Le 1er septembre 2024, David Himbara, ancien conseiller du Président Paul Kagame, a publié un message sur son compte X (anciennement Twitter) dans lequel il critique vivement les récents développements économiques du Rwanda. Il a notamment mis en lumière les dépenses colossales engagées pour la rénovation du Stade Amahoro, qui s’élèvent à 165 millions de dollars américains. Himbara considère cet investissement comme un symbole de la gestion financière controversée du pays sous le régime actuel.
Himbara souligne que ces dépenses somptuaires sont réalisées dans un contexte économique préoccupant. Le Rwanda, qui était autrefois salué pour sa croissance économique rapide, est désormais confronté à une augmentation alarmante de sa dette extérieure. Entre 2012 et 2021, la dette extérieure du Rwanda est passée de 7,6 milliards de dollars américains à 9,3 milliards, soit une augmentation de 22%. Cette hausse coïncide avec la croissance du Revenu National Brut (RNB), qui est passé de 7,5 milliards de dollars à 10,8 milliards de dollars au cours de la même période.
Cependant, ce qui inquiète le plus est la détérioration rapide des indicateurs économiques relatifs à la dette. Le ratio de la dette extérieure par rapport aux exportations a atteint un niveau critique de 437,3% en 2021, contre 164,6% en 2012. Cela signifie que le pays est de plus en plus dépendant des ressources externes pour financer sa dette, ce qui le rend vulnérable aux chocs économiques externes. De plus, le ratio de la dette extérieure par rapport au RNB a bondi de 24% en 2012 à 86% en 2021, traduisant une augmentation massive de l’endettement par rapport à la capacité économique du pays.
Ces chiffres alarmants soulèvent des questions cruciales sur la durabilité de la politique économique menée par le gouvernement rwandais sous la direction de Paul Kagame et de son parti, le Front Patriotique Rwandais (FPR). Bien que le gouvernement mette en avant des investissements dans les infrastructures comme un moteur de croissance, la charge croissante de la dette pourrait entraver le développement futur du pays. En effet, une dette extérieure incontrôlée peut limiter les capacités d’investissement public dans des secteurs essentiels tels que la santé, l’éducation et la lutte contre la pauvreté, compromettant ainsi les progrès sociaux réalisés au cours des dernières décennies.
L’analyse de David Himbara se termine par un appel à la prière pour le Rwanda, un signal de la gravité des défis économiques auxquels le pays est confronté. Alors que les célébrations au Stade Amahoro peuvent donner l’illusion d’une nation prospère, la réalité financière du Rwanda raconte une histoire beaucoup plus complexe et préoccupante.
Pour en savoir plus sur les données relatives à la dette du Rwanda, vous pouvez consulter la base de données de la Banque Mondiale sur le site suivant : World Bank – International Debt Statistics.