Kagame à Waterloo. Ne ratez pas cette chance….

L’histoire se répète, mais pas nécessairement au même endroit. Paul Kagame et Napoléon Bonaparte ont ceci en commun : les deux ont commis des crimes contre les africains et les deux, avant leurs chutes, avaient engrangé  des victoires même au-delà des frontières de leurs pays. Napoléon avait mené des combats un peu partout en Europe et même au-delà. Ce Général a déporté des populations d’origine africaine ; il en a remis en esclavage et en a massacré dans les colonies françaises. Il a restauré l’esclavage que la révolution avait déclaré illégal et inhumain. Très peu d’occidentaux seulement en parlent. Les peuples Haïtiens et Guadeloupéens lui ont courageusement résisté, et beaucoup d’eux y ont perdu la vie.

Le Général Kagame a causé la mort à plus de 6 millions d’Africains. Il a ordonné l’extermination des personnes humaines et commandité des crimes de guerres et des crimes contre l’humanité en Ouganda, au Rwanda, au Congo, et dans plusieurs pays, même en dehors de la région des grands lacs. Comme dans le cas de Napoléon, le monde occidental n’en parle que très peu. Il appartient aux africains de défendre leur droit à la vie.  Dans ce sens, les peuples rwandais et congolais, déterminés à faire valoir leurs droits, ont commencé à mettre le Général en difficulté.

Après la défaite de Waterloo, Napoléon a était affaibli, contesté, isolé même à l’intérieur de la France.  Kagame, battu à Chanzu, est en train de vivre la même situation. Le soutien extérieur dont il a longtemps bénéficié s’érode et même ses grands amis ne veulent plus s’afficher à côté de lui. A l’intérieur le mécontentement prend de l’ampleur et le Général tente de le contenir. Mais la situation est tellement désastreuse que sa pieuvre tentaculaire baptisée FPR est dépassée : la misère ronge le peuple rwandais et des rapports biaisés ou mieux dit « techniqués » n’arrivent plus à la masquer, tellement elle est palpable. Les domaines comme l’éducation, la santé,  l’agriculture, etc. qui ont été souvent cités pour montrer que le pays progresse, ne constituent que la honte et le désarroi du peuple.

L’armée de Kagame est minée de divisions et de dissensions internes, de népotisme, de clientélisme, etc. Elle est rongée de méfiance et surtout de manque de confiance. Les officiers ne se font plus confiance les uns aux autres: ils s’espionnent entre eux et tombent en disgrâce devant l’empereur les uns après les autres. Les hommes de troupes ne font plus confiance à leurs « Afandis » et ceux-ci terrorisent certainement les premiers mais ils n’ont plus d’autorité sur eux. Il n’est pas rare de voir des militaires moins gradés, ayant les faveurs et la confiance de l’empereur, mépriser leurs supérieurs. Ainsi certains officiers savent qu’ils n’ont pas de valeur face à certains soldats, face à certains de leurs hommes de troupes. On ne sait pas qui commande qui et plusieurs armées sont en passe de se former au sein de l’armée de Kagame. Ainsi les ordres ne passent plus. Ici nous nous rappelons de la cause principale de la défaite de Napoléon à Waterloo : ambiguïté et mauvaise transmission des ordres.

Le  moral des hommes de Kagame est au plus bas : l’ombre de « Nyamwasa » est partout, les désertions se multiplient, les exécutions s’amplifient. Kagame, dans cet état désastreux, recrute de nouveaux soldats et arme des civils. Les jeunes gens vont être embrigadés massivement, par la force mais aussi par le mensonge, croyant que les armes vont les aider à sortir de leur chômage et leur misère grimpante. Mais ils ne vont pas tarder à se rendre compte qu’ils se sont trompés. Ils vont déserter en masse. Pourquoi se battraient-ils ? Pourquoi accepteraient-ils de mourir ? Ils vont eux-même voir que ce n’est pas la mort mais la vie qu’ils cherchent. Prions Dieu pour qu’ils n’utilisent pas ces armes contre la population innocente.

Pour masquer cette situation catastrophique de l’intérieur, le Général Kagame évoque la menace des rebelles hutus qui, pourtant, depuis des années et des années n’ont pas mis leur pied au Rwanda. On dirait donc que le problème des Rwandais se trouve au Congo. Il cherche donc l’alibi et appelle la communauté internationale à l’aider à aller massacrer une partie du peuple rwandais pour supprimer cette « menace hutue », ou comme il le dit, pour exterminer cette « menace génocidaire ». Quelle courte vision ! Comment définit-on encore le génocide ? Quelle contradiction !

Cette campagne de haine ne pouvait produire qu’un effet pervers: la cacophonie est semée au sein de la communauté internationale. Celle-ci est divisée entre plusieurs tendances divergentes :  ceux qui comprennent bien la réalité et se refusent à verser le sang des êtres humains et à exterminer en tout ou en partie une population ; ceux qui veulent protéger leurs intérêts économiques et géostratégiques dans la région sans se soucier des vies humaines ; des marionnettes qui se laissent manipuler ; et ceux qui ne comprennent rien du tout de la situation.

Quant aux pro-démocrates rwandais, le malheur les unit. La volonté  et la menace affichées ces derniers jours d’exterminer une partie du peuple rwandais, a créé une base d’unité au sein de ceux qui ne soutiennent pas la démarche belliciste et extrémiste du FPR. Ceux qui sont contre la dictature de la pieuvre FPR, nous les appelons pro-démocrates. Vous  pouvez également les appeler opposants, résistants, etc. Mais tout cela nous amène à parler désormais de deux mouvances de Rwandais : la pro-démocratie et la pro-dictature. Sans le vouloir la machine FPR a elle-même jeté les bases  de l’unité des pro-démocrates. Comment ?

En choisissant le chemin de l’ethnisme, l’empereur-président ne s’est pas rendu compte qu’ il augmentait la détermination des fils et des filles du pays, de toutes les ethnies confondues, à lui tenir tête et à se battre pour leurs droits, sans discrimination. Du côté des Tutsis plusieurs voix se sont élevées contre l’apartheid du FPR : Dans notre mémoire nous retiendrons toujours Déo Mushayidi, qui est allé jusqu’à être emprisonné pour son opposition à la politique « ethniste et ethnisante » de l’empereur. Il y a aussi Sebarenzi Kabuye, Furuma, Rudasingwa, Nyamwasa, le feu Karegeya, Musonera, Ntwari, feu Karwa Rwisereka,…La liste n’est pas exhaustive.

Aussi bien les Hutus que les Tutsis remarquent que l’empereur ne fait que les opposer les uns aux autres, les diviser dans son propre intérêt et non dans le leur. Le mécontentement est entrain de grandir. L’empereur sent que la terre lui glisse sous les pieds et que son mensonge s’effondre. Il craque. Il crie horriblement et veut mobiliser le monde autour de sa culture de violence, de sa culture inhumaine, de son projet consistant à tuer tous ceux qui ne veulent pas défiler sous son joug. Quelle anti-culture au 21esiècle !

Mais malgré toute l’énergie qu’il y met, la mayonnaise ne prend pas. Les poussins savent très bien que l’épervier a perdu ses plumes. Mais ils savent également très bien qu’il a encore ses ongles et qu’il est toujours nuisible. Ils savent que, s’ils sont encore en vie, cela n’est pas dû à la volonté de leur oppresseur. Ils vont continuer à résister, car vivre c’est résister. Le peuple rwandais, ce peuple meurtri mais très courageux, continue à se réveiller et à s’investir davantage dans une nouvelle culture haute, celle qui reconnaît la valeur, les droits et l’égalité de toutes les citoyennes et tous les citoyens, celle qui reconnaît le droit à la vie à toute personne humaine. Ce peuple ne va pas lâcher.

A tous les pro-démocrates, à vous d’organiser cette nouvelle dynamique pro-démocrate contre la  pro-dictature. A vous de promouvoir la haute culture contre celle ignoble et basse. La victoire se profile à l’horizon. La situation actuelle est une grande chance qui s’offre, celle qui se présente souvent une seule fois. S’il vous plaît ne la ratez pas.

Emmanuel Ndahayo,
Allemagne
14.02.2015