Les témoins corrompus au moyen des boissons et nourritures retirent leurs charges de crimes de génocide contre Urayeneza Gérard

Par Nkurunziza Gad

Le 25 mars 2021, la Haute Cour de Muhanga a condamné Urayeneza Gérard (l’un des fondateurs de l’Université de Gitwe) à la réclusion à perpétuité pour complicité dans les crimes de génocide et pour les crimes de dénaturation ou d’atteinte aux preuves du génocide. Deux des témoins à charge ont retiré leurs charges disant qu’ils ont été corrompu au moyen des boissons et nourritures.

Les témoins Musoni Jerome et Ngendahayo Denys faisaient partie de ceux qui ont donné les témoignages sur la base desquels le tribunal de base de Muhanga condamna Urayeneza Gérard à la prison à vie.

Dans l’appel, Musoni et Ngendahayo ont déclaré avoir été corrompus par Ahobantegeye Charlotte, une ancienne employée de l’Université de Gitwe chargée de l’intendance. Cette femme, alors qu’elle était toujours en service, a été accusée d’avoir détourné plus de 10 millions de francs rwandais des frais des étudiants, et fut condamnée par la Haute Cour de Muhanga, le 30 juillet 2020.

Les témoignages ont été livrés dans le procès d’Urayeneza en appel contre la condamnation la plus suprême, devant la Haute Cour, la Chambre spéciale pour les crimes internationaux et transfrontaliers.

« Je n’ai pas vu de fusil ni pour Urayeneza ni pour ses enfants. »

Musoni a déclaré au tribunal qu’Ahobantegeye l’a rendu ivre (elle lui a acheté des boissons et il est devenu ivre), après s’être saoulé, il a écrit une lettre accusant Urayeneza d’avoir commis le crime qu’il n’a pas réellement commis. En disant cela, Musoni pleurnichait, exprimant ainsi des remords pour ce qu’il a été poussé de faire.

Dans son premier témoignage, il avait affirmé qu’Urayeneza possédait un fusil pendant le génocide contre les Tutsis, mais en appel il a rétorqué : « Je n’ai pas vu Gérard avec un fusil et ni même ses enfants. »

Quant à Ngendahayo, il a expliqué que Mme Ahobantegeye l’a corrompu avec de la nourriture et de l’argent. « Ahobantegeye Charlotte a étudié à l’Université, elle est plus intelligente que moi. Tout ce que je disais c’est elle qui me l’avait dit. Elle m’a donné un mélange de riz et de pâte de maïs, et m’enseignait tout. Je ne connais rien de mal ni pour Gérard ni pour ses collègues. »

Parmi d’autres qui ont témoigné pour retirer leurs charges contre Urayeneza, on a Mme Beatrice Nyirasande, qui , avant, avait affirmé qu’Urayeneza a été impliqué dans la mort de son frère. En appel, elle a dit qu’elle avait fait un faux témoignage. « C’est Kamanzi qui m’a encouragé à mentir. »

Urayeneza est victime du refus de donner les cotisations au FPR

Le cas du vieux Urayeneza Gérard a commencé à être largement relayé dans les médias rwandais fin 2018. À l’époque, certaines facultés de l’université de Gitwe dont celle de médecine furent fermées, accusant l’université de manquer de matériel pédagogique adéquat et d’enseignants qualifiés.

L’un des membres du personnel de l’Université dans ces années-là nous a dit que toutes ces accusations contre l’Université étaient fausses, mais qu’elle était victime de ne pas donner une contribution appropriée au parti au pouvoir au Rwanda.

Il déclara: « Il y a quelques années, qu’on lui cherche noise. Les dirigeants du FPR ont envoyé leurs enfants ou leurs proches à l’université, mais ils ont refusé de payer les frais de scolarité voulant ainsi que les enfants étudient gratuitement. Je connais deux enfants que Ngarambe (le chef du FPR), ses neveux, qui ont étudié la médecine gratuitement. Imaginez que le minerval était de plus de deux millions, mais quelqu’un décide, du simple fait que c’est une grande autorité, d’envoyer deux enfants étudier gratuitement et vivre dans l’internat où ils mangent toujours gratuitement […] alors un jour Urayeneza a dit que l’un des enfants allait être chassé pour revenir après avoir payé. Cette situation provoqua beaucoup de cris et une sorte de remue-menage à l’Université. »

Il continua:  » Urayeneza est l’un de ces anciens adventistes qui ne se mêlent pas dans la politique. Depuis la fin du génocide, il a reçu l’ordre de contribuer au FPR, il a refusé de le faire, mais quand il y a une action d’intérêt public dans la zone de Gitwe, il apporte une contribution importante. Mais les autorités du FPR ne veulent pas cela, on voulait qu’il contribue au parti et donne ce qu’on lui a exige de donner, il a refusa. »

Les combines de Muvunyi et Ahobantegeye ont détruit l’université de Gitwe et Urayeneza

Dr. Emmanuel Muvunyi, ancien Directeur Général du Conseil d’enseignement supérieur « HEC » et ami proche d’Ines Mpambara, ancienne responsable dans la présidence rwandaise, a contribué à détruire l’Université de Gitwe et à fabriquer des crimes contre Urayeneza. Il y est parvenu grâce à Ahobantegeye, car ils entretenaient une relation étroite.

« Lorsque Muvunyi est arrivé à la tête de HEC, il voulut être l’un des actionnaires de l’Université de Gitwe. Mais Urayeneza a categoriquement refusé en lui montrant que l’Université appartient aux parents. Et que par-dessus tout on n’a pas besoin de nouveau membre. Il a alors juré de se vangera?qu’il fera durement payer Urayeneza. »

« Il a alors commencé à venir très souvent à Gitwe, jusqu’à ce qu’il ait une relation étroite avec Ahobantegeye. Il lui dit qu’elle devait être vigilante et lui fait comprendre que les Hutus sont cruels qu’elle doit être prudente. Ce que je vous dis, c’est ce qu’Ahobantegeye, elle-même, m’a dit parce que je suis aussi un rescapé comme elle. Muvunyi est alors entré dans une collaboration intime avec Ahobantege jusqu’à ce qu’il lui demande même de voler les dossiers de l’Université et de les lui apporter à Kigali où elle passait des nuit dans des hôtel sous des frais de Muvunyi[…], ce qui s’est passé ensuite, c’est que l’Université a été ordonnée de fermer certaines facultés aux dépens étudiants. »

Le 23 janvier 2019, un groupe de 16 personnes dirigé par Urayeneza Gérard a été reçu par le Parlement rwandais, en Commission de l’Education, le groupe était allé fournir des explications détaillées aux prétendues injustices infligées par le Haut Conseil de l’Éducation (HEC). ) quand il était dirigé par Dr. Muvunyi.

A cette époque, le Dr. Innocent Kabandana, président du conseil d’administration de l’Université de Gitwe, a déclaré que Dr. Muvunyide HEC a fait pression sur l’université jusqu’à sa fermeture, allégant que l’Université avait des enseignants non qualifiés alors que nombreux de ces enseignants enseignaient également au département de médecine de l’université du Rwanda.

1 COMMENT

  1. Les faux témoins et partant les faux témoignages sont la règle qui gouvernent procéduralement les procès au Rwanda. Ce cas n’est donc pas unique. Il convient de rappeler que la production de faux témoignages ou l’achat ou corruption de faux témoins est légalement constitutif de délit lourdement punissable. Or, ce méfait est devenu une norme accepté aux ou admise par les tribunaux rwandais. Alors que ce méfait est de notoriété publique, force est de constater qu’il n’a jamais été dénoncé par les prédicateurs du respect des droits de l’homme. Pour certains Rwandais la production de faux témoignages de faux témoins alliée à l’extrême pauvreté est devenue une activité lucrative. Certains chargent faussement leurs parents, frères ou proches tout en sachant l’extrême gravité des conséquences de ses agissements tels que la mort en prison, tortures ou traitement inhumain etc. Une mise en garde claire doit être lancée à l’endroit des Rwandais qui acceptent volontairement de fournir les faux témoignages contre les Rwandais innocents quant aux conséquences gravement encourues lorsque l’ordre sera restauré au Rwanda. Il n’est pas trop tard pour eux de revenir à la raison c’est-à-dire dire la Vérité et rien que la Vérité. Certains se disent même croyants. S’ils sont effectivement croyants, ils sont sensés de connaître le sens du mot justice tel qu’elle est définie dans la bible ou le coran. Illustration: des témoins du procureur dans l’affaire Kabuga ont osé affirmer que celui-ci a volé les sacs de ciment, tué les Batutsi dans le Bugoyi et qu’ils l’ont vu physiquement. Ils ont été payés pour témoigner faussement. Ce méfait d’une particulière gravité a été opposé à l’accusé par le procureur de MTPI du TPIR alors qu’il en est parfaitement au courant puisqu’il a été informé par les Rwandais, le tout avec preuve à l’appui.

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