Affaire Ngenzi: Ce que les médias ne disent pas !!

Mr Octavien Ngenzi

Ngenzi était bourgmestre? Il est vivant? Il est donc coupable

Ngenzi, comme toute personne d’influence ou qui occupait un poste politique quelqu’il soit, est condamné d’ avance d’avoir participé au génocide. Aujourd’hui il est très difficile, voire impossible de trouver un responsable politique, un magistrat, un médecin, un riche homme d’affaire etc.. qui n’a pas fait objet d’une poursuite pour génocide. 

« Même si tu n’as pas tué, lèves-toi pour demander pardon pour ceux qui ont tué en ton nom » cette phrase a été prononcée par Paul Kagame en 2013, en s’adressant aux jeunes lors d’une conférence organisée par le ministre de la jeunesse et des sports au Rwanda. Son discours ce jour là, illustre clairement les intentions su FPR (partie politique actuellement au pouvoir) envers toutes les personnes hutu, encore vivantes aujourd’hui qu’elles soient en France où à l’étranger. On ne cherche pas la justice, juste les condamnations. C’est facile, il n’y a même plus besoin de preuves, un paquet de « faux » témoignages suffisent ! 

Nous nous permettons d’utiliser la formule « faux témoignages » car nous avons eu notre dose lors du procès en première instance. Pour ceux qui peuvent en douter nous vous invitons vivement à venir assister aux audiences, ne serait ce qu’une journée et vous vous ferez votre propre avis. Les témoignages sont parfois sidérants d’incohérences, comme voir un mari raconter une version contraire à celle que vient de raconter sa femme, alors qu’ils vivent toujours sous le même toit. Cela n’a pas empêcher la cour de considérer ces témoignages comme crédibles.

Tous ces témoins ont une formule qui revient quasi systématiquement dans leur témoignages. Ils affirment tous qu’étant donné que Ngenzi était le bourgmestre, il avait de l’influence et donc le pouvoir suffisant pour dissuader ou arrêter les tueurs. Ils disent tous qu’il a laissé faire et n’a rien fait. il est important de comprendre que dès le 07 avril, le lendemain de l’assassinant du président Habyarimana, le pays avait déjà sombré dans le chaos le plus total. Les meurtriers étaient devenus fous et rien ne pouvait les arrêter. Un seul Bourgmestre, avec 2 gardes armés avait-t-il réellement les moyens de faire quoi que ce soit? Il est difficile d’imaginer l’ampleur d’un tel chaos, sans l’avoir vécu. En France, il y a eu des débordements ne serait-ce que suite aux manifestations sociales, sans que les autorités locales ne puissent y faire grand chose, alors imaginez le Rwanda, avec toute sa sombre histoire derrière elle. 

Par ailleurs, il est important de noter que toutes les personnes soupçonnées d’avoir commis le génocide ont été appréhendées dès la fin du génocide et au retour des camps de réfugiés en 1996. Ces personnes ont été jugées et condamnées par le biais des « gacaca » (tribunaux locaux), y compris les personnes qui n’étaient pas présents au pays lors de ces jugements. Or, Ngenzi n’a jamais été cité comme génocidaire, contrairement à ce qu’affirment certains de ces témoins. Il n’existe aucun dossier gacaca concernant M. Ngenzi à ce jour. Mais grâce à l’excellence des services du pouvoir en place, cela ne serait pas surprenant de voir en apparaitre un fabriqué de toutes pièces, très prochainement. 

La présomption d’innocence régulièrement bafouée

Tout au long de l’instruction, Octavien Ngenzi et son coaccusé ont toujours vu leur présomption d’innocence bafouée. Certains membres des parties civiles le désignaient comme génocidaires même avant leur procès. La défense a saisi la justice et sa demande a été rejetée, car là aussi il faut savoir que la plupart des demandes faites par les accusés sont systématiquement rejetées par le parquet. Cependant, même si Ngenzi a perdu la bataille sur ce coup là on a pu voir que les parties civiles ont retiré de leurs sites ces allégations et ont rajouté dans leurs articles le mot « présumé ». 

Procès équitable? Pas tout à fait

Pendant la période d’instruction, la défense n’a jamais été associée aux enquêtes et n’a jamais eu la possibilité de se rendre au Rwanda sous la protection du parquet, malgré plusieurs demandes faites par Maître Mathe, avocate de M. Ngenzi lors du procès en première instance. Maître Mathe a même levé une exception liminaire lors du premier jour des audiences, en demandant un « transport sur les lieux » pour recueillir des témoignages et des éléments matériels, ce qui lui a bien évidemment été refusé. Le parquet a justifié ce refus en affirmant que l’enquête avait été menée à charge et à décharge, et qu’il n’y avait donc aucun intérêt à ce que les deux parties se rendent sur place. Seul problème, les parties civiles ont menés leur propres enquêtes et ont même pu bénéficier d’un libre accès aux prisons pour y recueillir des témoignages. Certains avocats des parties civiles ont même reconnu pendant le procès, s’être rendus à Kabarondo. 

Petite aparté pour souligner l’importance de se rendre sur les lieux : un ancien bourgmestre, Ignace BAGILISHEMA avait été acquitté par le TPIR, grâce à des preuves matériels recueillis sur place et l’ appréciation physique des lieux, alors que tous les témoignages l’accusaient. Tous ces témoignages avaient été jugés « discordants et contradictoires » pour reprendre les termes du TPIR. Pour plus de détails concernant le dossier BAGILISHEMA, suivre lien 1 ou lien 2

Par ailleurs, le même parquet qui prétendait avoir menée une instruction équitable, a nommé et pris en charge  70 témoins, dont la moitié en provenance du Rwanda, alors que seulement 5 témoins de la défense ont été pris en charge.  On vous laisse juger de l’équité!

La collaboration du régime actuellement en place au Rwanda avec l’accusation, n’est pas nécessairement une garantie pour une procédure juste et équitable, car derrières ces procès, il y a avant tout des enjeux politiques énormes. Pour mieux illustrer cette collaboration entre les parties civiles rwandaises et Paul Kagame, rien de mieux que la la vidéo suivante 

Cette vidéo illustre la décoration de M. et Mme Gauthier, fondateurs du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR),  par Paul Kagame en novembre 2017, pour avoir rendu service à la nation du Rwanda en traquant les « génocidaires » vivant en France. Pour rappel, c’est le CPCR qui est à l’origine des poursuites contre M. NGENZI.

Ce constat d’injustice et de non-équité devient encore plus alarmant lorsque on prend en compte le témoignage de l’OPJ Olivier GRIFFOUL (enquêteur en chef pour le parquet), lors du procès en premier instance. Ce dernier a eu un témoignage choquant de la part d’un enquêteur français, qui est sensé être impartiale et dont le travail consiste uniquement à apporter des éléments de preuves au parquet, et laisser la justice faire son travail. l’OPJ, a affirmé à plusieurs reprises, sa conviction et sa certitude de la culpabilité des deux accusés, basés sur des témoignages qu’il a pu recueillir et de sa très courte expérience au Rwanda. Sous la pression des questions de la défense, l’OPJ a ensuite reconnu que tous ses déplacements étaient sous le contrôle de la GFTU (Génocide Fugitive Tracking Unit), et que la plupart des témoins qu’il a interrogé avaient subis des pressions de la part du gouvernement au préalable. Il affirme ensuite avoir tenté de rencontrer des témoins neufs en échappant à la surveillance de la GFTU. Le CPCR avait même repris certains passages de l’audition de l’OPJ avec plus ou moins d’objectivité, car elle avait omis de mettre en avant les accusations affirmées de l’OPJ envers les accusés. 

Quels intérêts politiques derrières ces procès médiatisés? 

« Plus on avançait dans le temps, plus on investissait, moins la présomption d’innocence avait d’importance. Le malheureux Akayesu a été condamné à l’emprisonnement à vie sur la foi de déclarations de témoins « instantanés » qui sont apparus trois ans et demi après les faits, et ce, après que l’enquête à Taba – à laquelle j’ai participé – eut permis de voir que les témoins présentés comme témoins à charge se contredisaient, n’avaient rien à dire ou même le défendaient.

J’ajouterai que lorsque j’étais au Tribunal, nous savions que pour 25 $, n’importe qui pouvait s’offrir une brigade de six faux témoins qui viendraient raconter n’importe quoi aux enquêteurs et peut-être même aux juges. Très utile pour qui veut se débarrasser d’un rival ou d’un concurrent.

À qui profite le crime? Dans cette affaire, il profite à des Tutsis de l’Ouganda qui, trois ou quatre générations plus tard, « reviennent » au Rwanda en libérateurs, en envahisseurs ou en occupants. Cela pose de graves questions de droit international.

Ceci est un extrait d’un article réalisée en 2014 par André Sirois, avocat et fonctionnaire de l’ONU, qui a notamment contribué à mettre sur pied le Tribunal international pour le Rwanda de 1995 à 1997. Son article résume assez bien la situation actuelle et replace le procès de NGENZI dans ce contexte, qui voit le droit international violé ou dominé par les intérêts politiques. lien vers l’article 

Qui est NGENZI ? 

Né le 15 avril 1958 à Rubira, commune Kabarondo, NGENZI est issue d’une famille modeste de parents agriculteurs. Il est mariée et père de 7 enfants. Sa femme et ses enfants vivent tous en France.

M. NGENZI a suivi des études d’agronomie au lycée, avant d’occuper un poste d’agronome dans sa commune natale, vers la fin des années 80. Il a ensuite intégré une école d’ingénieurs au Kenya, spécialisée en foresterie.

C’est après obtention de son diplôme, et son retour au pays qu’il a intégré le programme DLB (Développement rural de la région de Byumba).  Lors de ses fonctions d’agronome forestier en DLB, il a pu mener à bien plusieurs projets essentiels au développement de cette région, notamment les centres de formation pour jeunes, IGA et SERAYE. 

Par la suite, pendant qu’il occupait toujours ses fonctions d’agronome, il a été nommé Bourgmestre de Kabarondo, commune de Kibungo, par le ministre de l’intérieur de l’époque.

Les personnes qui ont connu NGENZI lors de ses années de bourgmestre, reconnaissent que c’était un dirigeant juste et qui était toujours en quête de paix pour son peuple et sa région.

Aucun fait réelle ne peut attester que M. NGENZI n’amait pas les Tutsi. Pour exemple, la majorité des employés de M. NGENZI à la cummune Kabarondo, étaient Tutsi. 

En 1994, lorsque l’avion de président Habyarimana a été abattu et que le pays a sombré dans le génocide, Ngenzi s’est retrouvé dépassé par la folie meurtrière des Interehamwe qui étaient devenus incontrolables. Il n’avait en réalité aucun moyen d’arrêter les massacres car il n’avait ni les armes ni les policiers ou les militaires pour pouvoir le faire. Imaginez une seule seconde, en France, un peuple de plusieurs milliers de personnes qui se soulève. Que peut faire un maire seul, avec 2 policiers et 2 fusils ?

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