RWANDA: La ré-inhumation des corps des massacres de 1994, devient problématique à Rulindo

Par RUGEMINTWAZA Erasme

Selon les informations recueillies et diffusées, la semaine dernière, par la Voix de l’Amérique, la découverte des corps de personnes tuées dans les massacres de 1994 a provoqué un problème, qui a par la suite retardé leur ré-inhumation. Qui, et surtout où doit-on inhumer ces corps ? Dans un cimetière ordinaire ou dans un mémorial du Génocide contre les Tutsi ?

C’est dans le District de Rulindo, Secteur Shyorongi, cellule Rutonde, au sortir de la Capitale Kigali qu’on a découvert les 4 corps des personnes tuées en 1994. Dès la découverte de ces corps est né le problème de savoir qui doit les ré-inhumer. Les corps furent entassés dans deux cartons  couverts d’un gros sachet, sous la véranda de la maison en réhabilitation lors de cette funèbre découverte, en attendant l’enterrement.

Mr. Jean Ndayisenga, l’un de maçons qui réhabilitaient la maison, témoigne qu’ils ont fortuitement trouvé les corps sous les fondations de la maison. Il ajoute que les corps n’ont pas été directement ré-inhumés.

Parmi les corps découverts, on compte les membres de la famille de Mr. Issa Habumuremyi entre autre son père François Muhatanyi et sa mère Valérie Nyirabahinzi, ainsi que son grand frère Habiyaremye Bahati.

Que  ce soit Issa Habumuremyi, que ce soit sa sœur Patricie Mukanyirigira, tous les deux témoignent à la VOA qu’en 1994, ils ont vu des militaires du FPR-Inkotanyi venir chez eux pour emmener leurs parents, dont le père était d’ailleurs  malade, puis ils les ont fusillés et les enterrés dare dare  à cet endroit là. La VOA a voulu, à maintes reprises, savoir la version officielle, mais le porte-parole de l’armée  qui était lors de la commission de ces forfaits l’Armée du FPR-Inkotanyi, n’a pas daigné répondre! Toutefois, on attend toujours la réaction sur ce qui a été dit.

On a rapporté à la VOA qu’après la découverte  et bien sûr la reconnaissance de ces corps par les leurs, est né le problème de savoir qui et surtout où l’on devrait inhumer ces corps. Dans un cimetière ordinaire ou dans un mémorial du Génocide contre les Tutsi ? Ceci a d’ailleurs retardé la ré-inhumation.

Mukanyirigira a fait savoir que tout le monde, même l’administration publique de base savait bel et bien que ses parents ont été massacrés et enterrés à l’endroit où leurs corps ont été retrouvés, mais qu’ils n’ont pas de moyens pour leur rendre le dernier hommage, d’où ceux qui les ont déterrés doivent le faire.

Comme pour expliquer le désintéressement total de l’administration publique dans cette affaire, Mr. Papias Shumbusho, le secrétaire exécutif de cellule Rutonde (une entité administrative décentralisée au Rwanda) a souligné que les corps retrouvés ne sont pas ceux des victimes du génocide contre les Tutsi. Il insista tout simplement que l’administration ne savait pas que ces corps étaient là. Il a bien confirmé que le retard de l’enterrement est dû à une divergence d’opinion entre le propriétaire de la maison où l’on a trouvé ces corps et les proches de ces regrettés qui ne voulaient pas prendre en charge la ré-inhumation.

Selon les informations fournies par l’administration locale, le propriétaire de cette maison est un officier de la Police Nationale du Rwanda du nom d’Adalbert Hacineza, qui est actuellement affecté dans l’Est du pays. Il aurait construit ladite maison entre 1996-1997. Le problème qui reste est de savoir s’il n’y a pas d’autres corps dans ce même  endroit car selon les gens des parages, l’autorité administrative locale a strictement interdit toute tentative de rechercher  d’autres corps. Une attitude surprenante et qui en dit trop, si l’on sait combien de maisons ont été rasées sous la simple indice ou information, pour rechercher souvent en vain, les corps des victimes du génocide contre les Tutsi.

La tentative de rejoindre Hacineza par téléphone, pour savoir s’il détenait quelques informations sur ces corps, s’est aussi soldée par un échec, alors que son père Hacineza Daniel, qui lui a donné cette parcelle habiterait actuellement à Muhange, ancienne préfecture de Gitarama. 

La population critique vivement l’attitude de l’administration publique qui n’a pas fait la moindre intervention pour enterrer ces corps. Elle trouve que c’est une violation grave des droits de l’homme.

La chose nouvelle dans cette horrible affaire est la témérité naïve de simples citoyens de culpabiliser publiquement l’armée du FPR-Inkotanyi et de s’attaquer à son administration qui semble dire que la mort d’une partie de ses citoyens, les Hutus, ne la concerne pas. Une attitude pernicieuse qu’un gouvernement d’union nationale ne devrait pas afficher et qui par ailleurs risque de réchauffer les esprits. 

1 COMMENT

  1. Les masques sont tombés.
    Il faut que le Peuple ose relever le défi.
    Nul n’est plus puissant qu’un Peuple uni et déterminé.
    Le Peuple Rwandais vient du fond des âges. Tout au long de son histoire, il a connu les hauts et les bas mais il s’est toujours relevé du bon pied et continuer dignement son chemin. Malheur à celui croit lui lancer un défi.
    Uni, il mettra hors d’état de nuire la clique mafieuse et sanguinaire qui sème la mort et la terreur à son endroit.
    Le courage, la détermination, le sens du devoir, de sacrifice, d’engagement et d’abnégation sont la condition sine qua none pour que le Peuple Rwandais puisse retrouver sa dignité, son honneur et sa liberté.
    Pour être respecté, il faut prouver qu’on le mérite. Un Homme sans honneur et sans dignité, un homme qui n’est pas en état de se faire respecter et qui pleurniche au lieu d’agir, même un chien ne peut le respecter.
    Plus le Peuple Rwandais se fera respecter, plus il sera respecté par Kagame et autres. Ceux-ci doivent savoir que leurs méfaits et mépris ne resteront pas impunis. C’est une question de temps. Dans l’histoire de l’Humanité, aucun mépris, aucun mépris des « dirigeants » contre le Peuple ne sont restés impunis. L’histoire africaine moderne en l’occurrence est là pour le prouver.

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