La Monusco condamne fermement la reprise des hostilités

KINSHASA – La Mission de l’ONU pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (Monusco) a appelé le Mouvement du 23 mars (M23) à cesser immédiatement ses attaques dans la zone de Kibumba, dans l’est du pays, appuyant l’armée dans les combats qui l’opposent aux rebelles depuis samedi matin.

La Monusco condamne fermement la reprise des hostilités. Elle lance un appel au M23 pour cesser immédiatement ses attaques qui ont pour conséquence la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire déjà fragiles, écrit-elle dans un communiqué signé depuis Kinshasa.

Les combats ont commencé à l’aube dans la région où des affrontements avaient opposé jeudi les deux belligérants, poussant plus de 7.000 personnes à regagner le camp de déplacés de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Comme jeudi, l’armée et le M23 s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités.

La Monusco, chargée de la protection des civils, a appuyé l’armée en combattant le M23 entre Kibumba et Kibati, à 5 km du camp de Kanyarucinya, poursuit le texte. Dix missions ont ainsi été menées par ses hélicoptères de combat, est-il précisé.

La mission onusienne suit de près la situation et ne tolérera aucune avancée ou action des troupes du M23 qui provoquerait une panique au sein de la population civile et engendrerait de nouveaux déplacés, a-t-elle souligné, alors que les combats ont déjà provoqué de nouveaux déplacements.

Le M23 est surtout formé d’anciens rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l’armée, se sont mutinés en avril dernier et combattent depuis l’armée régulière dans la région du Kivu. Deux pays voisins, le Rwanda et l’Ouganda, sont accusés par l’ONU de soutenir les rebelles, ce qu’ils démentent.

Samedi, l’armée congolaise a affirmé à l’AFP que plusieurs militaires rwandais sont venus couper notre progression vers les positions principales du M23. Il n’y a aucun soldat des RDF (Rwanda defence force – l’armée rwandaise) en RDC, a quant à elle assuré l’armée rwandaise.

Le communiqué de la Monusco ne fait pas allusion à la présence éventuelle de troupes rwandaises en terre congolaise.

Vendredi, la Monusco avait été placée en état d’alerte élevée et des équipes de réaction rapide au sein des Casques bleus avaient été déployées dans des endroits clés autour de Goma, en particulier près de l’aéroport.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a indiqué dans un rapport rendu public vendredi que les rebelles posaient désormais une menace à long terme contre le gouvernement.

Les attaques de représailles contre les civils s’intensifient, et alimentent les cycles de haine et de violence au sein des différentes communautés, a regretté M. Ban dans ce rapport, soulignant son inquiétude face aux informations continues d’aide extérieure au M23.

Avec AFP