Quand deux extrémismes se coalisent, le résultat est plus décevant qu’explosif comme ils le souhaiteraient.

Dans une série d’émissions sur une Radio portant le même nom que le parti qui l’a fondée et dont elle est le porte-voix: Radio Ishakwe, que d’aucuns connaissent sous le sobriquet de “ Radio RUMUNGA”( pour Rudasingwa- Musangamfura- Ngarambe), cette radio a déniché un ancien officier des FAR devenu par la suite avocat au barreau de Bruxelles avant d’en être suspendu en 2018 pour avoir transgressé les règles déontologiques qui régissent ce barreau. Le politicien exrtrémiste Joseph Ngarambe qui porte dans ses veines la haine contre ceux qui sont originaires des régions Nord du Rwanda qu’il appelle les “ Bakiga” surfant sur le ressentiment que cet ancien officier nourrit envers les officiers des FAR originaires de la même région a cru avoir trouvé une occasion en or pour salir à jamais et ainsi régler ses comptes avec les “ Bakiga” dans sa quête pour avoir les faveurs des nouveaux maîtres du Rwanda issus de l’Armée régulière de l’Ouganda qui ont justement défait les Forces Armées Rwandaies en 1994. 

Mal lui en pris car en voulant lui faire dire tout ce qu’il souhaitait entendre pour ensuite en faire un fond de commerce, l’équipe RUMUNGA ( Sans RU)  a amené cet officier à se ridiculiser et même à se contredire jusqu’à confirmer les faits qui avaient été rapportés sur son attitude après l’attaque du 01 octobre 1990 et qu’il avait jusqu’ici vigoureusement démentis chaque fois que certains témoins oculaires ou acteurs de premier plan les avaient mentionnés dans leurs publications. A titre indicatif nous signalerons, les livres de:

  • Aloys Ntiwiragabo. Rwanda. LE MAL DE LA REGION DES GRANDS LACS .De la guerre d’octobre 1990 au génocide de réfugiés 1996-2002. Editions Scribe, Bruxelles 2019, page 54.
  • Emmanuel Neretse, Rwanda. Des FAR aux FDLR…Editions Scribe, Bruxelles 2019, page 97 à 99.

Dans ces émissions, l’ancien officier et avocat révoqué s’est prêté au jeu de l’extrémiste Joseph Ngarambe jusqu’au point de se ridiculiser comme officier BAM. En effe en évoquant son affectation à l’Ecole des Sous-Officiers de Butare, une des affectations les plus respectables dans les FAR, il a osé dire “ Serubuga anjugunye yo”! Littéralement “ “jeté là par Serubuga”. Il n’a pas expliqué pourquoi les officiers affectés à cette prestigieuse école étaient “ jetés là”.

Ensuite évoquant le fait qu’il fut quand même affecté au Ministère de la Défense, il prend soin de souligner que c’était contre la volonté de Serubuga comme si le Ministre de la Défense pouvait communiquer à l’officier qu’il souhaite  affecter dans son cabinet avant ou sans en informer le Chef d’Etat-Major.

L’officier BAM a même osé dire aux auditeurs de Radio Ishakwe-Ru-Mu-Nga qu’il ne fut informé de l’attaque du pays par les éléments tutsi de l’armée régulière de l’Ouganda du 01 octobre 1990 que le 02/10 après minuit alors que même un Sous-Lieutenant d’une unité ordinaire des FAR avait été mis en alerte des vers 11 heures du 01 octobre. Un Major qui était officier d’Etat Major où se concevait les ordres à donner aux unités par ces mêmes officiers d’Etat-Major dont lui-même, quand il déclare cette énormité ne fait que se ridiculiser au lieu de discréditer le Commandement des FAR comme il le croyait.

Il continue en prétendant qu’il n’avait pas d’arme individuelle sauf son pistolet d’ordonnance, alors que tout militaire des FAR savait que l’officier était doté de l’armement ( pistolet, fusil) sur la dotation organique de l’unité où il était affecté dès son arrivée. Les officiers d’Etat-Major et du Minadef avaient comme unité d’attache qui leur dotait de cet armement, la Compagnie QG ( Quartier Général ) basée au camp Kigali. On pourrait se demandrer alors comment cet officier qui venait de passer plus d’une année à l’Etat Major et donc qui avait été doté en armement par la Cie QG à son affectation, n’avait pas encore son arme individuelle inscrite à son nom et gardée dans le magasin d’armement de la Cie QG et donc qui ne pouvait pas être attribuée à un autre. 

Si les officiers ont en septembre 1990 reçu l’autorisation de garder chez eux leur fusil en plus de leur pistolet, on pourrait se demander où est passée celui de ce Major car il l’avait reçu ou était inscrit à son nom et donc ne pouvait pas être attribuée à un autre militaire. 

Pour accabler le Chef d’Etat-Major Adjoint dont il a l’aversion ce Major en arrive à travestir la réalité de comment les ordres étaient donnés à l’etat-Major conformément aux techniques d’Etat-Major telles que enseignées dans toutes les académies militaires. Le Chef d’Etat-Major ( Adjoint) donne les directives générales et la volonté du Commandant tandis que les détails d’exécution sont donnés par les Chefs de bureaux ( G1,2,3,4) ou des unités de commandement. Notre brave Major BAM ne peut donc pas 

tromper son monde comme quoi le Chef d’Etat Major devait lui donner des ordres jusqu’à lui désigner sur la carte où il devait se rendre, désigner ses chauffeurs, des opérateurs ou l’escorte … qui devaient l’accompagner dans sa mission. Ces tâches revenaient aux chefs des services concernés dès lors que le Chef leur avait dit de donner les moyens à l’officier désigné pouvant lui faciliter l’accomplissement de sa mission. Lorsque chaque chef de service concerné se trouve en incapacité de satisfaire aux besoins de l’officier ayant reçu la mission , c’est ce chef de bureau ou service qui doit s’adresser au Chef EM en demandant l’alternative. Ce fut le cas le 01 et le 02/10/1990. Mais pour faire plaisir aux extrémistes anti hutu du Nord que sont Joseph Ngarambe et Sixbert Musangamfura, l’officier BAM ose prétendre le contraire.

Et cerise sur le gâteau l’officier BAM et ex-avocat prétend qu’il s’est entretenu avec le Major Laurent Munyakazi ( plus tard Lt Col des FAR en 1994 et Général dans l’APR après,  avant de mourrir en prison où il fut condamné a perpétuité par ses anciens amis et dont il fut complice les Inkotanyi). Le Major BAM ex-avocat au barreau de Bruxelles peut se permettre de raconter une telle histoire sur Munyakazi car n’étant plus de ce monde. Mais il devrait quand-même avoir un peu de respect pour ceux qui ont vécu à cette époque et qui savent que le même Munyakanzi n’avait aucune occasion même de serrer la main du Président Habyarimana. Prétendre alors qu’il lui aurait donné de telles instructions qu’ils n’auraient même pas données à ses collaborateurs directs et plus importants que le pauvre Munyakazi ( Ministres, Chefs d’Etat-Majors Adjoints,…) c’est se moquer des auditeurs de radio Ishakwe-RUMUNGA, heureusement qu’ils ne sont pas nombreux, mais quel que soit leur nombre, ils méritent quand-même un peu de respect.

Enfin soulignons que l’ex-avocat et ancien officier BAM par honnêteté intellectuelle  devrait préciser à ses auditeurs que sa libération de prison n’a pas eu lieu suite à un procès dans lequel il aurait été acquitté , mais tout simplement par le constat de vice de procédure car aucune demande d’explication préalable ne lui avait été adressée et qu’aucune commission d’enquête n’avait été mise en place comme le prévoit le statut des officiers pour qu’elle confectionne le dossier à soumettre au Conseil de Guerre. Mais l’explication la plus simple est que le climat politique se prêtait à de tels raccourcis et magouilles  et que la situation de guerre de fait limitait toute procédure administrative des FAR alors que cet état de guerre n’avait pas été officiellement déclaré.

Martin Siborurema