En France, le procès de Pascal Simbikangwa se poursuit à Paris. C’est le premier Rwandais poursuivi en France pour crimes liés au génocide, près de 20 ans après le drame. Ce mardi, 18 février, c’est l’ancien Premier ministre du Rwanda, Faustin Twagiramungu qui était appelé à témoigner, par la défense.
En exercice de juillet 1994 à août 1995 dans un gouvernement d’union nationale, l’opposant Faustin Twagiramungu n’a pas vraiment soutenu l’accusé mais il a voulu faire passer un message politique en rappelant que les Tutsis ont également été responsables d’exactions.
Il n’est pas venu défendre l’accusé car « il le connaît peu. De nom, seulement », dit-il et surtout, il ne sait pas quel rôle a pu jouer Pascal Simbikangwa avant et pendant le génocide. Il semble même s’en moquer.
« Il appartiendra au tribunal de le trouver noir ou blanc », a-t-il dit avant d’affirmer qu’il n’avait pas connaissance du fait qu’avant 1992, on appelait Pascal Simbikangwa, le tortionnaire à roulettes.
« Je n’ai jamais entendu parler de cela. Sincèrement. Je n’ai pas entendu parler de ce tortionnaire actif. Et je vous dis, pas plus tortionnaire que les gens que vous n’accusez pas ; qui ont tué les gens dans la préfecture de Byumba, de Ruhengeri depuis 1990 et qui continuent de le faire aujourd’hui », a ajouté l’ancien Premier ministre rwandais.
Ainsi et par conséquent, si Faustin Twagiramungu est venu témoigner devant la Cour d’assises, c’est seulement pour livrer un message politique à savoir : pas de réconciliation possible au Rwanda tant que l’on ne jugera que des Hutus et que la justice sera à sens unique.
Avec RFI