Le droit à la vie continuellement menacé par les assassinats et les disparitions des opposants politiques au Rwanda.
Depuis la prise de pouvoir par le Front Patriotique Rwandais (FPR) dirigé par le Général Paul KAGAME, des assassinats et les disparitions sont le pain quotidien des citoyens rwandais. Des opposants politiques, des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et toute personne qui réclame ses droits sont tués mais les autorités rwandaises à tous les niveaux ne s’en émeuvent pas.
L’assassinat à coups de couteau du coordinateur national du FDU-Inkingi, Mr Syldio DUSABUMUREMYI le 23 septembre 2019 par deux hommes non identifiés montre à quel point le régime ne tolère pas l’existence d’une opposition. Il a été tué à son lieu de travail au magasin du centre de santé de Shyogwe dans le District de Muhanga dans la Province du Sud.
Cet assassinat vient s’ajouter à la liste d’innombrables victimes politiques, d’opinions ou d’intolérance des différences, toutes assassinées ou disparues depuis la prise du pouvoir par Mr Kagame Paul.
Beaucoup de disparitions et d’assassinats des membres des partis d’opposition ont été régulièrement dénoncés par HRW, Amnesty international, les partis d’opposition internes et les associations rwandaises de défense des droits de l’homme de la diaspora rwandaise mais aucune réaction au Rwanda (média, société civile ou autres partis politiques satellites du FPR) n’a été enregistrée à l’intérieur par peur de représailles. Des tentatives de justifications ont été avancées par les services de police sans convaincre. Pour museler ces partis lors de leur demande d’enregistrement, le régime n’hésite pas à menacer, harceler ou à assassiner ses membres. Ici nous pouvons citer notamment dans les cas de : d’Iragena Illuminée membre du FDU Inkingi disparue en mars 2016, de Twagirimana Boniface vice président du FDU Inkingi disparu en octobre 2018 et d’Eugène Ndereyimana membre du FDU Inkingi disparu le 15 juillet 2019, Anselme Mutuyimana membre du FDU Inkingi enlevé par des services de sécurité et assassiné le 09 mars 2018, Habarugira Jean Damascène membre du FDU Inkingi enlevé par les services de sécurité et assassiné en mai 2017, André Kagwa Rwisereka, vice-président du Parti vert démocratique, le 14 juillet 2010, dont le corps a été retrouvé décapité, etc…
Des cas d’assassinats des rescapés du génocide par les services de sécurité restés impunis ont été signalés par Mlle Diane Rwigara dans une lettre au président qui est restée sans réponse.
Les membres de ces partis politiques qui ont essayé de dénoncer ces situations ont été harcelés, menacés ou arrêtés pour les réduire au silence ou pour les empêcher de déposer leur candidature dans les élections présidentielles. C’est le cas de Mme Victoire Ingabire qui a été condamnée à 15 ans de prison et de Mlle Diane Rwigara qui a passé plus d’un an en prison et dont le patrimoine familial a été bloqué et vendu aux enchères abusivement.
Ces faits sont régulièrement dénoncés par les organisations internationales de défenses des droits de l’homme et à travers des médias internationaux par les quelques opposants politiques sur terrain mais la communauté internationale se tait on ne sait pour quels intérêts.
Les gouvernements successifs rwandais dirigé par Paul Kagame qui n’ont jamais réagi à cette situation pour enquêter et combattre l’impunité devraient répondre collectivement des violations graves des droits de l’homme à l’encontre de leurs citoyens.
L’ODHR dénonce ces pratiques du régime rwandais utilisant la terreur pour bloquer la liberté d’association et d’expression des formations politiques et d’autres citoyens. Cela empêche les citoyens rwandais à contribuer pleinement à la gouvernance participative nécessaire au développement intégral du pays.
L’ODHR demande au gouvernement rwandais de protéger sans discrimination la vie de ses citoyens et d’autoriser une enquête indépendante pour établir les responsabilités.
Fait à Paris le 28 septembre 2019
Pour l’ODHR
Munyandilikirwa Laurent
Président