Accusée, levez-vous !

Imaginez que vous meniez une vie simple et heureuse avec votre compagnon et vos deux enfants, lorsque vous êtes attaqués chez vous, pendant que vous dormez et que vous êtes gravement blessés. Imaginez que vous survivez et que lui non. Imaginez que, pendant que vous êtes toujours en deuil et que vous essayez de comprendre ce qui se passe, vous êtes arrêtée, jugée et condamnée pour son meurtre. Et qu’on vous applique la sentence maximum: la peine capitale! Que feriez-vous? Accepteriez-vous votre destin, impuissante, ou tenteriez-vous de vous battre pour réhabiliter votre nom? Mais comment? Qui vous écoutera dans ce pays qui vous a déjà condamnée sans vous écouter ?

Vous me pardonnerez d’avoir introduit l’histoire d’aujourd’hui sans ambages et sans fioritures, avec ce scénario horrible, mais je ne vois pas comment faire d’autre. Dans le cas qui vous est présenté aujourd’hui, je pense que c’est seulement si vous savez à quel point elle était proche des portes de l’enfer que vous pourrez mieux apprécier son ‘voyage retour’ au pays des vivants.

Aujourd’hui, je suis inspiré par Susan Kigula d’Ouganda. Susan est née en 1980 à Masaka, ville de 100.000 habitants de la région centrale de l’Ouganda. Masaka est située près de l’équateur, au bord du lac Victoria, à quelque 140 kilomètres au sud-ouest de la capitale du pays, Kampala.

Susan et ses trois frères et cinq sœurs ont eu une enfance heureuse. Leurs parents leur ont inculqué l’importance de croire en soi-même et d’avoir de grands rêves dans la vie. Cependant, quand elle sera plus tard confrontée à des difficultés, elle réalisera que son environnement familial, rempli d’encouragements et d’amour, n’était en rien comparable à ce que le monde ‘réel’ lui réservait.

«Mon enfance heureuse ne m’a pas préparé à ce qui allait m’arriver à l’âge adulte.»

Lorsqu’elle a eu l’âge de vivre seule, Susan a déménagé à Kampala, où elle a trouvé un emploi dans une petite boutique de souvenirs. C’est là qu’elle a rencontré Constantine Sseremba. Il avait 28 ans, environ dix ans de plus qu’elle et un jeune enfant, un garçon, issu d’une relation antérieure.

Ils ont emménagé ensemble et ont eu une fille. Ils vivaient dans un petit appartement d’une chambre dans le quartier de Kawempe. C’était une vie modeste, ils ne possédaient pas grand-chose mais ça leur suffisait. Ils étaient heureux, se souvient Susan.

«Nous nous aimions beaucoup. Quand nous allions au cinéma ou au parc, les gens nous taquinaient. Ils nous appelaient des jumeaux parce que nous étions tellement en symbiose. Nous n’étions pas riches, mais nous étions heureux de nous avoir l’un l’autre. Nous ne regardions que les côtés positifs et nous ne nous attardions pas sur le négatif.»

Ça a l’air d’une vie parfaite, digne d’une carte postale, n’est-ce pas? Pourtant, cette vie sans histoire allait prendre une tournure tragique, de la manière la plus inattendue et toujours inexpliquée à ce jour.

Je dois vous prévenir, les détails que je vais partager ici ne sont pas pour les âmes sensibles. Contrôle parental conseillé!

C’était un dimanche, le 9 juillet 2000, un jour très ordinaire à en croire ses souvenirs. Ils avaient dîné ensemble à la maison, ils étaient de bonne humeur et riaient comme des adolescents, comme ils l’ont toujours fait.

Ils ont mis leurs deux jeunes enfants au lit avant d’eux aussi se coucher. Ils dormaient tous dans la même chambre, Susan, Constantine et leurs deux enfants. Leur femme de ménage, une jeune femme appelée Patience Nansamba, dormait sur un matelas dans le salon.

Vers 2h30 du matin, Susan fut réveillée brusquement par un coup porté à sa nuque avec un objet tranchant.

«J’avais sur moi du sang chaud qui coulait d’une blessure, les draps étaient trempés de sang.»

Il y avait trop de sang dans le lit et vu la quantité, elle savait que ce n’était pas juste le sien. Comme la pièce était trop sombre pour voir quoi que ce soit, Susan alluma la lampe torche qui était à son chevet et son premier réflexe fut de vérifier si rien n’était arrivé aux enfants. Ils étaient sains et saufs. C’est là qu’elle entendit son compagnon Constantine gémir de douleur.

«Constantine était au sol, son cou était tranché.»

Elle essayait encore de comprendre ce qui se passait lorsque leur femme de ménage, Patience, entra précipitamment dans la pièce et lui dit qu’elle venait de voir deux personnes sortir en courant de l’appartement.

« Ma vision était floue et j’avais du mal à me tenir debout alors que je me dirigeais vers l’extérieur pour appeler les voisins à l’aide. J’ai vu deux personnages s’enfuir, mais ils auraient pu être n’importe qui, je ne peux être sûr que c’était mes attaquants. »

Elle n’avait pas réalisé qu’elle s’était enfuie de la maison à moitié nue jusqu’à ce que quelqu’un lui tende une couverture. Elle était trop faible pour essayer de courir après les hommes qu’elle avait vu.

«Je saignais encore et puis je me suis évanouie.»

Susan s’est réveillée plusieurs heures plus tard. Son père était à son chevet et elle était allongée sur un lit d’hôpital, avec une douleur aigue à l’arrière de son cou. La première chose qu’on lui a dite, c’est que Constantine était décédé et que les familles avaient pris des dispositions pour qu’il soit enterré le lendemain.

Elle demanda ce qu’il en était des enfants et apprit que sa famille s’occupait de sa fille d’un an et que le fils de son partenaire, âgé de trois ans, avait été emmené par la famille de Constantine.

Petit à petit, Susan réalisait que sa vie telle qu’elle l’avait toujours connu était terminée. Les événements de la nuit dernière tournaient en boucle dans sa tête, mais elle n’y comprenait vraiment rien. Qui aurait pu faire ça? Ni elle ni son partenaire n’avaient d’ennemis, du moins pas à sa connaissance. Mais ce n’était pas non plus un cambriolage, rien n’avait été volé. Trop de questions, aucune réponse.

Le lendemain matin, elle réussit à se lever et à se rendre à l’enterrement, après quoi elle a été ramenée à l’hôpital. Elle recevait encore des soins pour sa blessure grave lorsque la police est venue la voir, environ trois jours après l’inhumation de son partenaire.

Susan a d’abord pensé qu’ils étaient là pour l’informer de l’état d’avancement de l’enquête, mais ce n’était pas le cas. Ou, plutôt oui, c’était le cas d’une certaine manière, quand on y pense: ils avaient conclu qu’elle, Susan Kigula, avait assassiné Constantine Sseremba, avec l’aide de la bonne Patience, et ils étaient là pour l’arrêter.

Avant qu’elle ne puisse comprendre ce qui se passait, la police l’a prise de l’hôpital et emmenée directement à la prison à sécurité maximale de Luzira dans l’attente de son procès! La tristement célèbre Luzira, du nom du quartier où elle se trouve à la périphérie de Kampala, est la plus grande institution pénale en Ouganda. Elle accueille des hommes et des femmes qui attendent d’être jugés ou qui purgent déjà leurs peines.

Pendant qu’elle attendait son procès, Susan a appris que la famille de Constantine avait déclaré à la police que le fils de son partenaire leur avait dit qu’il l’avait vue assassiné son père avec l’aide de la femme de ménage!

Quoi? Comment était-ce possible?

«J’étais naïve à cette époque -là. Je me disais ‘Tout cela est évidemment une erreur. Le pauvre jeune garçon est traumatisé et confus. Je suis innocente et, bien sûr, les gens le verront.’ Je ne savais évidemment pas comment le système juridique fonctionnait.»

Elle était tellement sûre de son innocence et persuadée que le tribunal ne pourrait que la libérer qu’elle n’a même pas engagé un avocat. D’ailleurs, elle n’avait pas d’argent pour en prendre un même si elle l’avait voulu.

C’était une énorme erreur. En septembre 2002, deux ans après son arrestation, Susan Kigula et sa femme de ménage, Patience Nansamba, ont été déclarées coupables du meurtre de Constantine Sseremba, uniquement sur la base du témoignage du fils de son défunt conjoint, âgé de cinq ans au moment du procès!

Susan et Patience ont clamé leur innocence, mais personne ne les a écoutées.

Selon la loi Ougandaise de l’époque, la sentence pour une condamnation pour meurtre était automatiquement la peine de mort! Le tribunal les informa sans prendre de pincettes qu’elles seraient exécutées par pendaison pour leur crime.

Oui, vous avez bien lu. Susan et Patience ont été condamnées à mort par pendaison sur le témoignage d’un garçon de 5 ans, âgé de trois ans au moment des faits !

Lorsque le verdict a été rendu et la sentence prononcée, Susan a regardé ses parents, qui avaient amené sa fille Nemata avec eux – elle avait maintenant trois ans – et elle a éclaté en sanglots!

La vie en prison a été dure pour la mère de 22 ans, qui a vu toute sa vie s’effondrer sous ses yeux et ses enfants lui être enlevés.

« Chaque jour, je me levais et pensais: ‘Est-ce aujourd’hui le jour où je serai pendue?‘»

La prison était surpeuplée et Susan partageait sa cellule avec trois autres femmes. Susan n’aime pas parler des détails de sa vie en prison. C’était une vie laide, vous ne pouvez rien dire de plus à ce sujet. De plus, quel aurait été le point de se plaindre? Elle se trouvait dans l’aile des condamnés à mort et chaque jour qui passait sans qu’on exécute sa peine était un cadeau, des jours en quelque sorte volés à la mort.

Elle n’était évidemment pas seule dans ce corridor de la mort. Il y avait environ 50 femmes en attente comme elle. Etrangement, ces compagnes du malheur sont devenues amies, apprenant à parler ensemble de tout, de la vie, de leurs identités et même de leur mort imminente.

« En écoutant l’histoire de ces femmes, j’ai commencé à apprendre que beaucoup d’entre elles, comme moi, avaient été accusées à tort de crimes. Certaines étaient coupables, mais aucune ne méritait d’être condamnée à mort parce que les crimes qu’elles avaient commis étaient des crimes passionnels. Certains de ces crimes étaient le résultat d’années de violence sexuelle et physique de la part de leurs partenaires. J’ai décidé: ‘Nous devons faire quelque chose. Nous devons changer d’attitude.’ Alors, j’ai commencé par pardonner aux gens qui m’ont mis en prison. J’ai encouragé les autres femmes à faire de même. Puis j’ai décidé de me mettre au travail.»

Susan a commencé par organiser différentes activités destinées à remonter le moral de ses codétenues : une chorale, des matchs de netball, etc. Elle a même monté une troupe de danse!

Lorsqu’elle a appris que les hommes détenus dans l’autre partie de la prison pouvaient étudier alors qu’il n’y avait aucun programme de ce type chez les femmes, elle a demandé à la prison de leur accorder le même privilège, si ce n’est pour tous du moins pour quelques-unes parmi elles. Lorsqu’elle a informé les autorités pénitentiaires des cours auxquels elle pensait (histoire, économie, théologie et gestion), elles lui ont demandé comment elle envisageait de gérer une école sans enseignants.

«Laissez-moi essayer d’être leur enseignante pour commencer.»

La prison a accepté, pensant peut-être que cela ne fonctionnerait pas, mais Susan était déterminée à aller jusqu’au bout. La condamnée à réuni des manuels scolaires donnés par des familles de détenus et s’est mise en travail.

Voyant à quel point elles étaient déterminées, les gardiens de prison les ont mises en relation avec l’école des hommes, qui a commencé à envoyer des notes prises pendant les cours pour aider les femmes.

Leur salle de classe? Un arbre dans la cour de la prison!

Imaginez des détenues dans une prison de sécurité maximale en Ouganda, dans la région des Grands Lacs, enseignés par une autre détenue condamnée à mort, âgé de 24 ans, étudiants sous un arbre avec des livres et des notes données par des codétenus de l’aile des hommes?

Non, je n’invente rien, ce n’est pas de la fiction, c’est une histoire on ne peut plus vraie!

Avec sa nouvelle éducation personnelle et la confiance en soi acquise en aidant les autres à étudier, Susan a pris une décision importante: au lieu de rester passive et d’attendre d’être exécutée, elle allait se battre pour défendre ses droits.

Susan n’était plus la jeune veuve naïve qui avait mis son destin entre les mains d’un système qui, elle avait cru, allait l’écouter de manière juste et impartiale. Elle savait que ce ne serait pas un combat facile, mais qu’avait-elle à perdre?

En 2006, à 26 ans, Susan a organisé une pétition contestant la peine de mort obligatoire en Ouganda. Dans l’affaire désormais connue sous le nom de «Susan Kigula et 417 Autres contre le Procureur Général», les requérants, tous condamnés à mort, demandaient à la Cour de déclarer la peine capitale inconstitutionnelle et de l’abolir.

Le verdict a été rendu par la Cour suprême d’Ouganda le 21 janvier 2009. Bien que la plus haute juridiction du pays n’ait pas aboli la peine de mort, elle a néanmoins décidé qu’une peine de mort ne devrait pas être obligatoire en cas de meurtre et les condamnés ne doivent pas être maintenus indéfiniment dans le corridor de la mort.

La Cour a décrété que si un condamné n’est pas exécuté dans un délai de trois ans, sa peine est automatiquement muée en peine de prison à perpétuité!

Par conséquent, la Cour suprême a décidé que les condamnés à mort concernés pouvaient faire appel de leurs condamnations auprès de la Haute Cour de justice!

Victoire extraordinaire!!!

Susan n’a perdu aucun moment et a demandé à comparaître devant le tribunal pour faire appel de sa sentence.

Son souhait fut exaucé deux ans plus tard, en 2911. Ce fut un moment très émotionnel. Son beau-fils était au tribunal, il avait tellement grandi! Il avait 14 ans et elle avait l’air d’une étrangère à ses yeux. Pendant le procès, elle s’est tournée vers lui, est tombée à genoux et l’a supplié de la croire, qu’elle n’avait pas tué son père.

«Tu sais que je t’aime tellement? Je suis ta mère!»

Elle a également prié la famille de son défunt conjoint de la croire. La salle d’audience était complètement silencieuse, vous auriez pu entendre une mouche voler.

La Haute Cour n’a pas annulé le verdict, mais elle a pris en compte sa bonne conduite et le fait qu’elle n’avait aucune condamnation antérieure pour réduire la peine de Susan à 20 ans, moins quatre ans pour la période où elle était en détention provisoire. De ce fait, Susan allait être libérée de prison cinq ans plus tard, en 2016!

Que faites-vous lorsque vous êtes dans une prison de sécurité maximale et que jusque là vous vous réveilliez chaque jour en pensant que vous alliez être exécutée, et qu’on vous disait tout à coup que vous pouviez rentrer chez vous dans 5 ans? Susan a décidé de relever un autre défi: elle a décidé d’étudier le droit!

En 2011, 9 ans après sa condamnation à mort et 11 ans après son emprisonnement, Susan et un groupe de prisonniers se sont inscrits à un cours de droit par correspondance à l’Université de Londres, devenant ainsi les premiers prisonniers ougandais à étudier le droit depuis l’intérieur d’une prison!

Même avant qu’elle ne finisse ses études, Susan est devenue la « conseillère légale » officieuse de ses codétenus: d’autres prisonniers et même le personnel pénitentiaire venaient régulièrement lui demander conseil. Qui l’aurait pensé?

Susan ne s’est pas arrêtée à donner des conseils sur le pouce. Elle a ouvert une clinique juridique en prison et commencé à aider les détenus avec tout ce qui était du domaine juridique: demandes de mise en liberté sous caution, rédaction de mémorandums d’appel, formations de comment se représenter sou-même au tribunal si vous ne pouvez pas payer les services d’un avocat, etc. Elle a aidé des dizaines de détenus à sortir de prison avant même d’avoir obtenu son diplôme de l’Université de Londres, diplôme qu’elle a obtenu le 19 août 2014!

«J’ai décidé d’étudier le droit pour acquérir des connaissances qui me permettraient de défendre les droits des moins privilégiés après avoir réalisé que les pauvres étaient confrontés à un ´déni de justice’ dans le système judiciaire. Je rêve de fonder un cabinet d’avocats dès ma libération. Beaucoup d’innocents se retrouvent derrière les barreaux parce qu’ils n’ont pas de représentant légal. Je suis déterminée à sortir de prison une femme instruite pour me battre pour les droits des défavorisés.»

Susan est entrée en prison à 21 ans sans aucune éducation formelle, elle a été libérée à 36 ans avec un diplôme en droit!

« La première fois que j’ai franchi les portes de la prison en tant que femme libre, c’était comme si je marchais sur la lune! Je ne pouvais pas croire ce qui m’arrivait. Ce que je ressentais était un mélange de sentiments… d’anxiété et d’excitation! Je remercie Dieu de m’avoir donné l’occasion de revoir le monde extérieur. »

Vous penseriez qu’elle a pris un moment pour se reposer, prendre soin d’elle-même , mettre tout cela derrière elle? Non, pas cette combattante de la liberté.

Depuis sa libération, elle travaille avec l’African Prison Project, organisation fondée par le jeune britannique Alexander MacLean. Elle travaille avec des femmes et des jeunes de sa communauté, ainsi qu’avec des prisonniers à travers toute l’Ouganda et ailleurs dans le monde, pour leur apprendre comment mieux se défendre.

Elle est également invitée de par le monde pour raconter son histoire. Quelques mois après sa libération, elle a été invitée à prendre la parole au 6e Congrès mondial contre la peine de mort, à Oslo, en Norvège. En juillet 2016, elle s’est rendue en Suède pour participer à diverses réunions sur le sort tragique des enfants de prisonniers. En octobre 2016, elle était en France pour célébrer la Journée mondiale contre la peine de mort et commémorer le 35e anniversaire de l’abolition de la peine de mort dans ce pays.

Elle parle régulièrement à des étudiants universitaires et du secondaire, des fonctionnaires et des gens ordinaires, les motivant et les incitant à faire de meilleurs choix dans la vie, de ne pas abandonner leurs rêves et devenir de bons leaders dans la société.

En novembre 2017, la Communauté de Sant Egidio d’Italie l’a invitée à participer à un événement organisé contre la peine de mort à Rome et dans d’autres villes italiennes.

On ne peut plus l’arrêter maintenant, au sens propre comme au sens figuré d’ailleurs.

Susan Kigula n’a non seulement changé les lois de son pays concernant la peine de mort et non seulement s’est-elle libérée de prison mais elle a aussi et surtout donné à sa fille une chance de retrouver sa mère. Susan habite avec Nemata, qui a 19 ans.

«Ma fille m’appelle son héros. C’est tout ce dont j’avais besoin après 16 ans d’absence.»

Félicitations pour votre contribution à l’héritage de l’Afrique, Susan ! #BeTheLegacy #WeAreTheLegacy #Mandela100 #UMURAGEkeseksa

Contributeurs

Um’Khonde Habamenshi