Rwanda : Disparition ou détention arbitraire de NKURUNZIZA Jacques (Franco-rwandais) et d’Aimable KWIZERA (de nationalité rwandaise)

Déclaration N°03/2021- Action Urgente

Paris le 23 février 2021

Au lendemain de l’Examen Périodique Universel (EPU) sur la situation des droits de l’homme au Rwanda fait le 25 janvier 2021 par le Conseil des droits de l’homme à Genève,  L’Observatoire des droits de l’Homme au Rwanda (ODHR) continue d’être préoccupé  par des disparitions forcées, des détentions arbitraires  des personnes  au Rwanda malgré les recommandations et déclarations des Etats lors de l’EPU qui demandent au Gouvernement Rwandais de mener des investigations sur les disparitions forcées et les exécutions sommaires, de poursuivre les auteurs et de garantir l’espace de liberté d’expression. 

Des faits se rapportant  à la disparition forcée et aux détentions arbitraires

L’ODHR a appris par Théobald RUTIHUNZA, père de Jacques NKURUNZIZA, les arrestations et détentions arbitraires successives Jacques NKURUNZIZA et d’Aimable KWIZERA, suivies de la disparition  forcée d’Aimable KWIZERA. Ils ont été emmenés par la police.  Ils n’ont pas été  informés de leur chef d’accusation  et leurs proches n’ont pas été  informés  de leur lieu de destination. 

Dans la soirée du 06/01/2021, sur des allégations fausses de Mme INGABIRE Florence ,  un policier et un agent du REG portant le nom de Mugabo Jackson ont fait irruption dans la parcelle N° UPI : 1/03/07/03/889 où travaillaient Jacques NKURUNZIZA  et ses compagnons Kwizera Aimable, Habineza Jean de Kigarama. Ils ont menotté Jacques Nkurunziza et l’ont conduit manu militari à la station du RIB de Gikondo. En date du 07/01/2021, Jacques NKURUNZIZA qui avait passé toute la nuit menotté, n’était toujours pas informé de son chef d’accusation. Après plus d’un mois en détention arbitraire et un procès sur la détention qui s’est tenu le 09/02/2021, le juge s’est prononcé pour la libération provisoire de Jacques NKURUNZIZA le 12/02/2021.

En date du 18 février 2021, tous les trois  ont été arrêtés et emmenés dans un véhicule d’immatriculation plaque n°RAD 723 L. Ils ont été libérés vers minuit excepté KWIZERA Aimable. Les policiers  sont revenus ré-arrêter Jacques NKURUNZIZA le 19 février à 19H00.

Depuis le 18 février 2021 à minuit jusqu’à ce moment où nos rédigeons cette déclaration, Aimable KWIZERA est détenu dans un lieu inconnu. Ce qui laisse supposer le pire dans les arrestations de ce genre par les services policiers rwandais.  Concernant Jacques NKURUNZIZA, il a été signalé tantôt dans les cachots de Kacyiru puis de Kimironko puis rien. Personne ne sait où il est détenu.  

Ces arrestations, ré-arrestations et déplacement de cachots en cachots  nocturnes sans mandats posent trop de questions et n’augurent rien de bon par rapports aux procédures normales de détention.

La personnes de Jacques  NKURUNZIZA et d’Aimable KWIZERA

Jacques  NKURUNZIZA est un  jeune rwandais  de  nationalité française. Il séjournait à Kigali. Il est fils de Théobald RUTIHUNZA, un défenseur des droits de l’homme qui est membre et président de l’association RIPRODHOR basé à Lyon en France. Il est né en 1975 au Rwanda. Il était parti au Rwanda pour rénover l’immeuble familial  situé à Gikondo dans le district de Kicukiro dans la Ville de Kigali au Rwanda  afin d’y faire des investissements  avec des activités génératrices de revenus. Les personnes qui avaient squatté leurs biens  depuis  plus de 15 ans se sont  appuyés sur la police pour l’intimider  et  le faire  partir sans qu’il devienne vrai propriétaire. La police  est tombée dans le piège  de la délation car le conflit   relève  des matières civiles plutôt que  de la procédure pénale. 

Aimable KWIZERA est un citoyen rwandais et ami de longue date et un voisin de Théobald RUTIHUNZA à Gikondo. Il aidait Jacques NKURUNZIZA à superviser les travaux dans la propriété de son père. Messieurs Jacques NKURUNZIZA et Aimable KWIZERA étaient des témoins clés attendus dans une affaire civile RC 00155/2020/TGI/Nyge qui doit se tenir le 01 mars 2021 au Tribunal de Grande Instance de Nyarungenge.   Ce litige concerne une affaire de propriété opposant Théobald RUTIHUNZA et Florence INGABIRE. Cette dernière s’est appropriée par force une partie de la parcelle et une maison de Rutihunza et espère y rester par force. Avec l’aide de certaines autorités, elle fait tout pour bloquer la procédure de récupération lancée par le propriétaire. 

Actions requises

L’ODHR constate que des situations de disparitions forcées, de détentions illégales et de tortures et d’insécurité humaine imputables aux services de l’ordre et de sécurité  continuent au Rwanda malgré les dispositions légales et constitutionnelles et celles des traités ratifiés sur la défense et le respect des droits de l’homme  dont l’inviolabilité du droit à la vie et de la dignité humaine. Il constate que  Jacques NKURUNZIZA et Aimable KWIZERA  sont victimes de leur lien avec un défenseur des droits de l’homme critiques envers les violations répétées des droits de l’homme au Rwanda. 

L’ODHR demande au Gouvernement Rwandais  de garantir la vie et la sécurité de la personne de Messieurs Jacques NKURUNZIZA et d’Aimable KWIZERA, de les libérer parce que leur détention est liée à une affaire strictement civile que certains veulent transformer en procédure pénale pour des intérêts inavoués. L’ODHR demande au Gouvernement Rwandais de libérer M. Jacques NKURUNZIZA  et Aimable KWIZERA et d’enquêter sur ce genre d’arrestations et de détentions abusives afin que les  auteurs de ces faits soient poursuivis en justice. 

Pour l’ODHR

Laurent MUNYANDILIKIRWA, Président.

ODHR
9 rue de l’Abbé Rousselot 75017 Paris

1 COMMENT

  1. Si Jacques est de nationalité française, il me semble qu’en cette qualité, il droit et obligations à l’endroit de son pays la France et conséquemment la France a le devoir d’assurer sa protection contre les méfaits de quelque nature que ce soit et peu importe leur auteur.
    Dans le cas présent, Jachques Nkurunziza a été kidnappé par les éléments de la police politique qu’est qu’est le RIB. Depuis son enlèvement, il n’a donné aucune nouvelle.
    Ce qu’il faut faire en urgence est de saisir le ministère public français ou le Procureur de la République français pour enlèvement , disparition d’un citoyen français qu’est Nkurunziza Jacques, le tout conformément aux lois françaises. Seul le Procureur Français, en application des lois françaises, fera le nécessaire auprès du Rwanda.
    S’adresse aux auteurs d’enlèvement me semble inopérant et malencontreux.
    Pour les lecteurs de The rwandan, le tumeur dont souffre notre pays et dont tout doit être fait pour l’extirper du corps du malade est la GESTAPO rwandaise de Kagame.
    Celle-ci est composé de deux branche ou constituée de bras:
    1/ le DMI composé des escadrons de la mort avec un professionnalisme sans égal qui opèrent dans l’ombre contre les cibles rwandaises visées;
    2/ le RIB ou la police politique; il est également composé des escadrons de la mort mais à la différence des premiers, ils opèrent en plein heure et donc ouvertement.
    Les deux branches de la gestapo opèrent en étroite collaboration.
    Ils ont été formés ou sont formés par Israël. Ils agissent donc au Mossad.
    A la télévision rwandaise, devant des millions de Rwandais, Kagame a dit ceux qui sont contre lui, confondu avec le Rwanda, même s’ils se terrent dans les entrailles de la terre, il les trouvera et subiront le châtiment qu’ils méritent. Kagame fait toujours ce qu’il dit. C’est un de ses rares points forts. Le langage de bois des politiciens est inexistant chez lui. Ces propos quelle que soit leur nature sont limpides et ne requièrent donc pas une interprétation.
    Depuis la nuit des temps, la société ou le monde a toujours soutenu celui qui, par son verbe et son action positifs a prouvé ou prouve qu’il mérité d’être soutenu.
    Parler c’est bon mais agir est encore mieux. Ce que les Rwandais attendent de ceux qui sont en état de parler et d’agir c’est l’action et nullement le verbe à répétition. Kagame appelle ça: kubwejura.

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