Le Mouvement du 23 mars (M23) dispose d’un cabinet politique constitué d’un secrétaire exécutif, de dix chefs de départements et dix adjoints. Selon le communiqué officiel de ce mouvement signé le 17 août, les chefs de départements ont pour mission d’assurer la gestion quotidienne du mouvement. Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a qualifié la publication de ce cabinet politique de «non-événement».
Parmi les chefs de départements (ou ministères) nommés, figurent notamment Sendugu Museveni, René Abandi Munyarugerero, Dr Alexis Kasanzu, Serge Kambasu Ngeve et Me Mahamba Kasiwa.
Le secrétaire exécutif, François Rucogoza Tuyihimbaze, est un ancien ministre de la Justice du gouvernement provincial du Nord-Kivu. Il coordonne les dix départements, dont celui des affaires politiques et administration du territoire, attribué à Sendugu Musseveni, un ancien Mai-Mai /Pareco qui était devenu conseiller du gouverneur du Nord-Kivu jusqu’il y a quelque temps.
Pour sa part, Lambert Mende Omalanga a minimisé le fait:
«C’est réellement un non-événement. Nous n’avons pas affaire au M23. Ce que les petits excités du M23 font pour faire plaisir à leur maître ne nous impressionne pas. Nous avons affaire au Rwanda et nous continuons à mettre la pression et à résister à l’agression du Rwanda. La réalité est à Kigali et nous nous adressons à la réalité.»
Le M23 a toujours demandé au gouvernement de «privilégier le dialogue afin d’aider le Nord-Kivu à sortir pacifiquement de cette crise». Mais, Kinshasa a toujours rejeté cette piste accusant le Rwanda de soutenir le M23.
Certains analystes politiques estiment que ce nouvel acte politique du M23 foule au pied le processus amorcé par la Conférence internationale sur la région des Grands-lacs (CIRGL) pour faire cesser la guerre dans l’Est de la RDC.
Parmi les actions immédiates, les ministres de la Défense de cette organisation réunis jeudi 16 août à Goma avaient demandé au M23, notamment de cesser toute activité anticonstitutionnelle, dont l’installation des structures politiques et administratives parallèles.
Déjà, le M23 avait installé, samedi 4 août, son administration dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Il s’agit des comités locaux de sécurité constitués des cadres de base, des autorités coutumières locales ainsi que des leaders des communautés, dont la missioon est de veiller à la sécurité des populations et d’expédier les affaires courantes.
Les rebelles du M23 sont des militaires déserteurs se réclamant du haut commandement militaire de l’Armée nationale congolaise (ANC), branche armée du Congres national pour la défense du peuple (CNDP). Ils avaient quitté l’armée régulière en avril dernier avant de créer, début mai, le Mouvement du 23 mars (M23).
Ils réclament l’application de l’accord de paix de paix signé par le gouvernement et le CNDP, le 23 mars 2009. Par cet accord, les cadres politiques du CNDP devaient entrer dans les institutions publiques de la RDC et ses hommes de troupes devaient intégrer l’armée régulière.
Source: Radio Okapi