LA DIPLOMATIE RWANDAISE EN BERNE

Par The Rwandan Analyst

Ces jours-ci, avec la présence de l’armée rwandaise à l’est de la RDC où sous le couvert de la rébellion M23 une dizaine de villes et bourgades ont été assiégées provoquant des déplacements de la population, le Rwanda s’efforce de démontrer sa neutralité mais ses dénégations ne tiennent pas car toutes les preuves tant matérielles que scientifiques l’accablent au vu et au su de la communauté internationale. Le présent article analyse l’impact que cette situation non confortable peut impliquer sur la gouvernance de ce pays aux velléités belliqueuses.

1.Etat des lieux 

Le « modèle de la convoitise » (« greed model ») sert souvent de système explicatif pour un conflit du type de celui qui règne dans les Grands Lacs. Selon ce modèle, l’exportation de minerais accroît, dans un territoire donné, le risque de guerre de quatre manières : elle permet le financement des rebelles et des armes, elle aggrave la corruption de l’administration, elle crée des incitations à la sécession ou à la balkanisation, et elle augmente la vulnérabilité de la population aux chocs exogènes.

L’existence de racines économiques à la situation de violence qui prévaut dans le Congo oriental est avérée par de nombreux rapports. Encore faut-il qu’elles trouvent un terreau favorable : un État « failli », marqué par le déficit des gouvernances passées et actuelles, doté d’une démocratie inachevée et précaire et qui, en outre, souffre de la « malédiction des matières premières », c’est-à-dire une utilisation non productive de ses ressources naturelles. La grande taille du Congo – 2 345 409 km2, soit quatre fois la France – joue également un rôle : les mouvements rebelles peuvent opérer avec une relative facilité dans les régions éloignées du pouvoir central, enclavées par le manque d’infrastructures.

Le Rwanda est, pour sa part, un petit pays, qui compte 11 millions d’habitants sur une superficie d’à peine 26 338 km2, dépourvu de façade maritime, de ressources minières et pétrolières, n’exportant que du café et du thé. Des rapports d’experts de l’ONU pointent encore régulièrement du doigt sa responsabilité, systématique et permanente, dans le pillage des ressources congolaises. Le dernier rapport date de janvier 2014 et met clairement en cause, d’une part, le soutien du Rwanda aux forces rebelles du M23 et, d’autre part, les transits frauduleux de coltan et d’étain via Kigali . Les deux observations ne sont pas explicitement reliées mais le pas est franchi par la plupart des analystes, comme Pierre Péan, qui reprend de larges extraits des rapports pour démontrer l’exploitation abusive dont est victime le Congo depuis vingt ans .

Depuis 2010, l’exportation de minerais (cassitérite, coltan et tungstène) est devenue la première source de rentrée de devises du Rwanda, dépassant pour la première fois l’exportation du thé. En 2013, les minerais représentaient 28 % du total des exportations . Or, le Rwanda ne dispose pas des gisements de taille suffisante pour fournir une telle production. En fait, pendant des années, les minerais du Congo ont passé la frontière pour recevoir une étiquette au Rwanda. Une fois mis en fûts et chargés dans un petit avion assurant la liaison avec Goma, ils sont majoritairement transférés à Kigali, plaque tournante du trafic, où ils peuvent trouver une légalité en devenant, après une première transformation, un « produit made in Rwanda ». Le corridor rwandais conduit ensuite à Mombasa et Dar es-Salaam, pour se poursuivre vers l’Europe, les Émirats arabes unis et, surtout, l’Asie. Tous les éléments constitutifs d’un véritable « modèle » d’économie de guerre sont réunis dans les Grands Lacs : une rente minière facile à mettre en valeur avec un faible investissement industriel – mais avec des coûts de sécurité élevés –, une main-d’œuvre disponible et aisée à exploiter, un réseau commercial efficace, un mode d’accumulation simple reposant sur un système financier élémentaire, un réseau internationalisé de vente de minerais et un autre pour l’approvisionnement en armes.

2. Analyse

1) Une agression prouvée

Ayant pris l’étiquette de M23, l’armée rwandaise est en RDC et compte y rester pour renflouer le stock des ressources naturelles qui commençait à s’épuiser. Le nombre de soldats tués et blesse sur le front ne cesse d’accroitre à l’hôpital militaire de Kanombe où des ambulances les transportant pullulent au jour le jour; les salles d’hospitalisation sont surpeuplées mais il est strictement interdit de recourir aux hôpitaux civils de peur de dévoiler l’identité des patients, nous a confié un officier médecin travaillant là-bas. De plus, les proches des victimes ne peuvent plus garder secrètes leurs souffrances  et finissent par les partager avec les voisins. Qui plus est les habitants de la frontière terrestre rwando-congolaise assistent quotidiennement aux déplacements des convois militaires aux postes de Kamuhanga se rendant sur le sol congolais avec des armes lourdes et munitions.

2) Un pillage dévoilé

Durant les deux guerres du Congo, le Rwanda a amassé des minerais provenant du sous-sol de la RDC jusqu’à devenir le premier exportateur du diamant et du coltan alors que son sol n’en contient pas. Les généraux qui ont participé dans cette expédition militaire ont érigé des bâtisses à plusieurs niveaux dans la capitale surtout dans les quartiers huppés de Kagarama; Nyarutarama;Kagugu; Kibagabaga et Kimironko. Les prisonniers rwandais qui ont ete employés dans l’extraction de ces matières précieuses en témoignent avec des précisions géographiques sans équivoque 

3) Dossier droits de l’homme

La violation des droits fondamentaux des citoyens rwandais au niveau interne et même à l’étranger n’est plus à démontrer. Des opposants politiques emprisonnés par un appareil judiciaire sans indépendance dans des proces de façade; assassinés par des personnes non identifiées; des meurtres déguisés en suicide; le nombre des victimes du régime de Kigali va crescendo jusqu’à révolter le monde entier face à la terreur qu’inspire le service de renseignement du Rwanda pour qui tous les moyens sont bons(enlèvement de dissidents-le cas de Rusesabagina Paul est le plus récent -décapitation; empoisonnement; tueries à gage; etc. Les inégalités sociales instituées où le recrutement des personnels aux postes mieux payant se base sur le népotisme; pot-de-vin; faveurs sexuels. Les affaires commerciales sont accaparées par les sociétés du FPR qui s’emparent de tous les marchés publics et appauvrissent les autres commerçants en noyautant leurs entreprises.

4) Contentieux gouvernance

Même si le Rwanda bandit par marketing mensonger son miracle économique malgré la famine qui ronge ses citoyens depuis des décennies, la communauté internationale n’ignore pas qu’il est gouverné par un dictateur qui a tripatouillé via une mascarade de referendum la constitution pour supprimer la limitation des mandats présidentiels et ainsi rester au pouvoir à vie; limogeant sournoisement tout dissident qui a osé s’y oppose(Karugarama Tarcisse; Gasana Eugene Richard; Mitali Protais; pour ne citer que ceux-là).

5) Opportunités de la RDC

La RDC dispose de trois avantages qu’elle devra exploiter pour sortir de l’insécurité et des pillages de ses ressources qui en découlent. D’une part, elle a réussi à établir le soutien de l’armée rwandaise à la rébellion M23 qui est sa création étant donné qu’elle est constituée des soldats rwandais ayant évolué en RDC en d’autres termes anciens réfugiés rwandais de 1959 qui avaient regagne le pays en 199;raison pour laquelle on y trouve les Bagogwe de Masisi; Jomba et Rutchuru. Cette clarification quant au soutien du Rwanda aux rebelles en moyens humains et logistiques a été prouvé grâce aux prisonniers de guerre captures sur le champ de bataille; aux témoins qui ont vu les troupes rwandaises traverser la frontière rwando-congolaise et aux photos satellites qui ont géo-localisé les points de passage des bataillons rwandaises ainsi que l’interception des ordres militaires émanant de l’état-major des forces rwandaises de défense. D’autre part, la RDC est maintenant état membre de la communauté des états d’Afrique de l’est et cela lui a permis de convaincre les autres pays membres à décider une intervention sous régionale de leurs armées hormis l’armée rwandaise. Par ailleurs, le fait que pour le moment la RDC assure la présidence de la communauté d’Afrique australe va lui faciliter le déploiement des forces armées des pays membres qui avaient chassé cette rébellion par le passé.

Conclusion 

La RDC perd des batailles face aux forces rwandaises déguisées en rebelles M23 mais pas la guerre tant que le monde entier a finalement identifié le vrai agresseur et ses intentions réelles qui sont plus économiques que politiques. En effet, n’ayant pas en vue d’occuper toute la RDC et y placer son propre dirigeant, le Rwanda trouve intérêt à déstabiliser quelques régions où il ne manquera pas ce qu’il y cherche à savoir les minerais. Les dirigeants de la RDC ne savent bien mais sans soldats aguerris, la diplomatie en hausse pourra leur attirer des sauveteurs de toutes parts qui chasseront une fois pour toutes ce mauvais voisin.

1 COMMENT

  1. Pour exiger le respect, l’homme doit avoir préalablement prouvé qu’il le mérite. Concernant Kagame, il est la honte des Rwandais et de l’Afrique. Le Rwanda a connu des rois et des présidents. Nonobstant les injustices sociales inhérentes à tout régime ou système politique, les dirigeants rwandais ont rempli leurs missions avec honneur et dignité. Ils étaient dirigeants dignes de ces noms. Kagame est un cas sui generis qui marquera à jamais l’histoire de notre pays et le Peuple Rwandais.
    Il est de notoriété publique qu’il est employé de ses maîtres à savoir le Royaume Uni et les USA. Il est dit que c’est bien lui qui, aujourd’hui, pilote politiquement le Commonwealth, outil de colonisation mentale et économique des Africains, mais force est de constater que son maître britannique ne l’a pas invité aux funérailles de la Reine Elizabeth II. Kagame s’est fait inviter par jeu de chantage de quitte le Commonwealth au cas où il ne serait pas invité. Il a réuni son gouvernement de fait, à savoir son Conseil dit présidentiel, au surplus, non pas au Rwanda mais aux USA, pour étudier comment il peut se faire utilement inviter. Il a chargé des membres de son Conseil Présidentiel, de nationalité britannique, qui dirige effectivement le Rwanda, de transmettre le message aux dirigeants britanniques. Pour la forme, ces derniers, l’ont invité in extrémis. D’où les médias rwandais affiliés à son régime ont diffusé l’image d’un homme qui est en en train de signer le registre de condoléances au Royaume Uni pour prouver aux Rwandais qu’il est avec les grands. Pire, le même Kagame a ordonné que notre drapeau soit mis en berne après le décès de la Reine des Britanniques. Or, il ne l’a pas fait pour notre dernier roi qui, pourtant fait partie intégrante de l’histoire de notre pays. Le ridicule ne tue pas. Accablé par la honte de n’avoir pas été invité par ses maîtres britanniques, il s’est invité par le Maire de New York, l’équivalent du Maire de Gasabo et même pas du Gouverneur. Les Rwandais l’ont vu en train de parler avec le Maire de New York. Un chef d’Etat qui rend visite un maire c’est du jamais vu dans l’histoire de la diplomatie moderne. Le comble est que l’homologue rwandais, à savoir le Maire de Gasabo, de ce Maire américain est introuvé sur les photos. Kagame n’est pas allé dans la cérémonie d’investiture du nouveau Président Kenyan. Il est de même de celles du président angolais, nouvellement réélu.
    La diplomatie rwandaise est l’image exacte de l’Etat économique et social de notre pays. Kagame est devenu un VRP de Crystal Ventures. En fait, il n’est plus président des Rwandais. Il est PDG du Crystal Ventures, un conglomérat financier qui opère dans tous les secteurs économiques du Rwanda en position de monopole total. La parfaite illustration est les contrats commerciaux qu’il a signés, au non pas au nom du Rwandais au nom de son holding avec plusieurs Etats africains.
    Ceux qui jouent le rôle de Président sur la scène internationale sont Biruta Vincent, expert dans les divagations et infinies maladresses, les chefs militaires et Kagame Jeannette. Kagame a des problèmes avec tous les Présidents des pays limitrophes du Rwanda. Les médias de son régime présentent régulièrement un individu qui ne sait même pas de quoi il parle, ou où il est et ne connait pas ses collaborateurs. La diplomatie rwandaise est dans la rue. Biruta joue le rôle de Président, les militaires jouent le rôle tantôt de Biruta, tantôt de Président. Le Rwanda n’a pas de chef de diplomatie. Kagame dit fils digne de l’Afrique par les ignorants a été démasqué. Il est un vassal des maîtres britanniques et américains et gardien de leurs intérêts en Afrique Centrale. Macron, Président Français a également intégré le club des maîtres de Kagame. Etant précisé que Kagame a cédé notre pays aux USA. L’acte de cession signé par Biruta en lieu et place de Kagame et l’ambassadeur US au Rwanda existe. Question: un vassal peut-il avoir une politique étrangère autonome effective? Celle-ci requiert la possession d’autonomie de décision en politique et en économie?

Comments are closed.