PHILIPPE MPAYIMANA: Ma lettre au Parlement néerlandais

PAR

Visit Rwanda par ARSENAL a fait réagir l’Occident, mais pour moi, aider l’Afrique ne l’empêche pas de faire ses choix managériaux entre l’urgence et la priorité. BIENVENUE AU PAYS DES MILLE COLLINES

 

Chers Parlementaires,

Votre réaction au sujet du choix du gouvernement rwandais de sponsoriser une équipe de football anglaise ARSENAL pour promouvoir son tourisme ne laisse pas sans réagir aussi les Rwandais dont je fais partie.

En tant que citoyen et politicien indépendant, sans rapport avec les décisions des autorités de mon pays, je ne peux que traduire ici les opinions de mon peuple pour guider votre prochaine consultation en matière d’aide au développement au Rwanda en particulier ou en Afrique en général.

Je vous prie de ne surtout pas regretter l’aide que votre pays a accordé au Rwanda, mais de l’accroître si possible dans vos prochaines prévisions budgétaires de coopération au développement.

Je vous prie également de ne pas chercher à modifier l’organisation des priorités gouvernementales dans les pays auxquels vous apportez votre aide, mais plutôt de modifier vous-même l’orientation des aides que vous distribuez à l’Afrique
En effet, il est évident que l’économie rwandaise mise sur le tourisme pour sa croissance, c’est son libre choix et si un quelconque pays étranger lève le doigt pour le condamner, c’est simplement un outrage à sa souveraineté.

Toutefois, nous pouvons apprécier vos conseils et vous inviter à discuter sur l’utilisation de l’aide que vous accorderez à nos pays prochainement. Vous avez le choix de travailler avec la société civile ou avec les collectivités locales pour cibler les besoins prioritaires à financer en Afrique, et si besoin en exiger les comptes-rendus.

Vous serez d’accord avec moi, que votre réaction relève de l’ancienne vision coloniale selon laquelle l’aide au développement vise à soumettre nos dirigeants à l’obéissance et non à la collaboration pour le bien des peuples.

Pour ma part, j’émettrai des propositions à mon pays pour que les collectivités locales et les organisations de la société civiles soient autorisées à recevoir des aides directes de votre part, si cela peut répondre aux exigences de votre bienfaisance.

Je vous remercie