Le Rejet de l’Appel de Dieudonne Niyonsenga : Un Regard Critique sur la Justice au Rwanda

Cyuma Hassan

Au Rwanda, la Cour d’appel a refusé l’appel du journaliste Dieudonné Niyonsenga, également connu sous le nom de “Cyuma Hassan”, confirmant ainsi sa peine de prison de sept ans. Ce jugement a été prononcé malgré les contestations de Niyonsenga, qui demandait une révision de son procès sur de nouvelles bases. Le tribunal a statué que l’appel du journaliste manquait de fondement, maintenait la condamnation initiale dans toutes ses dispositions.

Dieudonne Niyonsenga, connu pour son journalisme critique, avait été précédemment condamné en 2021 pour plusieurs chefs d’accusation, dont l’utilisation de documents falsifiés, l’usurpation de titre de journaliste, et l’entrave aux décisions gouvernementales, accompagné d’une amende de 5.000.000 RWF. Cette condamnation a été rendue en son absence.

Les avocats de Niyonsenga, Gatera Gashabana et Jean Bosco Seif Ntirenganya, soutiennent encore la possibilité de recourir à des instances juridiques internationales pour obtenir justice. Ils contestent la manière dont le procès a été géré, notamment l’absence forcée de Niyonsenga lors des audiences, attribuée à la réticence de la prison à le libérer pour assister à son procès. Le camp de la défense argue que cette situation soulève des questions sérieuses sur l’équité du processus judiciaire rwandais.

Le bureau du procureur a indiqué que l’absence de Niyonsenga aux audiences était volontaire, une affirmation contredite par les témoignages des avocats de la défense, qui attestent d’un refus délibéré de la part des autorités carcérales de permettre à Niyonsenga de comparaître en personne.

Cet incident n’est pas isolé dans le contexte rwandais, où la liberté de presse et les droits des journalistes sont régulièrement mis en question. Des organisations internationales de défense des droits humains, telles que Human Rights Watch, basée aux États-Unis, ont appelé le gouvernement rwandais à cesser de cibler les journalistes. Concernant spécifiquement le cas de Dieudonné Niyonsenga, il y a des appels à mettre fin à la torture qu’il subit en détention, soutenus par ses apparitions en cour avec des blessures apparentes, qu’il attribue à des mauvais traitements en prison.

La situation de Dieudonne Niyonsenga attire l’attention sur des questions plus larges concernant la justice et la liberté d’expression au Rwanda. Son cas symbolise les défis rencontrés par les journalistes dans le pays, confrontés à des obstacles juridiques et à des pressions qui semblent viser à réprimer la critique du gouvernement de Paul Kagame. Cette affaire continue de susciter des inquiétudes internationales quant à l’état de la démocratie et des droits de l’homme au Rwanda, appelant à une réévaluation critique de l’approche du gouvernement rwandais envers la presse et la dissidence.