Hommage à Kizito Mihigo par Monseigneur Léonard

Par Ruhumuza Mbonyumutwa

Le mot que Monseigneur Léonard nous a chargé en « son nom et de sa part » de lire lors de l’hommage à Kizito Mihigo de ce samedi 22 février 2020 à Bruxelles. 

« J’ai vu débarquer un jour à Namur un jeune homme très sympathique qui se demandait s’il ne devait pas devenir prêtre, mais je voyais que son cœur était surtout du côté de l’art. J’ai senti qu’il était fait pour l’art, et lui ai dit, si tu te présentes, éventuellement on t’accueillera mais je pense que ta vocation est ailleurs. J’admirais la profondeur de sa prière et la beauté de son chant que je trouvais au meilleur sens du terme envoutant.
Je garde le souvenir d’un homme très simple, profond qui me donnait le sentiment d’être véritablement habité par quelqu’un, par l’esprit saint.
Kizito Mihigo était un homme très sincère, idéaliste, peut être parfois naïf qui faisait vite confiance et si j’ai accepté de le soutenir dans ses projets, c’est parce que je trouvais remarquable qu’un homme travaille grâce à son art et à sa foi à la réconciliation, à l’unité de tous ses compatriotes.

J’ai la conviction que la foi chrétienne peut aider les Rwandais à se réconcilier. C’est même dans le cœur de la foi chrétienne, le Christ ayant fait tomber le mur de la haine qui séparait juifs et païens qui se détestaient jusque-là mais pour que la foi soit un facteur d’unité qui résiste aux tensions, il faut qu’elle s’enracine très profondément.

C’est ce dernier aspect que j’ai particulièrement apprécié chez Kizito Mihigo, car je trouvais que ce qu’il proposait venait du très profond de sa foi, il vivait cela à partir d’une source très profonde qui coulait en lui, j’en suis convaincu à partir du Christ. »