Y A-T-IL AU RWANDA DERRIÈRE LES ATTRIBUTS HUTU, TUTSI ET TWA 3 TRIBUS OU, 3 ETHNIES OU ENCORE, 3 CASTES?

Par Jean Uwizeye

Le sujet à aborder par sa nature très délicate requiert tout d’abord de souligner que l’auteur de cet article n’est ni l’héritier politique des différents courants politiques du Rwanda ni des personnalités politiques qui ont été et est à la tête de notre pays. Celui qui accepte un héritage est autrement responsable de l’avoir et du passif du patrimoine reçu. Couramment, il arrive que le passif soit supérieur à l’actif et il est de droit pour chacune et chacun de décliner à l’offre de succession. La fin tragique et la faillite politique de ceux qui ont jusqu’à présent dirigé et dirigent le Rwanda sont source de la répulsion. Le recours au mensonge et le ratissage large du FPR INKOTANYI malgré nous, nous mènent tous en position de défendre des personnalités du passé non pas par sectarisme, mais parce que parfois, notre destin semble lier. Par désir d’émancipation politique et par le devoir de s’affranchir des us et coutumes à l’origine du conflit permanent entre rwandais, notre préférence va pour le bon sens plutôt que partir par un héritage empoisonné. C’est pour cette raison essentielle que l’étude du passé permet de mieux comprendre à la fois le présent et la manière d’aborder le futur en évitant les pièges et d’être prisonnier des histoires de l’histoire. La situation politique du Rwanda depuis la fondation de cette nation invite chacune et chacun à contribuer à la recherche des solutions durable pour une cohabitation pacifique entre ses citoyens et ses voisins. C’est dans ce cadre-là et l’état d’esprit est rédigé cet écrit.

INFLATION DU MENSONGE AU TOUR DES ATTRIBUTS HUTU-TUTSI-TWA 

La Radio Inkingi et la Radio Urumuri dans leurs émissions récentes sont revenues sur le sujet et le débat est toujours en cours. Ici est ma contribution en espérant être en mesure de dissiper la confusion sans y ajouter une couche. Cette confusion est l’utérus de l’incompréhension mutuelle source de calamité de notre temps moderne. Suivant l’habitude rwandaise de décliner son identité, je dis de moi-même être de Nationalité Rwandaise d’Ethnie Abazigaba de Clan Abagesera Bazirinkende et de caste Hutu. La marginalisation des usages à l’ancienne des ethnies et clans, en faveur des castes ; les castes ont fini par prendre la forme des ethnies sans plus de mal, car de toute façon, ces castes sont des entités établies sur base ethnique existante. La divergence intellectuelle qui règne au sujet des attributs HUTU-TUTSI-TWA du moins au Rwanda, dans les faits, elle se traduit par les incompréhensions mutuelles chargées des violences inouïes. Les Rwandais bien qu’ils aient eus la chance de sauvegarder leur mémoire collective ancienne et la consigner par écrit ; il y a un hic sur un pan entier de la genèse de notre histoire nationale. D’emblème, dans le vif du sujet en ce qui s’agit du tribalisme et castes, le débat a été clos lors de l’apparition du mise au point rédigé en date du 17 mai 1958 par les 12 grands serviteurs du palais royal Nyiginya-Tutsi. La conclusion de cet écrit fut sans ambiguïté : « Aucun lien de parenté entre Gahutu et Gatutsi  – aucune quote- part » Plus loin « Ce Kigwa (ancêtre des tutsi) A TROUVÉ les Bahutu dans le Rwanda ». Il n’y a jamais eu de lien de fraternité entre les HUTU-TUTSI-TWA. Un historien tutsi rwandais, s’il est de formation, je l’ignore, Jean de Dieu Nsanzabera a donné une définition et une origine des attributs HUTU-TUTSI-TWA qui a au moins le mérite de revivifier la suprématie tutsi. Pour lui, le roi Cyilima RUGWE a établi sur des bases intellectuelles 3 castes, le mot « caste » n’a pas été employé comme tel, mais c’en était un à utiliser. La première caste TUTSI réunie en son sein des hommes de capacité intellectuelle élevée disons au-dessus de la moyenne. La seconde HUTU n’est qu’un ensemble d’hommes ignares ; incapable de saisir la bonne marche de la chose publique. La troisième caste TWA quant à elle, regroupe les parias. Cette tendance ancienne de la société rwandaise qui consiste à attiser la suprématie tutsi pour resserrer l’idée d’une identité et d’une supériorité, d’un sens du sacrifice, d’un sens du devoir, de l’effort, de la royauté, de l’héroïsme… est prêchée ouvertement sans censure dans les médias sous la couverture du programme d’état Ndimunyarwanda, ingando, amatorero… dans le Rwanda de Paul KAGAME et les siens. 
Les tenants d’une probabilité tribale dont je fais partie se basent sur les récits historiques assez légion de ce genre : 

«« Le mythe de l’aîné des mois »
« Un homme du nom de Kibaza (l’éternel interrogateur) arriva au Rwanda alors que le pays était encore une forêt. Il défricha la forêt, il cultiva et fit des semailles. Les jours passèrent. Il engendra successivement trois garçons qui grandirent ensemble comme des jumeaux. L’aîné, Gatwa jouait l’enfant gâté ; la gourmandise et la légèreté accaparaient son cœur ; Gahutu, lui, aimait cultiver et aider sa mère aux travaux du ménage, mais il avait peu d’intelligence ; Gatutsi dépassa ses deux frères au cours de la croissance ; il les dépassa en agilité et intelligence et ajouta à cela l’art de flatter et de ruser… »
La critique à ces récits repose sur ses origines dites populaire et pourtant avec les propos de Nsanzabera Jean de Dieu ; ces attributs décrivent belle bien la répartition de la population rwandaise sur critères sociaux intellectuelle comme un fait émanant de la monarchie Nyiginya-Tutsi. Le problème de cet historien tutsi est d’une autre dimension ; il baigne dans le courant politique du FPR INKOTANYI qui consiste à nier le caractère ethnique des attributs HUTU-TUTSI-TWA probablement par ignorance ou par volonté délibérée de nuire. Quand on sait qu’au sein de chaque attribut correspond à un groupe d’individus de mêmes ethnies sauf l’attribut HUTU et Tutsi car tous les peuples vaincus par les Nyiginya-Tutsi ont été réduit sous le même dénominateur commun(hutu). Rare sont les cas des Hutu et Twa anobli. L’assertion de NSANZABERA JEAN DE DIEU fait foi à l’existence de la suprématie tutsi, mais n’aide pas plus qu’il cause l’inflation du mensonge. La tradition populaire s’est approprié la propagande Nyiginya-Tutsi et l’a fait sienne. Ici aussi, Cyilima RUGWE est postérieur à Kanyarwanda et Kigwa leur ancêtre sur terre. 

INCOMPRÉHENSION MUTUELLE

Cependant, lors de l’étude de la question hutu-tutsi par le conseil supérieur du Pays dans les années 50 du siècle passé, les leaders HUTU (Joseph HABYARIMANA GITERA et SES COMPAGNONS DE LUTTE) s’étaient adressé au Roi MUTARA III RUDAHIGWA non pas en tant que chef de famille biologique, mais comme père fondateur de la Nation moderne comme le fut KANYARWANDA à son époque. Selon Gitera et ses compagnons, Kanyarwanda est à l’origine de la trilogie HUTU-TUTSI-TWA laissant sous-entendre que ces attributs ne sont que des castes. Sachant qu’une tribu est un groupement de familles sous l’autorité d’un même chef tandis qu’une caste est une division hiérarchique de la société. La réponse des autorisés dans la matière notamment, les 12 grands serviteurs du palais royal à cette énigme a été catégorique : « Aucun lien de parenté entre Gahutu et Gatutsi  – aucune quote- part ». Plus loin : « Ce Kigwa A TROUVÉ les Bahutu dans le Rwanda ». La réponse laisse sous-entendre que les HUTU-TUTSI-TWA sont trois ethnies. Une ethnie est un groupement humain de structure familiale, économique et sociale homogène de la langue et de culture commune. Il s’avère que chez les Rwandais anciens et durant la période coloniale la structure n’était pas familiale mais féodale bien que la langue et la culture fut commune. À partir de là (1958), les trois castes ont pris des aspects ethniques définitifs. La réponse fut hors sujet, l’incompréhension mutuelle est ici flagrante. Y avait-il une volonté de nuire pour contourner la question et confondre père de famille biologique et père fondateur de la Nation ? Le décalage entre la question et la réponse a indigné un grand nombre de TUTSI ; qui ont reformulé la demandée en faisant allusion à la nouvelle conversion du royaume rwandais au christianisme :
« HARYA GAHUTU NA GATUTSI NGO NTACYO BAPFANA ?

Nta muntu w’imfura utababajwe n’urwandiko rwasomewe i Nyanza, 09 juin 58, rwasobanuraga ibyerekeye imibanire ya Gahutu na Gatutsi mu Rwanda basangiye. Iyo tuba kumwe n’abajyanama bali bashinzwe n’Umwami kwiga imibanire y’abo bavandimwe, ntabwo tuba twaremeye ko urwo rwandiko rw’Abagaragu bakuru b’Ibwami rujya ahagaragara. Aho gutsinda impaka ahubwo twasanze rusebya Umwami. Turabisobanura :

Nyiringoma Umwami w’Urwanda aracyafite abagaragu bakuru b’abapagani, ibyo bigaragazwa n’uko muli urwo rwandiko rwabo, batinyutse kuvuga ko Gahutu na Gatutsi ngo nta huliro bafite, ngo nta nicyo bapfana. Bibagiwe ko shebuja Nyiringoma Charles Mutara III, yeguriye Urwanda rwe rwose Kristu Umwami ? Bibagiwe ko atemweguriye ubutaka, ahubwo yamwegururiye abatura Rwanda bose, abatutsi, abatwa,n’abahutu ? Aho se hali ubuvandimwe burenze ubwo ?
Umwami wacu ntiyasobanuriye Kristu Umwami amoko amweguriye, ahubwo yamweguriye abana be bose. Cyo se bapagani bakuru b’Ibwami, aho ntimwibagiwe ko Nyiringoma Charles Mutara III RUDAHIGWA ali ingoro y’ubutatu butagatifu, kuko yabatijwe kw’izina rya Patri na Mwana na Roho Mutagatifu ? Mutinyuke muvuge amasekuru y’abazimu kuli iki gihe tugezemo, ngo ntaho duhuriye n’abahutu ? Bamwe mu Batutsi ba Buganza-Nord tubahaye imbabazi kuko nta muntu utayoba, aliko mwibagiwe bya gipagani koko. Mulifuza se ko Mutara anyaga Kristu Urwanda yamuhaye, maze mukabona gusobanura amoko ? Nimwitegereze mu ruhanga rw’Umwami, nimurebe ku gituza cy’Abatware b’Umwami n’Ibisonga, nimurebe kw’Irembo ry’ibiro bye, muzahasanga akaranga Rwanda mu bushyira hamwe n’ubuvandimwe by’imbaga y’inyabutatu ijya mbere. Iyo mpeta yerekana imbaga y’inyabutatu, aho mwanditse iyo barwa muzi icyo ivuga ? Biteye isoni kuba muzi ko Umwami yeguriye Kristu Urwanda rwe rwose, akaruhindura imbaga y’inyabutatu asobanuye neza ko nta muhutu, nta mututsi, nta mutwa ahubwo bose ali abavandimwe, kuko ali bene Kristu, hanyuma mukavuga ko nta huliro ry’abahutu n’abatutsi n’abatwa, kandi ali mwe mwali mukwiye kumenya ukuli no kukuvuga, mwe bagaragu bakuru b’Ibwami. Nimureke abo bahutu, dusangire iby’Urwanda rw’Umubyeyi wacu, maze dukunde tuve indimwe, mwitanya amoko, mwitera impagarara mu Rwanda biturutse gusa ku bwikunde (égoïsme), mwikoma umuhutu twumva witwa Gitera, Gitera uwo na bene wabo, nabo n’abana ba Kristu nka twe. Ntawe utaka atababaye : ubgo nabo barababaye. Kandi rero ureba bababajwe nukuli : Urwanda ni Urwabo, twarubasanzemo. Nibo batemye ishyamba, barema Urwanda na nubu nibo bagize Urwanda. Gukomeza kubica tubica byabo, nkuko byali bisanzwe mu gihugu, ukuli kwimvaho batubgira tukaguhindura ibitutsi, aho kwisubiraho, ngo tugerageza gukosora ibifutamye, tukajya amanamanama yo kugilira nabi izo Mvuga kuri : Ibyo ni Inabi IMANA IZAHORA. NITWE : 1. NGABOYISONGA J.B., 2. KABERUKA PHILIPPE, 3. RUBIMBURA MATAYO, 4. RUMANYIKA MATAYO, 5. RUZAGILIZA ISIDORE, 6. RUBUMBIRA JUSTIN. Tuli bamwe mu batutsi bo muli Marangara-sud na Nduga-sud

Antérieurement, à leur arrivée au pays du MUBALI, l’existence réelle des 3 personnages portant respectivement les noms HUTU-TUTSI-TWA est probable chez les Banyiginya avant leur arrivée sur le territoire rwandais actuel. Leur berceau, supposé en question, est le Burundi pour trois raisons majeurs : 1. Le Burundi comme Nation a existé avant la naissance du Royaume du Rwanda. Comme d’ailleurs, c’est le cas pour : le royaume du Gisaka de Kimenyi, du Nduga de Mashira, du MUBALI de KABEJA… 2. Le Burundi fut et est le seul pays à avoir les trois castes HUTU-TUTSI-TWA comme au Rwanda. 3. La langue rwandaise est si proche de celle du Burundi ce qui peut expliquer la facilité du dialogue entre les extraterrestres et les Terriens lors de leur premier contact.

UN MENSONGE QUI A FAIT FORTUNE 

Il faut bien le dire et le garder dans l’esprit au commencement de l’histoire Nyiginya-Tutsi, il y a un grand mensonge lourd de conséquences fâcheuses. Les Banyiginya-Tutsi se sont inventés une origine extraterrestre pour brouiller leur origine géographique ; les ancêtres des Banyiginya-Tutsi et des Twa sont tombés du ciel ! Des fugitifs en fuite d’un père qui ne voulait pas un enfant illégitime qui avait des intentions de s’en débarrasser. Également ce mensonge a pour conséquence évidente l’ignorance des origines des peuples (hutu) vaincus par les Banyiginya durant les guerres des conquêtes des royaumes et des principautés environnantes à partir du petit royaume de GASABO. L’histoire du Rwanda entier et ancien est l’histoire de la dynastie Nyiginya-Tutsi. Avant l’arrive des Banyiginya au nombre de 3 (KIGWA, son frère MUTUTSI s’il en fut un et leur sœur NYAMPUNDU) accompagnés d’un couple de leurs Batwa (Le chef de famille Twa porta le nom de : MUHWABARO) au cours du 6ème siècle de notre ère. Le territoire du Rwanda actuel était habité par deux peuples distincts : les Abazigaba et les Abasinga-Barenge répartis et regroupés dans des principautés ou/et des royaumes. Ils ne furent pas (HUTU) (TUTSI (TWA). Ils s’identifieront par les noms de leurs clans. À Nyanza, le 17 mai au 09 juin 1958, les dix grands serviteurs du palais royal Nyiginya-Tutsi ne diront pas autre chose : « Les Bahutu prétendent que Kanyarwanda est père de Batutsi, Bahutu et Batwa ; or, nous savons que Kigwa est de loin antérieur à Kanyarwanda et que conséquemment Kanyarwanda est de loin postérieur à l’existence des trois races Bahutu, Batutsi et Batwa, qu’il a trouvées bien constituées. Comment dès lors Kanyarwanda peut-il être père de ceux qu’il a trouvés existants ? Est-il possible d’enfanter avant d’exister ? Les Bahutu ont prétendu que KANYARWANDA EST NOTRE PÈRES COMMUN, le “Ralliant” de toutes les familles Batutsi, Bahutu, Batwa ; or, Kanyarwanda est fils de Gihanga, de Kazi, de Merani, de Randa, de Kobo, de Gisa, de Kijuru, de Kimanuka, de Kigwa. Ce Kigwa A TROUVÉ les Bahutu dans le Rwanda. Constatez donc, s’il vous plaît, de quelle façon, nous Batutsi pouvons être frères des Bahutu au sein de Kanyarwanda, notre grand-père. » À retenir que l’Ethnie (race) NYIGINYA-TUTSI ici dans ce témoignage historique Raconte ainsi sa rencontre avec l’Ethnie (race) Zigaba. Les 5 immigrés ou plutôt réfugiés en provenance du royaume céleste de NKUBA leur père et Roi ont atterri dans le royaume du MUBALI à un lieu-dit « roche de Kinani » sous le règne de KABEJA au 6ème siècle. Ainsi, ils trouvèrent l’hospitalité au milieu des autochtones (abasangwabutaka). Les récits d’histoire rwandais ne relatent pas en dehors de ce groupe une autre vague des extraterrestres (ibimanuka) fuyant le royaume céleste de NKUBA ou ses descendants. C’est au 11e siècle de notre ère que les descendants de KIGWA, en multiples, ont parvenu à fonder sur une petite colline un petit royaume au nom de GASABO dans un territoire du royaume du MUBALI. Entre le 17e et 18e  siècles, le MUBALI fut conquis par les vaillants guerriers Banyiginya en terrassant Le Roi (MUZIGABA) Biyoro et sa mère Nyirabiyoro ( Les deux ne furent ni hutu ni tutsi. Vaincus leurs descendances, eux sont devenu hutu rwandais). À cet occasion Nyirabiyoro a dit à Kigeli III Ndabarasa : comment pourriez-vous nous traiter ainsi sans tenir en compte l’accueil et l’hospitalité que notre ancêtre KABEJA a offert au votre ? Les propos de Nyirabiyoro constituent une preuve historique sur la véracité du peuplement du Rwanda et l’arrivée des Tutsi et Twa dans le territoire rwandais actuel. Ni gute wiyibagije ibyo umukurambere wacu Kabeja yakoreye abakurambere banyu ? http://kalisimbiiwacu.blogspot.com/2020/11/nguru-urwanda-mbere-yuko-nyirabiyoro.html. Dans l’histoire de l’humanité, le récit des origines des Banyiginya ainsi raconté n’est pas singulier. Les coréens ont une histoire des extraterrestres quasi-similaires :

« Il était autrefois Hwanung, le vrai fils de Hwanin (dieu du ciel). Ce fils désira maintes fois descendre sous le ciel afin de sauver le monde des humains. Son père, le sachant, lui donna trois sceaux divins afin qu’il pût gouverner ce monde.
Hwanung dirigea une troupe de trois mille hommes et descendit sous l’arbre céleste situé au sommet du mont Taebek 1) ; il appela cet endroit « shinsi (ville divine) » et y fut intronisé roi Hwanung. Il prit sous son aile les dieux du vent, de la pluie et des nuages ; et assigna à près de trois cent soixante hommes les tâches du grain (agriculture), de l’ordre (direction), des maladies (médecins), de la punition (justice), mais aussi du bien et du mal (morale) pour diriger ce monde.
Il était alors un ours et un tigre qui vivaient en la même tanière et souvent priaient-ils le dieu Ours (Hwanung). Ce dernier leur fit grâce d’une branche d’armoise magique et de vingt gousses d’ail puis leur dit : « Si vous les mangez et vous abstenez de voir la lumière du jour pendant cent jours, vous deviendrez humains ». Les deux compères animaux reçurent les présents, les mangèrent et connurent maints tracas ; mais après vingt-et-un jours, l’ours devint une femme ; le tigre n’ayant pu supporter telle peine ne devint point humain.
N’ayant pas d’homme à marier, la femme se rendit auprès de l’arbre céleste pour lui demander à être enceinte. Hwanung se changea alors temporairement en humain pour l’épouser ; et elle enfanta un garçon qui devint le roi Tangun.
Près de cinquante ans après l’intronisation de Yao des Xia, en l’an Kyeongin 2)Tangun installa une ville à Pyeongyang et l’appela « Joseon ». Il la déplaça par la suite à Asadal près du Mont Baekak 3), qu’il appela Kunghol-san ou encore Kummyeo-dal. Pendant près de 1500 ans, il gouverna le pays ; et en l’an Kimyeo 4), à l’intronisation du roi Mu des Zhou 5), il donna à Kija 6) le royaume de Joseon qui en devint roi. Tanggun migra à Jangdanggyeong 7), puis revint se cacher à Asadal pour en devenir Dieu de la Montagne, à l’âge de 1908 ans. […]
1) Montagne de la Corée du Sud actuelle
2) Année inconnue mais supposément entre -2200 à -1600
3) Montagne de la Corée du Sud
4) Année inconnue
5) Possiblement vers 1043 avant notre ère
6) Personnage mythique qui aurait introduit le chamanisme dans la péninsule
7) Lieu inconnu

Comme on peut s’en rendre compte aisément dans le récit légendé et  fondateur du royaume Nyiginya-Tutsi, il apparaît déjà des termes TWA, MUTUTSI. Il ne manque que le HUTU. D’une façon rationnelle, il est logique de déduire que le mot « HUTU » est un sobriquet péjoratif donné aux Abazigaba et Abasinga-Barenge premières populations trouvées surplace. Péjoratif en fonction de la précision renseignée par Jean de Dieu Nsanzabera : groupe de gens ignares. Sans oublier les nombreux récits et contes qui vont dans ce sens. Mgr Classe ! Mgr Classe y est pour rien, il n’est pas auteur de tous ces récits antérieur à lui. Ainsi pour conclure que les plus grands Ethnies du Rwanda entier sont : BAZIGABA, BASINGA-BARENGE, BANYIGINYA ET LES BATWA. Étant donné que l’histoire a été raconté par les vainqueurs (ABANYIGINYA), au lieu d’avoir 4 ethnies, nous en avons 3 et la raison se comprend : l’attribut HUTU est hétérogène, il regroupe ABAZIGABA ET ABASINGA-BARENGE fusionnés ensemble, 2 l’attribut TUTSI quant à lui est quasi homogène réunissant les BANYIGINYA et 3 les Batwa qui ont gardé le nom de leur attribut sont homogène. Notez bien que Abega par exemple sont abanyiginya descendant de Mututsi car Mututsi est frère de Kigwa un munyiginya. Sachant que les frontières de ces attributs sont poreuses, il a été déduit que (TUTSI) (HUTU) (TWA) sont des castes à 3 étages sur base ethnique. Bien qu’aujourd’hui, la société rwandaise est homogène du point de vue culturel, religieux et linguistique ; il n’en a pas été toujours ainsi. Celui qui dit qu’il y a des ethnies n’a pas forcément tort, a tort celui qui l’affirme sans nuance. Il ressort aussi que partout où les TUTSI se trouvent sur l’étendue du territoire rwandais actuel sont vus comme des envahisseurs. Ils ne sont pas des natifs, des originels au sens du droit coutumier. En peu comme les Banyamurenge en RDC. 

La légende Banyiginya (TUTSI) est nettement en décalage par rapport aux travaux de Cheikh Anta Diop ; au Rwanda, les premiers habitants étaient des HUTU et les TWA (PYGMÉES) sont arrivés en même temps que les TUTSI en provenance du royaume céleste : « De quelque côté qu’on recueille les légendes relatant les origines d’un peuple en Afrique Noire, la direction indiquée nous ramène à la vallée du Nil comme point de départ. C’est ainsi qu’en Afrique Occidentale, les peuples qui SE SOUVIENNENT encore de leurs origines diront qu’ils viennent de l’Est et QUE LEURS ANCÊTRES AVAIENT TROUVÉ DES PYGMÉES DANS LE PAYS (1).  Les légendes Dogons, Yoroubas les font venir de l’Est ; celles des Fangs les font venir du Nord-Est ; au siècle dernier les Fangs n’étaient pas encore parvenus sur la côte de l’Atlantique ; celles des Bakoubas les font venir du Nord. Quand les peuples vivent dans une région méridionale par rapport à la vallée du Nil, leurs légendes les font venir du Nord : C’EST LE CAS DES BATOUTSI DU ROUANDA-OUROUNDI. Nations Nègres et Culture P. 362 (NOTE : (1) Le terme Kondrong : habitant nain de la forêt (coiffé d’un ustensile porte-bonheur) recèle le souvenir d’une cohabitation avec le Pygmée dans une région forestière avant l’installation des Valafs sur les plaines du Cayor-Baol où forêts et Pygmées sont absents).

Alors d’où vient ce décalage ? La réponse sérieuse et satisfaisante se trouve à la page 364-365 du même livre cité au dessus : « À côté des légendes actuelles des peuples africains qui mentionnent presque toutes le bassin du Nil et l’élément pygmée qui habitait l’intérieur du pays avant la dispersion des Nègres, citons deux passages d’Hérodote qui les confirment. Il s’agit de jeunes Nasamons qui partirent de la Syrte (Cyrénaïque actuelle), longèrent la côte de la Méditerranée vers l’Ouest, puis se dirigèrent vers l’intérieur des terres en traversant le désert du Sahara et arrivèrent sur les bords d’un fleuve où vivaient exclusivement des Pygmées noirs. « Ces jeunes gens, envoyés par leurs compagnons avec de bonnes provisions d’eau et de vivres, parcoururent d’abord des pays habités ; ensuite, ils arrivèrent dans un pays rempli de bêtes féroces ; de là continuant leur route à l’Ouest à travers les déserts, ils aperçurent, après avoir longtemps marché dans un pays très sablonneux, une plaine où il y avait des arbres. S’en étant approchés, ils mangèrent des fruits que ces arbres portaient. Tandis qu’ils en mangeaient, de petits hommes, d’une taille au-dessus de la moyenne, fondirent sur eux, et les emmenèrent par la force. Les Nasamons n’entendaient point leur langue, et ces petits hommes ne comprenaient rien à celle des Nasamons. On les mena par des lieux marécageux ; après les avoir traversés, ils arrivèrent à une ville dont tous les habitants étaient noirs, et de la même taille que ceux qui les y avaient conduits. Une grande rivière, dans laquelle il y avait des crocodiles, coulait le long de cette ville de l’Est à l’Ouest. »(Hérodote, II-32) Il semble donc qu’à une certaine époque, l’intérieur du pays fut exclusivement habité par des Pygmées. » Le second passage d’Hérodote concerne le voyage de Sataspes fils de Téaspis, qui, sur le point d’être mis en croix par les ordres de Xérxès, vit sa peine commuée en un périple de l’Afrique, grâce à la demande de sa mère, sœur de Darius. Sataspes traversa les Colonnes d’Hercule (Gibraltar) et fit voile vers le sud. Il n’alla pas jusqu’au bout de son voyage mais put, néanmoins, faire les remarques suivantes sur les habitants de la côte Atlantique de l’Afrique de l’époque : « « Il raconta que sur les côtes de la mer les plus éloignées qu’il eut parcourues, il avait vu de petits hommes, vêtus d’habits de palmier, qui avaient abandonné leurs villes pour s’enfuir dans les montagnes aussitôt qu’ils l’avaient vu aborder avec son vaisseau : qu’étant entré dans leurs villes, il ne leur avait fait aucun tort, et s’était contenté d’en enlever du BÉTAIL. »  (Hérodote, IV-4.) Il y aurait donc concordance entre les légendes nègres actuelles et ces faits rapportés par Hérédité il y a 2 500 ans.»»

TEL PÈRE TEL FILS 

De ce qui précède au-dessus, la suprématie tutsi est intrinsèquement lié à son épopée guerriers et ses mythes fondateurs. Mgr Classe  n’a fait que surfer sur la suprématie tutsi existante pour remplir sa mission. En peu comme aujourd’hui dans le Rwanda de Paul KAGAME et les siens, l’orgueil des tutsi rwandais est au paroxysme : le Rwanda est plébiscité comme un modèle de réussite dont le reste de l’Afrique devrait s’inspirer ! C’est un énorme mensonge flatteur. Le témoignage d’Hérodote a induit en erreur les premiers Européens qui ont travaillé sur les différents vagues du peuplement du Rwanda. À la recherche des origines et différences des Rwandais, ils ont commis énormément des erreurs involontairement aboutissants au mythe hamite-bantou. Les TWA en raison de leur petite taille ont été pris pour des PYGMÉES donc premiers autochtones. Et comme les maîtres du pays à l’arrivée des colons étaient les BANYIGINYA-TUTSI qui eux affirment avoir trouvé les HUTU en place : ainsi l’ordre d’arrivée fut schématisé de la sorte qu’on connaît et bien propagée. TWA comme autochtones, HUTU immigrés d’origine d’Afrique de l’Ouest tandis les TUTSI sont originel de la vallée du Nil (Éthiopie). Presque tout le monde a avalisé le mythe hamite-bantou. Cheikh Anta Diop a déduit que les TUTSI sont originel de la vallée du Nil à partir des écrits des explorateurs européens. Il s’est donc énormément trompé et continue de tromper ses lecteurs.

Proverbes 17 : comme celui qui saisit un chien par les oreilles, Ainsi est un passant qui s’irrite pour une querelle où il n’a que faire. 

Ce message biblique est adressé aux disciples de Cheikh Anta Diop notamment le professeur Jean Charles Coovi Gomez : ta haine aveugle contre la France et ton compagnon David Gakunzi ont réduit tes travaux au stade le plus vil. Tes adversaires traditionnels, tes maîtres d’hier sont toujours maîtres de tes œuvres. Vous n’avez pas les moyens financiers de rivaliser et de traiter l’actualité au même rythme que les médias dominants. Combien qui sont réellement à tes côtés qui ne sont pas au service du renseignement ? Éloigne toi de la question rwandaise, t’es bien manipulé et tu ne fais que propager la propagande de Paul KAGAME et les siens. 

Jusqu’à ce jour, sur les quatre points cardinaux ; les Rwandais ignore leur origine autre que le Rwanda bien sûr en dehors des Banyiginya-Tutsi et les Batwa qui se reconnaît étrangère. Les anthropologues européens pour d’autres raisons physiologiques et considération d’ordres racial et socio-culturel ont tracé les origines des Banyiginya-Tutsi en Éthiopie. En comparaison du mode de vie des autres peuples voisins du Rwanda.  Les Tusti de notre temps eux se cherchent des origines juives ou encore égyptiennes. Au passage, moi, je dis que : Léon Mugesera dans son exaspération, conséquence de la guerre des INKOTANYI qui se déroulait dans sa région et calcul politique louches, il aurait aussi pu parler dans son fameux discours de Kabaya du Soudan, d’Égypte voir d’Israël, car dans tous les cas, Nyabarongo finit sa course en méditerranée. Cette tendance des suprémacistes tutsi à se chercher des origines ailleurs renforce leur rejet et le mythe hamite-bantou. Léon Mugesera aurait sonné vrai en faisant allusion au ciel ou paradis. Peut-être qu’il avait pris déjà ses précautions si l’idée était réellement de lui. Il vaut mieux être seul qu’accompagné par ses amis au service de l’ennemi. À l’origine du mythe hamite-bantou, il y a ses personnages : Johnston, Kandt, Speke, Stanley, le linguiste allemand Wilhelm Bleek, Baumann, Stuhlmann, Meyer, le missionnaire Van der Burgt. Chacun est libre de se documenter pour établir son propre opinion. 

Ce mythe hamite-bantou bien encré aujourd’hui dans la mentalité de beaucoup de monde n’a jamais été pris au sérieux que peu tard par les HUTU voir les Belges : 
« La question hutu-tutsi fut évoquée aussi en mai 1956 au Conseil du Vice gouvernement par A. Maus, un colon président de l’Union Eurafricaine352. Ce dernier proposait que les Rwandais et les Burundais soient représentés selon les « classes sociales » ou suivant les catégories Hutu/Tutsi/Twa, qu’il identifiait aussi aux « castes» ». Extrait d’Histoire du Rwanda des origines à la fin du XXe siècle, selon : commission Nationale pour l’Unité et la Réconciliation version 2011, page 371.

À travers les paragraphes des différents documents des révolutionnaires HUTU, on voit bien que les attributs HUTU-TUTSI-TWA ont une signification à la fois de caste, race et ou(ethnie). Le kinyarwanda ayant un seul mot (ubwoko) pour traduire l’ethnie, la tribu, le cran et la caste. La première constitution dans son article 17 a abolit les privilèges des castes, mais bizarrement, les HUTU-TUTSI-TWA ont survit sous forme des ethnies. Si le FPR INKOTANYI a fait disparaître les mansions HUTU-TUTSI-TWA dans les documents officiels : fiches d’état-civil et cartes d’identité ;  les régimes précédents les avaient gardés pour des fins des statistiques et d’éradication de la discrimination dont les HUTU avaient été victimes. Lors de la détermination de qui est hutu ou tutsi, il est arrivé que l’un des critères était le nombre des vaches possédées. Également, les rares cas des Hutu, Twa anobli et les tutsi déchus, réduits au stade des corvéable à la merci induisent beaucoup de monde en erreur pour conclure à un constat d’ordre des castes. Encore une fois, il faut nuancer personne n’a tort, a tort celui qui le dit sans prendre la considération de la perméabilité des ethnies au Rwanda. Autrement dit les ethnies et les castes ont fusionnés sous les attributs HUTU-TUTSI-TWA auparavant traduisent une sorte de lecture ambiguë des castes à la rwandaise. Veillez trouver ci-dessous les différents paragraphes tirés dans plusieurs documents de l’époque bouillonnante de la révolution rwandaise de 1959 où l’usage des attributs HUTU-TUTSI-TWA désigne alternativement ethnie (race) ou caste. D’où la note de l’aspect social et racial du Problème HUTU-TUTSI. Le social veut dire Problème des castes et race veut dire Problème Ethnique. La complexité a été expliquée par Aloys MUNYANGAJU :

« Les Races, au Rwanda, ne sont pas des castes absolument fermées. Sous l’influence de plusieurs causes sociologique, économique et religieuses, l’interpénétration des trois groupes ethniques s’est parfois réalisée. La dualité HUTU-TUTSI résulte de deux races distinctes mais perméables à l’infiltration de l’une par l’autre. Cette interpénétration, peut faire croire que nous avons à faire à des discriminations sociales et non-raciales. C’est ici l’écueil de ceux qui se penchent superficiellement sur cet angoissant problème. Ils oublient, en effet, que le NIVELLEMENT produit à la hausse RESTE UNE EXCEPTION FAITE POUR CONFIRMER LA RÈGLE.»

« … En 1919, la Société des Nations confiait à la Belgique le Mandat sur le Ruanda-Urundi. Ce territoire était constitué par deux royaumes ayant chacun à sa tête un Mwami. Au Rwanda, le Mwami régnait en monarque absolu ; LE PAYS REPOSAIT SUR UNE STRUCTURE DE CASTE OÙ LA MINORITÉ TUTSI, soit 14 % de la population, détenait le monopole politique, économique, social, et culturel, au grand mécontentement des Bahutu qui restèrent écartés des emplois même subalternes de l’Administration. De cette situation, il résulta des abus dont la Mission de visite de l’ONU se rendit compte en 1957. La Belgique a longtemps gouverné le Pays par le truchement de LA SEULE CASTE FÉODALE. LA RÉVOLUTION DE NOVEMBRE 1959 QUI A OPPOSÉ LES DEUX PRINCIPALES ETHNIES RWANDAISES ET DONT VOUS CONNAISSEZ L’HISTORIQUE, SONNA LE GLAS DE CETTE ÉPOQUE D’INJUSTICE SOCIALE ET D’EXPLOITATION DU NOIR PAR LE NOIR… »

Déclaration Conjointe des Partis APROSOMA ET PARMEHUTU À 4ÈME Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies du 21 mars 1961 à New York.
Les Représentants du Parti PARMEHUTU :
Messieurs MULINDAHABI CALLIOPE ET NKUNDABAGENZI FIDÈLE Les Représentants du Parti Aprosoma : Messieurs GASINGWA GERMAIN, MUNYANGAJU ALOYS ET SINDIKUBWABO THÉODORE

«… LES OBJECTIONS AUX REVENDICATIONS DU MENU PEUPLE.

Au mois d’août 1956, le Mwami Mutara du Rwanda, rappelant le passé, déclarait que « des bahutu furent nommés chefs ». Il ajoutait un peu plus loin que « les serviteurs avaient l’assurance de jouir de la protection de leurs maîtres, les administrés de celle de leurs chefs. Le Mwami oubliait d’ajouter que le muhutu qui, par exception, était nommé chef sous l’Ancien Régime, devait se hamitiser le plus vite une soi-disant représentation traditionnelle qui a suffisamment prouvé son incapacité à remplir impartialement ce rôle, à l’abri des intérêts et ambitions de CASTE. Le pays est donc déjà divisé et personne n’a l’intention de le diviser davantage ; au contraire, une représentation de chaque groupe, pourrait réduire les tensions et faire régner la confiance. »

Plaidoyer pour le menu peuple au Ruanda-Urundi dans La Revue Nouvelle du 15 mars 1959 par G CYIMANA

« …. Cette ségrégation, condamnée par les lois du pays, tout en étant consacrée par ses usages et patronnée par sa doctrine politique traditionnelle, repose essentiellement sur le concours simultané de plusieurs causes dont les principales paraissent être les suivantes :
– PERMÉABILITÉ DES CASTES RUANDAISES ENTRETENANT L’ÉQUIVOQUE SANS PERMETTRE À L’OPINION INTERNATIONALE DE S’ÉMOUVOIR ET DE PROTESTER CONTRE CET APARTEID SURNOIS. »…

Document intitulé : NÉCESSITE D’UNE FORMATION ACCELEREE DES ÉLITES HUTU du 10 mai 1959 rédigé à Kigali par A. MAKUZA

Je termine en proclamant hautement le parfait Royalisme de tous les manifestants Bahutu. La monarchie tempérée du Rwanda est intangible, la personne qui en est revêtue étant hors de CASTE. Nous ne prenons pas de position contre LA CASTE CHOYÉE, à ce jour, par le régime en vigueur. Nous nous attaquons à certaines tolérances du régime, parce qu’injustes et incompatibles avec l’évolution du pays trin « Imbanga y’Inyabatatu ijya mbere » qu’est et doit rester, le peuple ruandais, évolue, il doit évoluer parallèlement dans son ensemble, sinon, il y aura déséquilibre et partant fatale chute.

« Les écrits des Grands Bagaragu du Mwami, le terrible tract des ABATABAZI b’Urwanda, tract dont la rédaction, le ton terrorisant, le financement et la diffusion a incombé regrettablement aux plus hautes autorités coutumières du Pays, ainsi qu’aux nombreux notables attachés à la couronne du Rwanda, restent à jamais la photocopie de l’âme tutsi, à l’égard des Bahutu et des Bazungu, QUE LA CASTE TUTSI TRAITE : les Uns de VENDEURS du Pays, les Autres d’ACHETEURS du Pays : de leur Rwanda, à eux, disent les batutsi. »

Extrait de la note du 8 juillet 1959 à Usumbura adressé à Monsieur le Vice-Gouverneur Général par Joseph HABYARIMANA GITERA Membre du Conseil Général du R.U

…« Il en est résulté une sorte de révolte intérieur de chaque individu contre tout ce qui rappelle l’EXÉCRABLE ABSOLUTISME FÉODAL DE L’ANCIEN RÉGIME. De là des prestations, des manifestations contre toute de discrimination et DE PRIVILÈGES DE CASTES…

… « Au demeurant  ce que les Bahutu réclament… ;

ILS RÉCLAMENT SIMPLEMENT POUR TOUT HABITANT DU PAYS HUTU, TWA OU TUTSI DE TOUT RANG ET DE TOUTE CONDITION :

– Une structure politique et administrative où LES PRIVILÉGES DE CASTE SOIENT BANNIS DE FAÇON À ASSURER À TOUS LES CITOYENS, INDISTINCTEMENT L’ÉGALITÉ DE CHANCE DEVANT L’ACCESSION À TOUS LES EMPLOIS PUBLICS ET NOTAMMENT AUX POSTES DE DIRECTION. »

Etude du Problème HUTU-TUTSI par A. MUNYANGAJU ( août 1959)

« … Nous n’avons jamais caché nos aspirations. Nous les avons exprimées dans le Manifeste des Bahutu, nous l’avons dit au Gouvernement Belge et à la Commission du Travail. Nous ne le cachons pas et ne les appuierons jamais de mensonge, d’injures ni de moqueries. Nous refusons tout progrès qui ne serait QUE PRIVILÈGES D’UNE CASTE et non-profitable à tous et exprimons bonnement nos desiderata…. »

Requête adressée au Mwami Ndahindurwa du 07 juillet 1959 par « Mouvement Social Muhu », Bicamumpaka Balthazar, Président Mpakaniye Lazare, Vice-président Nkiranuye Calliope, Trésorier Ndabagumiye Thaddée, Secrétaire
6. – La création d’un conseil de l’enseignement à chaque école Centrale composé de représentants des Bahutu, Batwa et Batutsi et du directeur des écoles. Il aura pour compétence le contrôle de l’admission des enfants de toutes les races dans les écoles postprimaires et le règlement des litiges relatifs aux éliminations injustifiées. Il pourra ainsi contribuer à la disparition des discriminations scolaires et culturelles dénoncées avec indignation, au progrès du Ruanda, par le Premier Manifeste des Bahutu.

7. – Le maintien de l’inscription des mansions Hutu-Twa-Tutsi sur les fiches des élèves de toutes les écoles, dans le but de faciliter la tâche à ceux qui continueront à mener cette campagne anti-discriminatoire dans l’enseignement.

« … II 1) L’indépendance du peuple HUTU vis-à-vis du colonialisme féodal TUTSI, nous la DECLARONS COMME FAIT acquis, à partir de la signature de l’acte de la Tutelle conférant au Résident civil spécial et au Collège exécutif y compris les attributions précédemment accaparées par LE CHEF DE LA CASTE TUTSI le mwami… »

DÉCLARATION M.D.R. PARMEHUTU du 06 juin 1960 Fait à Ruhengeri par le Comité National du MOUVEMENT DÉMOCRATIQUE RÉPUBLIQUE (PARMEHUTU)

« … 8. PARTICIPATION DES BATOUTSI DANS LES DIVERS SERVICES DU GOUVERNEMENT 

En réponse à une question du délégué des États-Unis à propos de la représentation des Batutsi dans les divers cadres de l’administration, j’ai communiqué un tableau statistique donnant les renseignements demandés. Par la suite, le pétitionnaire RWAGASANA a contesté l’exactitude de ces chiffres…..

J’ai indiqué, dans le tableau précité que le Ministère de l’Agriculture comprenait : 13 HUTU et 75 TUTSI…. Voici également la répartition par service pour le Ministère des Affaires économiques, des Finances et du Plan : 15 HUTU et 22 TUTSI…

9. LE CADRE DES BOURGMESTRES

À une question qui lui était posée, un pétitionnaire a répondu que le parti UNAR ne possédait aucun Bourgmestre, qu’il n’y avait au Rwanda AUCUN BOURGMESTRE D’ETHNIE TUSTI, qui avait été élu. La vérité veut que je donne la précision suivante : si le parti UNAR n’a pas eu d’élu aux élections communales, c’est parce qu’en certains territoires, il s’est abstenu, en considération du fait que ces opérations constituent un test de l’importance relative des partis, l’UNAR ne voulait pas accuser sa faiblesse dès le départ. Toutefois, le boycott des opérations n’ayant pas été général, des listes UNAR ont été introduites dans un certain nombre de communes et ce parti a vu élire deux bourgmestres, l’un hutu, l’autre tutsi. On dit par ailleurs qu’il n’y avait pas de bourgmestre tutsi. Cette affirmation est fausse. En effet, le parti RADER a obtenu quatre Tusti et deux Hutu au poste de Chef de Commune, tandis que sept Batutsi étaient élus sur des listes Parmehutu et sont encore en fonction à ce jour… »
Signé A. RUGIRA Président de l’Assemblée législative du Ruanda à l’occasion de la 16ème session de la Quatrième Commission de l’Organisation des Nations unies.

Que retenir de l’ensemble ? La société rwandaise est complexe à discerner. Elle est à la fois communautaire et d’autre part homogène culturellement. Les tensions sociales et communautaires tirent leur source dans les privilèges accordés aux uns et la résistance des réactionnaires au changement. La différence socio-culturelle observable entre les 3 communautés rwandaise est d’ordres ethnique ; les Nyiginya-Tutsi sont des conservateur de la culture et tradition politique Nyiginya-Tutsi tandis que les HUTU sont libérales sous l’influence de la culture gréco-romaine et  judéo-chrétienne. Ils cherchent à se libérer de la tradition Nyiginya-Tutsi qui les a asservis. Les hutu ont commis une erreur monumentale qui perdure en s’accrochant à la soi-disant culture rwandaise. Il faut être iconoclaste pour achever la révolution rwandaise en esprit pas seulement par la lettre de la loi. Les Twa sont toujours marginalisés. En espérant qu’un jour leur venu sur la scène politique aura un impact positif pour atténuer l’animosité hutu-tutsi. Ndimunyarwanda est une escroquerie politique du FPR INKOTANYI qui divise plus qu’il unit la société rwandaise. L’une des solutions du problème HUTU-TUTSI-TWA au Rwanda nécessite le changement du nom du pays. Ndimunyarwanda, Rwanda, Kanyarwanda… ne sont pas unificateurs. Les attributs HUTU-TUTSI-TWA désignent à la fois l’ethnie, la caste, tribu et cran dans la langue rwandaise. Sous forme actuelles en usage, ces attributs décrivent une réalité ethnique quoi que invisible sous critères de la langue, culture et religion. Le caractère ethnique est dû à notre arbre généalogique qui prouve notre origine Zigaba, Abasinda-Barenge, TWA et Nyiginya. On ne peut plus les considérer comme termes désignant les castes car en droit, théoriquement, nous sommes égaux.