Les Fonds de Karasira Aimable Confisqués : Un Procès Contesté au Rwanda

Aimable Karasira

Kigali, Rwanda – Aimable Karasira Uzaramba, ancien professeur et personnalité médiatique au Rwanda, se trouve au centre d’une controverse juridique de plus en plus complexe. Accusé de plusieurs délits, dont la négation du génocide, Karasira fait face à des accusations graves, mais il dénonce ce qu’il considère être une manœuvre politique pour le faire taire.

Karasira a récemment sollicité la restitution de ses fonds, estimés à environ 45 millions de francs rwandais, qui ont été saisis par les autorités judiciaires. Ces fonds, selon lui, comprennent non seulement des salaires qu’il a gagnés, mais aussi des dons qu’il a reçus de la part de diverses personnes. En mai dernier, Karasira avait adressé une lettre au Parquet général, demandant l’autorisation d’utiliser ces fonds pour payer ses avocats, Bruce Bikotwa et Felicien Gashema, qui devaient le défendre dans ce procès.

Cependant, le Parquet général a refusé cette demande, citant la loi rwandaise sur la saisie des biens liés aux infractions présumées. Selon le Parquet, ces fonds restent sous séquestre jusqu’à ce que le tribunal rende une décision finale sur les accusations portées contre Karasira. Le procureur général, Angelique Habyarimana, a clairement indiqué dans une lettre que Karasira n’a aucun droit sur ces fonds tant que la justice n’aura pas tranché.

Cette situation a provoqué la démission de plusieurs avocats qui avaient initialement accepté de défendre Karasira. Parmi eux, Gatera Gashabana, Evode Kayitana, et Seif Jean Bosco Ntirenganya se sont tous retirés du dossier, invoquant des divergences de vues avec leur client.

Faustin Nkusi, porte-parole du Parquet, n’a pas répondu aux demandes de clarification de la part de la presse sur la situation. L’absence de communication officielle a laissé place à des spéculations sur les motivations réelles derrière la confiscation de ces fonds et la manière dont les autorités gèrent cette affaire.

Karasira, un survivant du génocide, conteste toutes les accusations portées contre lui, affirmant qu’elles sont politiquement motivées et visent à le réduire au silence. Les accusations contre lui sont liées à des déclarations qu’il a faites sur sa chaîne YouTube, où il a critiqué le gouvernement et exprimé des opinions controversées sur l’histoire du Rwanda.

Le procès de Karasira doit reprendre le mois prochain, mais l’issue de cette affaire reste incertaine, d’autant plus que la question de la représentation légale de Karasira demeure irrésolue en raison de la confiscation de ses fonds.