Contentieux autour de la vente aux enchères du patrimoine des Rwigara au Rwanda

À Kigali, au Rwanda, une controverse judiciaire continue de faire rage suite à la vente aux enchères du patrimoine de feu Assinapol Rwigara. Les avocats Gatera Gashabana et Pierre Ruberwa ont plaidé devant le tribunal de première instance de Nyarugenge, exigeant l’annulation de cette vente qu’ils qualifient de clandestine. Selon eux, l’enchère, qui a eu lieu fin avril, a été réalisée dans des conditions qui ne respectent pas les règles légales établies.

Les représentants légaux de Madamu Adeline Mukangemanyi Rwigara, la veuve de l’industriel, soutiennent que la mise en vente a débuté le 19 avril et s’est conclue le 26 avril sans leur consentement ni une évaluation officielle du bien. Ils allèguent également que l’huissier de justice Vedaste Habimana, en charge de la vente, a ignoré leurs multiples requêtes visant à stopper l’opération.

De son côté, l’avocat Henri Pierre Munyangabe, défendant les intérêts de l’huissier Habimana, argue que la contestation est irrecevable, la vente s’étant déroulée sans entrave et étant maintenant achevée. Il rappelle que toute réclamation devait être soumise dans les quinze jours suivant l’enchère.

La situation s’est compliquée lorsque Frank Karemera, avocat représentant Equity Bank, a informé que la banque avait acquis les dettes et les obligations de la COGEBANK, impliquée dans un litige financier avec la famille Rwigara. Il précise que l’annulation d’une vente aux enchères après sa conclusion est juridiquement impossible.

L’édifice contesté, une construction non achevée située dans le quartier aisé de Kiyovu à Kigali, a finalement été adjugée à Sun Belt Textiles Rwanda Ltd pour plus d’un milliard de francs rwandais. Ce bâtiment était une partie essentielle de l’héritage d’Assinapol Rwigara, dont la famille a souvent accusé le gouvernement de vouloir s’approprier les biens sous prétexte de dettes inexistantes, dans un but de les appauvrir.

Le juge a annoncé qu’une décision serait rendue la semaine prochaine après examen des différents arguments présentés par les parties en conflit. Cette affaire, qui soulève des questions de transparence et de légalité, continue de susciter de vives réactions au sein de la communauté rwandaise et au-delà.