Introduction
Depuis un quart de siècle, le peuple rwandais ploie sous le joug d’une clique de tutsi dirigée par Paul Kagame. Les plus anciens de cette clique furent des militaires de l’Armée régulière de l’Ouganda comme Paul Kagame lui-même, avant d’envahir le Rwanda en 1990 et de le conquérir totalement en 1994. Le régime dictatorial qu’ils y ont installé fut construit sur des mythes fondateurs et survit grâce à d’autres mythes savamment racontés et inculqués dans la mémoire collective.
Curieusement, ces mythes aussi grotesques que dangereux, ne sont pas dénoncés mais au contraire ils sont prêchés même par les esprits chez lesquels on s’attendait à un raisonnement cartésien, à savoir, les puissances occidentales. Le présent article a pour but de décrire certains de ces mythes et à défaut de les démystifier, les appeler par leurs noms en traduisant dans le langage courant les appellations ésotériques que la clique tutsi au pouvoir depuis 25 ans leur donne.
Les grands mythes
1. Réfugiés voulant rentrer dans leur pays!
Lorsque le 01 octobre 1990, les éléments tutsi de l’armée régulière de l’Ouganda ont envahi le Rwanda par le poste frontalier de l’extrême Nord- Est de Kagitumba, ils ont déclaré être des réfugiés qui rentrent dans le pays de leurs ancêtres car le retour leur avait été refusé.
Premier mythe: d’abord, ils n’étaient pas des réfugiés ni socialement ni au sens du droit international. C’était des militaires ougandais dont certains avaient des grades d’officiers généraux et supérieurs et qui occupaient des postes de commandement. Ils ne vivaient pas dans des camps ni sous la protection du HCR. Ils ne voyageaient pas avec des titres de voyages délivrés par le HCR mais bien avec des passeports diplomatiques ougandais. Bien plus, les véritables réfugiés rwandais en Ouganda vivant sous la protection du HCR dans ce pays allaient être fixés sur leur sort par les accords conclus par le HCR, l’Ouganda et le Rwanda en y associant les représentants des réfugiés. Les derniers contacts avaient eu lieu en août 1990. L’attaque du 01 octobre 1990 des militaires tutsi entendait donc saboter ce processus qui ne les incluait pas car n’étant pas des réfugiés ni encore des rwandais, car la loi rwandaise de l’époque n’admettait pas la double nationalité.
En évoquant l’attaque du 01 octobre 1990 et la guerre qui en est suivie, il ne faudrait donc pas parler de ”retour des réfugiés rwandais” mais bien d’‘‘invasion du Rwanda par les éléments tutsi de l’armée de l’Ouganda”.
2. Arrêter le génocide!
Lorsqu’après l’assassinat du Président Juvénal Habyarimana le 06 avril 1994, le FPR de Paul Kagame monta à l’assaut final pour parachever son plan et atteindre l’objectif qu’il s’était fixé en envahissant le Rwanda en octobre 1990, à savoir prendre le pouvoir par les armes, il appellera cette manœuvre ultime qui durera trois mois de “arrêter le génocide”.
Deuxième mythe. Non seulement Paul Kagame n’a pas arrêté le génocide mais il s’est même opposé à ce que d’autres puissent venir au secours des populations innocentes.
Dès le lancement de son offensive le 07 avril 1994, il sommera les troupes de l’ONU qui étaient au Rwanda de dégager et de lui laisser conquérir le pays. Mi-avril 1994, il enverra à New York au Siège de l’ONU pour dire à cette organisation de ne pas tenter d’envoyer des troupes au Rwanda. Bien plus, certains anciens combattants tutsi de son APR affirmeront plus tard que Paul Kagame envoyait ses commandos dans les rangs des milices hutu pour tuer plus de tutsi et surtout les exhiber à la presse mondiale pour émouvoir l’opinion.
Il ne faudrait donc pas parler de “arrêter le génocide” en évoquant la guerre du FPR de Kagame d’avril à juillet 1994 mais bien de “Comment se servir du génocide pour conquérir le pouvoir”.
3. Rapatrier les réfugiés retenus en otage par les génocidaires à l’Est du Zaïre!
Lorsqu’en novembre 1996 Paul Kagame a envahi le Zaïre en commençant par le bombardement des camps des réfugiés hutu du Nord et du Sud Kivu, celui-ci a dans un premier temps affirmé qu’il n’a fait que rapatrier ces rwandais qui étaient retenus en otages par les génocidaires. Mais sur le terrain, personne n’a osé lui demander comment ses obus de mortiers d’une portée allant jusqu’à cinq kilomètres pouvaient distinguer et trier les réfugiés entre les génocidaires et les non génocidaires, les militaires armées et les personnes vulnérables( femmes, vieillards et enfants) car c’est dans cette catégorie que Kagame fit de nombreuses victimes.
Troisième mythe: Il ne faudrait pas dire que “Paul Kagame voulait rapatrier les réfugiés hutu du Zaïre” mais plutôt “il voulait en massacrer le plus possible” comme il s’en vantera plus tard.
4. Les “Banyamulenge” avec les revendications au Congo
Lorsque Paul Kagame eut le feu vert pour participer au renversement du Maréchal Mobutu du Zaïre, il présentera ses soldats tutsi comme étant des “Banyamulenge”, une tribu tutsi congolaise du Sud Kivu qui se révoltait et s’alliait aux autres rebelles congolais dans l’AFDL-Zaire de Laurent Désiré Kabila. Or comme le disent les historiens, les ethnologues,…, aucune tribu congolaise ne s’appelle Banyamulenge. Et pour cause, Banyamulenge signifie simplement “ habitants de Mulenge” Les tribus au Congo sont caractérisées par un territoire bien délimité de leurs ancêtres, une langue locale et une lignée de chefs coutumiers. Or les Banyamulenge de Kagame habitent Mulenge (Minembwe) pour y avoir émigré sous la colonisation belge en 1953. Ils parlent le Kinyarwanda et non le “Kinyamulenge” qui n’existe pas. L’arbre généalogique de leur chef coutumier le ramène à la monarchie du Rwanda.
Quatrième mythe: Il ne faudrait plus parler de “ Banyamulenge” mais bien “d’immigrés tutsi originaires du Rwanda vivant au Minembwe” comme le démontre un politologue congolais.
5. Lutter contre les forces génocidaires se trouvant en RDC!
Depuis 1998 quand Paul Kagame est pris la main dans le sac ou quand il est obligé de reconnaître que ses soldats occupent sans discontinuer l’Est de la RDC, il le justifie en invoquant un certain droit d’aller neutraliser les ”forces négatives et génocidaires” que sont les FDLR. Or Paul Kagame, qui ne cesse de créer et d’entretenir des groupes armés à l’EST de la RDC (CNDP, M23, différents Mai-Mai, …) sait très bien que les FDLR ne constituent pas un objectif pour lui quand il doit rester en RDC pour piller.
Cinquième mythe: Paul Kagame n’intervient pas militairement en RDC pour faire la chasse aux “forces négatives et génocidaires FDLR” mais bien pour piller ce pays avec la complicité des autorités locales ou nationales mais surtout des officiers tutsi qui sont en grand nombre dans les échelons de commandement des FARC.
6. Prévenir un génocide au Burundi!
En mai 2015, le Burundi a connu des événements qui ont failli emporter le régime de Pierre Nkurunziza et son parti CNDD-FDD. Il s’agissait de renverser, par des émeutes de rue et si pas possible par un coup d’état militaire ou encore par une invasion militaire déguisée, ce régime qualifié de ”hutu” pour le remplacer par un régime “À la rwandaise”.
Sur le terrain l’ambassade du Rwanda à Bujumbura était un véritable État-Major de cette insurrection. Après son échec, plusieurs chefs de l’insurrection ou auteurs du coup d’Etat manqué furent exfiltrés vers Kigali où ils vivent toujours. Paul Kagame inspiré en cela par certains milieux de l’Union Européenne qui pilotent le dossier du Burundi, répétera que s’il le faut il irait “prévenir le génocide” qui serait imminent au Burundi. Mais il ne dit pas qui commettrait un génocide au Burundi ni contre qui sachant qu’au Burundi, contrairement au Rwanda de Kagame, les tutsi occupent 40% dans l’armée, la police et dans tous les services et structures du pays.
Sixième mythe: Quand vous entendrez dans la bouche de Paul Kagame ou dans celle de ses inspirateurs de l’Union Européenne parler de “Prévenir un génocide au Burundi” alors entendez “ renverser le régime démocratique actuel et le remplacer par un régime “à la rwandaise” où la minorité tutsi domine toute la vie nationale.
7. Lutte contre les groupes terroristes basés en Ouganda!
Lorsqu’en 2018 Paul Kagame s’est rendu compte que ses réseaux qu’il avait tissés au sein des instances dirigeantes de l’Ouganda étaient en train d’être démantelés, il a vu rouge. Il a commencé alors à accuser l’Ouganda d’actes hostiles, de soutenir les groupes qui voudraient le renverser, oubliant d’où il était venu en 1990.
Faisant l’amalgame entre les voyages et contacts que les anciens réfugiés tutsi comme lui entretiennent avec les ougandais d’autant que beaucoup en possèdent toujours la nationalité, le paranoïaque dictateur de Kigali présente ces faits comme des preuves. Voyant l’Ouganda continuer imperturbablement à démanteler ses réseaux à commencer par le général Kale Kayihura, Paul Kagame ferme les frontières et interdit au rwandais de se rendre en Ouganda au risque d’être abattu par ses gardes frontières.
Sentant qu’il ne sortira pas vainqueur dans ce bras de fer , il tente aujourd’hui de trouver une porte de sortie sans trop perdre la face (MoU de Luanda août 2019).
Septième mythe: Quand vous entendrez Paul Kagame crier que l’Ouganda soutient ses opposants ou maltraite les rwandais vivant en Ouganda, entendez qu’il se plaint que les agents qu’il envoie dans ce pays pour tuer ou kidnapper les réfugiés rwandais, sont immédiatement neutralisés contrairement aux années passées.
8. Compassion et hospitalité offerte aux migrants bloqués aux portes de l’Europe!
Après le raté (ou le gel) du deal entre Kagame et Israël pour accueillir des immigrés africains indésirables en Israël, mais contre paiement, le dictateur tutsi de Kigali vient de réussir ce marché avec l’Union Européenne qui a accepté de le payer afin qu’il reçoive comme il le demandait plusieurs migrants africains bloqués en Libye. L’heure est à la jubilation à Kigali car cette opération est doublement bénéfique au régime répressif de Kagame. Une campagne médiatique savamment orchestré tente de faire croire à l’opinion que Paul Kagame serait le plus accueillant, le plus humain parmi les dirigeants du monde. Parallèlement, le dictateur va toucher des millions dont il ne rendra compte à personne et surtout pas aux rwandais. Et puis, il pourrait faire de ces réfugiés ce qu’il veut: les tuer, les renvoyer dans les pays qu’ils ont fui moyennant payement, ou encore pour les plus valides les enrôler dans les milices qu’il envoie en RDC surtout qu’il a pris soin d’exiger qu’ils soient éthiopiens, somaliens ou soudanais qui, morphologiquement ressemblent aux tutsi du Rwanda comme lui.
Huitième mythe: Quand vous entendrez “accueil des réfugiés africains qui voulaient aller en Europe” alors entendez: “Trafic d’êtres humains entre Kagame, l’Union Européenne et le HCR”.
Conclusion
Ce sont là les huit grands mythes sur lesquels est construit le régime dictatorial de Paul Kagame et qui le font briller à travers le monde. Le plus grave est que certains de ces mythes constituent des crimes contre l’Humanité comme le trafic d’êtres humains, mais que dans la commission de ces crimes, les organisations prestigieuses comme le HCR ou l’Union Européenne sans parler de l’Union Africaine (qui est une caisse vide sporadiquement remplie par l’UE pour accomplir de sales besognes) se rendent complices de ces crimes. L’Histoire et leurs peuples les jugeront. Mais il n’est jamais trop tard et il suffit de démystifier le régime dictatorial de Paul Kagame sur base de ces mythes que nous avons exposés pour se racheter et pouvoir plus tard invoquer une circonstance atténuante une fois devant le Tribunal de l’Histoire.
Emmanuel Neretse
Bruxelles, le 29/09/2019