Macron au secours de Kagame : la FALSIFICATION de l’Histoire du Rwanda EN MARCHE

Par Alice Mutikeys

Le 19 Mai 2021, à l’apogée de la bromance Macron-Kagame (MACROGAME), Vincent Hervouët a joué les trouble-fête en faisant ce que la jeunesse rwandaise appelle dorénavant « Gukubitira ikinyoma Ahakubuye[1] – dénoncer le mensonge sur un endroit propre ». En effet sur les antennes d’Europe 1 la chronique ‘Le regard international’ du jour avait pour thème « La France toujours aveugle au Rwanda ». Retour sur cette chronique.

Comme il le dit dans sa chronique, la visite d’Emmanuel Macron annoncée pour fin Mai 2021 est la seule annonce concrète du sommet de Paris sur l’Afrique, un sommet qui a réuni plusieurs chef d’Etats africains et européens pour relancer les économies africaines mais qui n’a pas abouti à aucun nouvel engagement financier.

Dans le MACROGAME, il n’y aura pas de Justice pour les trois pilotes du Falcon-50 abattu par l’APR le 06 avril 1994.

Cette visite d’Emmanuel Macron au Rwanda après celle de Kagame en France pose de questions sur le Macrogame à savoir le jeu que joue Emmanuel Macron pour normaliser les rapports franco-rwandais. Dans son analyse Vincent Hervouët commence par constater que cette visite vient après la sortie du rapport Duclert qui a réécrit l’Histoire rwandaise et un peu celle de la France pour coller au narrative que souhaitait Paul Kagame. Les points qui posent questions sont :

– Le régime de Habyarimana a préparé le génocide. Même si le TPIR a conclu à une absence de planification d’Etat du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda de 1994.

– Le président Habyarimana a été tué par les génocidaires. Ici l’on peut se poser la question sur comment son régime aurait pu préparer un génocide dont il allait être la première victime, aussi pourquoi n’est-il pas commémoré comme les autres hommes politiques qui ont été victimes de ce génocide comme l’ancien premier ministre Agathe Uwilingiyimana.

– La France protégeait les génocidaires. Si c’est un rapport français, commandé par le président de la République, qui le dit, qui sommes-nous, nous les Rwandais, pour empêcher l’autoflagellation de France pour faire plaisir au plus grand criminel au pouvoir en Afrique ?

Vincent Hervouët souligne que le rapport Duclert a légitimé « le pouvoir absolu de Paul Kagame depuis 27 ans ». De lors ce qu’Emmanuel Macron vend comme la normalisation des rapports entre les deux pays est la falsification de l’Histoire de deux pays pour pouvoir graver son nom dans l’Histoire française. Sur ce point Kagame et Macron ont deux points en communs, celui de mettre en avant leur gloire personnelle même si les fondations de cette gloire sont le mensonge.

Macron est en train de légitimer le régime de Paul Kagame, quelle posture que Kagame adaptera fin Mai pour saluer Macron?

Si falsifier l’Histoire passer sans encombre au Rwanda facilitée par l’oppression que fait subir Paul Kagame au peuple rwandais depuis 27 ans, Vincent Hervouët a tenté d’interpeler Macron sur le fait que la situation en France est différente et que les mots qu’il prononcera à Kigali sont attendus. Si en apparence la France semble ne plus être accusée de génocide Paul Kagame a sous-entendu qu’il laissera le choix des mots au président français : « Je laisse au président Macron le choix des mots. Des excuses ne peuvent venir à la demande » son interview sur France 24 et sur RFI. Paul Kagame a aussi dit qu’il se pourrait que ses convictions d’avant « la normalisation » n’aient pas changées et que le meilleur geste serait des excuses. Pour le chroniquer d’Europe 1,  le président français pourrait faire du en même temps  en exprimant « des regrets sans être des excuses, des remords sans être des repentances ».

Pour Vincent Hervouët « voyages riment avec dérapages » et donc Macron devra choisir attentivement ses mot pour éviter de faire un scandale à l’instar de son nouvel allié Paul Kagame dont les propos, lorsqu’il a affirmé que dans l’est de la RDC, « il n’y a pas eu de crime, absolument pas », ont provoqué des remous notamment chez les Congolais et dans la communauté internationale (voir : et RDC – Charles Michel : « Rwanda: tollé en RDC après les propos du président Paul Kagame sur RFI et L’UE soutient le combat du Dr Mukwege depuis toujours ».

Une liste non exhaustive d’anciens ou actuels hauts gradés de l’Armée Patriotique Rwandaise, leur place est devant la Justice car comme le souligne le dr Denis Mukwege, l’on ne peut pas construire la paix sur de fosses communes.

Vincent Hervouët a rappelé qu’entre 1996 et 2003, en RDC il y a eu deux guerres successives qui ont fait au moins 5 millions de morts et « dans le lot le massacre systématique des femmes et d’enfants hutus dont le Mapping Report hésite à parler de génocide ». Ces massacres ayant été commis entre autres par l’APR, on peut comprendre pourquoi les haut gradé de l’APR à l’époque nient ou minimisent les crimes répertoriés dans le Mapping Report. C’est ce que Vincent Hervouët a souligné en avançant que « Paul kagame, lui ne veut pas en entendre parler préférant avancer que ces crimes n’ont pas eu lieu ». Et d’ajouter que « le président rwandais ne supporte pas ceux qui en parlent comme le prix Nobel de la Paix, le docteur Denis Mukwege qui a pourtant soignée les survivantes ».

Vincent Hervouët a conclu en disant que lorsque l’on écoute le président Kagame le nouvel allié de la France, l’on on se dit que peut être que la France a autrefois été aveugle au Rwanda, mais la certitude est que l’aveuglement continue et dure encore aujourd’hui ».

Alice Mutikeys


[1] Après avoir constaté que le pouvoir du FPR est construit sur la base et utilise le mensonge, la jeunesse rwandaise utilisé cette expression inventée par Feu Niyomugabo Gerard. L’on dénonce le mensonge sur un endroit propre pour éviter qu’il utilise la saleté pour se déguiser en vérité.

1 COMMENT

  1. La France entend s’arc-bouter sur Kagame pour se positionner utilement en Afrique Centrale sur le plan géopolitique.
    Le Président Français Macon a déployé une armada de moyens pour cajoler Kagame, introuvé au Rwanda depuis plus d’un an.
    Il oeuvre pour que son pays puisse retrouver sa place d’antan en RCA, aujourd’hui convoitée par la Chine et la Russie d’un côté et de protéger ses intérêts économiques (gaz) au Mozambique de l’autre.
    Kagame a déjà envoyé des soldats en RCA et opère aux côtés des soldats Russes. Le même Kagame vient d’envoyer les soldats au Mozambique, sur demande du Président de ce pays, pour aider ce pays à combattre les islamistes.
    Ces soldats rwandais aussi bien en RCA qu’au Mozambique sont pris en charge par les Etats demandeurs. La France apportera sa contribution à la prise en charge des soldats rwandais dans ces pays.
    La question est de savoir si la stratégie de Macron sera opérante.
    Au regard de la situation d’ensemble non seulement au Rwanda mais également en Afrique Centrale en l’occurrence, il n’est pas certain que cajoler l’homme le plus sanguinaire que l’Afrique n’a jamais connu dans son histoire puisse produire des effets escomptés.
    Il s’est fourvoyé dans une Affaire dont il ne connait pas les tenants et les aboutissants.
    Il ressort de ses déclarations, à l’instar de Kagame, le Président Français, Macron, n’a aucun respect à l’égard des Rwandais. Il est dit que la France est mère des droits de l’homme. Or, pour le Président Français, Macron, le respect des droits de l’homme au Rwanda est un petit détail. Les intérêts de son pays passent avant le respect des droits de l’homme au Rwanda.
    Ce qui est encore étonnant, le déni de justice contre les six victimes françaises qui ont été assassinés par Kagame, les 6 et 8 avril 1994 est également un petit détail. Etant précisé que sur ordre de Macron, les juges français ont décidé que les mandats d’arrêt internationaux contre les assassins présumés des Français doivent être enterrés.
    Question: Que peuvent attendre les Rwandais d’un Pays dont le Président nie l’existence de crimes de masse qui ont été commis contre les Hutu et affirme que les Tutsi Rwandais sont une race et que ceux-ci ont été victimes d’un génocide exclusivement dit des Tutsi, inexistant dans les documents de l’ONU.
    En effet, depuis plusieurs années, il est crié sur les toits par Kagame et autres ainsi que le Président Français que le génocide dit des Tutsi a été reconnu par les Nations Unies.
    Il s’agit d’une affirmation erronée car la résolution 955 du Conseil de Sécurité en date du 8 novembre 1994 consacre l’existence du « GENOCIDE » sans autre précision quant à l’ethnie des victimes rwandaises. La lettre et l’esprit de cette résolution sont limpides, Celle-ci n’a pas entendu faire la distinction entre les victimes rwandaises des crimes qui ont été commis au Rwanda en fonction de leur appartenance ethnique. Il en est de même des auteurs de ces crimes. Il convient de préciser que cette résolution (qui est sur la toile) a été adoptée sur demande expresse de l’Etat Rwandais, que le projet de cette résolution a été portée à la connaissance de l’Etat Rwandais dirigé en fait par Kagame et que celui-ci n’a pas émis des réservés relativement au contenu de ce projet. Plus clairement, dans la lettre qui a été adressée au Conseil de Sécurité de l’ONU portant demande de création du TPIR, le Rwanda a écrit » Génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité ». Le mot génocide est une pure invention de Kagame et autre. Il a été intégré dans les lois rwandaises en 2008 suite à une modification partielle de la constitution rwandaise.
    Pour les Rwandais qui ne le savent pas, en Conseil des ministres dirigé par le Premier Ministre Twagiramungu Faustin, en présence de Kagame, alors vice-président, la qualification des crimes qui ont été commis au Rwanda a fait l’objet d’examen approfondi. La qualification juridique qui a été retenue est le « GENOCIDE ». C’est ce mot qui a été intégré dans la constitution rwandaise de 2003 ainsi que dans toutes les lois rwandaises en vigueur avant la révision partielle de la constitution en 2008.
    Il est regrettable que les Rwandais se livrent à la reproduction machinale des inepties et renforcent la diffusion du fonds de commerce et outil d’oppression de Kagame contre les Rwandais qui oeuvrent pour la Vérité, la justice et le bien-être des Rwandais.
    Que les Rwandais qui soutiennent que les Nations Unies ont reconnu le génocide dit des Tutsi précisent leurs sources: le tire du document de l’ONU, la date et l’auteur.
    La résolution 955 du Conseil de sécurité de l’O.N.U ci-dessus évoquée est sur la toile et partant accessible à tout public intéressé. Elle est limpide et conséquemment insusceptible d’interprétation. Nul ne peut faire dire à la loi ou à la résolution de l’O.N.U ce qu’elle ne dit pas. Seules les résolutions adoptées par le Conseil du Sécurité en vertu du chapitre 7 de la Charte de l’ O.N.U contraignantes et partant revêtues d’un caractère juridique conformément à l’article 25 de la charte ci-dessus mentionnée.
    Quand on sait ou on connait, on parle ou on écrit, quand on ne sait pas ou on ne connait pas, on écoute ou on lit ceux qui savent ou connaissent ou on se documente.
    La reproduction machinale des dires de Kagame et autres ne leur confère pas la crédibilité. Seule la preuve irréfutable quant à l’existence d’un fait rend crédible celui-ci. A défaut, il s’agit d’une pure spéculation.
    Le génocide est une qualification juridique des faits criminels et nullement ces faits. Une confusion est faite entre les faits et leur qualification juridique.
    En droit français, le génocide est défini par l’article 211-1 du code pénal modifié par Loi n°2004-800 du 6 août 2004 – art. 28 (JORF 7 août 2004).

    « Constitue un génocide le fait, en exécution d’un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou d’un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre, à l’encontre de membres de ce groupe, l’un des actes suivants :
    – atteinte volontaire à la vie ;
    – atteinte grave à l’intégrité physique ou psychique ;
    – soumission à des conditions d’existence de nature à entraîner la destruction totale ou partielle du groupe ;
    – mesures visant à entraver les naissances ;
    – transfert forcé d’enfants. »
    Il ressort de cette définition donnée par le droit français que la planification du génocide est consubstantielle au génocide. De même, selon le préambule de la constitution rwandaise de 2003, révisée en 2015, le génocide dit des Tutsi a été planifié. Comme en droit français, la planification est consubstantielle au génocide. Dès lors, se pose le problème quant à la preuve de cette planification.
    Le Président Macron et les historiens, membres de la commission dite Duclert affirment que le génocide dit des Tutsi a été planifié. La France a-t-elle la preuve de cette planification ? Dans l’affirmative, pourquoi ne l’a-t-elle pas communiquée au procureur du TPIR qui a remué ciel et terre pour trouver les preuves de cette planification en vain?
    L’invention du mot  » génocide des Tutsi » par Kagame a été colporté à grande échelle de sorte qu’actuellement ce mot a été retenu pour les saintes écritures par les dirigeants et les juges français. Ces derniers imputent cette invention aux Rwandais listés par Kagame et les siens dont le veuve Habyarimana, feu Président Habyarimana et certains ex-hauts fonctionnaires de l’Etat Rwandais qui ont trouvé asile en France. Certains dont un handicapé à vie depuis 1986 ont été condamnés à perpétuité par les juges français, au nom du Peuple Français, pour planification et exécution du génocide des Tutsi. Ils ont procédé au bricolage juridique pour prouver l’existence de cette planification à savoir des déductions subjectives et nullement les preuves matérielles juridiquement irréfutables.

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