Ce 26 mars 2024 marque le huitième anniversaire de la disparition troublante de Madame Illuminée Iragena, infirmière dévouée à l’Hôpital Roi Faycal de Kigali et membre active du parti politique Forces Démocratiques Unifiées (FDU-Inkingi). Cette date sombre rappelle non seulement le mystère non résolu entourant son sort, mais souligne également les défis persistants auxquels fait face l’opposition politique au Rwanda.
Illuminée Iragena, épouse de Monsieur Martin Ntavuka, représentant des FDU-Inkingi à Kigali, a été vue pour la dernière fois le matin du 26 mars 2016 alors qu’elle quittait son domicile dans le district de Gasabo pour se rendre à son travail. Sa disparition a eu lieu dans un contexte de tension croissante pour les membres de l’opposition, notamment après l’arrestation de Léonille Gasengayire, une autre figure du parti, et les visites fréquentes à Victoire Ingabire Umuhoza, présidente emprisonnée du parti pour des accusations largement critiquées comme étant politiquement motivées.
Les disparitions forcées, les assassinats et le harcèlement des membres du FDU-Inkingi et d’autres opposants politiques depuis 2010 soulèvent des questions profondes sur la situation des droits humains et la liberté d’expression au Rwanda. La répression de l’opposition politique s’est intensifiée depuis l’arrivée au pouvoir du Front Patriotique Rwandais (FPR) en 1994, entravant le développement démocratique et la pluralité des voix dans le pays.
Des personnalités telles que Déo Mushayidi, Bernard Ntaganda, Diane Rwigara, ainsi que des jeunes activistes comme Anselme Mutuyimana et Kizito Mihigo, ont été emprisonnés ou ont payé de leur vie leur volonté de participer au débat politique. Ces actes de répression ne font que renforcer la détermination de l’opposition à lutter pour les droits civiques et politiques, malgré le climat de terreur maintenu par le régime en place.
Le FDU-Inkingi, par la voix de son président, Placide Kayumba, depuis Bruxelles, réitère sa demande de justice pour Illuminée Iragena et tous les Rwandais victimes de crimes politiques. Il appelle à des enquêtes indépendantes et à la mise en place d’un dialogue politique inclusif, soulignant que la paix et l’état de droit sont essentiels pour assurer la coexistence pacifique et le progrès au Rwanda.
La disparition d’Illuminée Iragena reste un symbole douloureux des défis à surmonter pour parvenir à une démocratie véritable et inclusive au Rwanda. En ce jour de commémoration, l’appel à la justice et au changement résonne plus fort que jamais, invitant tous les acteurs, y compris le gouvernement rwandais, à réfléchir à l’avenir du pays dans un esprit de tolérance, de dialogue et de respect mutuel.
