Le 10 février 2024, la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC) a été le théâtre de violents affrontements, culminant avec la prise de contrôle de la localité de Katsiru par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Katsiru, une zone stratégique comptant environ 30.000 habitants située dans le groupement Bukombo, est désormais sous l’emprise des forces rebelles. Cet événement marque un tournant significatif dans le conflit qui secoue la région, accentuant les tensions et les déplacements massifs de populations.
Suite à ces affrontements, des centaines de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers, cherchant refuge dans les localités voisines de Nyanzale, Kikuku, Mirangi, Birundule, Kabirangiriro, ainsi que dans les champs environnants, toujours au sein du groupement de Bukombo. Ces déplacements font suite à une journée d’intenses combats, débutant dès 5 heures du matin, et qui ont vu la localité de Katsiru passer sous le contrôle des forces du M23 et de l’armée rwandaise aux alentours de 17h45.
Les témoignages des habitants reflètent la gravité de la situation. « Nos jeunes Wazalendo ont été attaqués tôt ce matin par l’armée rwandaise. Ils ont combattu pendant toute la journée. À 17h45, nous avons entendu les crépitements des armes se rapprocher du centre, nous avons décidé de quitter les lieux », partage un résident de Katsiru, soulignant l’urgence et le désarroi face à cette situation. Les habitants, forcés à l’exode, se retrouvent démunis, sans savoir comment ils vont survivre loin de leurs foyers.
Parallèlement, les combats se poursuivent sur l’axe Kibumba, où les forces locales, les Wazalendo, ont repris le marché de Ruhunda 2. Les affrontements se concentrent désormais sur la colline de Nyundo et le village de Kanyamahoro, dans le territoire de Nyiragongo au nord de Goma, où l’armée rwandaise est accusée d’avoir attaqué les positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
Willy Ngoma, porte-parole du M23, a affirmé sur son compte X que la situation est sous contrôle, accusant la « coalition gouvernementale » d’attaquer simultanément leurs positions sur les axes Mweso et Kibumba.
À ce stade, le gouvernement congolais n’a pas encore officiellement réagi à ces développements.