Questionnements sur l’Indépendance de la Justice au Rwanda suite aux Déclarations de la Porte-Parole du Gouvernement

Au cœur de la controverse au Rwanda, les déclarations de Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, suscitent des interrogations quant à l’indépendance du système judiciaire du pays. Dans un message publié sur la plateforme sociale X, en s’appuyant sur un article du journal britannique The Guardian concernant les restrictions judiciaires imposées à Victoire Ingabire, une figure de l’opposition, Makolo a affirmé : « Victoire Ingabire n’est ni une leader de l’opposition ni une défenseuse de la démocratie. C’est une criminelle impénitente, condamnée pour avoir comploté dans le but de renverser le gouvernement par des moyens violents et pour avoir tenté de raviver les divisions ethniques au Rwanda. Heureusement, la justice rwandaise a une fois de plus soutenu l’état de droit. »

Ces propos interviennent après que la Haute Cour de Kigali, le 13 mars 2024, a refusé d’examiner la demande de Victoire Ingabire de lever les restrictions la rendant inéligible à participer aux élections prévues en juillet 2024 au Rwanda. Cette décision judiciaire, ainsi que les commentaires de Makolo, ont amplifié les craintes concernant l’indépendance du pouvoir judiciaire au Rwanda, déjà exprimées par des organisations de défense des droits humains et des opposants au gouvernement du Front Patriotique Rwandais (FPR).

Les critiques soulignent que les déclarations de Makolo pourraient refléter une influence gouvernementale sur le système judiciaire, mettant ainsi en doute l’impartialité des procédures judiciaires contre les membres de l’opposition. Cette situation soulève des préoccupations significatives parmi les observateurs internationaux et les défenseurs des droits de l’homme, qui craignent que la justice rwandaise ne serve les intérêts politiques du gouvernement en place, au détriment des principes démocratiques et de l’équité judiciaire.

La situation de Victoire Ingabire, considérée par certains comme une prisonnière politique condamnée pour ses opinions, devient un symbole des défis auxquels est confrontée la démocratie rwandaise. Les récentes déclarations de la porte-parole du gouvernement exacerbent les inquiétudes quant à la possibilité d’une justice impartiale et indépendante, essentielle au fonctionnement d’un État de droit.