REACTIONS DES FDLR SUR LE RAPPORT DE LA SOCIETE CIVILE DE LUBERO DE SEPTEMBRE 2014.

Les FORCES DEMOCRATIQUES DE LIBERATION DU RWANDA, FDLR, ont lu avec attention le rapport de la coordination de la société civile du territoire de LUBERO sur les activités et violations des droits de l’homme prétendument perpétrées par les  FDLR à l’endroit de la population du Territoire de LUBERO pour la période allant de 1998 à la mi 2014 tel que publié en Septembre 2014.

Les FDLR notent que la coordination de la société civile de LUBERO a fait ce qui rentre dans son devoir à travers la publication dudit rapport avec pour objectif de «mener un plaidoyer  auprès de la Communauté Internationale et du Gouvernement congolais en vue de la pacification et de la reconstruction du territoire de LUBERO»

Cependant, il ressort clairement que le travail qui a débouché sur la rédaction du rapport  n’est pas approfondi ni suffisamment documenté de par même le caractère vague et imprécis du rapport, des affirmations  gratuites dont il regorge, d’une certaine confusion sur les acteurs indexés mais surtout d’un certain anachronisme dans la présentation des faits et événements constitutifs des «atrocités et violations» alléguées…

Toutes ces tares suscitent toute une série d’interrogations sur les vraies intentions des auteurs du rapport eu égard à notre organisation FDLR. A cet égard, les FDLR tiennent à porter à la connaissance des auteurs dudit rapport, des destinataires (directs et indirects), de l’opinion publique tant congolaise plus particulièrement la population du territoire de LUBERO qu’internationale ce qui suit :

1. Les FDLR n’ont été créées qu’en mai 2000 et par conséquent les faits commis avant leur création ne leur Seraient aucunement imputables. Or, le rapport qui charge les FDLR dit  avoir considéré la période allant de 1998 à 2014 et va même plus loin en 1996 pour faire endosser aux FDLR la responsabilité des faits commis depuis lors avant leur existence donc sous prétexte de « s’acquitter  de leur devoir civique » (cfr. Point IV du rapport)

2. Les FDLR n’ont jamais évolué à MASHUTA. Il serait étonnant et d’ailleurs inconcevable que la coordination de la société civile de LUBERO ignore cette réalité. Alors, il y a lieu de se demander si la confusion des éléments évoluant à MASHUTA avec les éléments des FDLR relève d’une simple erreur humaine ou si elle ne procède pas d’une volonté délibérée de nuire à l’image des FDLR pour des raisons inavouées.

Nous nous devons de préciser  à toutes fins utiles que les FDLR ont leur identité propre et des objectifs clairement bien définis. Elles ne doivent donc pas être confondues avec tous les sujets et groupes rwandais et/ou rwandophones pullulant et opérant sur le territoire congolais au point de répondre de leurs actes. Les efforts d’une société civile digne devraient plutôt s’employer à déceler une sorte de « réseaux maffieux » qui déstabilisent et ravagent  la région ou tirent les ficelles au lieu de se forger  des boucs-émissaires.

3. Les auteurs du rapport rendent la présence des FDLR responsable de la « naissance d’une pluralité de groupes armés nationaux incontrôlés sous prétexte d’autodéfense ». Une telle affirmation procède d’une distorsion historique inacceptable. La plupart des groupes armés nationaux mus par un esprit patriote ont été créés pour faire face à l’agresseur rwandais ou aux groupes créés par ce dernier pour servir ses intérêts obscurs  comme le Rassemblement congolais pour la démocratie ( RCD), le Congrès National pour la Défense du Peuple(CNDP), le Mouvement du 23 Mars(M23), et autres milices à sa solde comme par exemple les Forces pour la défense du Congo( FDC ou Mai Mai Guide), NDUMA Defence  of Congo (NDC ou Mai Mai Tcheka), Rai Mtomboki.

4. Les FDLR craignent que la coordination de la société civile du Territoire de LUBERO n’entretiennent sciemment  une confusion sur les auteurs constituant la cible de son rapport soit pour ternir l’image des FDLR, soit pour couvrir les vraies auteurs des forfaits allégés notamment en faussant les pistes.

5. Le rapport parle de «millions de tués par les FDLR ». Nous ne nions pas que les gens sont morts même en surnombre. Nous les regrettons et nous compatissons sincèrement avec toutes les victimes aussi bien congolaises que rwandaises. Nous n’engageons pas de débat sur le nombre de morts puisque à notre sens, chaque mort d’hommes, fût – ce d’une seule personne est de trop. Toutefois, que les auteurs du rapport attribuent la responsabilité de la mort des millions de congolais aux FDLR même survenue avant leur création ou dans des milieux où elles n’ont pas évolué cela cache très mal leur intention malveillante à l’endroit des FDLR et Trahit en quelque sorte un manqué d’objectivité.

Ce n’est pas à la coordination de la société civile du territoire du LUBERO d’ignorer que le Mapping Report des Nations Unies de 2010 a suffisamment documenté les massacres méthodiques et systématiques dont les populations congolaises et réfugiés Hutu rwandais ont été victimes ainsi que des responsables présumés de ces massacres dans certains endroits.

6. Les FDLR s’étonnent éperdument de voir un acteur de la société civile comme la coordination de la société civile de LUBERO prôner la guerre contre les FDLR qui se sont engagées, depuis le 30 décembre 2013, à déposer les armes volontairement au profit d’une solution pacifique du conflit qui les oppose au régime de KIGALI.

Nous estimons que la coordination de la société civile du territoire de LUBERO demande une chose et son contraire ; elle se fixe pour objectif la pacification et la reconstruction  du territoire tout en voulant y importer  la guerre sachant pertinemment que les atrocités et les violations dénoncées dans son rapport sont pour la plupart constituées des dégâts collatéraux des opérations antérieures et qui par ailleurs n’ont rien résolu. C’est peut – être sa façon de se soucier du sort de la  population dont elle prétend défendre la cause !

Autant d’éléments parmi tant d’autres qui suscitent des interrogations et des doutes sur l’objectivité des auteurs du rapport et qui laissent penser qu’on a à faire à un rapport plutôt commandé ou politiquement motivé. L’idée d’enquêter et de documenter sur de terribles exactions qui s’abattent sur les populations civiles non seulement de LUBERO mais aussi des autres contrées est très louable et les FDLR la soutiennent comme elles l’ont toujours soutenue par le passé.

Néanmoins, un travail si noble requiert une grandeur d’esprit libéré de toute velléité subjective, un esprit motivé par la seule volonté de rechercher la vérité, rien que la vérité. Il ne serait pas moins coupable et très dangereux de s’y lancer avec une quelconque arrière-pensée ou pour servir des intérêts partisans.

Somme toute et eu égard à tout ce qui précède, les FDLR partagent avec les auteurs du rapport le principe de lutter contre l’impunité mais se refusent de répondre des actes dont elles ne sont responsables.

A cet effet, les FDLR recommandent:

1.  Aux auteurs du rapport de revoir leur copie et vérifier leurs sources avec plus d’objectivité, d’indépendance et d’impartialité.

 2.  L’ouverture d’une enquête judiciaire internationale neutre et indépendante sur les crimes de droit International et autres violations graves des droits de l’homme commis sur les populations civiles congolaises et réfugiés rwandais en complément et en précision du contenu du Mapping Report.

3.  L’institution d’un tribunal pénal international pour la RDC pour identifier et punir les auteurs des crimes de droit international commis sur le territoire de la RDC depuis 1996 à nos jours.

Fait à Masisi le 13/10/2014

La Forge Fils Bazeye

Commissaire à l’information et Porte-parole des FDLR
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