RWANDA-RDC: Le Rwanda prépare l’invasion de la RDC!

Par Erasme Rugemintwaza

C’est un secret de Polichinelle, c’est le Rwanda qui a fait l’incursion en RDC sous l’étiquette du M23. Les recrutements et les entraînements de jeunes combattants qui se font au Rwanda, au vu et au su de tout le monde, justifient cette incursion et plus encore le rêve rwandais: l’annexion de l’Est de la RDC. Mais la RDC semble être obnubilée par les manoeuvres diplomatiques du Rwanda qui ne sont que des caresses hypnotisantes ou envoûtantes qu’on donne à l’animal avant de l’abattre!

Qui a attaqué la RDC du 7 au 8 Novembre 2021?

La nuit du 7 au 8 Novembre a laissé le monde entier en questionnement. Qui a réellement attaqué la République Démocratique du Congo (RDC)? Qui a voulu tester la capabilité ou capacité militaire des FARDC à riposter?
Kinshasa et Kigali se sont lancées une guerre médiatique sur l’incursion.
Dans un communiqué de presse rendu public mardi, le 9 novembre 2021, le Ministère rwandais de la Défense a indiqué que son armée n’est pas impliqué dans l’attaque du Mouvement du 23 Mars (M23), déplorée la nuit de dimanche à lundi 8 novembre dans plusieurs villages du groupement de Jomba, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.

« Les Forces de défense rwandaises ne participent ni ne soutiennent aucune activité de l’ex-groupe armé M23 « , indique le Ministère de la Défense, qui ajoute qu’il a été rapporté qu’un groupe armé soupçonné d’être d’anciens rebelles du M23, est entré dimanche soir en RDC « depuis le territoire ougandais où il est basé », et a attaqué et occupé les villages de Chanzu et Runyoni. Alors que des responsables de l’armée congolaise ont affirmé que ces M23, après leur attaque, sont rentrés au Rwanda « d’où ils sont venus « , le Ministère rwandais de la Défense affirme en réaction, que « l’ex-groupe M23 en question n’a pas cherché refuge au Rwanda lors de sa retraite de la RDC en 2013, mais est basé en Ouganda, d’où provient cette attaque, et où le groupe armé s’est retiré.

Ici le Rwanda ne nie pas seulement sa responsabilité dans l’attaque mais pointe du doigt, avec certitude son frère-ennemi l’Ouganda, d’être la base arrière du M23. Mais l’on peut se demander, même si une grande partie des M23 ont pris refuge en Ouganda, comment le Rwanda rejette-t-il le refuge des M23 sur son sol? L’on sait, en effet, qu’il y a une partie, infime soit-elle, qui a été reçue au Rwanda est logée dans l’Est du Pays dans le District de Ngoma. Et que cette présence des M23 a été souvent soulevé par le Rwanda dans des rencontres régionales. Si l’on visite à l’heure actuelle le camp que la population de la bourgade de Kibungo dans le District de Ngoma, Province de l’est avait baptisée « M23″, il est actuellement totalement vide. Où sont-ils allés, ces plus ou moins 200 jeunes M23 avec le Colonel Prince et leur Chef Runiga? Volatilisés dans la nature ou en entraînement quelque part? En plus de cela, le Rwanda est le premier suspect de cette attaque du simple fait qu’il loge plusieurs Tutsis congolais dans leurs trois groupes respectifs: plus de 35 milles réfugiés Tutsis Congolais depuis plus de 27 ans, dans les camps de Mahama(Kirehe Province de l’Est) et Kiziba (Karongi Province de l’Ouest); il y a aussi les frères et soeurs de ces premiers qui vivent comme des citoyens ordinaires rwandais avec des cartes d’identité rwandaises, et qui ont d’ailleurs beaucoup de privilèges dans la fonction publique rwandaise. Les Ministères sont remplis de ces Tutsis congolais sans oublier les entités décentralisées comme les Districts, les Secteurs et les Cellules; la troisième fange qui est le bras droit qui exécute les ordres macabres de Kagame est bien l’armée mais spécialement la Garde Républicaine qui est dominée par les Tutsis Rwando-congolais dits Bagogwe. Il y a aussi les hauts gradés Bagogwe qui ne cachent pas la nostalgie des prairies congolaises de Masisi qui les ont vu naître et grandir. On connaît la pugnacité du Colonel Jomba qui alla, un jour, fêter en 2000 la victoire du Rwanda sur l’Ouganda en RDC.

L’Est de la RDC fut pendant un certain temps qualifié de Rwanda B. Ce rêve sempiternel du régime du Conquérent de Kigali d’annexer l’Est, est actuellement temporairement entravé par la présence de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation de la Paix en République Démocratique du Congo (MONUSCO). En un mot comme l’Ouganda l’a été pour le Rwanda du Général Habyarimana, le Rwanda est à mille égards le fossoyeur de tout régime congolais qui ne se soumettra pas aux caprices du dernier Empereur Africain, Paul Kagame.

Ainsi Kigali considère que toute déclaration, selon laquelle l’ex-groupe armé M23 est originaire ou s’est retiré au Rwanda, sera considérée comme une , » propagande » visant à saper les  » bonnes relations  » entre le Rwanda et la RDC.

Pour rappel, les Forces Armées de la RDC ont, dans un communiqué de presse, accusé le M23 d’avoir attaqué leurs positions de Chanzu et Runyonyi, depuis la nuit de
du 7 Novembre 2021. Les affrontements ont duré jusqu’en début de soirée du jour suivant le 08 Novembre 2021. Mais le M23 a vite démenti d’avoir mené cette attaque.

Dans un communiqué signé par Bertrand Bisimwa, le chef politique du M23 basé en Ouganda, ce mouvement a nié l’accusation de l’armée congolaise selon laquelle il était à l’origine de l’attaque des villages de Chanzu et Runyonyi, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Il a par ailleurs insisté sur le fait que, depuis plus d’une année, il s’était engagé dans des pourparlers avec le gouvernement congolais et que ses délégués avaient séjourné à Kinshasa. Ces échanges avec l’administration du président Félix Tshisekedi ont même été qualifiés de « très fructueux ». Ces discussions avaient été initiées après la signature, en octobre 2019, de la feuille de route prévoyant, entre autres, le rapatriement des anciens combattants du M23 installés au Rwanda.

Malgré cette guerre des ondes et des des plumes, certaines sources et certains experts des questions militaires ont cité le Rwanda et son armée dans les affrontements qui ont opposé les rebelles du M23 aux Forces armées de la République Démocratique du Congo. Mais ces allégations ont été rejetées du revers de la main par un communiqué de l’armée rwandaise. La RDF (Rwandese Defense Force) démentissant et dénonçant les affirmations qui visaient, selon le communiqué, à saper ses relations avec la RDC. Autrement dit, le Rwanda, à travers la RDF, a tenu à réaffirmer son attachement à son voisin, pour une lutte commune contre l’insécurité et le terrorisme transfrontaliers.

Engouement diplomatique: Kagame en fin prince de Machiavel infiltre Kinshasa

Rappelons que les relations Kigali-Kinshasa étaient froides du temps de Kabila Fils. Mais à l’aube du pouvoir de Félix Tshisekedi, Paul Kagame fut un pas solennel pour s’approcher de la RDC. Sa présence dans les obsèques d’Étienne Tshisekedi va contribuer à sceller le rapprochement entre Kigali et Kinshasa. En effet, le 31 mai 2019 le président rwandais Paul Kagame avait spécialement effectué le déplacement à Kinshasa pour participer aux obsèques du vieux Etienne Tshisekedi. Le même week-end, Paul Kagame avait en outre pris part à un sommet tripartite avec ses homologues congolais et angolais João Lourenço.  On a appris que dans ce sommet, le dossier des ex-M23 avait alors été mis sur la table, à l’initiative du Rwandais. Comment alors Kigali peut-il oser refuser la présence des M23 sur le sol rwandais en rejettant cela à l’Ouganda, alors que le dossier constituait sa préoccupation primordiale dans des sommets régionaux?

Mais Kagame va aller plus loin et malgré un anti-Kagame croissant des Congolais, les injures qu’il proféra un jour au peuple congolais quant aux massacres des congolais par son armée d’antan, l’Armée Patriotique Rwandaise, selon le Mapping Report, malgré les rapports de l’ONU qui mettent Kigali aux carrefours de la contrebande des minérais de la RDC, Paul Kagame persévéra et décrocha les contrats à Félix Tshisekedi.

Les Congolais ont beau crié au criminel, au pilleur, mais Kagame fut la sourde oreille et continua sans broncher.

Alors que le monde entier se demandait toujours ce que Kigali veut avec l’incursion de Rutshuru, Kigali continua irréversiblement ses manoeuvres d’envoûter Kinshasa: A la surprise du monde entier Kagame se fut humanitaire est proposa la construction d’un village moderne de 30 millions de Dollars Américains dans la ville de Goma pour les sinistrés de l’éruption volcanique. Ce fut un tollé en RDC.

Selon l’avis des activistes congolais regroupés dans le Mouvement des indignés de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (Miss-RDC), ces « Don de construction de Kagame aux Congolais! Don des infrastructures de Museveni aux Congolais! Ces bourreaux devenus protecteurs pour mieux abriter et croquer leurs proies. Quelle humiliation et moquerie pour les victimes? Une honte pour la République! », écrit Nicole Kavira, la présidente de Miss-RDC…

Dans leurs messages, ces activistes menacent, en outre, de rendre responsables les autorités congolaises des différents massacres de la population, au cas où elles accepteraient cette proposition du président rwandais. « Si le gouvernement congolais accepte que ce criminel de Kigali vienne construire ses abris pour les Congolais du Kivu, nous accuserons officiellement les autorités congolaises d’être responsables des tueries de leur propre population », écrit la coordonnatrice du Miss-RDC.

Il est, en effet, à rappeler que le président rwandais, Paul Kagame, s’est engagé auprès de son homologue congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, à offrir une  » aide spéciale » aux sinistrés de l’éruption du volcan Nyiragongo au Nord-Kivu. A en croire des sources, ce don consiste en la construction d’un  » village moderne » estimée à trente millions de dollars américains. Selon ces sources, ce projet devrait être mené par les militaires de l’armée rwandaise.