Institut Seth Sendashonga: La quête pour la démocratie au Rwanda face à des obstacles persistants

Seth Sendashonga

Dans une récente prise de position, l’Institut Seth Sendashonga pour la Citoyenneté Démocratique (ISCID asbl) a mis en lumière les défis constants auxquels est confrontée la quête de la démocratie au Rwanda. Le mercredi 13 mars 2024, un événement marquant s’est déroulé à Kigali, lorsque la Haute Cour a refusé d’annuler l’interdiction électorale de Madame Victoire Ingabire, une décision qui lui aurait permis de se présenter à divers postes lors des élections de juillet 2024, y compris la présidence. Cette décision survient peu après l’annonce par le Front Patriotique Rwandais (FPR) de la candidature du Président Paul Kagame pour un quatrième mandat, une annonce faite le samedi 9 mars 2024.

L’ISCID dénonce une réalité troublante au Rwanda : une dictature implacable d’une durée de trente ans, marquée par la violence, la terreur, et la persécution, sans oublier l’instabilité régionale résultant des actions du gouvernement. L’organisme souligne le besoin urgent d’un changement dans la gouvernance du pays, afin d’améliorer la vie des citoyens, de lutter contre la pauvreté, la faim, et l’injustice, et de favoriser la réconciliation nationale ainsi que de meilleures relations avec les pays voisins.

L’histoire de Madame Victoire Ingabire Umuhoza, revenue au Rwanda en 2010 dans l’espoir de s’inscrire dans le processus politique, est particulièrement mise en avant. Malgré sa libération sous ce que l’on appelle la « grâce présidentielle » après huit années de détention, sa capacité à participer activement à la politique reste entravée, reflétant une volonté du gouvernement de limiter la libre expression politique.

L’Institut exprime également sa préoccupation concernant les déclarations du Président Kagame sur sa succession, interprétées comme une tentative de perpétuer son emprise sur le pouvoir, même au-delà de son mandat actuel. L’ISCID critique cette perspective, la considérant comme un affront à la capacité des Rwandais de choisir librement leurs dirigeants.

En conclusion, l’ISCID appelle à un engagement renouvelé pour la démocratie et l’État de droit, soulignant que le futur du Rwanda repose sur la capacité de ses citoyens à instaurer un gouvernement représentatif, limité par des mandats précis, conformément à la constitution. L’organisme remercie également les pays et donateurs qui ont soutenu le Rwanda après le génocide de 1994, tout en avertissant que le soutien continu au régime actuel, sans changements politiques significatifs, pourrait être contre-productif.

Cette déclaration, émise le 15 mars 2024 par Jean Claude Kabagema, président de l’ISCID, depuis Bruxelles, appelle à une réflexion profonde sur l’avenir du Rwanda, soulignant la nécessité d’une transition pacifique vers une gouvernance plus inclusive et démocratique.