Qui est le responsable de la mort de Luca Attanasio en RDC?

Luca Attanasio

Par Arnold Gakuba

Introduction

Depuis lundi le 20 Février 2021, jour inoubliable dans l’histoire du monde, de l’Italie et de la RDC, des spéculations sur l’assassinat de Mr. Luca Attanasio, ambassadeur de l’Italie en RDC, sont multiples. Cet article fait un rapprochement de multiples sources d’informations qui convergent vers la vérité sur la mort de cette haute personnalité. La responsabilité de la mort de l’Ambassadeur de l’Italie en RDC serait-il à la RDC, au Gouvernement italien, au PAM, aux rebelles campées dans l’Est de la RDC, ou à d’autres personnes ?

La RDC ou les FDRL

Le Gouvernement de Kinshasa, dans son communiqué du 22 février 2021 signé par Mr. Aristide Bulakali Mululungaya,  a immédiatement accusé les FDRL, dans un délai ne dépassant pas trois heures après l’assassinat de l’ambassadeur de l’Italie en RDC Mr. Luca Attanasio, d’être l’auteur de cet acte ignoble alors que d’après l’expert du Baromètre Sécuritaire du Kivu (KST), la région abrite plusieurs rebellions notamment les FDRL, des milices Hutu Congolaises Nyatura, de rebelles congolais du M-23 pour ne citer que ceux-ci. Cette accusation a été immédiatement réfutée par les FDRL dans  leur communiqué adressé à la communauté internationale. Nous rappelons que la région de Kibumba, dans laquelle l’assassinat de l’ambassadeur a eu lieu, est un coin contrôlé intensivement  des FRDC avec des barrières multiples. On se poserait donc la question de savoir comment l’ambassadeur a circulé dans la région à l’insu de la sécurité congolaise qui devrait assurer sa sécurité. 

Le gouvernement de la RDC, n’a pas été sérieux dans l’affaire. Kinshasa a accusé l’ambassadeur de s’être rendu dans la région sans autorisation du gouvernement.  Portant, dans son communiqué du 27 février 2021, Banza Ngoy Katimwe montre que l’ambassade italienne à Kinshasa avait adressé une note verbale sollicitant l’accès au salon diplomatique le lundi 15 février 2021. Ceci montre que le Gouvernement de Kinshasa était au courant du voyage de Luca Attanasio dans l’Est de la RDC. Et d’ailleurs, les lettres officielles du Gouvernement de Kinshasa portent des confusions au public et le met en suspect. 

Le PAM ou le  Gouvernement italien

Dès son arrivée en RDC en 2017, Mr. Luca Attanasio, a demandé au ministère italien des affaires étrangères de porter deux à quatre carabiniers de sa sécurité rapprochée mais cela a été refusé. Cela explique que l’ambassadeur a exercé ses fonctions en RDC sans un entourage suffisant de sécurité. 

Les informations provenant de Rocco Leone, Directeur Adjoint de PAM en RDC de ce 26 février 2021, montrent que cette personne détient la vérité de ce qui s’est passé sur la mort de Luca Attanasio et ses compagnons. Rocco Leone affirme qu’il a des spéculations sur cet assassinat mais que les quatre personnes qui ont survécus la mort sont prêtes à mettre au clair la vérité.  

Dans son entretien du 26 février 2021 avec le quotidien II Messaggero, Madame Zakia Seddiki, la veuve de l’ambassadeur italien en RDC affirme que son mari a été trahi par quelqu’un qui leur est proche mais qu’elle n’a pas voulu mentionner. Est-ce cet individu qui reste toujours incognito est agent du PAM ou un diplomate italien ? Entre temps, le Parquet de Rome a ouvert un procès sur cet effet. 

Autres alternatives envisageables ?

En guise de conclusion, certaines sources soulèvent l’idée que le Rwanda, pays proche et ami actuel du Président Felix Tshisekedi  ne peut être impliqué dans l’assassinat de l’ambassadeur italien en RDC. L’hebdomadaire The Post s’est interrogé sur la responsabilité du Gouvernement de Kigali dans cette affaire. Et l’hebdomadaire affirme qu’il y a la présence de l’armée rwandaise dans ce secteur qui contrôle l’endroit en connivence avec les FRDC. The Post conclut que si ce sont les FDRL qui auraient tué l’ambassadeur Luca Attanasio, c’est donc les Rwandais qui l’ont tué en sol congolais. 

Selon TV5Monde, du 28 février 2021, l’Italie demande l’ouverture d’une enquête approfondie aux Nations unies alors que la veuve évoque une trahison d’un collaborateur qui aurait entrainé la mort de son mari. Trois enquêtes sont en cours, mais le PAM ne fait pas confiance du gouvernement Congolais et italien. On fait appel à l’intervention des Nations Unies. Le PAM veut aussi interpeler d’autres enquêteurs indépendants. D’emblée, la vérité n’est pas loin d’être connue.