Rwanda:L'opposant rwandais Frank Ntwali, sauvagement agressé à Johannesburg, accuse Paul Kagamé

En Afrique du Sud, Frank Ntwali, le président du parti d’opposition rwandais pour l’Afrique, le Congrès national rwandais (RNC), a été poignardé et blessé par neuf coups de couteau le 22 août à Johannesburg.

Frank Ntwali est le beau-frère du général Kayumba Nyamwasa, ex-chef d’état-major de l’armée rwandaise (qui s’est réfugié en Afrique du Sud). Nyamwasa a échappé à une tentative d’assassinat en juin 2010. Le procès de trois Rwandais et trois Tanzaniens accusés d’avoir organisé cette tentative d’assassinat doit reprendre ce mercredi. Frank Ntwali doit être prochainement appelé à témoigner dans cette affaire par le juge. Il accuse Kigali de mener une chasse aux opposants.

Encore affaibli et choqué, tout juste sorti de l’hôpital, Frank Ntwali raconte son agression. Il a été frappé de neuf couteaux. Le 22 août dernier, il voyageait dans sa voiture près de l’aéroport de Johannesburg. Trois personnes se faisant passer pour des policiers ont suivi son véhicule, avant de faire signe au chauffeur de s’arrêter et de le poignarder.

« Regardez, ils m’ont poignardé trois fois dans l’épaule, ici aussi dans le coude, et quand j’ai réussi à sortir de la voiture, ils m’ont poignardé juste à côté d’un rein et dans la hanche. Ils m’ont laissé sanguinolant. Tout ce qu’ils ont pris, ce sont les clés de la voiture, alors qu’il y avait mon ordinateur portable à l’arrière. Cela fait 13 ans que je vis en Afrique du Sud, et je me fais agresser quand je commence à m’exprimer contre le régime de Kagamé. Je pense que ça n’a rien à voir avec une coïncidence. »

Le leader du Congrès national rwandais en Afrique est aussi le beau-frère du général Kayumba Nyamwasa, qui a échappé à une tentative d’assassinat en 2010. Frank Ntwali doit témoigner devant le tribunal à ce propos. Comme le général Nyamwasa, il accuse le président Kagamé de vouloir l’éliminer.

« On a tiré sur le général Nyamwasa parce qu’il avait donné l’ordre de l’abattre. Les gens sont emprisonnés quand Kagamé le décide et il donne des ordres pour éliminer tous ses opposants, les gens qui dénoncent son régime. Je pense que cette tentative de meurtre ne peut être que l’exécution d’un ordre donné par le leader suprême, comme il se surnomme maintenant. »

Frank Ntwali assure se sentir menacer en permanence. Mais il appelle les membres de son parti à continuer la lutte contre le régime de Paul Kagamé.

RFI