Major Sabakunzi sur Radio Ubumwe

Francois Sabakunzi

Dans un récent et long entretien avec la Radio Ubumwe, l’avocat et ex-Major des FAR Maître SABAKUNZI François et aujourd’hui à la retraite comme il le signale, se livre à une savante dissimulation des faits historiques tout en déversant sa haine viscérale envers feu le Président Juvénal Habyarimana et certains parmi ceux qui furent ses proches collaborateurs dans la hiérarchie militaire.

Ainsi en racontant son arrestation en octobre 1990 après l’invasion du Rwanda par le FPR venant de l’Ouganda, l’astucieux avocat s’y prend de la façon suivante:

  1. Il ne dit pas pour quel motif il a été arrêté, du moins le chef d’accusation qui figurait sur le mandat d’arrêt qu’on lui a présenté pour lui signifier qu’il était en état d’arrestation. Cette omission de la part d’ un avocat est incompréhensible.
  2. Il glisse sur les incidents qui ont eu lieu dans la préfecture de Kibungo notamment au Camp de la Gendarmerie de Rwamagana la nuit du 02 au 03 octobre 1990, alors qu’il était censé y être. Se faisant, il estime avoir réussi à répondre aux interrogations qui peuvent lui être adressées notamment concernant:
  • Sa séparation avec son escorte de PM et sa disparition inexpliquée,
  • Le remplacement de la plaque militaire par une plaque civile de la voiture qui le conduisait,
  • La destination du camion militaire Mercedes rempli de munitions et autres matériels militaires avant d’atteindre Kayonza où il devait installer une entenne logistique,
  • L’exécution du Sgt PM Nyirimbuga qui commandait la section de son escorte et qui fut abattu au camp Rwamagana à la recherche du même Major Sabakunzi,
  • Ce qu’il faisait quand il fut croisé par un bourgmestre au marché local entrain de haranguer la foule, ce qui intrigua ce bourgmestre et le signala au Commandement.

Dans son obsession à meler le  Président Habyarimana dans ses déboires, il use de l’amalgame croiyant que tout son auditoire tomberait dans le panneau. Il dit en effet qu’après son arrestation, il fut conduit à la Présidence ( sous entendu au Bureau du  Président) pour y être interrogé. Alors qu’il ne fut conduit qu’au Service Central des Renseignements ( SCR) dont les agents avaient la compétence d’OPJ, donc pouvaient interroger en garde à vue et écrouer s’il le fallait.

Enfin dans son obsession à ne voir dans le Commandement des FAR que l’intention des «nordistes Bakiga», pour nuire et écarter les “ sudistes Banyenduga”, il en arrive à raconter des mensoges flagrants et qui même fabriqués par un astucieux avocat ne résistent pas à une simple analyse logique.

Ainsi, pour appuyer sa thèse, il prétend que seuls les officiers originaires du Sud ( généralement qualifiés de “ Banyenduga”) furent arrêtés ou punis à la suite de l’invasion du pays en octobre 1990. Or, les faits sont là et montrent que sur les HUIT officiers arrêtés en octobre, novembre 1990 et janvier 1991, CINQ étaient du Nord ( Abakiga) et seuls TROIS étaient du Sud ( Abanyenduga) :

Octobre 1990:

– Maj Sabakunzi François: Gikongoro

– Maj Mutambuka Gaspard; Byumba

– Cdt Habyarimana Emmanuel: Byumba

– Cdt Munyagatanga François: Ruhengeri

– Capt Kanamugire Gabriel: Gitarama

Novembre 1990

– Maj Ngira Pierre: Ruhengeri

– Cdt Bagambiki Augustin: Kibuye

Janvier 1991

– Lt Col Uwihoreye Charles: Gisenyi.

Réalisant que ce grossier mensonge ne passerait pas même chez les plus naifs des “banyenduga” il a alors, pour noyer le poisson, tenté d’expliquer qu’en fait ne devraient être qualifiés de nordistes et “bakiga” que les personnes  natives de trois communes qu’il a nommées à savoir Karago, Giciye et Nkuli!

Mais l’avocat et Major n’indique pas clairement les limites dans l’espace de son “Nduga élargi” (comprenant Ruhengeri  et Byumba)”  comme il le fait pour son “Kiga restreint” ( en tout, 3 communes). 

Les historiens et autres sociologues rwandais ont encore du pain sur la planche pour nous expliquer l’évolution des régions du Rwanda dans l’entendement de certains et selon les circonstances!

Un grand merci à Radio Ubumwe pour nous avoir rappelés que les vieux démons qui semblent assoupis peuvent se réveiller un moment et nous terrasser encore davantage.

Un lecteur de The Rwandan

1 COMMENT

  1. Maître SABAKUNZI François était officier des FAR.
    Au regard de ses dires contradictoires voire même fantaisistes pour un major et avocat, il a intégré l’armée non parce qu’il avait vocation avérée mais exclusivement pour gagner sa vie sans difficulté majeure.
    Il a affirmé qu’il a été contraint par je ne sais qui d’intégrer l’école militaire. Ce qui signifie que le Ministère de la Défense l’obligé de passer le concours d’entrée à l’ESM d’une part et de le réussir d’autre part. Si au sein des FAR, il y avait plusieurs officiers comme celui-ci, les Rwandais comprennent pourquoi celles-ci ont été émiettées par un groupe de bandes armées qu’était le FPR. Aussi, se pose la question suivante : pourquoi le Ministre de la défense n’a-t-il pas nettoyé sa soue ou les écuries d’Augias.
    Cet avocat est Rwandais. Je subodore qu’il a fait la géographie du Rwanda à l’école secondaire et à l’ESM.
    Il est également juriste. Ce qui caractérise le juriste digne de ce nom est la rigueur l’honnêteté et la rigueur intellectuelle avérées.
    La particularité du droit est qu’il ne retient pas les spéculations. Ce qui signifie concrètement que tout fait évoqué ou invoqué par un avocat en l’occurrence doit être irréfutablement prouvé quant à sa véracité.
    Je lui pose les questions suivantes :
    1/ Où commencent et où finissent le Nduga et le Rukiga dans notre pays ?
    2/ Quelles sont les origines de ces mots ?
    3/ Que signifient Abakiga et Abanyenduga ? Quelles sont les différences entre Abakiga et Abanyenduga ?
    4/ Si ma mémoire est bonne, cet avocat a des enfants. Il leur a expliqué qui ils sont et d’où ils viennent. Natif de Gikongoro, il se dit Umunyenduga. Il a donc appris à ses progénitures qu’ils sont Abanyenduga Ceux-ci se considèrent comme tels.
    Depuis quand Gokongoro est dans le Nduga ?
    Il ne peut ignorer que la singularité séculaire du Peuple Rwandais est que tout Rwandais qui a reçu une éducation de base (à ne pas confondre avec l’instruction) sait qui il est et d’où il vient.
    Il a manifestement oublié de préciser son clan car celui-ci permet à tout Rwandais de savoir d’où il vient et qui il est effectivement.
    Maître, quel est votre clan ? Depuis quand l’origine de votre clan est Gikongoro dans le Nduga ?
    Au vu des dires de cet avocat, pris dans leur ensemble un des maux dont souffre gravement et lourds de conséquences est ses prétendus intellectuels et érudits.
    Il est incompréhensible qu’un avocat et ex-officiers supérieur de l’armée rwandaise puisse oser proférer sciemment des affirmations erronées et absconses. Je dis sciemment car il ne peut prétendre ignorer les origines des mots Abakiga et Abanyenduga et qu’au regard de son niveau d’instruction, sous peine de tomber dans le caniveau de ridicules, il ne peut dire aux Rwandais que le Ministre de la Défense l’a obligé de passer le concours d’entrée à l’ESM et le réussir. L’a-t-il contraint d’y rester ? Pourquoi n’a-t-il pas démissionné comme l’a fait Kambanda Jean ?

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