Sénégal : Le président Macky Sall invité à livrer son discours de fin d’année en langues nationales dont le Pulaar ou Fulfulde.

C’est une tradition au Sénégal que le président de la république s’adresse à ses compatriotes en français, à la fin de chaque année. Beaucoup de ces derniers ne comprenaient pas ces messages lus dans une langue coloniale et étrangère, en perte de vitesse partout à travers le monde. Moins de 45% des sénégalais et des sénégalaises comprennent ce patois de l’hexagone. Et d’ailleurs, pour quoi dialoguer avec son peuple dans une phraséologie que la majorité ne maitrise pas ? Normalement, celui qui veut se faire comprendre, a l’obligation d’émettre son message dans une parlure ou expression comprise de tous et de toutes. Mais tel n’a jamais été le cas au Sénégal. Les autorités, pendant ces festivités de fin d’année se comportaient comme des colons venus d’ailleurs et déversaient des discours fleuves comme s’ils étaient en France ou en Occident. Ils oubliaient de facto qu’ils se trouvaient sur la terre d’Afrique des fiers guerriers. Beaucoup de nos compatriotes considèrent ces messages comme des faits méprisants pour le peuple sénégalais avec ses langues nationales reconnues par la constitution et qu’il faut développer. Notre pays doit commencer à tourner la page de cette période sombre de notre histoire. Le chef de l’exécutif doit trouver une formule pour rejoindre son peuple qui l’a porté au pouvoir démocratiquement.

On avait également déploré une absence du Pulaar ou du Fulfulde dans ces messages destinés au peuple sénégalais bien que cette communauté soit majoritaire dans le pays. D’aucuns disent que les journalistes s’exprimant dans la bavarde des mbini et des mbidone ont toujours été exclus des cérémonies officielles afin d’étouffer leur parole. D’autres pensent qu’on leurs interdit d’utiliser leur langue même s’ils sont présents. Et de ce fait, les autorités favorisaient le français et une autre langue locale. Les gens de cette unanimité ont toujours trouvé cette situation frustrante et inadmissible. Ils ne comprennent pas que leur langue soit mise sous embargo et boycotté par l’état de leur pays de naissance et aussi par la plupart des médias publics et privés. C’est à se demander si les services compétents de l’état ne refuseraient pas de donner des licences aux nouveaux médias (radios et télévision) devant servir en Pulaar. Les gens de ce groupe n’auraient droit qu’aux médias de faible ou de minuscule fréquence comme ceux dans les villages éloignés. Aussi, il est indéniable de dire que leurs temps d’antenne à la RTS ne sont que des miettes.

Ainsi, nous lançons un appel à monsieur Adama Barro Ba, président de la convergence internationale des journalistes pulaaro-phones et son organisme à s’impliquer activement dans ce débat. Leur contribution et leur engagement sont nécessaires dans ce monde où leur communauté souffre profondément, entre autres de la sous-information. Ils doivent également revendiquer au nom de celle-ci, le droit d’être informer dans leur langue.

Par la présente, nous remercions d’avance le chef de l’état, monsieur Macky Sall tout en espérant que notre message retiendra son attention. Nous adressons nos meilleurs vœux de bonheur, de santé et de prospérité à l’humanité tout entière. YO JOMO WADD KISAL E JAMM E MEN!

Gondiel Ka

Chroniqueur, Montréal, Canada.

Et ses collaborateurs de Dental Fulbé Canada, Kisal Deeyirde Pulaagu, Tabital Pulaguu Allemagne et Kibaaruji Pulagu International et Fedde Pellital