Un génocide, ça va…

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Beaucoup d’entre nous se souviennent d’une campagne de lutte contre l’alcoolisme de 1984 qui disait: un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts. Certains petits malins avaient même envisagé de se munir de verres de 50 cl pour garder bonne contenance, avant de s’aviser que la maxime ne concernait que la conduite automobile.

Il semble qu’aujourd’hui, des esprits ambigus aient décidé d’étendre la maxime, en la paraphrasant, aux évènement du Rwanda de 1994, voire à ceux de RDC les années suivantes. Nous verrons pourquoi.

On assiste aujourd’hui à une offensive en règle contre l’ouvrage de Judi Rever, In Praise of Blood qui adopte formellement la thèse du double génocide lors des évènement tragiques qui débutèrent dès avant Avril 1994 pour se continuer ensuite.. Tout ceci est négationniste, nous dit-on.

I) Un extension abusive du schéma de la Shoah

À en croire certains auteurs, parler de double génocide pour ces évènements entrerait directement dans la catégorie des propos négationnistes. C’est bien simple, cette hypothèse serait équivalente aux manigances de gens comme Robert Faurisson et autres, qui prétendent que la Shoah est une sorte de construction nébuleuse destinée à salir un régime pétri d’humanisme et doté d’un grand sens de l’ordre. Le phénomène est bien connu  et, pour tout dire, presque précurseur du complotisme récent qui a prétendu que les juifs des Twin Towers s’étaient subitement fait porter pâles au travail le matin du 11 Septembre. Malheureusement, s’il y en a une qui n’est pas antisémite, c’est bien la Grande Faucheuse.

Or, le raisonnement de certains, que je citerai plus tard, consisterait dans l’idée que comme le massacre de masse n’a concerné, outre le grand nombre de tutsi, qu’un relativement petit nombre de hutu dits modérés, étayer l’hypothèse selon laquelle il y a eu simultanément un grand nombre de morts hutu serait nier la mort des premiers. Tout juste concède-t-on, et encore à l’occasion, que les troupes du FPR auraient pu exercer une forme de rétribution immédiate, selon le mot du grand humaniste Paul Kagame, actuel président du Rwanda pour la troisième fois après avoir bricolé la constitution, emprisonné systématiquement ses opposantes et hérité d’un score électoral propre à faire se retourner dans sa tombe le petit père des peuples lui-même, Joseph Vissarionovitch Djougachvili, dit Staline, et comme lui très injustement diffamé.

Avec ce parallèle, l’histoire de la région congolaise serait identique à celle de la vieille Europe dans laquelle de braves gens, parfois un peu trop doués pour la Lecture, auraient étés accusés régulièrement de tous les maux et souvent martyrisés, puis livrés en masse aux mains des bourreaux avant même d’avoir pu réaliser l’apocalyptique bestialité d’un projet nazi qui laisse aujourd’hui encore une blessure béante à l’Esprit.

Malheureusement, l’histoire ne saurait procéder sérieusement en se contentant de métaphore. Et quelle que soit l’abjection des crimes du drame rwandais, c’est malgré tout faire injure à tous les morts, juifs et rwandais, que d’enfermer là mémoire du supplice des uns dans celui des autres. L’inénarrable Dominique Sopo, président de SOS-Racisme, avait en son temps déclaré: évoquer le sang des hutu, c’est salir le sang des tutsi.

À celui qui n’a strictement aucune connaissance de l’histoire de la région, et surtout du vieil antagonisme entre tutsi et hutu, je conseillerai de se documenter, même sommairement, sur les massacres communautaires antérieurs. Particulièrement sur celui de 1972 qui a eu lieu au Burundi (1).

J’ajoute que six mois avant le début du génocide, lorsque le président en exercice Melchior Ndadaye, lui-même hutu et démocratiquement élu lors de la première élection au suffrage universel du Burundi, est assassiné par une clique d’officiers tutsi, les hutu se soulèvent, indignés et subissent des dizaines de milliers de morts.

Qui peut sérieusement oser un parallèle avec la Shoah au vu de tels chiffres? Qui peut oser circonvenir la bonne foi d’autrui en niant la réalité de violences de masse, subies tant par les hutu que les tutsi, et faire d’une tension interethnique de cette intensité une sorte de remake indigne de l’antisémitisme européen?

II) Estimation des effectifs des victimes tutsi rapportée aux dénombrements

Venons-en aux évènement qui ont suivi l’attentat du 6 Avril contre les Présidents Habyarimana et Ntaryamira, tous deux hutu – il faut tout de même le rappeler – étant donné la thèse qui voudrait attribuer l’attentat aux extrémistes hutu. Ainsi que le chef d’État-major rwandais dont la mort a décapité le commandement loyaliste alors que les FPR avait commencé les préparatifs aux hostilités. C’est bien connu, quand l’ennemi menace, il faut exécuter son propre chef car la spontanéité créative est la meilleure défense face à un affrontement redoutable.

Les chiffres indiqués habituellement vont de 800 000 à un million de morts. La probité oblige à dire que le recensement des victimes n’a pas été fait correctement, comme c’est pourtant le cas pour l’Holocauste juif. Mais de source proche du gouvernement rwandais et des associations de victimes tutsi, ce sont ceux qu’on avance habituellement. Prenons l’estimation basse de 800 000 pour ne pas rajouter de la cruauté inutile dans un tel sujet.

Il existe une source sur les effectifs démographiques communautaires du Rwanda, c’est le recensement de 1991. Les documents d’identité comportant la mention de l’appartenance ethnique, l’enquête a pu présenter des résultats fiables, en dépit de l’allusion de sous-estimation des tutsi.

Certains ont allégué que la politique des quotas qui régissait la distribution des postes administratifs et prévoyait une attribution de 8% aux tutsi aurait pu conduire à en minorer le nombre pour les spolier de leur dû (2). Mais outre qu’on voit mal comment concilier cela avec l’existence de documents d’identité, c’est une explication faible d’une curieuse et inquiétante anomalie dans le dénombrement des victimes.

Car c’est là que réside la clef d’un mystère auquel personne ne semble avoir voulu réellement s’intéresser.

Le dénombrement fait par l’autorité coloniale belge estimait la communauté tutsi à environ 15% de la population. Or, à la suite de la révolution de 1959, il y a eu un important exode tutsi qu’on peut estimer à 300 000, ce qui rend plutôt crédible globalement le recensement de 1991 (3).

Voilà les chiffres du recensement de 1991:

Hutu: 6 467 958 (91.1%)

Tutsi: 596 387 (8.4%)

Il faut ensuite préciser qu’Ibuka, après avoir chiffré le nombre de survivants tutsi à 400.000 est revenu au chiffre de 300.000. Aux néophytes, je précise qu’Ibuka est la principale ONG défendant la mémoire des victimes tutsi.

Au vu de ces chiffres, même un enfant de dix ans peut se demander comment un massacre qui fait au minimum 800 000 morts peut épargner 300 000 victimes d’une communauté de 600 000 membres sans que ne soit comptée au nombre des morts une part nettement significative de l’autre communauté, et pas simplement quelques hutu dits modérés. Je veux bien que l’estimation soit brute, mais cela implique quasiment que le nombre de morts hutu serait en fait supérieur à celui des tutsi. Quand on a suivi depuis quelques années les polémiques sur le sujet et qu’on entend invoquer le négationnisme pour évacuer une telle comptabilité macabre, on est saisi de vertige. Comment peut-on expliquer une telle distorsion?

Il ne s’agit pas là d’une polémique sur la taille des chambres à gaz mais d’un problème majeur dans l’estimation des victimes qui devrait faire honte à ceux qui avancent que l’idée d’un double génocide est une divagation révisionniste perverse. J’invite toute personne soutenant cette idée à m’éclairer sur ce point, ici même dans les commentaires.

III) Les raisons de l’offensive contre Judi Rever

Il est évident que si l’offensive du FPR a pu faire autant de victimes du côté hutu, le portrait du sauveur providentiel Paul Kagame se trouve sérieusement remis en question.

Il faut d’ailleurs préciser que dans une interview insérée dans le documentaire de la BBC (Rwanda’s Untold Story) , Kagame précise lui-même que de nombreux massacres ont cessé faute de victimes, ce qui implique qu’il n’y est pour rien. Il faut en outre se référer aux précisions de Luc Marchal, numéro 2 de la MINUAR, sur les buts de guerre du FPR. Son analyse démontre que non seulement le FPR avait fait de longs préparatifs qui lui ont permis de lancer immédiatement après l’attentat une offensive unilatérale, et ce, avant tout massacre, alors que c’était la raison invoquée par lui. Mais de surcroit, il n’a pas agi sur le terrain pour empêcher les massacres là où il aurait pu le faire facilement(4) refusant ultérieurement tout cessez-le feu opposé par les FAR. Il s’est opposé ultérieurement à toute intervention, envoyant Claude Dusaidi et Gérald Gahima le 30 avril à l’ONU.

En outre, les agissements postérieurs de Kagame en RDC sont aujourd’hui connus pour avoir généré six millions de morts. Ban-Ki-Moon lui même à parlé de génocide en visant Kagame(5). Sans oublier les massacres dans les camps de réfugiés hutu et le désormais bien connu Mapping Report de l’ONU qui utilise 45 fois le terme génocide à propos des troupes de Kagame pour déplorer à chaque fois qu’aucune juridiction internationale ne ne soit emparée de ce désastre pour pouvoir confirmer juridiquement cette qualification (6).

Il y a donc de nombreux éléments historiques qui conduisent à considérer Paul Kagame comme un chef de guerre particulièrement cruel, sanguinaire et impitoyable. Et ce, bien au-delà des justifications tirées du génocide des tutsi.

Mais la raison la plus importante à la mobilisation d’une brigade de pompiers chargés d’éteindre l’incendie allumé par l’ouvrage de Judi Rever est que l’enquête sur l’attentat n’a pas été abandonnée. Or, il s’agit du point de déclenchement de toute l’affaire. Si la responsabilité du FPR est retenue, c’est non seulement toute la légitimité de Kagame qui s’effondre mais cela implique aussi sa responsabilité directe et, surtout un cynisme absolu, au sujet des conséquences sur les tutsi de la reprise de son offensive. N’oublions pas que le processus d’Arusha aurait à terme donné arithmétiquement la majorité aux hutu si les élections avaient eu lieu comme prévu.

Si maintenant, il apparaissait que dans son offensive il avait sciemment conduit son armée à commettre des massacres de masse, il perdrait non seulement ses soutiens US mais serait probablement traduit devant la CPI.

C’est la raison pour laquelle un certain monsieur Jean-François Dupaquier, journaliste français ayant la nationalité rwandaise, se répand aujourd’hui en invectives sur l’ouvrage cité(7):

-Il cite l’expertise balistique, alors qu’elle a été massacrée par l’article de Pierre Pean qui analyse les nombreuses manipulations visant à saboter l’enquête Bruguière (8). Tandis que l’expert acousticien qui aurait soi-disant tranché la question a effectué ses tirs d’analyse à la Ferté St-Aubin (!).

Cette fameuse expertise qui prouve soi-disant l’innocence de Kagame selon Dupaquier est une mesure procédurale prise dans le contexte de réchauffement Sarkozy, bien aidé par Kouchner et certains membres de la diplomatie française dont parlent les wikileaks. C’est bien connu, avec un bon scientifique, pour savoir qui a tiré un missile SA16 il y a vingt ans depuis les collines de Kigali, il suffit de tirer un missile d’un type différent aujourd’hui en France dans un tout autre contexte et, grâce aux merveilles de la science, vous obtenez le résultat. Et ce, alors même que plusieurs experts s’étaient auparavant déclarés incapables de conclure (9).

-Il prend la défense de Me Foster au sujet de l’assassinat du témoin Émile Gafirita qui devait témoigner sur l’organisation de l’attentat. Or, Me Foster a lui-même admis qu’il avait pour devoir d’informer ses clients rwandais de l’identité du témoin que Trévidic avait refusé d’entendre sous X, donc de le protéger. Bien entendu, c’est un pur hasard si ledit témoin a immédiatement été enlevé et a depuis disparu, ainsi que son logeur à Nairobi, Chrisostome Ntirugiribambe (10).

Il faut aussi rappeler que monsieur Dupaquier était diligemment intervenu à l’automne 2016 pour discréditer Kayumba Nyamwasa, ex-patron de la DMI, qui a témoigné par écrit devant le juge français de l’implication de Kagame dans l’attentat. Certes, Dupaquier n’est pas encore décoré par Kigali, comme les époux Gautier qui distillent eux-aussi systématiquement la version de Kigali, mais il semble en tout cas décidé à déployer un zèle équivalent au leur.

 

En conclusion, et comme on peut le voir, il est urgent pour tous ceux qui veulent contribuer à sauver l’image du dictateur Rwandais, de traiter de négationnistes tout ceux qui osent s’interroger sur le nombre réel de victimes hutu et tutsi. Il est urgent, comme le fait monsieur Ancel, de demander des déclassifications d’archives françaises, alors même qu’une masse énorme de documents l’a déjà été (7000 pages secret-défense déclassifiées dans le cadre la commission Quilès et celles de Turquoise). Il est urgent d’aller expliquer, comme l’a fait Saint-Exupery chez Léa Salamé tout en précisant qu’il n’a pas de preuve, qu’il connaissait quelqu’un qui aurait retrouvé dans les archives nouvellement ouvertes un ordre de réarmer les génocidaires émanant, tenez-vous bien, du secrétaire général de l’Élysée, alors en période de cohabitation. Comme si un tel poste pouvait avoir eu préséance sur tous les autres acteurs du dossier (Premier ministre, ministre des armées, ministres des affaires étrangères, CEMA, commandement opérationnel, etc.)

Bref, il est urgent de parler de la complicité éventuelle de la France dans le génocide alors qu’elle était partie du pays depuis des mois, en évitant soigneusement de mettre en cause les autres protagonistes, tandis qu’il ne faut surtout se poser aucune question sur Kagame qui, lui, était bien présent sur les lieux. Il est urgent de ne pas demander l’ouverture d’une enquête internationale sur l’attentat (Kagame s’y est toujours opposé).

Il est urgent d’ouvrir toutes les archives françaises, et pourquoi pas celles de Mazarine Pingeot, comme le réclament à tue-tête les Dupaquier, St Exupéry et autres Ancel? Mais sans jamais évoquer celle du FPR qui, on vient de le voir, est l’objet de soupçons bien plus lourds qu’une complicité probable dans le génocide dont parle Ancel dans un ouvrage truffé de bizarreries. Ni, bien évidemment celles des autres protagonistes occidentaux: GB, USA, Canada, Israël

Il est urgent de nous expliquer comment on peut admettre un massacre de masse génocidaire tout en le niant. Comment, en arrivant sur une scène de crime en disant qu’il y a deux morts, peut-on être accusé de nier l’un des deux? Il faudra que l’on nous explique cela clairement, à nous les anonymes. Pourquoi, nous qui réclamons la lumière sur toutes les morts, sommes-nous qualifiés de négationnistes par ceux qui, précisément, refusent qu’on parle de celles qui ne les intéressent pas?

Restent ces chiffres de base, qu’aucun observateur n’ose considérer.

Un génocide, ça va…

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1) voir par exemple https://journals.openedition.org/etudesafricaines/156 qui fait état de 200 à 300 000 morts hutu. Notons qu’il cite le chiffre de 600 000 morts tutsi en 1994, ce qui ne règle évidemment rien. Et encore s’agit-il d’une revue en édition libre où l’on peut lire des thèses pro-kagamistes parfois délirantes. V. Aussi: https://www.mondialisation.ca/les-massacres-du-rwanda-20-plus-tard-a-la-recherche-de-la-verite/5378344

Rappelons qu’un ancien président du Burundi, qui avait à peu près la même composition démographique que le Rwanda, n’hésitait pas à dire peu avant les massacres du Rwanda que le Burundi devait se débarrasser de « l’excédent de Hutus » (soit 70% de la population du Burundi).

2) Rwanda, un génocide populaire – Jean Paul Kimonyo p 451 note 102

3) http://libeafrica4.blogs.liberation.fr/2017/12/03/tutelle-revolution-et-terreur-le-rwanda-de-1959-1964/ « Peut-être les deux tiers d’une population tutsi d’environ 350.000 personnes ont été déplacés pendant cette guerre ethnique (on disait “raciale”), et 150.000 d’entre eux auront été bannis du pays en 1962. »

4) https://www.youtube.com/watch?v=hkBzo07rbNU (à partir de la minute 13) Luc Marchal précise dans ce colloque que le FPR ayant déjà infiltré au moins trois bataillon à Kigali, il aurait largement pu agir pour empêcher les terribles massacres de tutsi et n’a rien fait dans ce sens, préférant privilégier la continuité de son offensive.

5) http://www.jeuneafrique.com/184610/politique/massacres-en-rdc-l-onu-parle-de-g-nocide-et-vise-kigali-dans-un-rapport/

6) http://www.ohchr.org/Documents/Countries/CD/DRC_MAPPING_REPORT_FINAL_FR.pdf

7) http://afrikarabia.com/wordpress/genocide-des-tutsi-du-rwanda-le-negationnisme-comme-best-seller/

8)  http://jkanya.free.fr/Texte17/manipulation110217.pdf

9) Comme l’explique Pierre Péan: « Peu satisfaits du premier rapport balistique, car les traces matérielles n’existent évidemment plus dix-sept ans après l’attentat, les juges français font appel à des experts en acoustique qui doivent déterminer le lieu de lancement des missiles à partir de la mémoire auditive de témoins, si longtemps après les faits ! Notons que c’est par ailleurs Kigali qui choisit presque tous les témoins, en éliminant soigneusement ceux qui pourraient désigner Masaka comme lieu de départ des tirs ! À cette méthode très contestable s’ajoute celle des « experts » qui ne se rendent pas au Rwanda mais effectuent leurs mesures, en France, à La Ferté-Saint-Aubin, dans le Loiret – un pays plat n’ayant aucun rapport avec les collines de Masaka et Kanombé…

10)  http://bernardlugan.blogspot.fr/2016/12/emile-gafirita-abandonne-des-assassins.html

1 COMMENT

  1. PORFIRIO, en faisant remarquer aux lecteurs de The Rwandan que les chiffres de morts Tutsi écrits sur les stèles dédiées aux victimes Tutsi sont fantaisistes à tous les égards, vous commettez un crime de négation du génocide des Tutsi. Si vous étiez ici au Rwanda, la police politique aller faire son travail: te conduire au centre de torture, puis présenter votre corps sans vie au public et à vos proches et leur dit que vous vous êtes suicidé avec votre chemise ou dire aux proches que vous avez fui le Rwanda comme dans les affaires Iragena et autres disparus. Les maîtres sanguinaires du Rwanda ont changé le mode opératoire d’assassiner les Rwandais. Il y quelques années, une telle affirmation était passible de 5 ans de prison ferme. J’ai commis le crime de négationnisme du génocide sans autre précision quant à l’ethnie des victimes pour avoir critiqué ces chiffres farfelus. J’ai passé 5 ans ferme en 1930.
    Sur le déclenchement de la guerre sur l’ensemble du Rwanda par le FPR, dans son livre: la Prise de Kigali, Major Ntilikina expose clairement avec une rigueur absolue les positions du FPR sur l’ensemble du Rwanda. Il n’est pas nécessaire d’être expert en art militaire pour constater que Kagamé est l’auteur principal des massacres des Tutsi. Il connaissait parfaitement les conséquences de ses agissements. Ce fait est gommé par les juges français qui jugent les pauvres exilés rwandais parce que certains alliés de la France sont directement impliqués dans le drame rwandais.
    Aussi, il convient de préciser que les FAR sont battus contre quatre armées : armées ougandaise au nord, burundaise au sud, tanzanienne à l’est et FPR au centre du pays. Elles ont fait jonction à Kigali.
    Les pillages de MAGERWA à Giokondo par les pillards de l’armée ougandaise, de l’université nationale et l’hôpital universitaire à Butare par les soldats burundais, les massacres des Rwandais (Hutu, Tutsi et Twa) par des soldats tanzaniens et mercenaires anglophones à l’est du Rwanda sont des faits établis. Ces faits sont également gommés par les juges français qui , au surplus font abstraction de la guerre qui a été déclenchée par les Batutsi regroupés au sein du FPR et les massacres de masse contre les Hutu. Pour eux, les Hutu se sont réveillés le matin avec des machettes et ont décidé de génocider les Tutsi. Dans certains jugements contre les Rwandais juges invoquent ce qui suit : la planification du génocide des Tutsi dans les bistrots par une personne ou deux personnes citoyens ordinaires ou bourgmestre avec un boutiquier. C’est pitoyable et déplorable de lire de tels jugements rendus par une juridiction d’un Etat dit de droit.

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