La bataille de Kigali par le Colonel I.G. Renzaho Tharcisse

Nouveau livre:  » Rwanda, la Bataille de Kigali du 06 Avril au 04 Juillet 1994 « , par le Colonel Tharcisse RENZAHO


Extrait:

Vingt ans après la tragédie rwandaise de 1994, et après plus de dix sept ans de fonctionnement du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), reconverti en «Mécanisme résiduel des Tribunaux pénaux internationaux (MTPI)», on  pourrait penser que tout a été déjà dit sur la terrible tragédie qui a endeuillé le Rwanda en 1994, et que le témoignage que je suis en train de faire n’a simplement pas de raison d’être.

Pourtant rien n’est établi, en ce qui concerne les fondamentaux de cette tragédie, qui, encore aujourd’hui, laissent planer le doute et la confusion qui n’ont pas cessé d’alimenter la polémique continuelle sur cette terrible tragédie.

Ainsi, l’identité du commanditaire et des auteurs de l’attentat terroriste commis contre l’avion du Président Habyarimana, le 6 avril 1994, vers 20 heures 30 n’est toujours pas clairement définie, malgré l’existence de nombreuses preuves irréfragables qui désignent les plus hauts cadres du FPR/APR.

En effet,  des témoins très crédibles parmi d’anciens hauts cadres du FPR/APR, comme le Dr. Théogène Rudasingwa, ancien secrétaire exécutif du FPR, ancien Directeur de Cabinet du Président Kagame, et ancien Ambassadeur du Président Kagame à Washington, aux USA, et le général Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien homme de confiance du Président Kagame, ancien  chef d’État-major de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), reconvertie en Rwandan Defense Forces (RDF), accusent formellement le Général Kagame d’avoir commandité cet attentat déclencheur de la tragédie de 1994 au Rwanda.

…………….

Je suis d’avis, pour ma part, que ces propos du Professeur André Guichaoua ne sont pas satisfaisants, et sont même, en quelque sorte, manipulateurs !  Comment, en effet, l’attentat contre l’avion présidentiel ne serait-il pas, tout au moins, l’Alpha de la tragédie de 1994, dès lors qu’il est aujourd’hui reconnu, à juste titre, comme l’élément déclencheur de la tragédie rwandaise de 1994, par les experts du TPIR ? Mais il y a surtout le fait que cet attentat perpétré contre l’avion présidentiel, le 6 avril 1994, vers 20 heures 30, a non seulement décapité le sommet de l’État rwandais et de l’Armée rwandaise (AR), mais qu’il a en même temps donné le signal d’attaque aux troupes APR à Kigali et sur tous les fronts de combats à l’intérieur du pays, d’après des preuves irréfutables disponibles, et dont il y a lieu de citer à titre illustratif, les suivantes :…………………..

Le soldat Thierry Tambour du contingent belge de la MINUAR, qui, le 6 avril 1994, vers 20 heures, se trouvait en patrouille à Remera, près  de chez Lando, en face du CND, avec sa section, a fait le témoignage suivant devant l’Auditorat militaire belge, dans le cadre du dossier du meurtre des dix casques bleus belges au camp militaire de Kigali, le 7 avril 1994 :

«Je me trouvais avec ma section sur la colline de Remera, en face du CND; j’ai vu le contact du second missile sur l’avion du Président Habyarimana, et l’explosion de ce dernier au sol. Nous avons ensuite reçu l’ordre de regagner l’aéroport international de Kanombe, vers 22 heures, où j’ai monté la garde. Je reçus ensuite la communication de notre commandant de compagnie, le capitaine Vandriesche, qui nous avertit que le FPR faisait mouvement vers le camp militaire de Kanombe pour y faire des représailles.

L’ordre était clair: Si les éléments APR ne s’attaquaient pas à nous, il fallait les laisser passer. Peu de temps après ces éléments APR sont passés près de nos positions. Mais ils ont dû revenir en arrière après avoir constaté que les militaires du camp militaire de Kanombe étaient en train d’assurer la défense de leur camp et avaient érigé des barrages aux alentours de leur  camp»[1].

Il est donc indéniable que les troupes APR sont sorties de leur base au CND, à Kigali, dans la nuit du 6 au 7 avril 1994, aussitôt après l’attentat, pour, entre autres,  diriger une attaque contre le camp militaire de Kanombe.

 »Je le fais dans le but de contribuer un tant soit peu, à la découverte de la vérité, en montrant qu’l existe une autre face des événements vécus en avril/juillet 1994, au-delà de l’émotion tragique produite, par les images d’horreurs qui ont fait le tour du monde, grâce notamment à la guerre médiatique du FPR/APR, à travers ses réseaux et ses lobbies dans le monde »

 

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