Les liens entre le Rwanda et l’Égypte

Par Leonardo Ramos, CC0

Légende : L’Égypte antique est un vrai marqueur culturel qui inspire les Africains.

Lorsqu’on évoque les rapports entre le Rwanda et ses voisins d’Afrique et plus particulièrement avec l’Égypte, une des problématiques les plus importantes émerge assez rapidement : un besoin d’unité du continent. Ces liens positifs entre nations doivent d’ailleurs être facilités par des outils pratiques qui sont mis en place pour l’unité, le développement et la paix.

Ces relations bilatérales ou plurilatérales commencent souvent par l’influence d’un État fort économiquement, politiquement ou culturellement. L’Égypte, dont nous explorerons plus loin les liens avec le Rwanda, est un exemple parfait. Issue d’une civilisation mythique portée par l’époque des pharaons, on estime même qu’elle est à l’origine de selon certains cultures et groupes de populations qui iraient jusqu’à l’Ouest africain selon les travaux d’éminents chercheurs.

Mais une fois passée cette phase d’influence, restent la collaboration et les liens forts entre des nations et ses habitants. Retour sur ce qui unit le Rwanda à l’Égypte.

Des Rwandais passionnés par l’Égypte 

Légende : La jeunesse rwandaise se passionne de plus en plus pour les œuvres de fictions sur l’Égypte.

Comme de nombreuses personnes dans le monde, l’Égypte fascine les Rwandais. Ce n’est pas pour rien qu’ont eu lieu à de nombreuses reprises des expositions sur l’Égypte antique dans le pays. Récemment, ce sont des dizaines d’exposants égyptiens qui ont pu montrer leur savoir-faire et leurs produits à Kigali, la capitale.

Cette passion pour l’Égypte de la part des Rwandais ne se traduit pas uniquement dans des musées, mais également dans le monde des loisirs. Certains de nos compatriotes apprécient des jeux traditionnels comme le Senet ou des titres vidéoludiques plus récents comme Book of Shadows

D’autres œuvres issues des cultures de l’imaginaire et mettant en scène l’Égypte antique ont pu avoir un énorme succès auprès des Rwandais, notamment ceux appartenant à la diaspora. On pense par exemple à la série de films La Momie que ce soit avec Brendan Fraser ou Tom Cruise. Et niveau gaming, c’est bien entendu le jeu Assassin’s Creed Origins qui a fait l’unanimité. Dans cet opus de la célèbre série d’Ubisoft, le cadre de l’Égypte antique est retranscrit que ce soit au niveau architectural, naturel ou même culturel. Et quand on voit les appréciations positives des acteurs du milieu qui ont plébiscité le scénario, le gameplay et les graphismes, on peut comprendre les raisons de ce succès populaire.

Des relations politiques entre les deux pays

Si l’on écarte le volet culturel, c’est le volet politique qui doit nous intéresser. On se souvient par exemple que l’Égypte fut l’un des premiers pays à reconnaître l’indépendance du Rwanda en 1962 et qu’une des premières ambassades de notre pays fut ouverte en Égypte dans les années 1970. Autre petite coïncidence de l’histoire, l’Égypte fut le successeur du Rwanda à la tête de l’Union africaine il y a seulement 2 ans.

De nombreuses visites des chefs d’État respectifs se succèdent au fil des années notamment depuis l’établissement d’un comité commun (1989). Ce dernier a permis de créer une collaboration entre les deux nations sur des sujets économiques comme l’agriculture, l’industrie, le pétrole ou encore la métallurgie. Les chiffres ne sont pas récents (2015), mais on estime ainsi les exportations valant plus de 30 millions de dollars tandis que les importations de l’Égypte au Rwanda atteignent plus du double.

Citons également des efforts communs sur des thématiques fondamentales comme la santé, l’éducation et même tout ce qui concerne la recherche scientifique notamment en termes de nouvelles technologies. 

Les présidents actuels des deux pays, Paul Kagame pour le Rwanda (en place depuis mars 2000) et Abdel Fattah al-Sissi (en place depuis juin 2014) n’ont en tout cas de cesse de clamer que ces relations ne vont faire que se renforcer. Promesse politique ou vision sur le long terme, l’avenir nous le dira.