Le 26 septembre 2024, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a réitéré sa demande de sanctions internationales contre le Rwanda, accusant ce pays de soutenir le mouvement rebelle du M23, actif dans l’est de la RDC. Cette intervention fait suite à un long différend diplomatique entre Kinshasa et Kigali, marqué par des accusations mutuelles et un manque de volonté politique pour résoudre les conflits dans la région.
Tshisekedi a invoqué la dernière déclaration du rapport des experts de l’ONU publié en juillet de cette année, soulignant que le Rwanda n’a pas nié les accusations selon lesquelles il soutiendrait le M23. Kigali, en réponse, avait déclaré à la BBC que la crise persistante à l’est de la RDC est en grande partie alimentée par l’incapacité du gouvernement congolais à résoudre les problèmes liés aux ressources naturelles de la région, riches en minéraux précieux, et à restaurer la stabilité.
Le mouvement M23, qui opère dans la région orientale du Congo, nie tout lien avec le Rwanda, affirmant que son combat vise à défendre les droits de ses membres, en majorité des Tutsis congolais, qui se disent marginalisés par le gouvernement de Kinshasa.
Dans son discours, Tshisekedi a exhorté la communauté internationale à imposer des « sanctions ciblées » au Rwanda. Ces sanctions, selon lui, devraient inclure des mesures telles que le gel des actifs financiers, un embargo sur les armes, et l’interdiction de déplacement pour les individus concernés.
Tshisekedi a décrit le soutien présumé du Rwanda au M23 comme une « violation flagrante de la souveraineté de notre pays », ajoutant : « Nous appelons la communauté internationale à condamner fermement ces actes et à imposer des sanctions spécifiques au Rwanda pour son rôle dans la déstabilisation de la région. »
Il a également exigé que le Rwanda retire immédiatement ses forces du territoire congolais. Un récent rapport de l’ONU accuse Kigali de maintenir près de 4 000 soldats en RDC, en soutien direct aux combattants du M23. Le Rwanda, de son côté, a régulièrement reproché au gouvernement congolais de collaborer avec les rebelles des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), un groupe opposé au régime de Kigali et opérant dans l’est de la RDC. Kinshasa rejette fermement ces accusations.
Selon Tshisekedi, le conflit dans l’est du pays a créé une crise humanitaire sans précédent, provoquant le déplacement de près de sept millions de personnes vers d’autres régions du pays. Il a réaffirmé son engagement en faveur des récentes initiatives diplomatiques, telles que les discussions de Luanda en Angola, visant à ramener la paix entre les deux nations. Cependant, il a précisé : « Ces initiatives ne doivent en aucun cas masquer la nécessité urgente du retrait des troupes rwandaises. »
Tshisekedi a insisté sur la volonté de la RDC de parvenir à une paix durable par le désarmement des groupes armés et leur réintégration dans la vie civile, avec la promesse de « réelles opportunités économiques. » Cependant, en 2023, le chef militaire du M23, le général Sultani Makenga, a déclaré que les efforts de désarmement et de réintégration ne concernaient pas le M23, soulignant que leur problème devait être résolu par des négociations politiques avec le gouvernement de Kinshasa, une option que ce dernier a jusqu’à présent catégoriquement refusée.