L’Afrique est-elle (encore) une terre d’hospitalité ?

18 janvier 2015 : Journée mondiale du migrant et du réfugié…

Ces dernières semaines,  beaucoup de  médias africains et organisations internationales  des droits de l’homme dénoncent des arrestations arbitraires faites aux migrants installés en Angola, sous prétexte qu’ils sont irréguliers.

La traque de beaucoup de ressortissants africains en Angola se fait dans les conditions extrêmement violentes, selon le rapport de la FIDH.  Ces actes de violation des droits de l’homme sont commis sous le silence assourdissant des autorités et de l’Union Africaine.

Selon neuf organisations des droits de l’homme, les forces de l’ordre  procèdent depuis des jours à des arrestations et détentions arbitraires, des traitements cruels et inhumains sur plusieurs ressortissants africains.  Ainsi, plus de 3000 africains et quelques chinois ont subi cette rafle de la police angolaise. Ces personnes sont mises en prison de Trinita, à 30 km de Luanda, sans aucune assistance.

« Les uns sont détenus dans les conditions cruelles, inhumaines, humiliantes et dégradantes, d’autres sont entassés dans des cellules exiguës, sans eau ni nourriture.  Certaines femmes enceintes, dont deux originaires du Mali et de la Guinée, ont été contraintes d’accoucher dans la promiscuité de ces lieux. Des actes de torture et d’extorsion de fonds auraient également été rapportés » (Cf. Abdoulaye Bah, Guinée).

La Chine aurait vite réagi en faveur de ses ressortissants qui ont été rapidement mis en liberté. Les pays de l’Afrique noire n’ont pas suivi cet exemple de la Chine. Paradoxalement, certains dirigeants africains se réjouissent, semble-t-il, de ce traitement infligé à leurs compatriotes. C’est la honte pour le continent noir! Rappelons, en outre, qu’il se préparerait dans les prochains jours, une attaque armée (sous le feu vert de l’Union africaine) contre les réfugiés rwandais, installés en RDC depuis plusieurs années!

Les africains semblent de plus en plus abandonner la valeur de l’hospitalité, qui était pourtant la leur, qui faisait partie de leur identité. L’Afrique noire ne savait-elle pas protéger les étrangers et les faibles? Ce proverbe nigérian le confirme : « L’hôte est un envoyé de Dieu, on doit l’accueillir avec beaucoup de respect ».

Il est temps que l’Afrique se réveille avant qu’il ne soit trop tard et retrouve ses valeurs, notamment d’hospitalité et de respect des étrangers. On ne doit pas se plier aux pressions de certains politiciens africains qui ne cherchent qu’à protéger leurs propres intérêts sans se soucier du sort de leurs compatriotes ou de leurs voisins.

Si les africains ne portent pas secours à leurs voisins du continent, appelés communément « frères ou sœurs», pourront-ils désormais prétendre accueillir les étrangers venus de très loin? En tant qu’africains, nous pouvons faire nôtres ces deux proverbes respectivement français et juif : « Il ne faut pas se moquer de la peine du voisin car la vôtre arrive le lendemain matin » ou encore «ton voisin fût-il un méchant hommerends-lui service ».

Faustin KABANZA,  

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