INGABIRE Victoire propose des réformes à la politique économique du Rwanda

Victoire Ingabire

By Erasme Rugemintwaza

Dans une interview accordée à UMUBAVU TV, en fin d’août 2021, Mme INGABIRE Victoire, a analysé l’économie rwandaise dans son ensemble mais surtout dans l’ère actuelle de la pandémie de coronavirus. Une grande partie de ce que son analyse a révélé est sans équivoque, mais en plus, en tant que politicienne de l’opposition du régime de Kigali, elle propose  également des réponses aux défis de la politique économique du FPR-Inkotanyi. Elle a également eu l’occasion de parler d’autres problèmes du Rwanda, de ses points de vue sur la gouvernance, et même de la « Feuille de route » qu’elle a publiée en collaboration avec Maître Ntaganda Bernard, ces derniers jours. Que montre INGABIRE Victoire? Est-elle seulement critique ou elle a aussi quelques appréciations?

 Qu’est-ce que l’économie nationale?

Selon INGABIRE Victoire, l’économie nationale est l’argent dont le pays dispose qui lui permet de s’acquitter de ses responsabilités envers sa population pour subvenir à ses besoins notamment les activités sociales comme les écoles, les dispensaires, les activités économiques comme les routes, les aéroports, l’argent pour son fonctionnement de diverses manières, pou la bonne gouvernance et à la justice. Lorsqu’on considère les indicateurs économiques au niveau mondiale, on constate que l’ensemble des facteurs clés de l’économie nationale sont ce qui fait vraiment du Rwanda l’un des 25 pays les plus pauvres du monde.

Au Rwanda, le chômage est presque une pandémie, car toute l’économie est aux mains de l’État, et le secteur privé qui normalement devrait employer un grand nombre de personnes, est faible sans argent et même l’on trouve qu’il semble trop dépendant de l’État. Le chômage au Rwanda est un grave problème qui préoccupe l’État lui-même. Fin juillet 2020, le Sénat rwandais s’est dit préoccupé par le problème du chômage des jeunes.

Les analystes constatent que le chômage des jeunes en général est un problème grave et cesse même d’être un problème social pour devenir un problème de sécurité. Parce que les jeunes chômeurs sont une bonne réserve pour le recrutement des groupes terroristes. On a eu des témoignages des jeunes gens qui ont été recrutés par les groupes terroristes à la recherche du travail. L’Institute of Security Studies a récemment publié un article intitulé « Money talks, the key reasons youth joins Boko Haram »  littéralement « L’argent parle, les principales raisons pour lesquelles les jeunes rejoignent Boko Haram ». L’article du Daily Nation du 3 février 2019, intitulé «Inside deadly Al Shabab recruitment cells in the country presque « À l’intérieur des cellules mortelles de recrutement d’Al Shabab dans le pays », met également en évidence les jeunes qui rejoignent des groupes terroristes pour des opportunités d’emploi.

Le taux de chômage élevé chez les jeunes est donc un problème grave qui doit être traité à plus grande échelle. Le chômage, cependant, est un problème créé par l’Etat car la politique de création d’emplois est confrontée au problème d’une éducation sans qualité, de nombreux soi-disant chômeurs sont incapables sur marché du travail alors qu’ils brandissent des diplômes obtenus dans ces nombreuses universités. Ceci semble illustrer l’adage « C’est une montagne qui enfante d’une souris ! » Un exemple évident, est le recrutement du personnel enseignant, l’année 2020, par le Ministère de l’Éducation, lui-même. Le taux de réussite des examens pour ce recrutement n’a pas les 20 % ; le Ministère a été obligé de recruter ceux qui n’avaient pas réussi, car c’est déjà une culture acquise, certes une antivaleur, dans le système éducatif rwandais d’être promu sans avoir réussi. On ne peut pas demander à une personne qui a passé toute sa formation scolaire, avec la promotion automatique, de réussir pour sa presque première fois, l’examen de recrutement! Cette éducation a également amené les sections scolaires qui poussent à se demander ce que le lauréat ferait après sa formation. Il faut que le Gouvernement rwandais sache que le chômage dans la pauvreté une porte grandement ouverte, pour le recrutement de ses opposants. Actuellement, au Rwanda, le taux de chômage de la jeunesse est de 25 et 30 %. Il y a un autre chômage déguisé. Tout, de même les agriculteurs qui travaillent moins d’une semaine pour toute une saison culturale ne sont que des chômeurs, et il y en a beaucoup dans cette catégorie!

Les finances du pays, qui se reflètent dans le produit intérieur brut du pays, sont un autre indicateur de l’économie du pays. Ceci, cependant, place le Rwanda dans le top 25 des pays les plus pauvres de la planète. D’où vient cet argent?

L’argent du Rwanda provient de trois sources principales mais certains pays ont d’autres sources. Il s’agit d’abord et avant tout des impôts et taxes de contribuables. Quiconque fait une activité économique, ou propriétaire de quelque chose qui lui rapporte de l’argent est d’office contribuable. Ici on peut parler des taxes des commerçants, des taxes foncières, la TVA et autres. Deuxièmement le Gouvernement rwandais reçoit également des aides, et dons des pays amis ou organisations ou institutions internationales. La troisième source des finances du Rwanda est constituée des prêts auprès des Etats ou institutions financières. Cette dderniere source, constitue la dette publique. Concernant de la dette du Rwanda,. Mme INGABIRE Victoire a déclaré que le Rwanda est dans une situation plus que désespérée car le pays sous le dépendance de la dette. La dette du Rwanda en 2019 représentait 58% du produit intérieur brut du pays, contre 33,2% en 2015 et devrait atteindre 65%, selon diverses études. Cette situation beaucoup d’autant plus que le Fonds monétaire international (FMI) continue d’aider le Rwanda. En juin 2020, le FMI  a accordé au Rwanda une aide  supplémentaire de 111 millions de dollars, pour aider le gouvernement à faire face aux effets du coronavirus, pour faciliter des prêts accélérés. Normalement, le Rwanda est l’un des trois pays d’Afrique subsaharienne qui reçoit le plus de financements des États-Unis et du Royaume-Uni. Mais la chose la plus difficile à répondre jusqu’à présent est de savoir où va cette aide. Ces dettes croissantes ont été causées par des investissements élevés dans les infrastructures et une baisse de l’aide étrangère. Mme INGABIRE Victoire s’est déclarée profondément préoccupée par la question de la dette et a note que le Rwanda est déjà entrée dans un cycle viral où il demande une dette pour rembourser une autre dette. Cela montre que cette question va être un héritage pour des générations futures!

Une autre indication de l’économie du pays est la richesse/pauvreté de la population. Le Rwanda est maintenant un pays pauvre avec une population d’environ 56,6% en dessous du seuil de pauvreté, avec un PIB 820 $, ce qui place le Rwanda au 20e rang des pays les plus pauvres. Cependant, selon Mme INGABIRE Victoire, La Vision 2020 avec entre autres objectifs de faire du rwandais un citoyen moyen avec un PIB d’au moins de 1240 $. Malheureusement, cette pauvreté est pour une partie de la population, qui constitue la majorité de la population rwandaise, le peuple Hutu, a cote de leurs confrères Tutsi pour lesquels le Gouvernement de Kagame a mis en place des fonds pour leur bien-être. C’est une nouvelle forme d’Apartheid qui se manifeste a travers ces programmes pro-Tutsi, qui entrave l’unité nationale. Cela signifie qu’au Rwanda il y a une inégalité extrême entre les citoyens, car le gouvernement se soucie des problèmes des uns tout en abandonnant les autres à leur sort. Étonnamment, malgré le fait que le Rwanda soit pauvre, le président Paul Kagame est l’un des présidents les plus riches du monde. Le Rwanda fait partie des 20 pays les plus pauvres mais son président depuis 1994 est l’un des 10 présidents les plus riches du monde. Comment concilier cela?

  • Sur quels piliers la politique économique du Rwanda est-elle fondée ?

Dans Vision 2020, le Rwanda s’était fixé pour objectif de devenir un pays avec une économie basée sur la connaissance et un pôle de conférences internationales. L’économie basée sur la connaissance au Rwanda est quasi impossible d’autant plus que la qualité de l’éducation au Rwanda est morte et enterrée par un système éducatif toujours critiqué par tout le monde. En ce qui concerne le pôle de conférences internationales, le Rwanda y est vraiment avec la construction des salles de conférence ultramodernes, des hôtels de classe mondiale, des avions de luxes et d’autres investissements pour augmenter l’attractivité des investissements  étrangers au Rwanda. Cette politique d’attirer les investisseurs au Rwanda a pousse à faire des accords de publicité avec deux grandes équipes, l’Arsenal et le Paris Saint-Germain (PSG).

Mme INGABIRE Victoire se réjouit de ces projets au Rwanda. Mais il dit que certaines qu’il fallait d’abord construire les bases solides. Le Rwanda n’a initialement d’infrastructures modernes propres aux investissements étrangers. Il y a tout d’abord un sérieux problème avec l’électricité, il y a de graves lacunes dans le domaine des TIC au Rwanda qui est à la traîne, et à cela s’ajoute le problème des prix très élevés. Les investisseurs sont en proie à ces problèmes, qui sont aggravés par la pénurie d’experts en raison du système éducatif rwandais sans qualité. Le Rwanda n’a pas d’experts, à bien des égards, même dans la moindre mesure, comme le carrelage, il y un temps où c’était presque seulement les Kenyans qui faisaient cela. En conséquence, les investisseurs qui affluent au départ vers le Rwanda, retournent chez eux,  bredouilles.

Ces domaines d’investissement choisi par le gouvernement constituent de bonnes visions, mais avec la pandémie de coronavirus, le bilan dans ces domaines est plus que pire. Actuellement le tourisme et les conférences internationales avec les services y relatifs comme des hôtels, le transport tant aérien que terrestre sont au point mort. C’est un choc tel que même maintenant, certains hôtels sont mis aux enchères. Ces projets avant le coronavirus étaient de bons projets mais il y a des choses importantes qui devraient venir en premier: améliorer la capacité d’achat de la population.

Étonnamment, cependant, Mme INGABIRE Victoire a reproché au gouvernement d’avoir alloué environ 100 milliards de francs rwandais (111 millions de dollars) octroyé par le Fonds Monétaire International (FMI), dans ces domaines de l’économie ont été dévastés par la pandémie de coronavirus. Cela se fait alors que les autorités savent bien les prévisions sur le coronavirus sont improbables ou impossibles car le virus continue inexorablement de faire des ravages et d’intriguer la science. La fin ou la maîtrise du virus est finalement inconnue. L’aide du FMI, qui est sur le point d’être porté à 300 milliards de dollars, devrait être investie dans un autre secteur économique où l’on espère qu’il ne sera pas englouti dans le vide. La simple logique est que le secteur où on investit en perte devrait inspirer une prudence méfiante  et  ipso facto éviter d’y faire des réinvestissements. L’aide du FMI ne devait pas être investie dans des hôtels, alors qu’ils sont presque non pour la cause de manque d’investissement mais comme conséquences de coronavirus et que l’espoir de rouvrir sont très minimes. Pour Mme INGABIRE Victoire, le seul moyen d’aider ces hôtels en difficulté était d’intervenir auprès des banques prêteuses, pour que les hôtels ne paient que des intérêts, éliminer les intérêts de retard, et renégocier les nouvelles échéances du crédit toujours en considérant la situation économique tributaire de coronavirus. Investir dans des secteurs déficitaires, alors que certains pays d’où affluent beaucoup de visiteurs du Rwanda ont fait du Rwanda un pays interdit, est un gaspillage d’argent. Continuer à investir dans en pertes est le résultat de la politique du Rwanda d’investir du haut vers le bas, dans les services plutôt que du bas vers le haut pour renforcer les capacités de la population. Ainsi, cette politique d’investir dans les secteurs économiques de services est l’unique fossoyeur qui ne pourra jamais laisser le Rwanda sortir dans le groupe des 25 pays les plus pauvres du monde.

Dans le renforcement des capacités de la population rwandaise, il y a une fondation, sur laquelle on peut bâtir c’est le monde associatif, des coopératives et des associations. Mme INGABIRE apprécie l’idée des coopératives et des associations professionnelles: il y a les coopératives d’agriculteurs de pommes de terre, les coopératives d’agriculteurs de bananiers, les coopératives d’éleveurs de vaches, les coopératives d’apiculteurs, les coopératives de transporteurs. Il y a une bonne structure de coopératives et associations qui aboutit aux fédérations au niveau national. Tout cela est bon mais hélas, il y a un gros problème ; il est clair que les coopératives ou associations se désintègrent. Et le gouvernement semble assister bras croisés, à la mauvaise gestion et l’effondrement de cette fondation importante pour construire une économie dont les bases sont solides. Mme INGABIRE Victoire dit que la désintégration des coopératives ou associations au Rwanda est due au fait que les dirigeants de ces coopératives ou associations, s’en approprient au point où ils les gèrent comme ils veulent jusqu’à la banqueroute totale. Cette mauvaise gestion est aggravée par l’attitude passive des membres de ces coopératives et associations qui semblent avoir cédé leurs droits Madame INGABIRE Victoire a cité l’exemple de la Confédération des Coopératives Hollandaises, qui a créé une banque, qui est devenue actuellement une grande banque commerciale. Mais les membres des coopératives rwandaises ne font que toujours pleurer. Madame INGABIRE Victoire ne comprend pas comment une coopérative peut interdire à son membre riziculteur de manger sur sa propre récolte de riz, et d’exiger de payer un pot-de-vin! « Si un motard est dans une coopérative depuis 10 ans et qu’il n’a pas encore acheté sa propre moto, à quoi sert cette coopérative? », se demande Madame INGABIRE Victoire. Le motard devrait normalement quitter le niveau de la moto, acheter une voiture et se construire une maison. Elle se demande comment on peut passer toutes ces années dans une maison location et continuer à sentir que la coopérative a une quelconque importance. On rapporte que les membres de ces coopératives ou associations rwandaises ont peur de dévoiler la mauvaise gestion des dirigeants car ils sont envoyés par manigances hautes sphères de l’Etat. On se demande avec étonnement comment les hautes autorités peuvent alors phagocyter les coopératives et associations jusqu’à leur banqueroute. Pour les taxi-motos, l’on sait que 85 % des dirigeants de leurs coopératives sont d’anciens combattants. Ils ne sont pas vraiment élus, ils sont nommés par les autorités, ce qui se fait aussi dans d’autres coopératives, quand il y a un militaire, c’est une règle que c’est ce militaire qui doit être président de la coopérative ou association. Voila pourquoi les gens disent que ces gens sont des « envoyés », qu’il est impossible de s’en débarrasser. « Ce gestionnaire ne connaît pas la sueur de l’agriculteur« , a déclaré Victoire INGABIRE. Il faut que les membres se réveillent, se lèvent, pour faire le suivi de leurs affaires, au lieu de constamment pleurer, crier, que leurs affaires ont fait fiasco, leurs affaires ont été détournées! Mme INGABIRE Victoire est « Mais toujours pleurer, pour qui d’autres pleurez-vous? » le Rwandais devrait se lever et montrer qu’il est intéressé par ses affaires. Et se défaire de cette attitude de laisser-aller et surtout de cette crédulité naïve que les dirigeants de leurs coopératives ou associations sont les envoyés des hautes autorités et ipso facto des intouchables.

Même si, selon la Banque nationale, en 2018-2019, l’investissement des services dans les services est passé de 1,6% à 8,4% du PNB, c’est pourquoi le Rwanda continue d’y investir, l’épidémie de Coronavirus a change le cours des choses. Cela signifie que même les investissements du pays devraient changer et cesser de dépendre de l’étranger car les échanges internationaux sont au point mort. Et comme le proverbe rwandais le dit « Ce qui vient en dehors du ménage, vient après la pluie. » Si on considère par exemple le tourisme en 2019, il a généré environ 500 millions de dollars, mais en 2020, il n’a rapporté que 120 millions. Cela suggère que le FPR ne devrait plus investir dans ce secteur, il inverserait plutôt la tendance. L’option de son investissement n’était pas du tout mauvais, mais c’est une option unilatérale sans la moindre considération des autres opinions. Le FPR doit permettre aux Rwandais de donner leurs points de vue sur la politique nationale, mais la réalité est qu’il n’y a pas d’autre option pour le gouvernement qui compte Ce que dit le FPR, c’est une règle qu’il faut respecter.

  • FPR dans le contrôle de tout l’argent

Le journaliste d’UMUBAVU TV a souligné que le gouvernement rwandais a ruine les journalistes indépendants en leur supprimant les publicités surtout pour pour ceux qui possèdent les chaînes sur YouTube, d’autant plus que les publicités publiques sont exclusivement données aux  médias d’Etat.

En discutant sur cette question, Mme INGABIRE Victoire a déclaré que le FRP veut contrôler la source de tout l’argent du pays. Cela prive les citoyens des opportunités similaires que celle de l’UMUBAVU TV de gagner de l’argent en dehors du circuit de l’État. Elle a cité un exemple parmi tant d’autres, d ;un personne qui voulait construire une usine de transformation du maïs. Mais le gouvernement l’a réprimandé et lui a demandé la source de l’argent pour construire l’usine. L’investisseur s’est vu interdire la construction de l’usine parce qu’il a déclaré que l’argent qu’il voulait utiliser incluait le soutien de parents et d’amis vivant à l’étranger. Il en est de même pour Karasira Aimable. Ici Mme INGABIRE Victoire a exprimé sa stupéfaction de voir un pays empêcher ses citoyens de participer à l’édification de la nation, elle dit: « Le Rwanda est le seul pays au monde qui empêche certains de ses citoyens de la diaspora d’aider leurs frères et amis de l’intérieur du pays. Il s’agit d’une politique d’exclusion. Si le gouvernement prétend qu’il y a une liberté politique, il devrait montrer qu’il y a aussi une liberté d’investissement. Ceci est également conforme à la recommandation de la Banque mondiale selon laquelle l’économie rwandaise doit être transférée des mains de l’État aux mains du secteur privé. Il y a beaucoup de gens qui veulent servir le pays, donc le gouvernement devrait impliquer tous les Rwandais. « Si nous voulons vraiment servir le pays, il faut que l’Etat laisse  chaque Rwandais y participer », a-t-elle déclaré. Donc, si le gouvernement empêche vraiment l’investissement sous prétexte que l’argent pas sur, qui est perdant? L’investisseur perd mais le pays perd. Est-ce les gens qui empêchent leurs concitoyens d’investir dans le pays, sont-ils réellement patriotes?

  • Que peut-on faire pendant et après coronavirus ?

Economiquement, le gouvernement rwandais aurait dû cesser d’investir dans des projets qui continuent de souffrir de l’épidémie de coronavirus. De manière générale, l’économie rwandaise aurait dû changer de direction, pour ne pas continuer à être  une économie trop tributaire de l’étranger, car ces pays étrangers sont également confrontés à la pandémie de coronavirus, ce qui a conduit certains à diminuer l’aide au Rwanda, on pense ici aux Etats-Unis mais surtout au Royaume-Uni. Les étrangers ne visitent plus le Rwanda à cause de la pandémie. Il est donc nécessaire de voir comment le Rwanda puisse commencer à investir dans d’autres domaines de qui vont augmenter le pouvoir économique de la population, on peut par exemple perler de l’agriculture, surtout la modernisation et d’agriculture. Dans certaines régions du Rwanda, il y a un problème de d’eau du aux longues périodes de sècheresses, on peut alors faire une agriculture extensive avec l’irrigation. Sur les 300 millions de dollars que le FMI va octroyer au Rwanda, si on en prend environ 100 millions pour les investir dans l’agriculture, le problème de l’irrigation serait dans une bonne voie de résolution..

Ainsi, le Rwanda devrait également abandonner sa politique d’exclusion. Parce que si le gouvernement du FPR  empêche l’investissement d’un rwandais sous prétexte que la source de l’argent n’est pas sûre, qui est perdant? L’investisseur perd, les personnes qui devraient travailler dans son investissement perdent, et le pays  perd triplement, à la fois en impôts, en création d’emplois mais plus pire, en la création de cette image négative du pays qui empêche ses propres citoyens d’investir dans leur pays. Dans les années à venir, il est possible de voir des gens détruire des choses parce qu’elles ne leur appartiennent pas, parce qu’on les a empêchées de participer à la construction de la nation.

Madame INGABIRE Victoire a annoncé que c’est pourquoi, en collaboration avec Bernard Ntaganda, ils ont publié le document « Feuille de route », où ils, exhortent tous les Rwandais à participer à la construction, à l’investissement dans le pays. Car avec la politique d’exclusion, le FPR creuse la tombe pour la pays. « Est-ce que 94 nous a vraiment appris une leçon ? Aucun Rwandais ne devrait être exclus», a-t-elle déclaré. L’exclusion engendre l’inégalité entre les citoyens, car si quelqu’un est autorisé à recevoir l’argent de son frère de l’étranger et se développe, alors que pour l’autre argent est étiqueté de provenance ennemie alors que l’argent est destiné à construire le pays, ceci est non seulement une inégalité mais également une ségrégation!. Cela est donc aggravé par le fait que certaines personnes dans le pays mangent, d’autres meurent de faim, ce qui serait une cause d’insécurité. La « Feuille de route » préconise la conservation des acquis pour construire un avenir radiant, préservé des erreurs et errements du passé susceptibles de détruire les bonnes réalisations.

En matière de bonne gouvernance, Mme INGABIRE Victoire a vivement critiqué la mesure de prévention de coronavirus « Restez à la maison », qui à chaque fois prise, a provoqué beaucoup de séquelles dans la société. Elle a pointé du doigt la faiblesse du gouvernement de prendre en charge les plus démunis car ils n’étaient pas assez nourris, comme le gouvernement s’en  évertuait. Il a fermement condamné la répression des forces de sécurité contre les civils. Sur la base d’images d’une femme qui a été vue en train d’être poursuivie par des agents de sécurité, nue, Madame INGABIRE Victoire a reproché aux forces de sécurité de l’avoir déshabillé une mère, dans la rue, alors que le Rwanda se dit champion de promotion de la femme. Mais elle a était très heureuse de la solidarité que les gens ont eu pour venir en aide a cette femme déshonorée et ainsi protesté contre le mal en propageant la vidéo de cette scène immorale de séquestration. Le gouvernement rwandais doit savoir que la population de 2010, n’est pas la même que celle de 2021, et qu’elle ne sera pas jamais la même en 2030, donc il doit changer beaucoup de choses, en fonction du temps. « Mais regardez les gens qui déshabillent une femme. La population est devenue solidaire. Avant, ils étaient respectés, mais maintenant la population voit que les gens qui devraient protéger leurs droits ce sont eux qui les privent de ces droits. Il existe d’autres façons de faire ce qu’on doit faire. Il faut cesser ces mauvaises choses. Mais le peuple doit aussi assumer ses responsabilités.» Mme INGABIRE Victoire a donné un autre exemple de cette inconduite de la part des autorités locales, disant que c’était bon mais très triste exemple. La maison en construction de son employé a été démolie tout simplement parce que la parcelle est donnée par INGABIRE Victoire. Jusqu’à ce que le Secrétaire exécutif du Secteur Mageragere dans le District de Nyarugenge, utilise de nombreuses astuces pour isoler l’enfant, pourtant rescapé du Génocide.  » Je dis ceci avec colère. Je me demande où est le Rwanda d’aujourd’hui et je me demande où nous allons? A vous dirigeants qui font de telles bévues, 94 n’a-t-elle pas laissé une leçon? Voulez-vous que nous retournions en 94. Certains dirigeants sapent le leadership du pays.». Les habitants de Mageragere ont refusé de suivre les conseils divisionnistes du secrétaire exécutif et ont continué d’aider l’enfant à trouver un logis. Mme INGANIRE Victoire a remercié ces habitants de Mageragere d’avoir rejeté le divisionnisme du leader et de continuer à aider l’enfant. Elle  a condamné les « gens qui sèment la haine entre les peuples, il faut les condamner. En 94, il y avait une telle obscurité. Les gens entraînent les gens à détester les autres. Cette jeunesse dit « les volontaires » est en train d’être formée en cela. A vous la jeunesse n’acceptez jamais de détester les autres. A vous les  Rwandais, n’entendez plus jamais ce mauvais enseignement de haïr les autres. Il n’y a pas d’autre pays qui forme ses citoyens à se haïr les uns, les autres, à part le Rwanda ! « 

  • Conclusion

En conclusion de l’entretien, Mme INGABIRE Victoire a déclaré que la « Feuille de route » est la réponse pour tous les Rwandais, économiquement, politiquement, socialement etc. « Tout le monde doit s’approprier la ‘Feuille de route’, elle appartient à chaque Rwandais, politicien ou non« , a-t-elle déclaré. Mme INGABIRE Victoire a indiqué qu’elle et Me NTAGANDA Bernard, sont en cours d’action en justice pour demander la réhabilitation, afin qu’ils puissent faire de la politique sans entrave. Les lois sont là et devraient naturellement assurer leurs droits, mais  au Rwanda, la loi n’est pas respectée. Elle a dit que le temps est venu pour les Rwandais de reconsidérer les choses comme cela a été fait dans le Village Urugwiro en 1999. Les raisons de la résurgence d’une telle concertation sont actuellement nombreuses. Tout d’abord depuis lors la population a beaucoup changé parce que ceux nés après 1999 constituent une bonne partie de la population ; le monde a changé et est actuellement soumis aux lois de la technologie de l’information, où le simple citoyen avec son téléphone peut faire une petite vidéo pour la partager avec le monde entier qui devenu un village planétaire. Se laisser trainer derrière les autres, pour faire ce que l’on veut, loin de la mondialisation, c’est se faire railler et s’enfermer dans l’isolement. L’Urugwiro 2 est plus que nécessaire parce que les problèmes dans lesquels se trouvait le Rwanda en 1999, ne sont plus actuellement les mêmes. S’asseoir ensemble et discuter, sans tabous, des problèmes du pays avec la participation de toutes les sensibilités politiques, c’est cela que demande la « Feuille de route. »