Il est grand temps pour les sénégalaises et les sénégalais de monter au créneau et de clarifier ce débat malsain, qui fait état d’un choix d’une seule langue locale, comme langue officielle à la place du français. Les informations sorties lors de l’émission de Mr Mamadou Sy Tunkara à la chaine de télévision 2STV et pendant le point de presse animé par Mr Ousmane Sonko, sont des contrevérités. La réalité est que, beaucoup moins de 90% de la population sénégalaise parleraient le wolof. Le Chef de l’État, son excellence Mr Macky Sall qui, en privilégiant une seule langue nationale, a renoncé de facto à son poste de gardien de la constitution. Il est à l’origine de ces discussions qui ébranlent l’harmonie de notre société. Et d’ailleurs, pour quoi tant de dérapages et de dérives qui inquiètent notre population si paisible ?
Aucun groupe linguistique n’acceptera d’être laissé en rade, dans cette course pour la langue officielle déclenchée par nos politiciens inefficaces et sans visions. N’oublions pas que ces derniers, juste pour leurs intérêts personnels, peuvent créer des tensions linguistiques néfastes pour notre coin du monde, si paisible en ce moment. Élever une seule langue nationale au rang de langue officielle et laisser les autres dans l’oubli, ne peut en aucun cas être décider, ni par le Président de la République, ni par l’Assemblée Nationale, ni par n’importe quelle autre institution, juridiquement parlant. Toute tentative allant dans le sens de forcer la volonté populaire serait un acte illégal et anti constitutionnel.
D’ailleurs, même les pires dictateurs s’aventurent rarement sur ce terrain linguistique et ethnique, jugé très dangereux car détenant un fort potentiel de troubles. Ce n’est, ni le moment, ni le temps de faire ce débat. En lieu et place, nos politiciens doivent réfléchir sur comment offrir les meilleurs services à la population sénégalaise, prise en étau dans des difficultés de toutes sortes. Nos politiciens doivent arrêter de polluer l’atmosphère du pays, avec des discussions qui n’apportent pas du pain sur la table de leurs compatriotes.
Le président Macky Sall aurait -il trahi ses électeurs du Fouta et d’ailleurs ?
Encore une fois, son excellence, le Chef de l’État Mr Macky Sall ne doit en aucun s’adresser à ses compatriotes uniquement dans 2 langues, surtout pendant des périodes graves, comme celle que nous vivons avec la pandémie du COVID-19. Ce geste est discriminatoire, humiliant et frustrant pour les autres sénégalais qui ne les comprennent pas. Il lui est fortement conseillé de revoir sa politique communicationnelle ainsi que les dispositions de la constitution dont il est peut-être encore le gardien. Beaucoup de nos citoyens ne sont pas d’accord dans sa façon d’échanger avec ses pairs et redoutent des problèmes s’il continue de faire de la sorte. De plus, les localités comme le Fouta, le Fouladou, le Bounndou ou autres qui l’ont fortement appuyé pendant les différentes consultations électorales avec des victoires à la soviétique, sont toujours en attente d’infrastructures vitales comme des hôpitaux, des universités, des routes ou autres. Beaucoup lui reprochent d’être inaccessible et de les avoir oubliés. Selon eux, le président les a effectivement tournés le dos, après avoir obtenu leurs votes. Il doit revoir sa copie et adopter une attitude républicaine pour que les gens le reconnaissent comme un vrai Chef de l’État.
Un appel est lancé pour faire du Sénégal un pays d’inclusion
Nous lançons un appel aux politiciens du pays les plus en vue, afin de descendre sur le terrain et d’aider à éteindre les mauvaises dérives de nos autorités actuelles. Les autorités religieuses ainsi que les chefs coutumiers et autres porteurs de voix, ont l’obligation morale pacifier le pays. Ils ne doivent en aucun cas, laisser le pays aux politiciens en panne de réalisations et manipulateurs qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels, poser des gestes générateurs de troubles futurs. Faire du Sénégal un pays avec plusieurs langues officielles serait la solution la plus juste.
Gondiel Ka
Chroniqueur, Montréal, CanadaAvec la collaboration de : Fulbé e nder Canada, Kisal Deeyirde Pulaagu, Tabital Pulaagu