des parties civiles continueront de défiler un à un avec des questions pour pousser les témoins à décrire la cruauté, la sonorité, la violence et l’usage de l’alcool pendant des tueries. Pour ce 5ème jour de procès ils n’étaient pas moins de 12 avocats des parties civiles. Pas étonnant donc que les débats s’éternisent car chacun veut y aller de sa question. 

« Le négationnisme peut-il se diffuser et transmettre dans le temps ? » poursuit M. L’avocat général. Le témoin répond en affirmant et insiste sur le rôle des réseaux sociaux dans la diffusion du négationnisme.  

Vient ensuite le tour de la défense ? Mâitre Chouai s’y colle en premier et le témoin ne s’attendait pas à une telle fermeté de la part de la défense. Le témoin demande à madame la présidente de faire baisser le ton à l’avocat de M. NGENZI qui semble agacé par la posture de faux spécialiste adopté par le témoin. « J’aurais aimé être votre élève tellement vous parlez bien ! Qu’est-ce qu’un non spécialiste du Rwanda, qui n’a découvert les faits qu’après 14 ans après les fait, vient nous réciter pendant 4h ? Que faites-vous ici Monsieur? Il explique qu’il a reçu une convocation et qu’il était obligé d’y répondre au risque de subir des amendes monstres. Il reconnaît que sa vérité, celle des sciences sociales, est plus fragile que la vérité juridique. Maitre CHOUAI n’est pas d’accord avec lui sur le fait que le procès Rwandais n’est pas assez diffusé ou intéresse peu en France. L’avocat de M.NGENZI met en avant les ouvrages de « vrais » spécialistes tels que Pierre PEAN. Le témoin tente de s’extirper de cette situation inconfortable en reconnaissant son erreur du déni du génocide Rwandais. « Je ne pense que les jurés ici présents me reprochent d’avoir avoué mon erreur » dira-t-il !. 

Maitre CHOUAI continuera de lui reprocher de vouloir faire un raccourci et entrainer les accusés dans ses déclarations, lorsqu’il revient longuement sur les rôles des bourgmestres dans le génocide. D’autant plus qu’il ne connaît rien sur toute la région de Kibungo et encore moins la commune de Kabarondo. Il lui cite quelques bourgmestres acquittés à Arusha, mais M. Audoin Rouzeau dira que le fait certains bourgmestres aient été acquittés ne veut pas dire qu’ils soient innocents. 

Pour conclure son intervention M. Chouai lui demande «Vous avez parlé de carte d’identité utilisés pour identifier les Tutsi. Savez-vous que certains bourgmestres ont délivré les cartes d’identités marqués Hutu, pour tenter de sauver les Tutsi ? » Le Témoin poursuit «c’est probable, si vous insinuez que vos clients ici ont fait de même à vous de le démontrer».  «Nous le démontrerons», conclura Maitre CHOUAI. 

Maître Epstein, l’autre avocat de M. NGENZI, intervient à son tour et demande au témoin ce qui l’a obligé à témoigner en qualité d’historien alors qu’un historien arrive justement après les faits et après les procès. Il lui cite le grand historien ROUSSEAU, qui lui avait refusé de témoigner dans ce genre de procès, en expliquant qu’un historien n’avait pas sa place en tant que témoin de contexte. 

Maître Epstein poursuit en s’interrogeant sur la crédibilité que ce témoin a pu accorder aux témoignages, étant donné les contraintes auxquelles ces témoins sont soumis dans un état totalitaire comme le Rwanda. Il lui cite notamment la déclaration de Klarsfeld qui n’accorde aucune valeur aux témoignages. 

Maitre BOURGEOT, avocate de M. BARAHIRA, réussit à faire reconnaître à M. Audoin Rouzeau que le fait de dénoncer les faits graves commis par le FPR ne veut pas forcément du négationnisme. Pendant ce passage, il revient même sur l’encerclement des camps de réfugiés et le retour forcés des réfugiés qui était accompagné de violences et tueries. Le témoin tente tout de même de « justifier » les faits commis par le FPR par « vengeance » et explique qu’ils ne peuvent pas être qualifiés de génocide. Il dit que toute victime doit être déploré, mais que toutefois la gravité n’est pas la même. L’avocate conclut en lui faisant reconnaître que même le TPIR n’a pas reconnu BAGOSORA coupable de planification. Ce dernier rappelle qu’il y a un bas de page rappelant que les éléments futurs pourraient permettre de le prouver. Il dit avoir confiance en l’histoire que les historiens ont le temps de le démontrer. 

Audition de Hélène DUMAS, docteur en sciences Sociales, formée par Audoin-Rouzeau

Le témoin commence par expliquer qu’elle a découvert le Génocide en 2004, et depuis elle reste attachée à ce pays, qu’elle visite régulièrement, au point d’avoir des notions en Kinyarwanda. Elle travaille pour « l’institut du temps présent « avec d’autres chercheurs sur le génocide.

Sa déposition concerne essentiellement sa thèse réalisée entre 2016 et 2017 « Le génocide au village. Le massacre des Tutsis au Rwanda » réalisé dans région de Shyorongi, à quelques km au nord de Kigali. Ces derniers travaux étaient consacrés aux récits de 105 enfants rescapés, aujourd’hui âgés entre 20 et 30 ans. Ces récits concernaient exclusivement les récits d’enfants Tutsis. 

Elle explique ce choix en reprenant exactement les propos que son mentor, Audoin Rouzeau, car s’attaquer aux enfants c’est « couper l’affiliation ». Elle reviendra sur certains de ces récits d’enfants, qui ne manqueront pas d’émouvoir toute l’audience y compris la défense. Elle y met les détails, comme lorsqu’elle raconte une petite fille qui appelle son tueur « papa » et que ce dernier lui rappelle qu’il n’est pas son père car il n’est pas un « inyenzi ». 

Les GACACA..

C’est en répondant questions de la présidente qu’elle revient sur son expérience dans les Gacaca (tribunaux locaux mis en place pour juger le génocide). Elle donne quelques précisions, notamment leur création en 2001 et les amendements en 2004, 2007 et 2008 qui ont permis d’introduire les sursis, et TIG afin de dépeupler les prisons. Elle rappellera qu’il y a eu 1,9 millions de dossiers, et plus de 900 000 accusés du génocide. Le taux de condamnation était de 86% selon elle. 

Sur leur fonctionnement, elle explique qu’une minute de silence était observée à chaque début d’audience, et qu’il n’y avait pas d’avocats présents, ni pour les accusées ni pour les parties civiles. Selon elle, la parole était majoritairement pour l’accusé ! Etonnant lorsqu’on connaît le nombre de personnes jugés et condamnés dans ces gacacas, en leur absence. Elle affirme également que les personnes qui acceptaient de calomnier ou dénoncer pouvaient bénéficier de remises de peine. Pire encore, elle dit que les juges pouvaient être témoins et juges dans le même procès ! Mais il y a bien évidemment une démocratie et une justice dans ce pays. 

En réponse aux questions des partis civiles, elle reviendra sur la démocratie dans le pays. Elle affirme n’avoir rencontré aucune barrière dans son travail et que les personnes qu’elle a rencontrées étaient toutes libres de s’exprimer. Les avocats des parties civiles vont sans cesse chercher l’émotion et le sensationnel en la poussant à décrire des scènes de viol par exemple. 

  L’avocat général, lui demandera si elle a connaissances de quelques héros, que ce soit des bourgmestres, préfets ou sous-préfets. Elle parle du bourgmestre de Mugina et des préfets de Kibungo et Butare qu’ont refusé de participer aux massacres. 

Elle refuse de faire de commentaire sur la région de Kabarondo qu’elle ne connaît pas du tout. 

La défense, déplorera la manière dont les parties civiles ont tenté d’instrumentaliser son témoignage, à la recherche du sensationnel alors que les accusés n’étaient pas concernés par les faits évoqués par Mme DUMAS. 

Audition de monsieur Alvaro MOLEYRO, connaissance de captivité de NGENZI.

Il explique qu’il a côtoyé M. Ngenzi pendant 4 ans à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis,  avant d’être libéré en mars 2018. Il le connaît par la pratique des arts martiaux, et selon ses observations sur le personnage de Ngenzi, il est impossible selon lui de lui attribuer une quelconque méchanceté. Même sous la provocation ce dernier a toujours refusé l’affrontement. Il explique que lorsqu’il y avait des bagarres pendant les promenades, il était toujours très gêné et cherchait la paix en permanence. 

Il ne connaît pas les faits reprochés à M. Ngenzi et n’a pas l’intention de retourner en prison le voir car ils ne sont pas amis, juste des connaissances. Mais il explique qu’il tenait absolument à aider la justice en leur apportant ce qu’il peut à son niveau. Il quitte la salle en souhaitant bon courage à M. NGENZI.

Audition de monsieur Joseph MATATA, pensionné, s’occupe des droits de l’Homme.

Matata est ce genre de témoins qui est un vrai cauchemar pour les parties civiles et l’avocat général, tant il met en lumière, sans tourner autour du pot, sur des sujets qu’on souhaite cacher aux jurés et à la cour. Il est d’autant plus gênant que lui-même a été victime du Génocide, sa fille et sa femme ayant échappées de peu à la mort. Ces dernières portent encore les traces de ces violences au visage. Il n’a donc aucun intérêt à nier le génocide et n’est donc pas un négationniste comme le qualifie le CPCR dans leur compte rendu d’audience dont voici un extrait « Il s’offusque qu’on le prenne toujours pour ce qu’il est : un négationniste. Génocide des Tutsis ? Génocide des Hutus ? Non, pas deux génocides, mais un seul, celui des Rwandais ! Comme si les victimes avaient été tuées parce qu’appartenant à la nation rwandaise ». Le compte rendu CPCR complet en suivant le lien suivant. http://www.collectifpartiescivilesrwanda.fr/proces-en-appel-ngenzi-barahira-journee-du-15-mai-2018-j5/

Il commence son témoignage en expliquant que le gouvernement rwandais veut se débarrasser des bourgmestres et autres anciens responsables car ce sont des témoins gênants de qu’il s’est passé en 1994. Il cite plusieurs bourgmestres assassinés et ceux en prison depuis le génocide. 

Le témoin rappelle que le génocide était qualifié de génocide « rwandais » et non « des tutsis » dans la constitution rwandaise. Ce n’est qu’à partir de 2008, lorsqu’il y a eu le mandat d’arrêt du juge français Brugière contre Kagame pour l’attentat sur l’avion présidentielle, que la qualification du génocide est devenue « génocide des tutsis dans la constitution ». Cela dans le but de de victimiser et se protéger car connaissant sa propre implication. Selon lui, le génocide est rwandais car il y a probablement autant de victimes HUTU que TUTSI, toutes victimes de cette guerre causée par le FPR, qui n’avait qu’une envie, prendre le pouvoir. Il dénonce l’industrialisation du génocide afin de pouvoir s’enrichir en essayant de déposséder tous les « génocidaires ». 

Il revient longuement sur le « syndicats de délateurs » qu’il considère comme un polluant de tous les procès sur le Rwanda. Le syndicat de délateurs est selon lui, la mise en scène de faux témoins pour tenter d’accuser injustement sans fondement. Il explique comment à Arusha notamment, certaines personnes ont été acquittées tant les mensonges étaient trop visibles. 

Il explique que la Justice au Rwanda est impossible revient sur les cas les plus récent comme Diane RWIGARA, cette opposante Tutsi enfermée par le régime pour la simple raison d’avoir essayé de se présenter aux élections, et de Kizito MIHIGO, ce chanteur qui a fait 4 ans de prison pour avoir fait une chanson réclamant la mémoire pour toutes les victimes. 

M. MATATA dit avoir eu écho, par ses informateurs, de toutes les personnes ayant participé aux massacres dans la région de Kibungo. Or, il n’a jamais entendu parler de M. NGENZI en mal. Au contraire, lorsqu’il s’est entretenu avec Pierre RWAKAYIGAMBA, ancien détenu qui était un ex-gouverneur de la banque national, il lui aurait confié les témoignages des détenus qui reconnaissaient que M. NGENZI n’avait rien pu faire face aux tueries. 

Madame la présidente revient sur la lettre envoyée par M. Matata  aux autorités de Mayotte, pour demander l’annulation de l’extradition de M. NGENZI vers le Rwanda. Le témoin explique qu’il le fait systématiquement pour tous ceux qui sont menacés d’extradition, qu’ils soient coupables ou non, car au Rwanda la justice est impossible. Selon lui, quiconque qui est envoyé au Rwanda est assassiné ou jeté en prison pour y mourir. 

Aux questions des parties civiles, il dit avoir confiance en la justice française, seulement ils doivent rester vigilants et ne pas tomber dans le piège Rwandais, notamment ces témoins fabriqués. 

Aux questions de la défense, il revient sur ses sources de revenus pour mener ses travaux de recherches et enquêtes. Il explique qu’il utilise son propre portefeuille et qu’il n’a aucune autre source de revenu ni de subvention. Il reconnaît ne pas avoir beaucoup de moyens, mais grâce à sa notoriété de chercheur de vérité depuis tant d’années, il arrive à travers de ses informateurs et la population, à avoir des informations importantes et concordantes que n’importe qui ne peut obtenir aujourd’hui. Il dit qu’il obtient très souvent les mêmes résultats que les humans rights watch, et il cite notamment l’article « nous t’obligerons à avouer » comme exemple. lien vers cette article https://www.hrw.org/fr/node/309962/%20

Avant de conclure, Matata met un accent sur la radicalité du régime actuel, qu’il compare au régime Stalinien en Russie. Il rappelle que même au TPIR, tous les procureurs qui ont voulu enquêter que le FPR à savoir DEL PONTE, ARBOUR et GORDON ont tous été viré. Seul le dernier à avoir exercé, BOUBACAR, n’a pas été inquiété car il était coopératif. La journée se terminera sur question de Maitre Epstein au témoin « Que pensez-vous qu’il m’arriverait si moi, avocat de M.NGENZI, je me rendais au Rwanda ?» et Matata de lui répondre « Il vous arriverait la même chose que si vous alliez en Sicile enquêter sur la mafia sicilienne. Vous risquez de ne pas revenir vivant »