Situation critique dans l’est de la RDC: Goma et Minova menacés par le M23 et RDF

La ville de Goma, ainsi que plusieurs autres localités du Nord et du Sud Kivu en République Démocratique du Congo, sont sous une menace croissante en raison de la recrudescence des affrontements. Depuis le 3 mai 2024, les tensions se sont exacerbées, notamment près de Bitonga, un village stratégique qui surplombe les cités de Minova et de Bweremana. Cette situation fait suite aux confrontations entre les forces de la coalition M23_Rwanda et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), accompagnées de leurs alliés, et le groupe Wazalendo.

Les combats se sont rapprochés de Bitonga, laissant ce village en grande vulnérabilité. Selon des témoignages locaux, les FARDC et leurs alliés burundais ont dû se replier vers Minova et Bweremana, abandonnant ainsi Bitonga qui est maintenant susceptible de tomber aux mains des rebelles à tout moment. Cette retraite stratégique soulève des inquiétudes quant à une possible chute de Minova et Bweremana, ce qui placerait Goma dans une situation encore plus précaire.

Le 4 mai 2024, il a été confirmé que Bitonga était effectivement passé sous le contrôle des forces M23 et RDF. Le même jour, deux bombes lancées depuis la colline de Ndumba, occupée par les mêmes groupes, ont atterri à Bweremana sans causer de victimes ni de dégâts matériels. Cet incident a exacerbé la peur parmi la population locale, qui a commencé à fuir vers Minova depuis la veille.

La gravité de la situation a été soulignée par le Gouverneur Militaire du Nord Kivu, le Général Major Peter Chirimwami, qui a déclaré que le bombardement des populations dans les camps des déplacés à Goma constituait un crime de guerre contre l’humanité. Le bilan de cette attaque, survenue le 3 mai 2024, est de 14 morts et 35 blessés.

Les États-Unis ont exprimé leur ferme condamnation des actions menées par le M23 et les Forces rwandaises de défense. Le Président Tshisekedi, s’adressant à la communauté congolaise de Belgique, a promis une victoire contre ces agressions.

Dans ce contexte, l’Alliance Fleuve Congo (M23) a également émis un communiqué le 4 mai, accusant les FARDC des crimes odieux, et appelant à la mobilisation des moyens pour faciliter le retour des déplacés dans leurs milieux de vie traditionnels, sécurisés par le M23 et le RDF. Et critique le gouvernement de Kinshasa et accuse le président Tshisekedi de responsabilité dans ces violences.