POLITIQUE AGRICOLE 1995-2016 AU RWANDA: CONTRASTE ENTRE LES BELLES STATISTIQUES DE PRODUCTIONS AGRICOLES ET LES FAMINES CHRONIQUES

Par Ndereyehe Charles[1]

 1.    Introduction

Le 24 février 2016, je publiai un article[i] en Kinyarwanda qui analysait les récentes publications[ii] parues sur l’agriculture au Rwanda. Comme dans les analyses antérieures [iii] – [iv], je soulignais encore que la politique économique du gouvernement rwandais, dominé par le FPR (Front Patriotique Rwandais), avait amené l’agriculture rwandaise dans l’impasse[v].

Beaucoup de journaux locaux continuent à publier dans le même sens, en mettant en exergue le contraste entre les statistiques luisantes d’augmentation des productions agricoles et les famines chroniques sévissant dans tous les coins du pays[vi].

Deux articles m’ont particulièrement impressionné. Le 1er, en anglais, du chercheur Dr. Neil Dawson, fait ressortir que la politique agricole du Rwanda a un effet néfaste pour les plus pauvres. Le 2ème,  du 16/02/2016 et en Kinyarwanda, concerne la déclaration du Ministre de l’agriculture et de l’élevage, Mme Dr G. Mukeshimana, qui affirme que  les problèmes de l’agriculture rwandaise sont liés à la régression de la recherche agricole[vii].

Ces deux personnalités montrent que les belles statistiques du gouvernement ne représentent pas les faits réels de terrain où l’autosuffisance alimentaire serait un acquis pour un grand nombre de Rwandais. Il est en effet de notoriété publique que les statistiques officielles sont souvent manipulées[viii], pour montrer une autre image[ix] de l’agriculture et du développement économique au Rwanda, qui seraient sur la voie d’assurer l’autosuffisance alimentaire. Pourtant tous les indicateurs économiques clignotent rouge[x], montrant la pauvreté et  la famine !

En effet, selon le Rapport Mondial 2013 sur le Développement Humain, le Rwanda a un indice de Gini de 0,53 , qui le place parmi les pays les plus inégalitaires au monde. Les 10% les plus riches accaparent 40% des revenus, tandis que les 10% les plus pauvres se contentent d’à peine 3,5% des revenus. En réalité 82% de la population vit avec moins de 2$ USD par jour, la population en-dessous du seuil de pauvreté (celle qui vit avec moins de 1,25 $/j) est de 63,2% au lieu de 44,9% avancé par les chiffres officiels. La population qui croupit dans une pauvreté multidimensionnelle est estimée à 69% par ce même Rapport [xi] .

La presse locale [xii]§§ montrent des réalités économiques caractérisant la pauvreté, chiffres et images à l’appui, au moment où les officiels ont de la peine à accepter cette misère rwandaise qu’ils veulent cacher à l’opinion internationale. L’alibi malheureux, constitué par les infrastructures poussant comme des champignons dans “la très propre ville de Kigali”, cache ce terrible mal rongeant le petit peuple, décrit ainsi par Ansoms (2009): “Tout comme ailleurs, l’élaboration des politiques est une affaire contrôlée par les élites au Rwanda. La majorité des petits producteurs pauvres a sans aucun doute peu d’influence sur la situation politique. Les responsables de formulation des politiques ont peu de liens institutionnels ou personnels avec les questions de développement rural, et sont nombreux à avoir une attitude condescendante, voire méprisante, envers les petits producteurs pauvres pratiquant des formes «traditionnelles » d’agriculture ”[xiii] .

L’échec de la politique agricole FPR tient donc aux raisons principales suivantes:

–          Les productions agricoles sont mal payées par les coopératives contrôlées par le FPR et au bout du circuit, par des sociétés de transformation ou de commercialisation attachées au FPR[xiv] ;

–          La politique économique est loin de se soucier des agriculteurs-éleveurs ; elle met plutôt au centre de ses préoccupations des intérêts des sociétés omniprésentes du FPR[xv].

Voilà ce qui explique pourquoi la pauvreté généralisée en milieu rural. Malgré que l’enseignement primaire soit déclaré “gratuit”, des bambins sont incapables de fréquenter l’école à cause de la pauvreté[xvi] et de la faim[xvii] ; Ils errent plutôt dans des centres urbains ou s’adonnent à de petits boulots pour survivre[xviii]. Certaines autorités locales, pour ne pas rater leurs contrats de performance parfois insensés, utilisent les milices pour battre à sang des pauvres qui ne peuvent pas payer les mutuelles, ou pour les obliger à reconstruire leurs maisons détruites sous prétexte qu’elles ne répondent pas aux normes décrétées[xix].

Le présent article a donc pour objectif de commenter ou clarifier certaines observations faites dans les écrits de Dr Neil Dawson et du Ministre de l’agriculture et de l’élevage.

2.    Matériels et méthodes:

Pour mieux cerner la problématique nous nous sommes appuyés sur les documents officiels ou publiés  suivants:

–            Programme d’intensification agricole au Rwanda[xx] ;

–            Loi sur la réforme agricole [xxi] ;

–            Publication de LPDI (Land Deal Politics Initiative)[xxii] ;

–            Résultats de recherche agricole de l’ISAR (Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda)  seul ou en collaboration avec les Centres Internationaux de Recherche Agricole depuis 1979-1992[xxiii] ;

–            Journaux locaux écrits en Kinyarwanda[xxiv].

Les informations recueillies ont permis de faire des observations sur la publication de Dr Neil Dawson, et la déclaration publique de Mme le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Dr G. Mukeshimana. Elles ont aussi donné l’opportunité de présenter un point succinct sur la recherche agricole au Rwanda 1930-1994.

3.    Résultats et discussions

3.1.  Publication de Dr. Neil Dawson[xxv].

L’article intitulé Rwanda Hit Surprisingly Bad by the ‘Green Revolution”, en français « Rwanda est désagréablement surpris par la révolution verte» est clair. On y lit Rwandan agricultural policies hurting the poorest of the poor”,  en français «les politiques agricoles rwandaises heurtent les plus pauvres des pauvres».

Cette observation corrobore les réserves et inquiétudes que nous avons toujours exprimées envers la politique agricole du FPR. Des faits bien précis montrent que la politique économique en général et agricole en particulier,  ne vise pas à sortir les agriculteurs de leur pauvreté :

–      Le choix  du système néo-libéral de paravent cache en fait un monopole flagrant des sociétés du FPR ;

–      La réforme agricole visant la spoliation des agriculteurs de leurs terres et l’orientation très maladroite vers la monoculture sont des politiques catastrophiques pour les pauvres et ne visent qu’à favoriser les nouveaux  capitalistes fabriqués ex-nihilo par le FPR et pour le FPR.

Dr. Neil Dawson est d’avis que forcer l’agriculteur à adopter la monoculture en abandonnant son système de polyculture (multi-crops) est un moyen de fragiliser son économie familiale. Ceci part d’un constat cinglant : « la transformation de l’agriculture rwandaise passe par l’utilisation des intrants (semences, engrais, pesticides…) dont l’accès exige la monétarisation de l’agriculture et des capitaux que le pauvre agriculteur n’a pas ».

C’est une absurdité de contraindre le paysan à cultiver telle ou telle spéculation et le forcer à s’inscrire dans une pratique de crédit agricole. L’agriculteur est un opérateur économique ; c’est à lui de prendre le risque économique, et nul autre ne devrait le lui imposer.

Pire encore, c’est de le menacer par la loi sur la réforme agricole[xxvi] statuant que s’il ne valorise pas son exploitation comme exigé, il perdra ses terres qui constituent son principal facteur de production. Le producteur passera donc du statut de pauvre au statut de «sans terres» ; Il sera poussé à l’errance, à l’instabilité familiale, à la misère.

Ces politiques de spolier des terres, de rendre des populations victimes des lois votées par des parlementaires imposés par le FPR, parlementaires qui se soucient très peu des intérêts des agriculteurs, à qui ils n’ont aucun compte à rendre, ne peuvent que produire des effets que Dr. Neil Dawson  a constaté.

Cette situation s’aggrave par le fait que les agriculteurs sont des victimes de l’administration locale qui a le «contrat de performance» avec le régime du FPR qui la met en place et auquel elle rend compte . Les pauvres paysans se trouvent donc dans une situation ingérable et très difficile car ils n’ont personne pour les défendre. Dr. Neil Dawson constate que lorsque le paysan se voit acheminé vers une telle situation sans issue, il préfère anticiper les événements et vendre son exploitation. Il est ainsi contraint de devenir chômeur agricole,  errant avec des enfants sans avenir ;   sa pauvreté ne peut que s’aggraver.

Le constat de  Dr. Neil Dawson se trouve validé par trois faits suivants:

–                     Premièrement : Le gouvernement rwandais impose au paysan de prendre le risque économique sans lui donner des garanties de rentabilité financière du système proposé ; car au bout de la filière de production, il n’y a pas des prix rémunérateurs des produits agricoles;

–                     Deuxièmement: L’agriculteur a normalement son système de production pour assurer la sécurité alimentaire à sa famille. Le gouvernement ne garantit pas cette sécurité alimentaire, ni la disponibilité des produits succédanés ou des produits alimentaires de première nécessité que l’agriculteur ne produit pas lui-même. Rien n’indique non plus que le revenu financier de la monoculture lui permettra d’acheter , à des prix abordables, ce qu’il ne peut pas produire lui-même ;

–                     Troisièmement: Quand bien même la main d’œuvre familiale soit considérée comme “gratuite”, le gouvernement ne donne aucune garantie que les semences sont de qualité requise, ni ne prend aucun engagement d’assurance agricole ou d’exonération de la dette des semences et engrais en cas d’aléas climatiques défavorables;

Le chercheur Dr. Neil Dawson ne nie pas que la production agricole ait pu augmenter, mais il note que ceci ne serait valable que pour 1/3 des producteurs. Si 85% des rwandais sont des agriculteurs comme l’a déclaré Madame le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, ça veut dire que 57% n’enregistrent aucune augmentation de la production. Cette situation concerne donc près de 7.000.000 de personnes!

Les familles de ces personnes ne pourront jamais atteindre la performance préconisée par les politiques agricoles en vigueur. Elles se verront soustraites de leurs terres et sombreront dans la pauvreté irréversible. Voilà ce qui explique la famine qui ronge tous les coins du Rwanda, même les zones anciennement réputées greniers du pays comme le Plateau de l’Est, le Mutara et le Nord-Ouest du Rwanda.

Le problème central de tout ce système découle de la politique d’interdiction au paysan de choisir lui-même un système de production agricole assurant la sécurité de sa famille. Le paysan se voit forcé à pratiquer la monoculture qui n’a, à ses yeux, aucune justification technique ni économique. Par ailleurs, d’autres analyses ont indiqué que derrière la politique agricole rwandaise de pseudo “révolution verte” se cachent des intérêts des multinationales américaines “Monsanto et  Syngenta[xxvii] associées aux opérateurs économiques locaux qui font la chaîne des sociétés du FPR. Ce sont ces sociétés qui contrôlent le secteur Banquier pourvoyeur de crédits agricoles et qui attribuent les marchés relatifs aux services de transport des intrants que les agriculteurs sont obligés d’utiliser malgré eux. Les agriculteurs n’ont aucun pouvoir de négocier ces intrants au prix rendu puisqu’ils se trouvent dans un néo- libéralisme nourri par  le monopole de ces sociétés. Telle est la farce de “good governance” servie ad libitum par le régime à ses sponsors étrangers.

3. 2. Déclarations du Ministre de l’Agriculture et de l’élevage, Mme Dr G. Mukeshimana.

Madame le Ministre dit: “Certains problèmes que nous enregistrons dans l’agriculture sont liés aux changements climatiques et à la forte régression de la recherche agricole depuis le remplacement de l’Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda (ISAR) par le Rwanda Agriculture Board (RAB).  Ceci est dû aussi au fait que l’ISAR a laissé peu de résultats…».

Cette dernière affirmation nous semble être très ambigüe. S’agit-il des résultats de recherche ou du germoplasme et animaux  perdus durant la guerre?

Mais lorsqu’elle y ajoute que «Ceci veut dire que le RAB n’a pas pu multiplier les semences ou créer de nouvelles variétés, produire des intrants pour l’augmentation de la production, ou faire des recherches sur les contraintes de production pour y donner des solutions appropriées.…[xxviii], les choses deviennent beaucoup plus claires. La regrettable situation n’a pratiquement rien à voir avec l’ISAR. Mais Mme le Ministre a l’embarras à trouver une explication plausible sur la situation catastrophique dans laquelle son gouvernement a enfoncé l’agriculture rwandaise.

Comme je l’ai souligné dans ma conférence à Amsterdam le 19/11/2015 “Sustainable development is not possible without true reconciliation and democracy in Rwanda, which are prerequisite for peace and security[xxix], l’un des handicaps pour les rwandais, c’est l’éternel recommencement: le nouveau venu détruit ce que ses prédécesseurs ont construit, pour recommencer à zéro. Ce manque de capitalisation des résultats d’efforts déjà consentis est un gaspillage énorme et regrettable de ressources financières.

Oui, la recherche agricole a souffert de la guerre de “libération” du FPR (1990-1994) et de l’instabilité post-conflit (1995-2002). Mais il faut que ce soit clair: la recherche n’est pas une sorcellerie et la baguette magique n’y fonctionne pas. Qu’elle soit fondamentale, appliquée et développement, la recherche requiert beaucoup de ressources humaines et financières, du temps et de l’intégrité assidue sans faille. Or, la recherche agricole rwandaise d’aujourd’hui semble souffrir du manque de volonté politique[xxx] et d’éthique de la part du régime RPF et chez certains chercheurs. N’est-il pas surprenant par exemple, de voir que les résultats de recherche agricole qu’ISAR a réalisés, soient rarement cités en référence dans les nouveaux travaux de recherche ?

Pourtant, ces résultats sont disponibles dans des Institutions nationales sœurs actives de recherche agricole du Burundi, Kenya, Uganda et Ethiopie qui étaient regroupées au sein de ASARECA (Association for Strengthening Agricultural Research in Eastern and Central Africa) ainsi que dans des Centres Internationaux de Recherche Agricole de la CGIAR[xxxi] (Consortium of International Agricultural Research Centers) qui travaillaient avec l’ISAR.

Si on veut conduire la rechercher sans bien se documenter d’abord, comment Dr Mukeshimana pense-t-elle obtenir rapidement des progrès tangibles en recherche agronomique?

3.3.       Bref aperçu  sur la recherche agricole au Rwanda 1930-1994

La recherche agricole au Rwanda a commencé avec INEAC[xxxii] (Institut National pour l’Etude Agronomique du Congo-Belge) en 1930. Elle a pris sa réelle forme en 1950 [plan décennal de développement pour le territoire du Ruanda-Urundi (1950-1960)] pour résoudre les problèmes de famines qui ravageaient le Rwanda et le Burundi placés sous-tutelle belge.

La passation de pouvoir entre les chercheurs responsables belges et les rwandais a eu lieu après l’indépendance en 1962, année de naissance de l’Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda (ISAR). La recherche agricole a commencé à prendre essor vers 1972 avec l’arrivée des premiers  Cadres universitaires rwandais (ingénieurs agronomes, médecins vétérinaires, ingénieurs forestiers….). Quand la guerre de 1990 a éclaté, l’ISAR venait d’avoir une expérience de 28 ans de recherche Agro-sylvo-pastorale.

L’effort pour une recherche de qualité bien orientée commença avec le premier “plan directeur” en 1985. En 1994, ce plan directeur était dans sa deuxième phase qui avait permis la décentralisation de la recherche pour tenir compte de la spécialisation agricole régionale et de la nécessité de la recherche-développement en milieu réel. Ainsi 8 Centres régionaux de recherche agricole avaient été créés : Ruhengeri: Pomme de Terre – Maïs; Rwerere: Blé – Triticale – Pomme de Terre – Maïs ; Mutara:  Riz – Soja – Maïs irrigué – Elevage (ranching); Kibungo: Bananeraie; Karama:  Sorgho –  Manioc – Elevage – Irrigation par aspersion; Rubona: Manioc – Patate douce – Café – Sorgho – Haricot – Arboretum; Gakuta-CZN: Foresterie – Agroforesterie – Terres acides; Ntendezi:  Bananeraie – café.

C’est regrettable que la guerre ait détruit certains résultats et infrastructures de recherche obtenus grâce aux investissements très coûteux. Furent détruits physiquement plusieurs animaux sélectionnés et les arbres/ cultures pérennes (caféiers et patrimoine forestier) ; La banque de germoplasme créée à Rubona, celles de Ruhande et de Ruhengeri (PNAP) furent également saccagées; plusieurs matériels de recherche (Labo) furent pillés. Mais s’il y a volonté politique et financements conséquents, les semences végétales[xxxiii]peuvent être récupérées dans les réseaux ASARECA et CGIAR.

Un lecteur non-averti des publications de recherche agricole au Rwanda penserait qu’elle a seulement commencé après la prise du pouvoir du FPR en 1994 , hélas, et Mme le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage fait bien de le rappeler à ses chercheurs : ils devraient faire référence aux résultats antérieurs obtenus notamment par les chercheurs de l’ISAR. Ce n’est ni intègre ni professionnel de calquer trop la recherche ou tout autre science sur les changements et propagande politiques.

L’ISAR avait obtenu des résultats très appréciables dans le domaine végétal. C’est pour cette raison que ça fait mal au cœur de lire ou d’entendre dire que : « les agriculteurs ont planté le Manioc qui n’a pas produit; les agriculteurs ont planté des semences venu de l’étranger et n’ont pas germé…..”.

Faut-il blâmer la recherche et les chercheurs ou les politiques agricoles incohérentes?

Voyons l’affaire de près. L’ISAR avait sélectionné des semences adaptées à chaque région agro-climatique et avait élaboré des techniques culturales appropriées. Nous allons donner quelques exemples non exhaustifs pour ne pas laisser continuer planer le flou que laissent transparaître les insinuations du Ministre de l’Agriculture et de l’élevage.

3.3.1        Tubercules :

–            Pomme de terre Sangema pour les terres riches en hautes altitudes; Cruza pour les terres acides; et d’autres variétés ou cultivars comme Mabondo, Kirundo, Kinigi, Gahinga, Montsama, etc. ont été créés ou sélectionnés par PNAP (Programme National de la Pomme de Terre) à Ruhengeri. La plupart dépassaient 15t/ha, les élites atteignaient 30t/ha de tubercules frais.

Dans ce domaine, ISAR collaborait avec CIP (International Potato Center), stations de recherche de Nairobi- Kenya et  Lima-Pérou;

–            Manioc : Creolina, Kibombwe, Kiryumukwe, Eala, Maguruyinkware, Mulundi qui atteignaient ou dépassaient des productions de 20t/ha de racines fraîches. Les programmes des tubercules s’exécutaient en collaboration avec IITA (International Institute of Tropical Agriculture)  à Ibadan,  Nigeria;

–            Patate douce Tura(tugure), Mugande, Karebenzungu, Masetsa, Gihingumukungu, Nserura, Rusenya, Nsasagatebo, Gahungezi, Wadada, Rutambira et d’autres dont la productivité pouvait dépasser15t/ha de tubercules frais.

3.3.2        Légumineuses :

–            Haricot : Umubano, Vuninkingi, Puebla, Gisenyi, Ngwinurare, Mabondo, Urunyumba avec productivité pouvant dépasser 1,5t/ha de graines sèches ;

–            Soja dont les variétés largement diffusées étaient: PalmettoOgden, Bossier, avec l’appui du programme de multiplication et inoculation du rhizobium par le service de laboratoire à Rubona ;

–            Petit PoisCollection avec attention particulière sur les variétés Kyondo, Nyagashaza, Rangiro II, Cyambiro et Ibyerabirora.

L’ISAR collaborait avec CIAT (International Center for Tropical Agriculture) à Cali-Colombie et CIRAD (Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) à Paris-France.

3.3.3        Céréales :

–            Maïs : ISAR avait un programme avancé de sélection de variétés et cultivars, et les multipliait notamment dans les centres de Ruhengeri et Rubona. Il s’agit entre autres de Nyirakagori, Bambu, Katumani en collaboration avec CYMMYT (Centre International pour la sélection et l’amélioration du Maïs), à Mexico. La productivité atteignait 4t/ha de grains secs et le producteur conservait ses semences;

–            Sorgho : Plusieurs variétés sélectionnées dont SVR 157 qui était utilisé comme grains crus à la BRALIRWA (Brasserie et Limonaderie du Rwanda)ISAR collaborait dans ce programme avec ICRISAT (International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics).

–            Riz ISAR avait débuté le programme de sélection en étroite collaboration avec les projets rizicoles;

–            Blé-Triticale : ISAR avait sélectionné et diffusé quelques variétés et cultivars, surtout en vue de fournir assez de matières premières aux minoteries de Kabuga/Byumba et de Ruhengeri.

3.3.4        Verger – fruit et horticulture:

–            Orangers: ISAR faisait la recherche sur le «greening» et autres maladies.

–            Bananiers: Collection du «germoplasme» avec 62 cultivars à Rubona et mise en place d’un «laboratoire» de purification des bananiers  par la culture de tissu in vitro. Ce programme s’exécutait en collaboration avec IRAZ (Institut de Recherche Agronomique et Zootechnique) de Gitega/ Burundi.

–       Avocat : ISAR avait fait la sélection de variétés adaptées et fort appréciées par les agriculteurs.

–       Il y avait aussi la collection de variétés d’Ananas, Cultures maraîchères et de Fleurs.

3.3.5        Autres cultures (industrielles) : ISAR collaborait avec l’Office des Cultures Industrielles (OCIR).

–            Caféiers : La recherche sur les variétés, les techniques culturales et la lutte contre les maladies et ravageurs était fort avancée. Les variétés les plus connues sont: Mibilizi, Bourbon Mayagwez, Jackson, Catura, Catuai… un accent particulier avait aussi été mis sur le paillage en association avec l’agroforesterieen collaboration avec ICRAF (International Center for Research in Agroforestry) à Nairobi-Kenya. ISAR approvisionnait en semences toutes les pépinières du Rwanda et allait commencer un programme de culture de tissus apicaux au laboratoire en collaboration avec l’Université de Gembloux.

–            Le Thé, le Pyrèthre et le Quinquina étaient en collection. Le pyrèthre fut travaillé à Tamira puis mis en veilleuse, au soin de l’OPYRWA (Office du Pyrèthre au Rwanda).

3.3.6        Forêts et Agroforesterie :

–            Forêt naturelle de Nyungwe et autres : En collaboration avec des Universités américaines et les projets forestiers “Gishwati et Nyungwe”, l’ISAR faisait la recherche sur la conservation, l’enrichissement et l’exploitation rationnelle des forêts naturelles.

–            La Centrale des graines forestières de Ruhande approvisionnait en semences toutes les pépinières de reboisement du MINAGRI.

–            En se fondant sur des connaissances et pratiques paysannes, ainsi que sur le choix d’essences appropriées locales et exotiques, l’ISAR avait commencé à rationaliser l’Agroforesterie qui était devenue une pratique courante sur l’ensemble du pays. Ce programme était appuyé par le Centre International pour l’Agroforesterie, ICRAF Nairobi, Kenya[xxxiv].

3.3.7        Elevage : 

–            Bovins : La recherche sur les races croisées “Jersey, Pie-noire, Brune Suisse, Sahiwal” était très avancée. Les résultats avaient permis aux éleveurs progressistes et aux coopératives à bénéficier des races croisées performantes « métis trois races » Ankole-jersey-Sahiwal, adaptées à l’environnement écologique et socio-économique local, ainsi qu’aux contraintes d’alimentation du bétail.

La recherche sur la race locale «Ankole», très résistante à beaucoup de maladies et infections, et moins exigeante en alimentation, avait débuté depuis 1976 et permis d’identifier des géniteurs de qualité et des descendants femelles capables de donner en moyenne 10L/j de lait frais.

–            Ovins et Caprins : La recherche sur les petits ruminants, notamment le mouton et la chèvre, était à ses débuts et en parallèle avec l’insémination artificielle.

–            Gallinacées et Pisciculture: L’ISAR avait laissé cette recherche aux projets du MINAGRI et de l’université nationale du Rwanda (UNR), mais aidait seulement dans la diagnose des maladies et la fourniture de vaccins par son laboratoire vétérinaire de Rubilizi.

3.3.8        Techniques agronomiques et vulgarisation:

–             Lutte contre l’érosion (L.A.E), techniques culturales, fertilisation des cultures: Beaucoup de résultats ont été obtenus sur la L.A.E., les techniques culturales, les techniques de rotation et d’association des cultures, l’utilisation des fumures organiques et minérales en différents types de sols avec un accent particulier en sols acides. La caractérisation du milieu physique a produit d’informations holistiques très utiles qui certes influent sur la restructuration actuel du milieu.

Quel agronome sensé va par exemple, ignorer que la L.A.E par terrasses radicales (bench terraces) est bien efficace, mais que si elle est mal appliquée, elle peut conduire à la réduction de la fertilité des sols à protéger et même dans certaines circonstances les exposer aux catastrophes de glissement de terrain, phénomène irréversible?

–             Laboratoires de phytopathologie et de culture in vitro au PNAP-Ruhengeri et à Rubona avaient permis l’épuration de certaines viroses notamment pour la Pomme de Terre et le Bananier.

–             Socio-économie: L’étude de l’homme en relation avec son milieu et ses besoins vitaux produisait des résultats qui orientaient ou rectifiaient les thèmes de recherche.

–             Vulgarisation: Les techniques de transfert de technologie, mises au point grâce aux résultats de la socio-économie et de la caractérisation du milieu physique, avaient  permis de mettre à la disposition de la vulgarisation des semences performantes et répondant aux goûts des consommateurs, ainsi que des techniques agronomiques appropriées. Ces paquets technologiques étaient proposés, vulgarisés sans aucune contrainte physique ou policière. En techniques agronomiques et socio-économie, l’ISAR bénéficiait des appuis de la GTZ (German Technical Cooperation Agency), de la FAO (Food and Agriculture Organisation of the United Nations), du PNUD, du CIAT, etc.

Sans être exhaustifs, nous avons voulu signaler quelques résultats de recherche réalisés par l’ISAR et qui sont suffisamment documentés (cf. note 23). Les chercheurs de RAB peuvent y trouver les méthodologies qui ont permis d’atteindre ces résultats. Ils peuvent ensuite s’en inspirer pour opérer des améliorations éventuelles ou faire de la recherche adaptative en fonction des nouvelles contraintes ou éventuels atouts, ainsi que  des outils de recherche récents. Madame le Ministre G. Mukeshimana a raison de faire remarquer que la recherche agricole au Rwanda a fait une marche arrière, surtout en voulant ignorer ce qui avait déjà été  fait.

Mais il ne suffit pas de blâmer RAB. La recherche exige beaucoup et coûte chère.

Bénéficie-t-elle d’assez d’attention et de financement[xxxv] ainsi qu’une liberté scientifique pour se référer même aux écrits des scientifiques non-alignés/ non-alliés au FPR? Lui a-t-on assigné des priorités pour réellement résoudre les besoins du paysan?

Il y a de quoi douter au moment où la réduction des finances du budget touche encore l’agriculture, déjà enfant pauvre, et donc probablement aussi la recherche. Et lorsqu’on voit que dans le programme d’intensification agricole: “Started in September 2007, the CIP program focuses on six priority crops namelymaize, wheat, rice, Irish potato, beans and cassava [xxxvi], la Patate douce, le Bananier et le Sorgho sont absents de la liste, un doute s’installe immédiatement si RAB est orienté pour s’atteler aux besoins des paysans. Car, sauf en hautes altitudes, ces cultures avec le haricot constituent la base de l’alimentation de la majorité des Rwandais (pp 110-111)[xxxvii]. Et, il était même dit, dans la mythologie rwandaise, que le sorgho était parmi les semences que le Roi Rwandais apportait dans sa poignée de main à la naissance!

Quant au maïs, décrété comme monoculture prioritaire, beaucoup d’articles locaux soulignent que son prix n’est pas rémunérateur et ne couvre même pas les coûts des intrants. Ainsi, l’agriculteur travaille à perte, et n’a pas de larges alternatives pour répondre aux besoins alimentaires de sa famille.

Nous réaffirmons que, lorsqu’on impose une culture, la logique économique exige que le consommateur ait accès facile aux produits succédanés ou de substitution de ce qu’il ne produit pas ou/et qu’il ait tout au moins un revenu financier lui permettant d’acheter les compléments de sa ration alimentaire. Or, ceci ne semble pas être le cas pour le moment.

La monoculture peut être aussi agronomiquement dangereuse, surtout si elle est faite de manière successive sans respect de rotation des cultures ni la jachère qui est peu probable au Rwanda.

Comment le ministère de l’agriculture compte-t-il assurer aux agriculteurs une production satisfaisante et continue sans casser le cycle des maladies cryptogamiques ainsi que des pestes qui prolifèrent après les monocultures successives de riz, de pomme de terre, de mais, manioc, etc. ?  Il y a là de quoi craindre pour l’avenir.

4.      Conclusions

Les Romains disaient qu’il faut nourrir le peuple et le divertir pour qu’il ne se rebelle pas. Si le Rwanda veut y arriver avec ces  85% des rwandais agriculteurs et vivre en paix avec ses 1.2000.000 d’habitants, le gouvernement FPR a deux choix prioritaires et logiques:

–            Investir dans l’agriculture pour en faire le moteur du développement et pour augmenter la nourriture et le revenu des agriculteurs-éleveurs ruraux[xxxviii] ;

–            Développer simultanément les autres secteurs économiques pour créer l’emploi en vue de dégorger l’agriculture.

C’est là où le FPR devrait mettre en priorité les fonds que le Rwanda reçoit de la communauté internationale[xxxix], les différentes contributions soutirées régulièrement aux hommes d’affaires[xl] et à la population. Il n’est pas sain ni durable pour le Rwanda d’investir ces aides financières dans les salaires mirobolants des parlementaires et des hauts fonctionnaires[xli], dans des dépenses excessives de multiples voyages du Président à l’étranger[xlii] ou dans le maintien d’une armée surdimensionnée[xliii]. Le FPR devrait savoir qu’il est universellement connu que, par rapport à la guerre, le dialogue est l’option la moins chère financièrement et en pertes de vies.

Persister à vouloir importer les produits de base pour nourrir les 12.000.000 d’habitants estimés, finira par étrangler l’économie du Rwanda, car ce pays a peu de produits d’exportation pour constituer les devises requises [xliv].

Il est trop facile de blâmer les aléas climatiques.

Des politiques agricoles judicieuses devraient venir en aide au savoir-faire de l’agriculteur rwandais. En effet, au fil des années, il a pu pallier aux aléas climatiques en diversifiant les semences, les variétés et les cultivars, et en associant les cultures. Un bon gouvernement est celui qui respecte son paysan/producteur dans ses choix et comportements économiques, et qui se soucie des préoccupations journalières du gouverné ainsi que de la sécurité alimentaire de sa famille. La recherche n’en est que le médiateur ou l’outil, à travers la mise en place des paquets technologiques qui garantissent le profit au producteur et donc leur adoption conséquente[xlv]. Y aller par coercition, amendes, retrait des terres, etc. est une mesure inadéquate et coloniale, génératrice des frustrations qui ont toujours conduit à des révolutions sanglantes dans le monde.

Enfin, le Rwanda ne devrait pas se permettre le luxe de refaire la recherche de ce qui a déjà été fait ou est déjà connu. Les efforts devraient s’orienter sur l’amélioration des résultats existants et sur de nouveaux problèmes à résoudre.

5.      Remerciements

L’auteur remercie vivement Dr Venant Rutunga, ancien Chef du département «Milieu et systèmes de production» à l’ISAR et directeur Régional du Centre de Recherche de Rubona, qui a bien voulu enrichir et réviser cet article.

Références


[1] Charles Ndereyehe : Ingénieur Agronome, Chef du service agricole au MUTARA-OVAPAM 1977-1986; Coordinateur des services agricoles à Gikongoro et directeur du projet PIA-PDAG 1986-1992; Directeur général de l’ISAR 1992-1994.  Le présent écrit est sorti en juillet 2016.


[iii] https://soundcloud.com/radio-inkingi/nderehe-aravuga-ku-kibazo-cyubuhinzi-mu-rwanda

[vii] Ibibazo byugarije ubuhinzi bifitanye isano n’ubushakashatsi bwasubiye inyuma-Minagri : 16-02-2016

http://www.igihe.com/ubukungu/article/ibibazo-byugarije-ubuhinzi-bifitanye-isano-n-ubushakashatsi-bwasubiye-inyuma

[xi] IKV & Pax Christi : Rwanda Beyond the sterile debate : Between Believers and non-believers; January 2009.

United Nations Development Programme, « Human Development Indicators », Rwanda :http://hdr.undp.org/en/countries/profiles/RWA

http://www.ledevoir.com/non-classe/197227/le-developpement-economique-au-rwanda-miracle-ou-mirage

http://www.jambonews.net/en/news/20160624-is-rwandas-economy-resilient/

https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/22364 : Rwanda Economic Update, June 2015 : Financing Development

https://www.wfp.org/content/cost-hunger-africa-rwanda

http://www.monitor.co.ug/News/National/Nine-million-Ugandans-go-hungry-every-year—report/-/688334/2732682/-/oip5skz/-/index.html

Le Devoir, « Le développement économique au Rwanda–miracle ou mirage? », le 11 juillet 2008 :http://www.ledevoir.com/non-classe/197227/le-developpement-economique-au-rwanda-miracle-ou-mirage

https://medium.com/@dhimbara/kagames-economic-mirage-892ae7d15cdb#.nyvq7wqgc

[xii] http://www.kigalitoday.comhttp://www.kigalitoday.com/spip.php?rubrique44http://izubarirashe.rw/

–   Imbuto bahawe mu gihembwe cy’ihinga gishize zarabahombeje ; http://www.kigalitoday.com/spip.php?article28757 Yanditswe na Cyprien M. Ngendahimana 15-02-2016

–   Rusizi: Abahinzi b’umuceri ntibishimira igabanuka ry’ibiciro by’umucerihttp://www.umuhinzi.com/markets/11679/rusizi-abahinzi-bumuceri-ntibishimira-igabanuka-ryibiciro-byumuceri/; January 23, 2016

–   Ngororero: Ntibavuga rumwe ku igabanuka ry’umusaruro w’ibirayihttp://www.umuhinzi.com/programs/11835/ngororero-ntibavuga-rumwe-ku-igabanuka-ryumusaruro-wibirayi/; February 18, 2016

–   Barataka inzara kubera kubuzwa guhinga ngo bategereje Stevia

http://www.kigalitoday.com/spip.php?article28796; Yanditswe na Norbert Niyizurugero 18-02-2016

–   VOA – Inzara Iravuza Ubuhuha i Rwinkwavu mu Rwanda http://www.dailymotion.com/video/x3hf8lk ; 09-12-15

–   Kuba ‘Ikigega cy’Ibiribwa’ ntibibuza Musanze gucumbagira mu iteramberehttp://izubarirashe.rw/2015/10/kuba-ikigega-cyibiribwa-ntibibuza-musanze-gucumbagira-mu-iterambere/ ; 16/10/2015

–   Abahinzi b’ihttp://www.umuhinzi.com/bigori barasabwa kwirinda akajagari mu byo bakora; 17/02/2016http://izubarirashe.rw/2016/02/15155/

–   Musanze: Abahinzi b’ibirayi barinubira ibiciriro by’amakusanyirizohttp://izubarirashe.rw/2015/11/musanze-abahinzi-bibirayi-barinubira-ibiciriro-byamakusanyirizo/; 06/11/2015

–   GISAGARA: Barasaba gushumbushwa vuba http://www.umuhinzi.com/community/5804/gisagara-barasaba-gushumbushwa-vuba/ ; June 11, 2013

–   Nyabihu: Akarere gafatanije na RAB barimo gushakira umuti ikibazo cy’imbuto y’ibirayihttp://www.umuhinzi.com/crops/5753/nyabihu-akarere-gafatanije-na-rab-barimo-gushakira-umuti-ikibazo-cyimbuto-yibirayi/ ; June 5, 2013

–   Rulindo: abahinzi b’indabo mu gishanga cya Yanze baravuga ko umusaruro wabo upfa ubusahttp://www.umuhinzi.com/markets/5749/rulindo-abahinzi-bindabo-mu-gishanga-cya-yanze-baravuga-ko-umusaruro-wabo-upfa-ubusa/; June 5, 2013

–   Icyegeranyo cy’umuryango Global Hunger Index cyo mu mwaka wa 2012 cyerekana u Rwanda nka kimwe mu bihugu bifite ikibazo cy’ingorane zo kubona ibyo kurya bihagije; Ibiherutse kuvugururwa: 25 ukwa cumi, 2012; http://www.bbc.com/gahuza/amakuru/2012/10/121025_rdahunger.shtml

[xv] Rwandan Patriotic Front: Party builds a formidable business group; By William Wallis; September 24, 2012

http://www.ft.com/cms/s/0/7fcab78c-ff1b-11e1-a4be-00144feabdc0.html#axzz41BviKQNT ;

The East African: Our businesses are clean, says RPF ; By Edmund Kagire Rwanda Today ; October 12   2012

http://www.theeastafrican.co.ke/Rwanda/News/Our-businesses-are-clean-says-RPF/-/1433218/1532008/-/7j64skz/-/index.html

http://www.celebritynetworth.com/richest-politicians/presidents/paul-kagame-net-worth/

[xx] Crop Intensification Program (CIP) : http://www.minagri.gov.rw/index.php?id=618

http://www.minagri.gov.rw/fileadmin/user_upload/documents/CIP/MORE_INFORMATION_ABOUT_CROP_INTENSIFICATION_PROGRAM.pdf

PLAN STRATEGIQUE POUR LA TRANSFORMATION DE L’AGRICULTURE AU RWANDA; DOCUMENT PRINCIPAL ; MINAGRI 2004

[xxi]  Official Gazette no Special of 16/06/2013: http://faolex.fao.org/docs/pdf/RWA131805.pdf

[xxii]  L’investissement agricole » facilité par l’État au Rwanda : regroupement des terres, renforcement du contrôle par Chris Huggins; Septembre 2013

http://www.iss.nl/fileadmin/ASSETS/iss/Research_and_projects/Research_networks/LDPI/LDPI_WP_16_FR.pdf

[xxiii] Root Crops in Eastern Africa Proceedings of a workshop held in Kigali, Rwanda, November 1980

–   Programme National de la Promme de Terre (PNAP) M. Bicamupaka. D. Goffinet , P. Tegera et P. vander Zaag ; 1980

–   Regional wheat workshop for Eastern, Central and Southern Africa, 1; Gisenyi, Rwanda; June 1980

–   Le mouton local 1. Quelques caractéristiques zootechniques. Note Technique 6 ISAR-Butare. Ngendahayo M 1980

–   Potato research and transfer of technology in Rwanda M. Bicamumpaka and S. Nganga : Proceedings of the Regional workshop , Addis-Ababa Ethiopia ; CIP- Lima 1982

–   Le mouton local 1. Estimation de la production laitière et évolution de la quantité d’aliment ingère pendant la phase d’allaitement. Note Technique 2, ISAR-Butare. Ngendahayo M 1982

–   Rapport du  Séminaire : La Recherche Agricole au Rwanda: Bilan et Perspectives  ISNAR 1983

–   Colloque régional à Bujumbura décembre 1983.CRDI/Canada

–   Compte rendu du deuxième séminaire régional sur l’amélioration du sorgho et du mil en Afrique de1′Est; ISAR-CRDI- SAFGRAD/ICRISAT; novembre 1984

–   Yield levels of potato crops in central Africa. Agricultural systems ; Haverkort A 1986

–   La productivité des petits ruminants dans les stations de recherche de l’ISAR. ILCA Research Report; Murayi Th, Sayers AR And Wilson RT 1987.

–   Improvement of Sweet Potato in East Africa ; CIAT-CIP-IITA; 1988

–   Productivity of the small east African goat and its crosses with Anglonubian and the alpine in Rwanda. Tropical animal health and productions; Wilson R T and Murayi T 1988.

–    Indigenous African small ruminant strains with potentially high productive performance. Small ruminant research; Wilson R T, Murayi T and Rocha 1989

–   Séminaire National sur la problématique de la fertilisation et du revenu du paysan sur les sols acides de hautes altitudes du Rwanda tenu à Gikongoro.  MINAGRI-Rwanda (eds), 1989.

–    Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda:  Point de la Recherche 1962-1987;  ISAR-Butare 1989

–    Institut  des  Sciences  Agronomiques du Rwanda (ISAR) : Plan Directeur National de la Recherche Agronomique 1990 – 2000; ISAR, Butare. 1990.

–   Actes  du  Sixième  Séminaire  Régional  sur  l’Amélioration  du  Haricot  dans   La  Région  des  Grands  Lacs ;  Kigali,  Rwanda ;1991

–    Progress de la recherche sur les plantes a racines et tubercules au Rwanda. Ndamage, G., Ntwawuruhunga, P. and Mulindangabo, J ;  1992 ISAR, Butare, Rwanda, IDRC, Ottawa, Canada.

–   Production et recherche sur la banane en Afrique de l’Est et en Afrique centrale. Kirkby AR et Ngendahayo D. 1993;

–   L’agroforesterie et la GCES au Rwanda ; Comment restaurer la productivité des terres acides dans une région tropicale de montagne à forte densité de population ? Cah. Orstom, sér. Pédol., vol. XXVIII, no 2, 1993

–   Contribution de la production et de la commercialisation du blé a l’augmentation des revenus des petits paysans des régions de haute altitude du Rwanda; Munyemana A 1995; These de doctorat. Universite Hohenheim, Stutgartt.

–   Economic Impact of High-yielding, Late-Blight-Resistant Varieties in the Eastern and Central ; Rueda J L., Ewell P T, Walker T S, Soto M., Bicamumpaka M and Berrios D 1996.

–   Forage potential of eight woody species: intake and growth rates of local young goats in the high land region of Rwanda. Agroforestry systems ; Niang A,  Ugiziwe J,  Styger E and Gahamanyi A 1996.

–   L’agroforesterie, la fertilisation minérale et la GCES au RwandaEric Roose , Directeur de Recherche en Pédologie, ORSTOM, Montpellier, France ; François Ndayizigiye, Géographe chercheur, ISAR, Station Rubona, Rwanda ;

–   Identification des sources d’information et bases de données sur la diversité biologique au Rwanda, Rapport final. Minagri -Kigali. Sibomana M et Gapusi R J 1997

–   Agroforestry, water and soil fertility management to fight erosion in tropical mountains of Rwanda. Soil Technology; Ndayizigiye F and Roose E 1997

–   Synthèse des résultats de la recherche  sur l’agronomie du Caféier arabica  au Rwanda au 30/03/1994 : Tropicultura  1998-99

–   La Pomme  de terre au Rwanda: Une analyse d’une filière a hautes potentialités :  Munyemana A et  von Oppen M ; Centre International de la Pomme de Terre , CIP-Lima-Perou ;  1999

–   List of Dr Venant Rutunga’s scientific publications : http://www.editions-sources-du-nil.fr/Rutunga.htm

–   Les plantes cultivées en  régions tropicales  d’Altitude d’Afrique ;  Nyabyenda P ; CTA 2005

–   Cultures industrielles et d’exportation. Cultures fruitières. Culture maraichères.  Nyabyenda P, 2006.

 

[xxvi] Official Gazette no Special of 16/06/2013; itegeko n. 43 ryo ku wa 16/06/2013 rigenga ubutaka mu Rwanda; kuva ku ngingo 52 kugeza ku ngingo 63

[xxvii] L’investissement agricole » facilité par l’État au Rwanda : regroupement des terres, renforcement du contrôle par Chris Huggins; Septembre 2013

http://www.iss.nl/fileadmin/ASSETS/iss/Research_and_projects/Research_networks/LDPI/LDPI_WP_16_FR.pdf

[xxviii] “Bimwe mu bibazo bigaragara mu mwuga w’ubuhinzi muri iyi minsi bikomoka ku ruhererekane rw’ibintu byinshi birimo imihindagurikire y’ibihe n’ubushakashatsi muri iyi ngeri bwasubiye inyumaIyi mpamvu yiyongeraho kuba nyuma y’uko Ikigo cy’Ubushakashatsi mu by’Ubuhinzi (ISAR) isimbuwe n’Icyigo cy’Igihugu cy’Ubuhinzi n’Ubworozi (RAB), ubushakashatsi bwasubiye inyuma…

Arongera ati ” “Ubushakashatsi bwabaye nk’ubugana hasi cyane. Ibibazo turi kubona byinshi ni umusaruro mucye wasigaye ku byo ISAR yasize. Bivuga ko RAB itabashije gutubura imbuto, ngo ikore imbuto nshya, ikore inyongeramusaruro, hanyuma inakore ubushakashatsi ku bibazo turi http://www.fdu-rwanda.com/en/english-sustainable-development-is-not-possible-without-true-reconciliation-and-democracy-in-rwanda-which-are-prerequisite-for-peace-and-security/guhura na byo, bityo itange ibisubizo…

[xxix]http://www.fdu-rwanda.com/en/english-sustainable-development-is-not-possible-without-true-reconciliation-and-democracy-in-rwanda-which-are-prerequisite-for-peace-and-security/#more-4583

[xxxii] De l’agriculture itinérante à l’agriculture intensifiée; publication INEAC, hors. série. F. Jurion et J. Lebrun, 1967.

[xxxiii] Les Ressources Phytogénétiques du Rwanda : Appui à la Filière Semencière du Rwanda ; Une ressource stratégique pour la gestion de la sécurité alimentaire d’aujourd’hui et de demain ;http://semences.minagri.gov.rw/SIFSR/Data/35FR112I121v2.pdf.

[xxxviii] Banque africaine de développement : Fonds africain de développement Rwanda ; Document de stratégie pays 2012-2016 du groupe de la banque ;  Octobre 2011

http://www.mdrwi.org/livres/probleme%20developpement.htm

https://www.iisd.org/pdf/2002/envsec_conserving_peace.pdf

[xliv] http://www.imburi.info/index.php/66-economique/3406-rwanda-la-valeur-des-actifs-exterieurs-nets-des-banques-commerciales-a-baisse-de-70-en-2015-a-40-millions

IMF: Rwanda: Letter of Intent, Memorandum of Economic Financial Policies, and Technical Memorandum of Understanding; May 25, 2016

http://www.newtimes.co.rw/section/article/2016-03-09/197812/

See also comment : “Whatever way you choose to look at it, it cannot be other than a disaster in the making that we consume so much from outside than we are able to fund through our own sales beyond our borders. This is simply not sustainable. And don’t let us compare the potential dangers of our deficit to that of the US…”

[xlv] Commission Nationale d’Agriculture

–   Volume I – Novembre 1990: (1) Allocation et Exploitation des Terres de Marais; (2) Le Terrassement pour la Conservation des Sols; (3) Les Cultures Associées.

–   Volume II : Appuis à la production agricole ;  Analyse du Sous-Secteur des productions animales ; Avril 1991

–   Volume III : Productions Agricoles du Rwanda ; Zones agro-climatiques du Rwanda ; Juin 1991

–   Volume IX : La Commercialisation des Produits Agricoles au Rwanda : Février 1992

–   Volume VI – Décembre 1991: (1) Le Sous-Secteur Forestier; (2) Développement des Ressources Halieutiques.

–   Rapport préliminaire de synthèse : 1992

Agriculture-Rwandaise.FPR-bad-Politics