Les États-Unis condamnent le procès de Paul Rusesabagina,  héros du film  « Hôtel Rwanda »

L’opposant politique Paul Rusesabagina assiste à une audience au tribunal à Kigali, au Rwanda, le 26 février 2021. La Chambre spéciale chargée de juger les crimes internationaux et transnationaux au sein de la Haute Cour du Rwanda a décidé qu’elle était compétente pour le juger.

Par Erasme Rugemintwaza

En termes clairs, le département d’État américain a condamné mercredi le procès et la condamnation au Rwanda de Paul Rusesabagina – célèbre dans le monde entier pour le film nominé aux Oscars « Hotel Rwanda » en tant que sauveur de 1 268 compatriotes pendant le génocide qui a secoué la nation africaine en 1994.

« Les Etats-Unis sont préoccupés par la condamnation, par le Rwanda, de Paul Rusesabagina », a déclaré mercredi soir un porte-parole du département d’Etat à Newsmax, faisant référence à son procès pour terrorisme et à une peine de 25 ans de prison qu’il a reçue en septembre.

Le porte-parole a notamment déclaré que « l’absence de garanties d’un procès équitable remet en question l’équité du verdict ».

Dans des termes suggérant que les États-Unis étaient en faveur d’un nouveau procès pour Rusesabagina, le porte-parole a appelé « le gouvernement rwandais doit remédier aux lacunes des protections procédurales dans cette affaire et à empêcher des résultats similaires à l’avenir ».

Il y a deux mois, les États-Unis et de nombreux pays membres de l’Union européenne ont mis du temps à dénoncer le procès et le verdict sous surveillance internationale. Cela était dû, selon les experts du Rwanda, aux relations amicales que les États-Unis et d’autres pays entretiennent avec le président rwandais Paul Kagame –un ennemi juré de Rusesabagina.

Mais dans le sillage de l’opinion mondiale contre le kidnapping du héros  de « L’Hôtel Rwanda » qui allait au Burundi l’année dernière et le procès qui en a résulté, cela commence à changer.

Un groupe parlementaire multipartite britannique (APPG) a recommandé que le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson applique des sanctions Magnitski à deux personnes impliquées dans l’arrestation, l’emprisonnement et la torture présumée de Rusesabagina: l’ancien ministre rwandais de la Justice Johnston Busingye, dont les services furent responsables de l’arrestation forcée de Rusesabagina à Dubaï le 14 septembre 2020, puis son transport pour Kigali, la capitale rwandaise, pour y être jugé; et le colonel Jeannot Ruhunga, chef de l’Office Rwandais d’Investigation (RIB).

Les éventuelles sanctions contre Busingye pourraient soulever de nouvelles polémiques, puisqu’il a récemment été nommé ambassadeur au Royaume-Uni.

Le barreau national italien s’est également prononcé contre le procès Rusesabagina et son issue.

Plus récemment, l’homme d’affaires américain Bill Browder, considéré comme le père des sanctions de Magnitski (celles visant des individus pour des crimes présumés), s’est rangé dans le camp de Rusesabagina.

3 COMMENTS

  1. Il s’agit d’une mis en scène pathétique et un mépris à l’endroit des Rwandais.
    Les USA ont pris des sanctions contre fonctionnaires du régime syrien en raison des prétendus méfaits du Président syrien. Il en est de même de certains fonctionnaires russes.
    Or, en matière de tyrannie et de cruauté à l’endroit de leurs peuples, à côté de Kagame, les présidents russe et syrien sont des nains. Pour prouver la sincérité de leurs déclarations, les dirigeants américains doivent prendre des mesures négatives contre les broyeurs des Rwandais pourtant notoirement connus et qui vont régulièrement se balader impunément aux USA où ils ont planqué leurs magots détournés des caisses de l’Etat Rwandais comme en témoigne l’acquisition d’une villa de plus de 7 million de dollars US par le fils de Kagame sans activité connue des Rwandais. Il est dit que Rusesabagina est belge, résident permanent aux. Les faits prouvent que ces situations juridiques n’existent que sur papier c’est-à-dire en doit et nullement en fait. Quel est le poids de Kagame devant les USA, la Belgique, Royaume Uni et autres prédicateurs du respect des droits fondamentaux de tout Homme. Il ne pèse même pas un clou. Si le président US et le premier ministre britannique somment effectivement Kagame de libérer immédiatement Rusesabagina détenu illégalement par celui-ci, sous peine de subir des sanctions et être inscrit sur la listes des terroristes et criminels qui ont établies par ces Etats, il s’exécuterai sur le champ. Le constat est qu’à ce jour, ils n’ont rien fait. Leurs déclarations ne sont que des galimatias au demeurant amphigouriques.

  2. Un paysan rwandais chauffeur condamné en première instance à 14 ans ferme pour complicité de génocide des Tutsi en 1994, c’est un cas inique et sui generis dans les annales de la justice française. Question : les Français qui, sous contrainte de la part des Allemandes des autorités françaises d’alors pro-allemands ont conduit les trains qui transportaient des Juifs, femmes, enfants et homme de tous âges vers les camps de la mort sous contrainte ont-ils été condamnés pour complicité des génocidaires allemands ?
    Le cynisme est devenu un mot dépourvu de sens chez les juges français et avocats de l’accusation. En effet, un des avocats de l’accusation a cyniquement dit à l’accusé « qu’il aurait dû accepter d’être découpé en morceaux au lieu de conduire les Interahamwe, auteurs des massacres des Tutsi » sous contrainte. Pour les juges Français, dans le cas présent, la contrainte n’est pas une cause exonératoire de responsabilité. L’effondrement des institutions et partant des services publics de l’Etat Rwandais n’a pas été retenu par les juges français. Pour eux, le Rwanda était dans une situation normale. La contrainte qui est pourtant, un fait établi, est une pure invention de la part de l’accusé.
    Le génocide et la complicité de génocide sont définis par les articles 211-1 et 121-7du code pénal français.
    Telle que la complicité de génocide est juridiquement définie, il est hasardeux pour quiconque de soutenir que les massacres au Rwanda ont été planifiés d’une part et que ce chauffeur a été sciemment complice des planificateurs de ces crimes d’autre part.
    Aussi, il est étonnant que l’accusé soit condamné pour complicité des auteurs des massacres dont les planificateurs sans préciser nommément ceux-ci, quand et où a eu lieu cette planification.
    Il est erroné de déduire la planification de la spontanéité des massacres. La spontanéité des massacres au Rwanda est lié aux contextes sociologique, politique et militaire interne au Rwanda, du propre multiséculaire du Peuple Rwanda et de l’organisation capillaire du système administratif rwandais, le tout en sus de la politisation de la société rwandaise, l’exiguïté du territoire et de l’enrôlement massif des Tutsi de Kibuye dans l’armée du FPR en l’occurrence. Ce propre du Rwanda est le suivant: au Rwanda, dans les cellules, secteurs , communes ( à l’époque des faits) tout le monde connaît qui est qui et qui a fait ou fait quoi, de sorte qu’en l’espèce, un Rwandais ne peut mentir un autre Rwandais s’agissant des auteurs réels des massacres.
    Enfin, même un idiot mongolien comprend parfaitement que la planification du génocide consacrée par l’article 211-1 du code pénal français est impérativement consubstantielle au génocide et antérieure à la commission des crimes qualifiés de génocide.
    Le Gouvernement intérimaire dit erronément de gouvernement Hutu a été mis en place le 9 avril 1994, soit trois jours après le début des massacres. Plusieurs ministres de ce gouvernement ont été acquittés de toutes les charges y compris le génocide dit des Tutsi.
    Par conséquent, si cette planification a existé, ses auteurs sont les dirigeants du gouvernement précédent à savoir les Premiers Ministres Nsengiyaremye Dismas et Uwilingiyimana Agathe et leurs collaborateurs. Or, le comble est que l’existence des gouvernements Nsengiyaremye et Uwilingiyimana a été gommé par le procureur français alors qu’en application des articles 50 et suivants de la constitution rwandaise du 10 juin 1991 en vigueur à l’époque des faits, le véritable chef de l’Exécutif était le premier ministre. C’est bien lui qui contrôlait l’administration. Comme dans tous les autres Etats modernes, il est de notoriété publique que celui qui contrôlait l’administration détenait les pouvoirs et autorité à l’égard des Rwandais fonctionnaires, militaires et ordinaires via ses collaborateurs.
    Se pose alors la question de savoir pourquoi les juges français ont gommé l’existence des gouvernements ci-dessus cités alors qu’ils étaient soutenus par la France et que ce sont ces deux premiers ministres qui ont négocié le fameux accord de peux d’Arusha du 04/08/1993 et que c’est le premier ministre Nsengiyaremye Dismas qui a unilatéralement décidé de chasser les soldats français du Rwanda le 7 mars 1994 (décision signée par Kanyarengwe, président du FPR et Nsengiyaremye existe). Nsengiyaremye n’a pas informé le Président Habyarimana et sa décision n’a même pas fait l’objet d’étude en conseil des ministres, le tout en violation de la constitution rwandaise en vigueur. C’est le premier ministre Uwilingiyimana Agathe, pro-FPR notoire, qui a pris la décision de positionner les soldats du FPR à l’Assemblée Nationale, là où se décidait la vie et l’avenir de la Nation Rwandaise et partant du Peuple Rwandais, sans en informer préalablement le Président Habyarimana. Ces décisions sont la preuve que c’est le premier ministre qui était le véritable chef de l’Exécutif et nullement le Président Habyarimana. Celui-ci ne pouvait même pas s’opposer aux actes du gouvernement manifestement négatifs et portant gravement atteinte à l’intérêt général.
    Le régime Habyarimana a définitivement pris fin le 2 avril 1994, date de nomination du premier ministre Nsengiyaremye Dismas, chef du gouvernement dit d’opposition-FPR.
    Du 02/04/1992 au 06/04/1994, le Rwanda était dirigé par l’opposition et le FPR. Il est très surprenant que le procureur ait, par jeu de bricolage juridique, rattaché l’accusé au régime Habyarimana inexistant en 1994 sans établir au surplus le lien directe et indirect entre ce pseudo régime avec le gouvernement intérimaire qualifié de gouvernement génocidaire.
    Une autre absurdité flagrante et regrettable de la part des juges français est la suivante. Le vocable Interahamwe a été colporté à grande échelle par les maîtres du Rwanda, ses relais et excroissances à l’étranger de sorte que ce mot signifie pour les étrangers les Hutu, auteurs des massacres des Tutsi. Pour eux, ceux contre les Hutu n’ont jamais existé ou est une pure invention, comme l’a dit publiquement le président français, Emmanuel Macron.
    Pour les maîtres du Rwanda, tous les Hutu, qualifiés collectivement de génocidaires des Tutsi. Dans le procès contre ce chauffeur paysan de Kibuye, selon les juges français, ce sont les Interahamwe c’est-à-dire les Hutu qui ont commis les massacres contre les Tutsi imputés à l’accusé. Ce chauffeur est complice de ces Hutu. Pourtant ce chauffeur était pro-FPR notoire mais il n’a apporté aucune contribution à l’effort de guerre de Kagame contre le Rwanda et il est actuellement membre du RNC, parti d’opposition qui a été créée par les Tutsi, ex-collaborateurs de Kagame en exil.
    Or, c’est fait établi qu’Interahamwe (ceux qui suivent le même objectif et nullement ceux qui combattent ensemble) étaient le nom de la jeunesse du parti MRND du feu Habyarimana, que tous les partis politiques rwandais avaient créé des jeunesses, respectivement, le parti MRD: inkuba (foudre); PSD: abakombozi (Libérateurs); PL: jeunesse du PL; CDR: Impuzamugambi (ceux qui suivent le même but).
    Les Interahamwe ont été créés en 1991 en réaction des crimes et délits commis par les éléments des jeunesses Inkuba et Abakombozi principalement contre les Rwandais, membres avérés ou supposés du parti MRND. Le ministère public français a gommé l’existence de ces jeunesse dans l’unique dessein de coller l’accusé au Interahamwe qui, au surplus n’existaient plus à compter du 7 avril 1994.
    Sur le plan numérique, le nombre d’Interahamwe étaient de loin inférieur à celui des autres jeunesses réunis. Et les éléments de toutes ces jeunesses étaient aussi bien bien Hutu que Tutsi.
    Le Président des Interahamwe, Robert Kajuga, était Tutsi, un proche de Madame Jeannette Kagame.
    La préfecture de Kibuye présentait une singularité : elle fut la plus grande pourvoyeuse des combattants, d’infiltrés et de poseurs de bombes du FPR. Kibuye était le bastion d’opposition. Par conséquent même un quasi-analphabète comprend parfaitement que les Interahamwe dans la préfecture de Kibuye n’était peu nombreux.
    C’est un fait établi qu’à compter du 7 avril 1994, les jeunesses des partis politiques ont définitivement cessé d’exister entant que tels. Ils ont formé une coalition pour combattre des milliers d’infiltrés du FPR sur l’ensemble du Rwanda. Certains se sont livrés aux massacres de masse contre les Tutsi et les Hutu.
    Ces infiltrés du FPR appelés techniciens ont participé aux massacres de masse contre les Tutsi de Kibuye (Rwanda, Eloge du Sang, Judi Rever). Les témoins, ex-soldats du FPR et civils existent. Par ailleurs, leur existence, a été confirmée par Tito Rutaremara, à la télévision rwandaise devant des millions de Rwandais. Tito Rutaremara est un dirigeant historique du FPR. C’est bien lui qui supervisait le recrutement et le déploiement de ces infiltrés sur l’ensemble du Rwanda. Ses déclarations n’ont jamais été infirmées par qui que ce soit.
    Au vu de l’ensemble de ces faits, il est erroné de soutenir que les auteurs des massacres des Tutsi dont l’accusé vient d’être condamné à 14 ans pour complicité sont les INTERHAMWE. Il s’agit ici d’une reproduction machinale de formules types dépourvues de signification purement imaginaire. Le comble est que le procureur français n’a pas pu prouver que des millions de Hutu qui croupissent dans les geôles de Kagame pour avoir commis les génocide , selon les juges rwandaise sont tous des Hutu Interahamwe et qu’il n’y a donc pas d’Inkuba, d’Abakombozi, Impuzamugambi, jeunesse du PL dans les prisons rwandais. Les faits prouvent le contraire et même les Hutu morts dans les années 80 ont été jugés et condamnés par les juges rwandais. Exemple : le frère du feu Président Habyarimana mort en 1986 a été accusé, jugé et condamné à plusieurs années de prison et millions de dommages-intérêts pour avoir volé des vaches des Tutsi de sa commune Karago. Se pose ici la question quant à la crédibilité des accusations d’un gouvernement qui juge les morts et condamné les morts via ses employés, Gauthier Alain et son épouse contre ce chauffeur.
    Il faut espérer que la Cour d’Appel sanctionnera sévèrement ces énormités pour que dans l’avenir, les juges français disent le droit et rien que le droit. Il est enseigné dans les facultés de droit en France que le droit ne retient pas spéculations et que celles-ci n’ont pas place dans un tribunal. Il en est de même des émotions, compassion et les copier et coller des morts dépourvu ou qui n’existent que dans l’imaginaire de leurs auteurs.
    Il est regrettable que les médias africains reprennent machinalement les assertions des juges ou des journaux français sans se poser la question quelques questions élémentaires notamment:
    1/ En 1994, le Rwanda était-il en guerre ou dans une situation anormale oui ou non?
    2/ Si le Rwanda était en guerre et que les pouvoirs étaient dans la rue, l’accusé devait-il accepter d’être découpé en morceaux par les tueurs au lieu de les conduire?
    Le pouvoir était dans la rue car il est établi que jusqu’au 08/04/1994 il n’y avait pas de gouvernement et le nouveau gouvernement mis en place le 09/04/1994 a fui la capitale le 14//04/1994 et de ce jour jusqu’à sa disparition définitive, il menait une vie de bohême ou était réduit à l’errance et conséquemment ce sont les bandes armées tueurs qui avaient le pouvoir même ci ce gouvernement faisait semblant d’être un gouvernement responsable mais qui avait fui la capitale commun rat qui fuit le feu, le tout avec l’existence d’infiltrés ou escadrons de la mort du FPR dans les groupes des tueurs (Hutu, Tutsi et Twa).
    L »intérêt sui generis du jugement de la Cour d’Assises est que la France est le premier pays au monde qui a trouvé la preuve de la planification du génocide dit des Tutsi et qui a donc réussi là où le TPIR et le gouvernement rwandais actuel et ce, depuis plus vingt-sept ans. Mais curieusement, elle ne l’a jamais produite publiquement.

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